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Alternance : pourquoi les étudiants ne trouvent-ils pas d’entreprises pour les accueillir ?

Ce mode d’apprentissage est-il adapté au monde du tourisme ?


Les formations en alternance attirent de plus en plus de jeunes à la recherche d’une expérience professionnelle sanctionnée par un diplôme. Mais les professionnels restent encore frileux, car le rythme de travail n’est pas forcément bien adapté à la saisonnalité d’une entreprise de tourisme.


le Mercredi 12 Octobre 2011

Les jeunes ne doivent pas s’attendre à trop de miracles en postulant chez un TO
Les jeunes ne doivent pas s’attendre à trop de miracles en postulant chez un TO
Alors que les formations en alternance sont placées au cœur des priorités du gouvernement, les étudiants peinent à trouver des entreprises qui les acceptent.

Les professionnels du tourisme croulent en effet sous les CV sans toujours pouvoir y donner suite. « Nous prenons peu de contrats d’alternance » nous confirme Jocelyne Villecroze, la DRH d’Héliades.

Pour elle, ce mode d’apprentissage n’est pas adapté au monde du tourisme.
« Lorsque vous avez une activité aussi saisonnière que la nôtre, vous ne pouvez pas vous permettre de laisser partir une personne deux jours par semaine » explique-t-elle.

Certes, on trouve quelques postes qui ne sont pas soumis aux mêmes rythmes, comme la communication ou l’informatique. Mais les jeunes ne doivent pas s’attendre à trop de miracles en postulant chez un TO.

Jocelyne Villecroze conseille plutôt aux étudiants en BTS de se tourner vers les agences de voyage, dont l’activité reste stable durant toute l’année.

Pour ceux qui voudraient passer des diplômes supérieurs, mieux vaut postuler en tant que salarié, pour ensuite se lancer dans une formation financée par le FONGECIF.

« Vous êtes ainsi certain de récupérer votre place dans l’entreprise après votre formation d'une année » renchérit Jocelyne Villecroze.

Trouver le bon équilibre

Néanmoins, les rythmes scolaires peuvent parfois d’adapter.

Stéphanie Marcelin, chargée des ressources humaines chez Exotismes a pu négocier la présence de l’étudiante qu’elle vient de recruter en contrat de professionnalisation. «Elle ne sera à l’école qu’un jour par semaine au lieu de deux».

Mais tous les établissements ne sont pas aussi ouverts aux négociations.

« Je refuse beaucoup de candidatures car je ne sais pas quelle mission je pourrais confier à un jeune qui n’est là que trois jours dans la semaine » déplore Stéphanie Marcelin.

Elle estime que les établissements devraient mieux collaborer avec les entreprises, afin de définir un planning qui conviendrait aux deux parties.

D’une manière générale, le meilleur moyen de convaincre un chef d’entreprise d'embaucher en alternance, c'est par les chiffres.

« Démontrez précisément ce que vous allez coûter durant un an » conseille Jocelyne Villecroze. « La décision sera plus facile à prendre ».

En effet grâce aux diverses primes et allégement de charges sociales concernant ce type de contrat, l’entreprise peut à moindre frais embaucher un étudiant.

Reste à trouver le juste équilibre entre la présence professionnelle et le temps scolaire.

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