EDV Ile-de-France : "éviter la fracture numérique..." 🔑

Interview de Lionel Rabiet, le président des EDV Île-de-France

Dans quelques heures, près de 80 professionnels du tourisme vont s'envoler à destination de Ljubljana, la capitale de la Slovénie. Dans ce pays "boutique" comme aime à le qualifier Lionel Rabiet, le président des EDV Île-de-France, les participants seront invités à phosphorer sur les thématiques d'actualités que sont le surtourisme, avec l'intervention de Jean Pinard ou encore la géopolitique, grâce à la prise de parole attendue de Pascal Boniface de l'IRIS.

Rédigé par Romain POMMIER le Jeudi 3 Octobre 2024

Sur l'IA "il y a un vrai enjeu individuel à “s’y mettre” au risque d’avoir une marche trop haute à devoir franchir plus tard" selon Lionel Rabiet - Crédit photo : Compte Facebook Lionel Rabiet

TourMaG - Comment se portent les EDV Île-de-France et ses adhérents ?

Lionel Rabiet : Les EDV Île-de-France se portent très bien, si j’en juge à la participation à nos événements. Nous serons ainsi près de 80 professionnels à la convention qui se déroulera en Slovénie cette fin de semaine.

Par ailleurs, tout au long de l’année, nos ateliers rassemblent entre 20 et 40 agences selon les thèmes, ce qui me semble démontrer l’intérêt de ces rencontres.

Enfin, nous avons de nouvelles adhésions qui nous font plaisir, celle de Top of Travel par exemple, qui est d’ailleurs partenaire de notre convention.

EDV : "Nous peinons à faire venir certains profils"

TourMaG - Après le Covid, est-ce compliqué de mobiliser et d'attirer de nouveaux profils ? Comment les mobiliser ?

Lionel Rabiet : Oui, c’est difficile.

J’ignore si le Covid y est pour quelque chose, mais nous peinons à faire venir certains profils qui, pour une raison ou pour une autre, se sentent extérieurs à la vie des EDV.

Voilà pourquoi j’ai décidé d’offrir notre convention à 3 agences immatriculées depuis moins de 5 ans qui n’avaient jamais participé à nos événements, faute de temps, de moyens, ou des deux.

A lire : Les EDV Ile-de-France tiendront leur prochaine convention en Slovénie

Je suis persuadé qu’elles en tireront un grand bénéfice.

Ce public des “jeunes agences” est crucial pour nous sur le long terme et je souhaite, avec mon équipe, continuer à leur proposer des ateliers dédiés tout au long de l’année.

TourMaG - Après le Canada et la Guyane, retour sur le continent européen avec la Slovénie : pourquoi ce choix ?

Lionel Rabiet : Comme la grande majorité des “beaux” projets, cette convention est d’abord le fruit d’une rencontre.

Avec Aja Godais, ex-directrice marketing de Worldia, qui m’a vanté les atouts de son pays lors d’un voyage commun, puis avec Tanja Mlakar de l’office du tourisme slovène, qui a été immédiatement enthousiasmée par le projet.

Nos conventions EDV Île-de-France sont depuis toujours tournées vers la découverte d’une destination.

La Slovénie est un pays surprenant qui gagne vraiment à être connu . Un “boutique-pays” si j’ose la métaphore hôtelière. Notre ambition est que les agents de voyage de l’Île-de-France aient un premier aperçu des joyaux de la destination et qu’ils puissent ainsi développer la destination en agence. À l’heure où le surtourisme fait l’actu, conseiller la Slovénie aux voyageurs tombe sous le sens.

L’équipe EDV Île-de-France, et tout particulièrement Mélody Heimburger (LVE Travel) et Marc de Navacelle (Carré Voyages), ont travaillé d’arrachepied pour mettre en œuvre un excellent programme. Espérons que la météo soit avec nous..

Géopolitique : "nous aider à voir plus clair sur ce qui nous attend dans les prochains mois"

TourMaG - Quelles seront les thématiques abordées pendant la convention ?

Lionel Rabiet : Nous aborderons en ouverture le thème du surtourisme, qui est LE “tube” médiatique de l’été.

Avec d’abord une journaliste qui vient de publier un ouvrage sur ce thème. Nous confronterons son point de vue avec celui de Jean Pinard, ancien directeur du CRTL Occitanie et désormais consultant spécialiste du tourisme, mais aussi chroniqueur pour TourMaG.com.

Avec lui, nous évoquerons d’autres sujets importants comme le tourisme responsable et les vacances pour tous. C’est un orateur brillant qui n’a pas sa langue dans sa poche. Je suis heureux qu’il ait accepté de participer à notre convention.

Nous accueillons également Pascal Boniface, fondateur et directeur de l’IRIS, grand spécialiste en géopolitique.

Avec le talent qui est le sien, il nous dressera un panorama des grands enjeux stratégiques du moment avec notamment l’élection américaine en ligne de mire. Peut-être nous aidera-t-il à voir plus clair sur ce qui nous attend les prochains mois.

Nous aurons également les interventions de notre présidente Valérie Boned sur l’actualité des EDV, ainsi que celles d’Emmanuelle Llop (Femmes du Tourisme) et de Virginie Faivet (CPME).

Enfin, nous clôturerons notre convention avec notre invité d’honneur Jean-Pierre Mas qui reviendra avec le sourire sur les grands moments de son exceptionnelle carrière..

Environnement : "la Slovénie a beaucoup à nous apprendre"

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TourMaG - Vous organisez un focus sur l'IA parce que vous avez peur que le secteur loupe ce virage ?

Lionel Rabiet : Nous allons effectivement organiser un atelier sur ce thème pendant la convention.

Mais mon but n’est pas de phosphorer sur l’avenir de l’intelligence artificielle, et ses conséquences, comme cela a été proposé sur d’autres conventions (notamment celle du Sud-Est avec l’intervention brillante de Luc Ferry).

Nous voulons modestement offrir une remise à niveau aux adhérents qui n’ont pas (encore) pris en main les outils comme ChatGPT.

L’intelligence artificielle, pour la comprendre, il faut d’abord s’en servir soi-même au quotidien.

Il y a un vrai enjeu individuel à “s’y mettre” au risque d’avoir une marche trop haute à devoir franchir plus tard lorsqu’on n’ aura plus le choix. Je veux éviter qu’une “fracture numérique” s’installe dans notre écosystème.

Cet atelier sera animé par Virginie Faivet, la directrice de StarHack avec un angle très pratico-pratique.

TourMaG - Les conventions des EDV doivent-elles montrer l'exemple et être moins impactantes écologiquement parlant ?

Lionel Rabiet : Dire que nous voulons montrer l’exemple serait présomptueux, mais nous essayons à notre petite échelle d’organiser les conventions les plus responsables possibles.

Les hébergements, transports, visites que nous avons choisis ont été faits à travers ce prisme, d’autant que la Slovénie a beaucoup à nous apprendre en termes de préservation de l’environnement et de gestion des déchets.

Ainsi, la ville iconique de Bled, que nous visiterons, est la première en Europe à avoir obtenu la certification « Zero Waste Cities » pour sa politique volontariste de lutte contre le gaspillage et la pollution.

Au-delà, si à l’avenir on veut réduire drastiquement l’impact carbone de nos conventions, il faut choisir une destination accessible en train, donc en France ou en périphérie.

Ce n’est pas le choix que nous faisons et je continue de penser qu’un pays moyen ou long courrier peut se justifier, dès lors que le choix est légitime par rapport à nos objectifs et a un vrai sens, comme ce fut le cas en 2023 avec la Guyane..