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Comment les compagnies se font payer leurs économies par les clients

la chronique de Jean-Louis Baroux



Rédigé par Jean-Louis BAROUX le Mercredi 19 Janvier 2011

Qu’arrivera-t-il aux transporteurs traditionnels ?

Qu’arrivera-t-il alors aux énormes transporteurs traditionnels ? Ils auront épuisé leurs possibilités de croissance externe, en clair, il ne restera plus de compagnies significatives à ramasser.

Ils continueront à avoir des coûts de production élevés, car la gestion d’énormes ensembles composés de salariés de culture différente sera très onéreuse.

En clair, ils auront mangé les synergies qui sont le miroir aux alouettes de tous les rapprochements, une fois les programmes d’exploitation rationalisés.

Il ne restera plus que les difficultés au moment où les transporteurs plus simples, plus souples et infiniment plus réactifs, disposeront des capacités suffisantes pour s’exprimer.

La perte de la recette de la classe affaires peut s’avérer désastreuse. Pourquoi les clients non seulement accepteraient de payer plus cher pour un produit identique à celui des « low costs », mais également d’utiliser les « hubs » infernaux que sont devenus les grands aéroports européens alors que des plateformes beaucoup plus pratiques seront à leur disposition ?

Et par-dessus le marché, c’est à ce moment que les transporteurs du Golfe pourront donner leur pleine mesure et que les « low costs » long courrier vont arriver sur le marché.

Franchement, je ne voudrais pas être à la place des dirigeants de ces grandes compagnies.

Ils devront soit renier ce qui a fait leur stratégie des 20 dernières années : à savoir la régression de leur service, pour retrouver ce qui a fait la réputation de qualité du transport aérien dans le passé et redonner aux clients l’envie de voler avec eux, soit ils seront dans l’impasse.

Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.

Grand spécialiste de l'aérien, vient de signer aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.

Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com

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Tags : baroux
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Commentaires

1.Posté par Marc ALARDEAU le 20/01/2011 09:53 | Alerter
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Vision très claire du futur que je partage totalement .

2.Posté par Verwilghen Alain le 20/01/2011 12:00 | Alerter
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Le point de vue est intéressant, mais c'est oublier un peu vite que les grands groupes aériens font l'essentiel de leurs marges sur le long courrier qui n'a pas enregistré de baisses de niveau de service, bien au contraire.
Pour les "legacy carriers" les vols domestiques (en Europe ou aux USA) servent surtout à acheminer sur leurs hubs respectifs et c'est ce qui les différencie fondamentalement du trafic point à point.
Enfin les couts moindres engendrés par les low cost proviennent essentiellement de la ou des rotations supplémentaires qu'ils font faire à leurs appareils sur l'Europe.

Or là où une compagnie traditionnelle fait déjà une rotation serré pour par ex. un Paris-Los Angeles, il est matériellement impossible pour un low cost de faire dans le même laps de temps une rotation supplémentaire...

Chacun sa route,chacun son chemin...

3.Posté par Bruno le 20/01/2011 13:01 | Alerter
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Je suis entièrement d'accord avec l'analyse d'Alain: les low-costs ont développé modèle qui rencontre un succès sur des trajets court et moyen courriers mais qui est difficilement transposable sur le long courrier, secteur porteur pour les compagnies régulières.
L'avenir, sur ces routes, est en effet promis aux low-costs, voire au train avec le développement des trains à GV et de la coopération France/Allemagne (TGV/ICE) mais qui, au final, achemineront les passagers vers les hubs pour prendre des vols long-courriers.

La vraie menace réside plus dans les compagnies du Golfe qui semblent (mais est-ce bien la réalité) bénéficier de ressources inépuisables...et qui elles peuvent se positionner sur le long courrier. D'ailleurs les commandes d'A380 passées par Emirates montrent que l'offensive (notamment sur les routes asiatiques et américaines) ne va pas tarder.
Et lorsqu'on compare le ratio qualité/prix d'Emirates avec celui des majors européennes alors en effet les dirigeants de ces dernières ont du soucis à se faire...

L'article oublie également les "chasses gardées" de certaines compagnies (comme l'Afrique pour AF par exemple) qui assurent des recettes importantes régulières.

4.Posté par La Rédaction le 20/01/2011 13:33 | Alerter
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Bonjour

Je vous trouve bien optimistes en pensant que le "pré carré" du long courrier préserve les legacy.
En effet, même ce segment est, lui aussi, convoité par les low cost telles Air Asia X de Tony Fernandez qui fait un carton en Asie et va se lancer sur le long courrier low cost au départ de Paris.
ON en reparlera d'ici quelques mois =;O))

5.Posté par redbar le 20/01/2011 17:22 | Alerter
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Il semble en effet que les résultats d’AIR ASIA X au départ de Paris font déjà un carton au niveau des réservation. Faut-il rappeler à la mémoire de certains LAKER AIRWAYS et CITYBIRD pionniers dans le Low Cost Long courrier transatlantique. Certes l’optimisation de l’utilisation des avions ne sera pas un avantage économique déterminant. Ce sera le produit lui-même qui fera leurs succès, par le « unbundling », et l’apport des technologies modernes de distribution. Quand certains passagers de la classe Y auront le choix sur un vol long courrier entre amener un sandwich et payer un tarif canon, ou absorber un plateau repas répugnant et payer plus cher, le choix sera vite fait. Il serait temps qu’une des compagnies Françaises équipées d’avions long courrier soit suffisamment opportuniste pour s’engager dans cette brèche avant que ce ne soit les autres.

6.Posté par PJ le 21/01/2011 01:23 | Alerter
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Ce n'est une surprise pour personne de voir les low cost gagner du terrain sur les trajets court et moyen courriers. En revanche, l'analyse de JLB merite une analyse plus approfondie a deux niveaux:
1- Les Cies du Golf: qui va faire un Paris-New York via Dubai? Les compagnies du Golf n'ont un avantage competitif que sur les destinations de l'Australasie, du sous-continent Indien et de l'est de l'Afrique. Ca reste marginal par rapport aux flux de traffic entre grandes metropoles aujourd'hui (NYC-LON, LON-TYO, LON-HKG, PAR-NYC, TYO-NYC, TYO-LAX)
2- La clientele affaires: les low cost ne peuvent offrir un produit qui concurrence celui des grands compagnies ou des alliances sur le long courrier: sieges-lit, reseau mondial sans escale au depart d'une ville d'affaires et miles.

7.Posté par Marc ALARDEAU le 21/01/2011 02:32 | Alerter
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Pour une place pour une compagnie française ... il faudrait une libéralisation réelle sur le terrain du marché ... on se comprend je crois !

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