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Crise sanitaire : après mes vacances... le déluge ?

L'Edito de Jean da LUZ


Les incantations ne suffiront pas : les mauvaises nouvelles sur le front de l’économie et la hausse brutale et sans précédent du chômage volent en escadrille et inquiètent les Français. Le syndrôme du bas de laine pourrait ressurgir très vite et freiner voire stopper net les envies de vacances de beaucoup de nos compatriotes. Au plus mauvais moment...


Rédigé par le Dimanche 14 Juin 2020

Le PIB va se prendre la claque du siècle et les entreprises ramer très dur pour éponger les milliards empruntés pour financer la dette accumulée... /crédit DepositPhoto
Le PIB va se prendre la claque du siècle et les entreprises ramer très dur pour éponger les milliards empruntés pour financer la dette accumulée... /crédit DepositPhoto
Les frontières s’ouvrent mais les portefeuilles se referment…

Si les premières seront de nouveau accessibles à la zone Schengen à partir de ce lundi 15 juin, cela ne signifie pas que les problèmes sont derrière nous, bien au contraire.

On disait, à juste titre, les Français avides de départs et de vacances après la terrible épreuve du confinement.

Les Pouvoirs publics qui commencent à racler les fonds de tiroirs, étaient aux anges : les 55 milliards épargnés par les Français, bouclés, au cours des trois derniers mois, feraient le plus grand bien à l’économie nationale.

Une manne qu’attendaient aussi de pied ferme les professionnels du tourisme, passablement étrillés par la crise sanitaire.

Mais pourquoi cette happy end pourrait ne pas être au rendez-vous ?

Parce que la crise économique, elle, ne prendra pas de vacances. Et beaucoup de Français non plus, si l’on en croit certains signes avant-coureurs.

La crise n’est pas derrière mais devant nous...

La SNCF après un début d’euphorie au lendemain des annonces d’Edouard Philippe, a dû déchanter.

Des trains ont déjà dû être annulés en juillet et août, car la demande attendue n’est pas au rendez-vous.

Même phénomène pour Air France qui, quelques heures à peine après l’annonce de la mise en place de son programme d’été, vendredi dernier, a déjà clôturé certaines liaisons.

Que faut-il en retenir ? Principalement que la crise n’est pas derrière mais devant nous.

Et cela les Français ne l’ignorent pas.

L’INSEE nous rappelle crûment que 450 000 emplois (intérim compris) sont partis en fumée au cours de ce premier trimestre covidien.

Le PIB va se prendre la claque du siècle et les entreprises ramer très dur pour éponger les milliards empruntés pour financer la dette accumulée.

Et beaucoup ne tiendront pas le choc. Ce qui signifie au mieux qu’elles devront de nouveau licencier et au pire qu’elles arrêteront les frais.

Une fois les fonds propres partis (pour ceux qui en ont encore) et les emprunts dépensés, l’Urssaf va revenir en pleine forme et ça va devenir très, très compliqué…

Réussir la relance dans un contexte d’endettement généralisé

L’effet de ciseau a de quoi faire peur : une reprise économique progressive sinon poussive et des cotisations et un tombereau de charges qui auront retrouvé des couleurs. By bye les exonérations, bienvenue dans le monde réel…

Si le Gouvernement a plutôt bien géré et réussi son anesthésie du secteur économique, (touristique en particulier) malgré quelques couacs (LIRE), les choses sérieuses commencent maintenant.

Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, va devoir se montrer à la hauteur de l’énorme challenge que représentera, après l’absorption du choc, la relance du secteur touristique dans un contexte d’endettement généralisé.

Les patrons ont fait leurs comptes. Dans le meilleur des cas, 50 à 60% de chiffre d’affaires est d’ores et déjà passé à la trappe.
Relancer, rebondir ? Oui, mais comment avec un boulet au pied !


Les mesures de soutien et de relance devront être à la hauteur du mur que le tourisme s’est pris de face. Sinon, la 2e vague du Covid-19 reviendra en septembre prochain, et pourrait s’avérer encore plus meurtrière pour les entreprises.

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par BUKHARI Françoise le 16/06/2020 13:21 | Alerter
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Bonjour Monsieur DA LUZ,
Vous êtes un VISIONNAIRE et tous vos éditos sont tellement au sujet, bravo !
Tout comme vous, nous l'avons compris depuis longtemps. Pour l'instant, MOUVANCE laisse le temps au temps et se laisse le temps de la réflexion, l'épidémie n'est pas finie et des résurgences dans différents pays sont toujours à surveiller. Si c'est encore pour gérer des problèmes, nous avons assez donné ces dernières semaines !
Quand nous avons pu annuler des voyages et rembourser nos clients, nous l'avons fait car de toutes les façons, les gens sont toujours inquiets et ne sont pas encore prêts à partir à l'autre bout du monde, c'est évident et même pour des générations plus jeunes, nous nous en apercevons avec des CSE ... qui préfèrent récupérer les sommes versées chez nous pour les réserver à d'autres dépenses plus prioritaires que le voyage !
Parfois, nous ne pouvons pas rembourser et nous sommes obligés de proposer l'ordonnance à cause des compagnies ou de certaines prestataires qui nous ont bloqué notre argent ! Mais combien de clients vont préférer être remboursés au bout de 18 mois ???
Notre président doit nommer un vrai ingénieur-économiste avec expérience entrepreneuriale à la tête du Ministère de l'économie. Jusqu'à présent, le ministre actuel ne sait faire que des chèques mais les lendemains vont être encore plus difficiles s'il continue dans ce sens. Il y a un grand besoin de refonder l'économie et d'avoir une vision globale sur tous les secteurs d'activité pour définir les secteurs prioritaires qui vont permettre de redynamiser tout le reste et tout cela doit se faire dans une concertation nationale mais pas uniquement au niveau d'un gouvernement trop centralisateur. Il devra aussi s'attaquer fermement aux GAFA qui ont miné les économies de tous les pays du monde !
Je le regrette mais notre activité va tourner très au ralenti pendant plusieurs années, c'est une évidence et il faut plutôt encourager tous les personnels de nos entreprises à se ré-orienter et pour cela, ils ont besoin d'un gouvernement fort qui mette en place des offres de ré-orientation dans les secteurs prioritaires, certains pouvant même concerner les domaines du loisir, de la culture et du sport.
D'un autre côté, il va falloir redonner du sens au vrai voyage et pour moi, ce n'est plus un voyage quand on évoque même le terme de conciergerie !!! Il faut redonner le goût du voyage et ce n'est pas en divulguant tout dans le moindre détail avant le départ et en partant avec tout l'attirail des super-connexions mini-routeur, wifi and Co ... que l'attrait d'une destination demeure ! Je suis toujours à contre courant mais quand je pars, je ne sais toujours pas où je vais !
Et actuellement et si les gouvernements ne mettent pas le paquet pour prévenir ce genre de maladies (contrôle systématique de température à l'entrée de tous les lieux publics, port du masque obligatoire, distributeurs de gel hydro-alcoolique et construction de toilettes publiques à l'hygiène irréprochable et dignes de ce nom à travers tout le territoire), nous ne sommes pas sortis de l'auberge et il faut pourtant permettre au secteur des salons de redémarrer ... car ce sont aussi dans ces endroits que beaucoup de contacts sont noués ...
Merci encore à vous pour tout le travail que TOURMAG produit.


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