Certains aéroports français, comme ici celui de Limoges, sont très dépendants du marché britannique © Aéroport de Limoges
D’après Thomas Juin, fraîchement réélu à la tête de l’Union des aéroports français et francophones associés (UAF FA), l’un des risques les plus importants qui pèsera sur le secteur aéronautique français ces prochains mois reste bien le Brexit.
Alors que les négociations piétinent entre l’Union européenne, menée par Michel Barnier, et la Grande-Bretagne de Theresa May, et que les possibilités d’un « no deal » comme d’un « hard Brexit » restent d’actualité, le sujet a fait l’objet de vifs débats lors du premier congrès de l’UAF FA qui se tenait à Montrouge, jeudi 8 novembre 2018.
« Les impacts seront énormes, tant sur les passagers que sur les contrôles, les formalités et les coûts supplémentaires engendrés, surtout dans l’hypothèse où un accord ne serait pas trouvé », redoute le directeur général des douanes, Rodolphe Gintz.
Alors que les négociations piétinent entre l’Union européenne, menée par Michel Barnier, et la Grande-Bretagne de Theresa May, et que les possibilités d’un « no deal » comme d’un « hard Brexit » restent d’actualité, le sujet a fait l’objet de vifs débats lors du premier congrès de l’UAF FA qui se tenait à Montrouge, jeudi 8 novembre 2018.
« Les impacts seront énormes, tant sur les passagers que sur les contrôles, les formalités et les coûts supplémentaires engendrés, surtout dans l’hypothèse où un accord ne serait pas trouvé », redoute le directeur général des douanes, Rodolphe Gintz.
Pertes de trafic et de connexions
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Premier danger évoqué : la dépendance au trafic britannique.
Avec 13,5 millions de passagers en 2017, la part du trafic en provenance ou à destination des aéroports britanniques dans le trafic total français s’élève à près de 7%.
Mais, sur certaines destinations, la dépendance au marché anglais est énorme. C’est le cas à Limoges (90% du trafic), à Bergerac (80%), Grenoble (77%) ou encore Béziers (58%). Pour Paris-Charles de Gaulle, la proportion s’élève à 6%.
Au-delà des risques de rupture des partenariats aériens dynamiques entre la France et le Royaume-Uni, en cas de « no deal », les compagnies britanniques pourraient bien perdre leurs droits d’opérer librement dans l’UE et un grand nombre d’aéroports français perdraient des connexions.
« Même si l’on peut penser que ces acteurs se mettent en ordre de marche pour rester présents sur le marché européen, le Brexit réduira inéluctablement l’offre de services et donc la concurrence dans le transport aérien européen, avec les risques afférents sur le prix des billets d’avion », écrit l’UAF dans un communiqué, alertant les pouvoirs publics sur les risques post-Brexit, rappelant que easyJet et Ryanair assurent près de 19% du trafic passager français.
Avec 13,5 millions de passagers en 2017, la part du trafic en provenance ou à destination des aéroports britanniques dans le trafic total français s’élève à près de 7%.
Mais, sur certaines destinations, la dépendance au marché anglais est énorme. C’est le cas à Limoges (90% du trafic), à Bergerac (80%), Grenoble (77%) ou encore Béziers (58%). Pour Paris-Charles de Gaulle, la proportion s’élève à 6%.
Au-delà des risques de rupture des partenariats aériens dynamiques entre la France et le Royaume-Uni, en cas de « no deal », les compagnies britanniques pourraient bien perdre leurs droits d’opérer librement dans l’UE et un grand nombre d’aéroports français perdraient des connexions.
« Même si l’on peut penser que ces acteurs se mettent en ordre de marche pour rester présents sur le marché européen, le Brexit réduira inéluctablement l’offre de services et donc la concurrence dans le transport aérien européen, avec les risques afférents sur le prix des billets d’avion », écrit l’UAF dans un communiqué, alertant les pouvoirs publics sur les risques post-Brexit, rappelant que easyJet et Ryanair assurent près de 19% du trafic passager français.
Engorgement aux frontières aériennes
Dans un contexte de menace terroriste qui se maintient et après un été 2017 catastrophique pour les aéroports français, le Brexit se répercutera aussi sur les contrôles aux frontières des passagers.
« Nous nous attendons à une lourdeur absolue », s’inquiète Fernand Gontier, directeur central de la Police aux frontières (PAF). « De 30 secondes en moyenne, les contrôles passeront à plus d’1 minute 30 par passager britannique qui arrivera en France », indique-t-il.
Pour Rodolphe Gintz, directeur général des douanes : « les formalités supplémentaires seront en fait innombrables ». En matière de sûreté aérienne, par exemple, les passagers en correspondance en provenance du Royaume-Uni devront repasser les contrôles sûreté et les avions devront subir des contrôles supplémentaires.
« Cela engendrera une augmentation certaine des coûts tant en matière de sûreté que de sécurité », ajoute Thomas Juin dans son discours de clôture du congrès. « Il est plus qu’urgent aujourd’hui d’obtenir des réponses claires aux questions que nous nous posons sur le Brexit » a-t-il finalement lancé à l’attention de la ministre des Transports.
« Nous nous attendons à une lourdeur absolue », s’inquiète Fernand Gontier, directeur central de la Police aux frontières (PAF). « De 30 secondes en moyenne, les contrôles passeront à plus d’1 minute 30 par passager britannique qui arrivera en France », indique-t-il.
Pour Rodolphe Gintz, directeur général des douanes : « les formalités supplémentaires seront en fait innombrables ». En matière de sûreté aérienne, par exemple, les passagers en correspondance en provenance du Royaume-Uni devront repasser les contrôles sûreté et les avions devront subir des contrôles supplémentaires.
« Cela engendrera une augmentation certaine des coûts tant en matière de sûreté que de sécurité », ajoute Thomas Juin dans son discours de clôture du congrès. « Il est plus qu’urgent aujourd’hui d’obtenir des réponses claires aux questions que nous nous posons sur le Brexit » a-t-il finalement lancé à l’attention de la ministre des Transports.