On ne commente pas les décisions de la Cour de Cassation, la plus haute institution judiciaire de notre pays.
Câest interdit par la loi et passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende si lâon a cherchĂ© âĂ jeter le discrĂ©dit, publiquement par actes, paroles, Ă©crits ou images de toute nature, sur un acte ou une dĂ©cision juridictionnelle, dans des conditions de nature Ă porter atteinte Ă l'autoritĂ© de la justice ou Ă son indĂ©pendanceâŠâ
Loin de nous cette idée, mais il est difficile de passer sous silence les répercussions que cette décision pourrait entraßner pour l'ensemble de la profession.
La question est légitime : sommes-nous face à un renversement (?) de jurisprudence ou ne s'agit-il que d'un cas d'espÚce dû aux circonstances particuliÚres de ce dossier ?
Je ne vais pas m'appesantir sur lâaffaire mais juste en rappeler les fondamentaux. Un couple fait appel en urgence (16 jours avant le dĂ©part) Ă une agence de voyages sur mesure pour Ă©tablir un forfait pour un voyage Ă HawaĂŻ. Le devis est envoyĂ©, avec la liste des piĂšces et des formalitĂ©s obligatoires.
Câest interdit par la loi et passible de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende si lâon a cherchĂ© âĂ jeter le discrĂ©dit, publiquement par actes, paroles, Ă©crits ou images de toute nature, sur un acte ou une dĂ©cision juridictionnelle, dans des conditions de nature Ă porter atteinte Ă l'autoritĂ© de la justice ou Ă son indĂ©pendanceâŠâ
Loin de nous cette idée, mais il est difficile de passer sous silence les répercussions que cette décision pourrait entraßner pour l'ensemble de la profession.
La question est légitime : sommes-nous face à un renversement (?) de jurisprudence ou ne s'agit-il que d'un cas d'espÚce dû aux circonstances particuliÚres de ce dossier ?
Je ne vais pas m'appesantir sur lâaffaire mais juste en rappeler les fondamentaux. Un couple fait appel en urgence (16 jours avant le dĂ©part) Ă une agence de voyages sur mesure pour Ă©tablir un forfait pour un voyage Ă HawaĂŻ. Le devis est envoyĂ©, avec la liste des piĂšces et des formalitĂ©s obligatoires.
Un régime spécial pour les agences haut de gamme et le voyage personnalisé ?

Seule solution : un visa en bonne et due forme quâon ne peut obtenir quâen se rendant auprĂšs de lâambassade. Obtenir un rendez-vous dans des dĂ©lais aussi brefs, câest mission impossible.
Le couple demande le remboursement. Lâagence refuse au motif quâelle lâavait indiquĂ© dans ses prescriptions et dans ses CGV.
La machine judiciaire sâengrĂšne et sâemballe.
La cour d'appel d'Amiens âestime que dans le cas d'une "dâune prestation haut de gamme et personnalisĂ©e (une agence sur-mesure dont la promesse est de partir l'esprit libre)," la simple obligation d'information prĂ©vue par l'article R 211-4 du code du tourisme n'est pas suffisanteâŠâ.
La Cour de Cassation lui emboĂźte le pas : il appartenait Ă cette sociĂ©tĂ©, qui connaissait les restrictions Ă l'entrĂ©e sur le sol amĂ©ricain, de vĂ©rifier si les passeports de M. et Mme (X) ne comportaient pas des mentions nĂ©cessitant l'obtention d'un visa et de les informer de la spĂ©cificitĂ© de leur situation ainsi que des dĂ©lais requis pour faire les dĂ©marches en vue d'obtenir ce visaâŠâ
De lâincertitude dans le processus de transaction
Il y a deux maniĂšres dâinterprĂ©ter cet arrĂȘt : la premiĂšre pose une exception Ă la rĂšgle dâobligation dâinformation elle mĂȘme et Ă ses modalitĂ©s.
En effet, si on le prend au pied de la lettre, les voyages sur mesure et haut de gamme exigeraient des contrÎles plus poussés de la part des distributeurs.
Encore faudrait-il savoir ce quâest un voyage haut de gamme, sur mesure et Ă partir de quel montant on considĂšre que câest le cas ?
Bien entendu, cela ne manquera pas dâinstiller de lâincertitude dans les relations contractuelles alors que les entreprises ont besoin de stabilitĂ© dans leurs process de vente.
La deuxiĂšme est de considĂ©rer que le droit dâinformation se double dâun droit de contrĂŽle et que le premier ne suffit plus. Et câest lĂ que le bĂąt blesse.
On verra si cette jurisprudence est maintenue, mais dans ce cas câest peut-ĂȘtre le Code du tourisme quâil faudra rĂ©former ? A moins que, forte de cet arrĂȘt, la Commission europĂ©enne qui peaufine la Directive voyages Ă forfait, ne mette aussi son grain de sel.
En effet, si on le prend au pied de la lettre, les voyages sur mesure et haut de gamme exigeraient des contrÎles plus poussés de la part des distributeurs.
Encore faudrait-il savoir ce quâest un voyage haut de gamme, sur mesure et Ă partir de quel montant on considĂšre que câest le cas ?
Bien entendu, cela ne manquera pas dâinstiller de lâincertitude dans les relations contractuelles alors que les entreprises ont besoin de stabilitĂ© dans leurs process de vente.
La deuxiĂšme est de considĂ©rer que le droit dâinformation se double dâun droit de contrĂŽle et que le premier ne suffit plus. Et câest lĂ que le bĂąt blesse.
On verra si cette jurisprudence est maintenue, mais dans ce cas câest peut-ĂȘtre le Code du tourisme quâil faudra rĂ©former ? A moins que, forte de cet arrĂȘt, la Commission europĂ©enne qui peaufine la Directive voyages Ă forfait, ne mette aussi son grain de sel.
Les arbres ne poussent jamais jusquâau ciel
Si on voit le verre Ă moitiĂ© plein, on peut avancer que lâagence est lâinterlocuteur privilĂ©giĂ© du client et quâĂ ce titre elle se doit dâĂȘtre irrĂ©prochable et infaillible.
Mais les arbres ne montent jamais jusquâau ciel. Et la responsabilitĂ© dâun acteur Ă©conomique ne peut ĂȘtre illimitĂ©e. La protection du consommateur doit primer certes, mais on ne peut rendre le distributeur responsable de situations quâil nâest pas en mesure de contrĂŽler, y compris de la nĂ©gligence de ses clients.
Nul nâest censĂ© ignorer la loi ni se prĂ©valoir de sa propre turpitude (clin dâĆil aux juristes Ndlr).
DerniÚrement, un consommateur a attaqué une agence de voyages au motif que sa femme lui avait fait une infidélité avec le guide⊠Si !
Si dans l'avenir cet argument de la "responsabilitĂ© absolue et incontestable" Ă©tait brandie par d'autres consommateurs qui ne manqueront pas de sâengouffrer dans la brĂšche, alors ce sera probablement la goutte dâeau qui fera dĂ©border le vase !
Mais les arbres ne montent jamais jusquâau ciel. Et la responsabilitĂ© dâun acteur Ă©conomique ne peut ĂȘtre illimitĂ©e. La protection du consommateur doit primer certes, mais on ne peut rendre le distributeur responsable de situations quâil nâest pas en mesure de contrĂŽler, y compris de la nĂ©gligence de ses clients.
Nul nâest censĂ© ignorer la loi ni se prĂ©valoir de sa propre turpitude (clin dâĆil aux juristes Ndlr).
DerniÚrement, un consommateur a attaqué une agence de voyages au motif que sa femme lui avait fait une infidélité avec le guide⊠Si !
Si dans l'avenir cet argument de la "responsabilitĂ© absolue et incontestable" Ă©tait brandie par d'autres consommateurs qui ne manqueront pas de sâengouffrer dans la brĂšche, alors ce sera probablement la goutte dâeau qui fera dĂ©border le vase !
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