
Bien que plébiscitée, l’alternance ne se conclut par toujours par la signature d’un contrat. @depositphotos/IgorVetushko
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L'alternance, qui alterne périodes de formation théorique en établissement d'enseignement et immersion en entreprise, offre de nombreux avantages tant aux étudiants qu’aux employeurs.
Pour l’étudiant, elle permet d’acquérir une expérience professionnelle précieuse tout en percevant une rémunération. C’est cette complémentarité entre théorie et pratique qui a séduit Antonin Py, étudiant en deuxième année de MBA à l’ESCAET et alternant chez Dassault Systèmes : « Mon alternance me permet d'acquérir des compétences concrètes en gestion des déplacements professionnels et en stratégie travel. L’ESCAET, quant à elle, m’apporte une vision globale du secteur en me formant aux différents métiers et aux nouvelles tendances du marché. »
Pour l’employeur, l’alternance est un moyen efficace de former des jeunes aux méthodes et à la culture de l’entreprise tout en ayant accès à un vivier de futurs talents. De plus, des aides financières et des exonérations de charges sociales sont accordées aux entreprises qui recrutent des alternants. Enfin, embaucher un alternant apporte un regard neuf et dynamique.
Deux types de contrat existent, le contrat d'apprentissage relève de la formation initiale, alors que le contrat de professionnalisation relève de la formation continue.
L'alternance : un vivier intéressant pour le tourisme

À l’instar du tour-opérateur NG Travel, qui forme chaque année de jeunes talents pour animer ses clubs de vacances. Pas moins de 80 apprentis animateurs se préparent actuellement pour la saison estivale 2025 dans l’un de ses clubs (Kappa Club, Club Eldorador, Club Coralia) à travers le monde.
Frédéric D’Hauthuille, fondateur de Globaltours (Monde Authentique, SafariVO & Nortours), profite de son rôle d’enseignant pour recruter des alternants en master : « Les premiers alternants, issus de bachelors, avaient des tâches d'assistants de production. Nous avons monté en compétences en embauchant des masters. La formation est hyper complète : Grégoire, en poste depuis un an et demi, est capable de tout gérer, du technique à l’administratif, en passant par la finance, la stratégie et la communication. »
Très créatrice d’emplois, l’hôtellerie-restauration est l’un des principaux employeurs de France et propose de nombreuses formations en alternance. Selon l’observatoire Akto, les contrats d’apprentissage ont progressé de 59 % entre 2019 et 2023. En 2023, 42 052 contrats ont été signés dans la branche (+11 % par rapport à 2022). Cependant, les contrats de professionnalisation ont reculé de 8 % sur la même période.
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Une solution aux difficultés de recrutement dans le tourisme ?
Le réseau Eden Tour emploie cette année cinq alternantes, formées en BTS Tourisme ou à la Selectour Academy, et toutes en poste en agence.
« Prendre des alternants, c’est avant tout former des jeunes et participer à leur employabilité. C’est aussi, pour nous, un moyen de compléter une équipe dans des agences en phase de développement, où l’activité n’est pas encore suffisante pour un recrutement permanent », explique Isabelle Jaecques, directrice commerciale d'Eden Tour.
Pourtant, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. « Peu d’alternants restent en agence après leur formation. Une seule d’entre elles signera un CDI », regrette Isabelle Jaecques.
Selon elle, plusieurs difficultés expliquent ce phénomène : « Beaucoup ignorent la complexité du métier en agence de voyage. Au-delà de la vente, il faut être attentif, à l’écoute, doué dans la relation client et capable de gérer des dossiers parfois lourds. Depuis la crise sanitaire, les annulations et modifications de voyages se multiplient. Cela représente une part dominante du travail, alors que beaucoup imaginent un métier fait uniquement de rêve et de vente. »
Ancien agent de voyages, aujourd’hui formateur en BTS Tourisme à l’AFTEC, Bertrand Ricordel partage ce constat et souligne la difficulté de trouver un contrat d'alternance en agence de voyages. « En agence, nous sommes en flux tendu en permanence, il est donc compliqué d’accompagner correctement un étudiant », explique-t-il.
« Le rythme même de l’alternance complique le suivi des dossiers en agence. Est-ce la seule explication ? Cela fait partie du problème. Les rares étudiants qui cherchent un contrat ne trouvent pas d’agence prête à les accueillir et se dirigent donc vers l’hôtellerie, qui offre plus d’opportunités », analyse-t-il.
Si l'alternance, notamment l’apprentissage, est reconnue comme un tremplin efficace vers l’emploi en France, son efficacité varie selon les formations. Selon le Portail de l’Alternance, deux jeunes sur trois trouvent un emploi six mois après leur apprentissage, un taux qui monte à 69 % pour les BTS. Toutefois, certains poursuivent leurs études ou changent de filière après leur alternance.
« Prendre des alternants, c’est avant tout former des jeunes et participer à leur employabilité. C’est aussi, pour nous, un moyen de compléter une équipe dans des agences en phase de développement, où l’activité n’est pas encore suffisante pour un recrutement permanent », explique Isabelle Jaecques, directrice commerciale d'Eden Tour.
Pourtant, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. « Peu d’alternants restent en agence après leur formation. Une seule d’entre elles signera un CDI », regrette Isabelle Jaecques.
Selon elle, plusieurs difficultés expliquent ce phénomène : « Beaucoup ignorent la complexité du métier en agence de voyage. Au-delà de la vente, il faut être attentif, à l’écoute, doué dans la relation client et capable de gérer des dossiers parfois lourds. Depuis la crise sanitaire, les annulations et modifications de voyages se multiplient. Cela représente une part dominante du travail, alors que beaucoup imaginent un métier fait uniquement de rêve et de vente. »
Ancien agent de voyages, aujourd’hui formateur en BTS Tourisme à l’AFTEC, Bertrand Ricordel partage ce constat et souligne la difficulté de trouver un contrat d'alternance en agence de voyages. « En agence, nous sommes en flux tendu en permanence, il est donc compliqué d’accompagner correctement un étudiant », explique-t-il.
« Le rythme même de l’alternance complique le suivi des dossiers en agence. Est-ce la seule explication ? Cela fait partie du problème. Les rares étudiants qui cherchent un contrat ne trouvent pas d’agence prête à les accueillir et se dirigent donc vers l’hôtellerie, qui offre plus d’opportunités », analyse-t-il.
Si l'alternance, notamment l’apprentissage, est reconnue comme un tremplin efficace vers l’emploi en France, son efficacité varie selon les formations. Selon le Portail de l’Alternance, deux jeunes sur trois trouvent un emploi six mois après leur apprentissage, un taux qui monte à 69 % pour les BTS. Toutefois, certains poursuivent leurs études ou changent de filière après leur alternance.
Un accompagnement à améliorer ?
« Accompagner un alternant demande du temps et une réelle implication. Il y a des périodes plus compliquées », admet Isabelle Jaecques, qui réfléchit à un meilleur encadrement.
Frédéric D’Hauthuille, dont l’équipe compte 12 personnes, limite ses recrutements à un alternant pour lui garantir un encadrement optimal : « Nous sommes une petite structure, donc nous préférons nous concentrer sur un seul alternant et lui transmettre l’essentiel de notre activité. »
Le contenu des formations est aussi remis en question. « Il n’est pas toujours adapté au travail en agence. Par exemple, certaines étudiantes en alternance depuis octobre n’ont toujours pas eu de cours sur Amadeus, un outil essentiel au quotidien. Cela signifie que la formation doit se faire en agence, ce qui alourdit notre charge de travail », regrette Isabelle Jaecques.
« L’idée de l’alternance est d’apprendre les bases en cours pour les appliquer en entreprise. Or, après cinq mois, l’absence de formation sur Amadeus est un vrai manque. Peut-être faudrait-il renforcer la collaboration entre les écoles et les entreprises », s’interroge-t-elle.
Frédéric D’Hauthuille, dont l’équipe compte 12 personnes, limite ses recrutements à un alternant pour lui garantir un encadrement optimal : « Nous sommes une petite structure, donc nous préférons nous concentrer sur un seul alternant et lui transmettre l’essentiel de notre activité. »
Le contenu des formations est aussi remis en question. « Il n’est pas toujours adapté au travail en agence. Par exemple, certaines étudiantes en alternance depuis octobre n’ont toujours pas eu de cours sur Amadeus, un outil essentiel au quotidien. Cela signifie que la formation doit se faire en agence, ce qui alourdit notre charge de travail », regrette Isabelle Jaecques.
« L’idée de l’alternance est d’apprendre les bases en cours pour les appliquer en entreprise. Or, après cinq mois, l’absence de formation sur Amadeus est un vrai manque. Peut-être faudrait-il renforcer la collaboration entre les écoles et les entreprises », s’interroge-t-elle.
Des aides pour encourager l’alternance
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Pour inciter les entreprises à recruter des alternants, l’État propose diverses aides à l’embauche.
Conditions d’éligibilité :
Le contrat doit être un contrat d'apprentissage.
Il doit être signé entre le 24 février 2025 et le 31 décembre 2025.
L’apprenti doit préparer un diplôme ou un titre professionnel allant du niveau Bac +2 (DUT, BTS, etc.) jusqu’au master (Bac +5).
L’employeur ne doit pas avoir déjà bénéficié d’une aide pour le même apprenti et la même certification.
Montant des aides :
Entreprises de moins de 250 salariés : 5 000 € pour tous les niveaux de formation.
Entreprises de 250 salariés et plus : 2 000 € pour tous les niveaux.
Apprentis en situation de handicap : 6 000 € , sans distinction de taille d’entreprise.
Les entreprises de plus de 250 salariés doivent justifier d’un taux d’alternants d’au moins 5 % de leur effectif, ou 3 % avec une progression de 10 % des contrats, pour bénéficier des aides.
Conditions d’éligibilité :
Le contrat doit être un contrat d'apprentissage.
Il doit être signé entre le 24 février 2025 et le 31 décembre 2025.
L’apprenti doit préparer un diplôme ou un titre professionnel allant du niveau Bac +2 (DUT, BTS, etc.) jusqu’au master (Bac +5).
L’employeur ne doit pas avoir déjà bénéficié d’une aide pour le même apprenti et la même certification.
Montant des aides :
Entreprises de moins de 250 salariés : 5 000 € pour tous les niveaux de formation.
Entreprises de 250 salariés et plus : 2 000 € pour tous les niveaux.
Apprentis en situation de handicap : 6 000 € , sans distinction de taille d’entreprise.
Les entreprises de plus de 250 salariés doivent justifier d’un taux d’alternants d’au moins 5 % de leur effectif, ou 3 % avec une progression de 10 % des contrats, pour bénéficier des aides.