Souvent, on l'appelle encore "Mademoiselle". C'est Raymonde Fenestraz, alors propriétaire des Airelles, somptueux palace montagnard de Courchevel, qui, en 2002, à son arrivée dans son établissement, avait voulu qu'on l'appelle ainsi. A l'époque Séverine Pétilaire-Bellet avait 31 ans. Depuis, cela lui est resté.
Parfois même, le "Mademoiselle" est complété par un "de Courchevel". Séverine Pétilaire-Bellet a pourtant quitté les Alpes il y a plus de trois ans, pour revenir en Bourgogne où elle a racheté deux fleurons de l'hôtellerie locale, L'Hostellerie de Levernois, près de Beaune, et le Château Sainte Sabine, près de Pouilly-en-Auxois.
Désormais âgée de 53 ans, mariée et mère de quatre enfants, elle a embarqué sa famille dans cette aventure bourguignonne.
Avant d'en arriver là, cette grande (elle mesure 1,91 mètre) femme métisse (papa guadeloupéen, maman métropolitaine) avait poursuivi à grandes enjambées une carrière entamée tambour battant, dès ses études.
A priori, rien ne semblait pourtant prédestiner cette native de Dijon à faire une brillante carrière dans l'hôtellerie de luxe. Rien sinon l'amour des belles marques de produits de beauté découvertes en compagnie de sa maman, esthéticienne. Et des grands parfums vendus par une tante qui tenait une parfumerie dans le Loiret.
Au vrai, sa passion de l'hôtellerie lui est venue d'une copine. Des jobs d'été dans la restauration l'ont très vite convaincue que c'était sa voie. Après le bac, elle fera donc l'école hôtelière de Poligny, comme ... sa copine !
La jeune Séverine Pétillaire qui adorait voyager, avait aussi compris que ce métier lui permettrait de le faire. Cela se confirmera puisque l'un de ses stages estudiantins en entreprise la conduira aux Seychelles avant qu'un échange Erasmus ne lui fasse découvrir Cardiff, aux Pays de Galles.
Parfois même, le "Mademoiselle" est complété par un "de Courchevel". Séverine Pétilaire-Bellet a pourtant quitté les Alpes il y a plus de trois ans, pour revenir en Bourgogne où elle a racheté deux fleurons de l'hôtellerie locale, L'Hostellerie de Levernois, près de Beaune, et le Château Sainte Sabine, près de Pouilly-en-Auxois.
Désormais âgée de 53 ans, mariée et mère de quatre enfants, elle a embarqué sa famille dans cette aventure bourguignonne.
Avant d'en arriver là, cette grande (elle mesure 1,91 mètre) femme métisse (papa guadeloupéen, maman métropolitaine) avait poursuivi à grandes enjambées une carrière entamée tambour battant, dès ses études.
A priori, rien ne semblait pourtant prédestiner cette native de Dijon à faire une brillante carrière dans l'hôtellerie de luxe. Rien sinon l'amour des belles marques de produits de beauté découvertes en compagnie de sa maman, esthéticienne. Et des grands parfums vendus par une tante qui tenait une parfumerie dans le Loiret.
Au vrai, sa passion de l'hôtellerie lui est venue d'une copine. Des jobs d'été dans la restauration l'ont très vite convaincue que c'était sa voie. Après le bac, elle fera donc l'école hôtelière de Poligny, comme ... sa copine !
La jeune Séverine Pétillaire qui adorait voyager, avait aussi compris que ce métier lui permettrait de le faire. Cela se confirmera puisque l'un de ses stages estudiantins en entreprise la conduira aux Seychelles avant qu'un échange Erasmus ne lui fasse découvrir Cardiff, aux Pays de Galles.
Séverine Pétilaire-Bellet, un parcours précoce
Depuis, cette surdouée de l'hôtellerie au parcours précoce, est restée fidèle à l'hospitalité de luxe. Un monde découvert lors d'un séjour à Edimbourg, en Ecosse. Et aussi, en 1991, lors d'un stage au château de Gilly-lès-Cîteaux, en Côte d'Or.
Dans cette établissement, elle avait d'ailleurs fait une rencontre déterminante : celle du directeur de l'époque, Jean-Louis Bottigliero qui, plus tard, confiera : "En six mois, elle avait fait forte impression".
Leurs routes se recroiseront six ans plus tard. Entretemps, Séverine Pétilaire-Bellet aura fait sa première "vraie" première expérience professionnelle au Hilton Roissy Charles de Gaulle, suivie d'une seconde -très rapide- au Hilton Park Lane à Londres. Elle aura aussi appris l'importance des études de marché et du marketing en intégrant quelque temps MKG Consulting, cabinet de conseil spécialisé dans l'hôtellerie et le tourisme.
Après cette incursion dans le monde du consulting, retour à l'opérationnel, et pas n'importe où ! Au Martinez à Cannes, s'il vous plaît ! Alors qu'elle faisait une étude de marché sur la Côte d'Azur, elle avait revu, presque par hasard son ancien mentor bourguignon, Jean-Louis Bottigliero, qui en était devenu directeur. Il lui proposera carrément la b[direction de la restauration du Martinez. ]b
"Une expérience fabuleuse auprès d'un homme qui m'a suivi toute ma carrière", confie-t-elle. Trente ans après leur première rencontre, en 2021 donc, c'est en effet à Jean-Louis Bottigliero et à son épouse Suzanne que Séverine Pétilaire-Bellet a racheté l’Hostellerie de Levernois et le château de Sainte-Sabine où ils étaient installés depuis dix-sept années.
Dans cette établissement, elle avait d'ailleurs fait une rencontre déterminante : celle du directeur de l'époque, Jean-Louis Bottigliero qui, plus tard, confiera : "En six mois, elle avait fait forte impression".
Leurs routes se recroiseront six ans plus tard. Entretemps, Séverine Pétilaire-Bellet aura fait sa première "vraie" première expérience professionnelle au Hilton Roissy Charles de Gaulle, suivie d'une seconde -très rapide- au Hilton Park Lane à Londres. Elle aura aussi appris l'importance des études de marché et du marketing en intégrant quelque temps MKG Consulting, cabinet de conseil spécialisé dans l'hôtellerie et le tourisme.
Après cette incursion dans le monde du consulting, retour à l'opérationnel, et pas n'importe où ! Au Martinez à Cannes, s'il vous plaît ! Alors qu'elle faisait une étude de marché sur la Côte d'Azur, elle avait revu, presque par hasard son ancien mentor bourguignon, Jean-Louis Bottigliero, qui en était devenu directeur. Il lui proposera carrément la b[direction de la restauration du Martinez. ]b
"Une expérience fabuleuse auprès d'un homme qui m'a suivi toute ma carrière", confie-t-elle. Trente ans après leur première rencontre, en 2021 donc, c'est en effet à Jean-Louis Bottigliero et à son épouse Suzanne que Séverine Pétilaire-Bellet a racheté l’Hostellerie de Levernois et le château de Sainte-Sabine où ils étaient installés depuis dix-sept années.
La fureur d'entreprendre à son tour
"C'était un choix audacieux de confier la restauration d'un palace à une jeune femme de 27 ans. Mais, il a cru en moi", se souvient Séverine Pétilaire-Bellet qui, dans la foulée, deviendra -alors qu'elle n'a pas trente ans- directrice générale adjointe du Méridien de Bruxelles.
Et voilà que Jean-Louis Bottigliero, encore lui !, lui fait savoir qu'une dame de Courchevel cherche un directeur pour son hôtel. Cette dame, c'était Raymonde Fenestraz, alors propriétaire des Airelles et grande prêtresse de l'hôtellerie montagnarde de luxe. Banco !
Séverine Pétilaire devient, très vite, directrice opérationnelle de celle qu’on appelle « Madame ». Elle a 31 ans !
En 2007, lorsque les Airelles seront rachetées par l'entrepreneur à succès, Stéphane Courbit, Séverine Pétilaire l'accompagnera dans cette reprise. Pendant plus de quinze ans, elle dirigera le groupe Airelles Collection.
En 2017 pourtant, Séverine Pétilaire-Bellet sentira le moment venu de voler de ses propres ailes : elle acquiert avec trois associés, dont Stéphane Courbit, son ex-patron, Le Brussel's qui est à vendre au coeur de Val d'Isère.
Deux ans de travaux plus tard, l'établissement est rebaptisé "Mademoiselle". Un clin d'œil.
Pourtant, très vite, cette femme spontanée, optimiste et souvent percutante qui a pris goût à la grande aventure entrepreneuriale, aura envie de se lancer toute seule.
Et voilà que Jean-Louis Bottigliero, encore lui !, lui fait savoir qu'une dame de Courchevel cherche un directeur pour son hôtel. Cette dame, c'était Raymonde Fenestraz, alors propriétaire des Airelles et grande prêtresse de l'hôtellerie montagnarde de luxe. Banco !
Séverine Pétilaire devient, très vite, directrice opérationnelle de celle qu’on appelle « Madame ». Elle a 31 ans !
En 2007, lorsque les Airelles seront rachetées par l'entrepreneur à succès, Stéphane Courbit, Séverine Pétilaire l'accompagnera dans cette reprise. Pendant plus de quinze ans, elle dirigera le groupe Airelles Collection.
En 2017 pourtant, Séverine Pétilaire-Bellet sentira le moment venu de voler de ses propres ailes : elle acquiert avec trois associés, dont Stéphane Courbit, son ex-patron, Le Brussel's qui est à vendre au coeur de Val d'Isère.
Deux ans de travaux plus tard, l'établissement est rebaptisé "Mademoiselle". Un clin d'œil.
Pourtant, très vite, cette femme spontanée, optimiste et souvent percutante qui a pris goût à la grande aventure entrepreneuriale, aura envie de se lancer toute seule.
"Où est votre mari ?"
Séverine Pétilaire-Bellet (©Michel Joly/Hostellerie de Levernois)
La vente de ses parts dans l'affaire de Val d'Isère lui assure un apport. Mais, réussir cette success story au féminin ne sera pas une mince affaire.
Alors qu'elle contacte les banques -il lui faut emprunter lourdement pour racheter l’Hostellerie de Levernois et le château de Sainte Sabine puis financer d'importants travaux-, elle se voit demander : "où est votre mari ?". Et, d'autres fois, "quels fonds d'investissement sont avec vous ?".
Pas sûr que, sur le coup, cela l'ait beaucoup fait rire "Il faut que les choses changent", tonne à ce propos, celle qui, en 2023, a reçu "avec fierté" le Trophée de la femme chef d’entreprise. Un Trophée qu'elle a tout de suite "dédié à toutes les femmes qui souhaitent entreprendre".
Les banques ont fini par la suivre. L'Hostellerie de Levernois et le Château Sainte-Sabine étaient de "belles endormies". Grâce à des millions d'euros de travaux, cette femme débordante d'énergie leur a "donné un second souffle".
A l'Hostellerie, elle a créé des villas, une piscine, et -il ouvrira bientôt- un Spa Sisley.
Le Château Sainte-Sabine, lui, est passé de quatre à cinq étoiles. Et vient d'intégrer le prestigieux réseau Relais & Châteaux.
Tout cela, en trois ans seulement. Et grâce aussi au "vrai binôme" formé avec Axel Nérin, le tout jeune directeur général, 28 ans à peine mais "plein de talents", qu'elle a nommé. Avec lui, Séverine Pétilaire-Bellet dit avoir une "belle connivence" car "nous sommes très complémentaires".
Alors qu'elle contacte les banques -il lui faut emprunter lourdement pour racheter l’Hostellerie de Levernois et le château de Sainte Sabine puis financer d'importants travaux-, elle se voit demander : "où est votre mari ?". Et, d'autres fois, "quels fonds d'investissement sont avec vous ?".
Pas sûr que, sur le coup, cela l'ait beaucoup fait rire "Il faut que les choses changent", tonne à ce propos, celle qui, en 2023, a reçu "avec fierté" le Trophée de la femme chef d’entreprise. Un Trophée qu'elle a tout de suite "dédié à toutes les femmes qui souhaitent entreprendre".
Les banques ont fini par la suivre. L'Hostellerie de Levernois et le Château Sainte-Sabine étaient de "belles endormies". Grâce à des millions d'euros de travaux, cette femme débordante d'énergie leur a "donné un second souffle".
A l'Hostellerie, elle a créé des villas, une piscine, et -il ouvrira bientôt- un Spa Sisley.
Le Château Sainte-Sabine, lui, est passé de quatre à cinq étoiles. Et vient d'intégrer le prestigieux réseau Relais & Châteaux.
Tout cela, en trois ans seulement. Et grâce aussi au "vrai binôme" formé avec Axel Nérin, le tout jeune directeur général, 28 ans à peine mais "plein de talents", qu'elle a nommé. Avec lui, Séverine Pétilaire-Bellet dit avoir une "belle connivence" car "nous sommes très complémentaires".
Les clients se rattachent de plus en plus à des valeurs
"Les Airelles, c'était de l'ultra-luxe. Ici, en Bourgogne, ce sont des établissements plus ruraux. J'ai voulu créer des hôtels qui font la part belle au jardin, à la nature, où les clients puissent se sentir comme chez eux", résume Séverine Pétilaire-Bellet.
Et, puis, observe-t-elle, la clientèle haut de gamme évolue. Bien sûr, rappelle-t-elle, "un service discret, attentif et sincère fait partie des prestations que le client attend. S'il n'y a pas cette sincérité, l'expérience client ne sera pas la même..."
Cependant, Séverine Pétilaire-Bellet constate, elle aussi, que, "désormais, le client choisit davantage le lieu de son séjour en fonction des émotions et des plaisirs qu'il recherche..."
Elle précise : "Si le client vit sur le lieu de son séjour la situation, le moment de gastronomie ou de quiétude, l'expérience de déconnexion qu'il attend, il reviendra".
De plus en plus, poursuit-elle, "les clients ont besoin de se rattacher à des valeurs et à de l'authenticité. Je n'ai jamais autant fait visiter notre potager-3500 m2 -que maintenant ! Il y a trente ans, les clients n'auraient jamais demandé à rencontrer notre maraîcher (jardinier, NDLR). Aujourd'hui, ils sont nombreux à le faire !"
Et, puis, observe-t-elle, la clientèle haut de gamme évolue. Bien sûr, rappelle-t-elle, "un service discret, attentif et sincère fait partie des prestations que le client attend. S'il n'y a pas cette sincérité, l'expérience client ne sera pas la même..."
Cependant, Séverine Pétilaire-Bellet constate, elle aussi, que, "désormais, le client choisit davantage le lieu de son séjour en fonction des émotions et des plaisirs qu'il recherche..."
Elle précise : "Si le client vit sur le lieu de son séjour la situation, le moment de gastronomie ou de quiétude, l'expérience de déconnexion qu'il attend, il reviendra".
De plus en plus, poursuit-elle, "les clients ont besoin de se rattacher à des valeurs et à de l'authenticité. Je n'ai jamais autant fait visiter notre potager-3500 m2 -que maintenant ! Il y a trente ans, les clients n'auraient jamais demandé à rencontrer notre maraîcher (jardinier, NDLR). Aujourd'hui, ils sont nombreux à le faire !"
"Aller au bout de ses envies"
Pour Séverine Pétilaire-Bellet, "c'est le travail qui compte" (©Michel Joly/Hostellerie de Levernois)
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Séverine Pétilaire-Bellet est-elle définitivement fixée en Bourgogne ? Elle n'a pas trop envie de s'épancher sur ses projets et ses réflexions. Tout de même, convient-elle : un troisième établissement, elle y réfléchit. "Ce serait sympa, le chiffre trois", glisse-t-elle, avant de préciser que non, mille fois non, elle ne se voit pas avoir dix hôtels.
"C'est très important que je sois dans mes établissements. L'Hostellerie de Levernois est à 25 minutes de route du Château Sainte Sabine, je peux donc aller aisément de l'un à l'autre", rappelle Séverine Pétillaire Bellet. Gageons donc que, si un troisième établissement il doit y avoir un jour, il sera en Bourgogne.
Au cœur de la route des grands crus et de la bonne chère, au carrefour des vignobles les plus prestigieux et des verts pâturages de l'Auxois, la Bourgogne est en effet un cocktail idéal pour attirer une clientèle haut de gamme, en majorité internationale.
Belges, Britanniques, Américains, Brésiliens, Asiatiques y font halte sur la route de leurs vacances entre l'Europe du Nord et celle du Sud. Les Français (les Suisses aussi), eux, viennent en week-end, car la Bourgogne est proche de Paris et de Lyon.
Séverine Pétilaire-Bellet regarde d'ailleurs l'avenir avec confiance. Au final, cette femme entreprenante reconnaît qu'il ne lui a pas été si difficile de s'imposer. "C'est peut-être plus difficile pour une femme quand on débute, mais après, c'est le travail qui compte", assure-t-elle.
Et de conclure : "Il ne faut surtout pas se mettre de frein. Quelque soit son âge, il faut aller au bout de ses envies".
"C'est très important que je sois dans mes établissements. L'Hostellerie de Levernois est à 25 minutes de route du Château Sainte Sabine, je peux donc aller aisément de l'un à l'autre", rappelle Séverine Pétillaire Bellet. Gageons donc que, si un troisième établissement il doit y avoir un jour, il sera en Bourgogne.
Au cœur de la route des grands crus et de la bonne chère, au carrefour des vignobles les plus prestigieux et des verts pâturages de l'Auxois, la Bourgogne est en effet un cocktail idéal pour attirer une clientèle haut de gamme, en majorité internationale.
Belges, Britanniques, Américains, Brésiliens, Asiatiques y font halte sur la route de leurs vacances entre l'Europe du Nord et celle du Sud. Les Français (les Suisses aussi), eux, viennent en week-end, car la Bourgogne est proche de Paris et de Lyon.
Séverine Pétilaire-Bellet regarde d'ailleurs l'avenir avec confiance. Au final, cette femme entreprenante reconnaît qu'il ne lui a pas été si difficile de s'imposer. "C'est peut-être plus difficile pour une femme quand on débute, mais après, c'est le travail qui compte", assure-t-elle.
Et de conclure : "Il ne faut surtout pas se mettre de frein. Quelque soit son âge, il faut aller au bout de ses envies".
Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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