Fin février, nous vous annoncions la finalisation d'un nouveau tour de table pour valider la restructuration financière de Corsair.
Force est de constater que l'annonce a été faite bien trop tôt, malgré des confirmations de personnes haut placées en interne.
L'année 2024 se profile presque et la compagnie ultra-marine met les dernières touches à ce qui pourrait ressembler à son plan de sauvetage définitif.
Placé sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), le transporteur a achevé des discussions avec des investisseurs pour apporter de l'argent frais à une entreprise qui en a bien besoin.
"Il y a quelques mois, des discussions avec certains acteurs ont échoué, puis Air France a souhaité reprendre la main, en vain, nous sommes repartis de zéro," nous témoigne un proche du dossier.
Les semaines se sont enchainées, comme les rendez-vous avec de nombreux entrepreneurs du tourisme ou non, pour finaliser ce tour de table.
Tout comme en février 2023, l'apport en new money (un nouvel apport en trésorerie) se fera à hauteur de 30 millions, même si le Gouvernement en espérait 50 millions.
Mais contrairement à ce que nous avions dévoilé en début d'année, les noms des nouveaux investisseurs ont bien évolué.
Force est de constater que l'annonce a été faite bien trop tôt, malgré des confirmations de personnes haut placées en interne.
L'année 2024 se profile presque et la compagnie ultra-marine met les dernières touches à ce qui pourrait ressembler à son plan de sauvetage définitif.
Placé sous l'égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), le transporteur a achevé des discussions avec des investisseurs pour apporter de l'argent frais à une entreprise qui en a bien besoin.
"Il y a quelques mois, des discussions avec certains acteurs ont échoué, puis Air France a souhaité reprendre la main, en vain, nous sommes repartis de zéro," nous témoigne un proche du dossier.
Les semaines se sont enchainées, comme les rendez-vous avec de nombreux entrepreneurs du tourisme ou non, pour finaliser ce tour de table.
Tout comme en février 2023, l'apport en new money (un nouvel apport en trésorerie) se fera à hauteur de 30 millions, même si le Gouvernement en espérait 50 millions.
Mais contrairement à ce que nous avions dévoilé en début d'année, les noms des nouveaux investisseurs ont bien évolué.
Corsair, la Compagnie de l'Afrique et un peu... des outre-mer
Les énigmatiques Amine et Cohen n'ont pas rejoint la longue liste des actionnaires, sur pression du gouvernement, nous dit-on de l'autre côté de l'Atlantique.
Si les Antillais sont toujours Ă la baguette, un Etat africain ferait alors son apparition dans le pool des investisseurs.
En 2021, quelques mois après la reprise de la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre, les nouveaux propriétaires nous vantaient vouloir faire de Corsair "la compagnie des Outre-mer."
Trois ans plus tard, son titre pourrait Ă©voluer et devenir "Corsair, la Compagnie de l'Afrique et un peu des outre-mer".
Pascal de Izaguirre, directeur général de la compagnie tisse sa toile en Afrique à moins que ce ne soit cette dernière qui tisse la sienne au sein de l'entreprise ?
Tout du moins, après avoir ouvert des lignes vers le Mali, la Côte d'Ivoire et le Bénin, la société pourrait tout simplement accueillir très prochainement au conseil d'administration (CA) un Etat africain.
"Nous avons terminé nos négociations avec le CIRI, nous avons un accord.
Nous sommes partis pour quelque chose de solide, avec une restructuration viable et une compagnie qui a trouvé son point d'équilibre," poursuit cette même personne depuis Pointe-à -Pitre.
Et contrairement à ce que laisserait croire la récente visite en Martinique de Patrice Talon, ce ne sera pas le Bénin.
De source interne, il nous est confirmé que la République du Congo fait bien partie du nouveau tour de table.
Pour l'heure, le véhicule financier permettant au pays d'Afrique centrale d'injecter quelques millions d'euros pour finaliser l'opération n'est pas connu.
Si les Antillais sont toujours Ă la baguette, un Etat africain ferait alors son apparition dans le pool des investisseurs.
En 2021, quelques mois après la reprise de la compagnie dirigée par Pascal de Izaguirre, les nouveaux propriétaires nous vantaient vouloir faire de Corsair "la compagnie des Outre-mer."
Trois ans plus tard, son titre pourrait Ă©voluer et devenir "Corsair, la Compagnie de l'Afrique et un peu des outre-mer".
Pascal de Izaguirre, directeur général de la compagnie tisse sa toile en Afrique à moins que ce ne soit cette dernière qui tisse la sienne au sein de l'entreprise ?
Tout du moins, après avoir ouvert des lignes vers le Mali, la Côte d'Ivoire et le Bénin, la société pourrait tout simplement accueillir très prochainement au conseil d'administration (CA) un Etat africain.
"Nous avons terminé nos négociations avec le CIRI, nous avons un accord.
Nous sommes partis pour quelque chose de solide, avec une restructuration viable et une compagnie qui a trouvé son point d'équilibre," poursuit cette même personne depuis Pointe-à -Pitre.
Et contrairement à ce que laisserait croire la récente visite en Martinique de Patrice Talon, ce ne sera pas le Bénin.
De source interne, il nous est confirmé que la République du Congo fait bien partie du nouveau tour de table.
Pour l'heure, le véhicule financier permettant au pays d'Afrique centrale d'injecter quelques millions d'euros pour finaliser l'opération n'est pas connu.
Pourquoi le Congo investirait dans Corsair ?
Nous ne savons pas, pour l'heure, si c'est l'Etat, la présidence ou une aide gouvernementale qui versera la somme. Nous sommes juste en mesure de confirmer l'origine des fonds.
La République du Congo, à ne pas confondre avec la République Démocratique du Congo, est un pays à revenu intermédiaire, selon le site du Trésor français.
Sa richesse, lui permettant de figurer dans le peloton de tête des économies de cette région du continent, est essentiellement tirée de l’exploitation des hydrocarbures.
"Le Congo est le premier pays pétrolier de la zone CEMAC en production annuelle.
Il existerait un volume de réserves prouvées de l’ordre de 25 ans de production. Le pétrole génère 1/4 du PIB, les 2/3 des recettes budgétaires et 82% des recettes d’exportation en 2023," poursuit la page internet de la direction du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Pour en revenir à l'aérien, le règlement européen n°1008/2008 prévoit qu'une compagnie européenne puisse être détenue à plus de 50% et contrôlée par des États membres et/ou des ressortissants d'États membres.
Concrètement, les capitaux étrangers ne peuvent pas dépasser les 49%. Une règle qui serait respectée dans le cas présent.
Le pays apporterait une part significative, mais minoritaire des 30 millions déposés au capital de la holding détentrice du transporteur.
Contre à peine quelques millions d'euros, le Congo serait en mesure de mettre la pression à Air France, seule compagnie française à desservir la destination.
La République du Congo, à ne pas confondre avec la République Démocratique du Congo, est un pays à revenu intermédiaire, selon le site du Trésor français.
Sa richesse, lui permettant de figurer dans le peloton de tête des économies de cette région du continent, est essentiellement tirée de l’exploitation des hydrocarbures.
"Le Congo est le premier pays pétrolier de la zone CEMAC en production annuelle.
Il existerait un volume de réserves prouvées de l’ordre de 25 ans de production. Le pétrole génère 1/4 du PIB, les 2/3 des recettes budgétaires et 82% des recettes d’exportation en 2023," poursuit la page internet de la direction du ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique.
Pour en revenir à l'aérien, le règlement européen n°1008/2008 prévoit qu'une compagnie européenne puisse être détenue à plus de 50% et contrôlée par des États membres et/ou des ressortissants d'États membres.
Concrètement, les capitaux étrangers ne peuvent pas dépasser les 49%. Une règle qui serait respectée dans le cas présent.
Le pays apporterait une part significative, mais minoritaire des 30 millions déposés au capital de la holding détentrice du transporteur.
Contre à peine quelques millions d'euros, le Congo serait en mesure de mettre la pression à Air France, seule compagnie française à desservir la destination.
Corsair : le Congo entre en force au capital de la compagnie !
Alors que le spectre de la défunte Equatorial Congo Airlines (Ecair) refaisait surface en début d'année 2023, le gouvernement congolais semble avoir fait le choix de s'offrir une desserte depuis Paris, à moindre coût.
Une fois que la restructuration aura recueilli les accords nécessaires, la direction de Corsair devra alors définir la fréquence des vols vers Brazzaville.
Le montant prévu est anecdotique au regard des besoins de l'aérien moderne, comme le démontre l'exemple de Madagascar Airlines, ayant englouti plusieurs dizaines de millions d'euros et préféré abandonner ses vols internationaux, en raison de pertes trop conséquentes.
Le solde sera fourni en partie par les investisseurs antillais.
A lire : Corsair : un chiffre d'affaires record et de grandes ambitions !🔑
Parmi les patronymes et les entreprises, nous retrouvons Laurent Abitbol qui ne faisait pas mystère de sa participation lors de la dernière édition de l'IFTM Top Resa. Son nom figure toujours parmi les futurs actionnaires.
Il sera bien évidemment officialisé lors de la finalisation définitive de la restructuration, dépendante de l'accord du gouvernement français. Ce dernier devra ensuite défendre la cause de la compagnie ultra-marine à Bruxelles.
La Commission européenne - comme lors du rachat en décembre 2020 -, devra valider les efforts des investisseurs, mais surtout de l'Etat français.
Celui-ci prévoit d'abandonner une part conséquente des dettes de la compagnie. Nous reviendrons ultérieurement sur les dessous des négociations et de l'accord.
En attendant les réponses attendues dans les prochains mois, Marietton Développement pourrait apporter dans la corbeille quelques millions d'euros à ce tour de table.
Une fois que la restructuration aura recueilli les accords nécessaires, la direction de Corsair devra alors définir la fréquence des vols vers Brazzaville.
Le montant prévu est anecdotique au regard des besoins de l'aérien moderne, comme le démontre l'exemple de Madagascar Airlines, ayant englouti plusieurs dizaines de millions d'euros et préféré abandonner ses vols internationaux, en raison de pertes trop conséquentes.
Le solde sera fourni en partie par les investisseurs antillais.
A lire : Corsair : un chiffre d'affaires record et de grandes ambitions !🔑
Parmi les patronymes et les entreprises, nous retrouvons Laurent Abitbol qui ne faisait pas mystère de sa participation lors de la dernière édition de l'IFTM Top Resa. Son nom figure toujours parmi les futurs actionnaires.
Il sera bien évidemment officialisé lors de la finalisation définitive de la restructuration, dépendante de l'accord du gouvernement français. Ce dernier devra ensuite défendre la cause de la compagnie ultra-marine à Bruxelles.
La Commission européenne - comme lors du rachat en décembre 2020 -, devra valider les efforts des investisseurs, mais surtout de l'Etat français.
Celui-ci prévoit d'abandonner une part conséquente des dettes de la compagnie. Nous reviendrons ultérieurement sur les dessous des négociations et de l'accord.
En attendant les réponses attendues dans les prochains mois, Marietton Développement pourrait apporter dans la corbeille quelques millions d'euros à ce tour de table.
Le sort de Corsair entre les mains de Paris et Bruxelles
A l'heure où les transporteurs misent tout sur le BtoC pour redevenir propriétaires de leur distribution, la compagnie antillaise prend le contre-pied. La prise de participation de Marietton Développement est un argument de poids pour Corsair qui pourra s'appuyer sur un puissant partenaire en BtoB.
Vous l'aurez compris, l'opération capitalistique est bien avancée, même si nul ne crie victoire. Les investisseurs ont fait leur part d'efforts et de travail.
Le destin de la compagnie est désormais entre les mains du gouvernement français qui devrait, sauf surprise de taille, valider le plan prévu, nous dit-on depuis les Antilles. Malgré nos sollicitations, les différents ministères et le CIRI n'ont pas voulu commenter le sujet.
Et même si un puissant lobbying d'une compagnie concurrente est à l'œuvre, selon nos informations, pour faire capoter le dossier, il faudra aussi faire face aux exigences de l'Europe qui rechigne à voler au secours des états membres et à accorder des aides à leurs entreprises privées.
Mais Corsair a plus d'un tour dans son aile et bénéficie d'un fort soutien politique puisque Dominique Perben ou encore Nicolas Sarkozy figurent au conseil de surveillance.
L'année 2024 sera donc décisive pour les équipes de Pascal de Izaguirre, entre le plan de restructuration et l'obligation de devoir dégager des profits, pour permettre à la compagnie de pouvoir regarder l'avenir avec sérénité.
Vous l'aurez compris, l'opération capitalistique est bien avancée, même si nul ne crie victoire. Les investisseurs ont fait leur part d'efforts et de travail.
Le destin de la compagnie est désormais entre les mains du gouvernement français qui devrait, sauf surprise de taille, valider le plan prévu, nous dit-on depuis les Antilles. Malgré nos sollicitations, les différents ministères et le CIRI n'ont pas voulu commenter le sujet.
Et même si un puissant lobbying d'une compagnie concurrente est à l'œuvre, selon nos informations, pour faire capoter le dossier, il faudra aussi faire face aux exigences de l'Europe qui rechigne à voler au secours des états membres et à accorder des aides à leurs entreprises privées.
Mais Corsair a plus d'un tour dans son aile et bénéficie d'un fort soutien politique puisque Dominique Perben ou encore Nicolas Sarkozy figurent au conseil de surveillance.
L'année 2024 sera donc décisive pour les équipes de Pascal de Izaguirre, entre le plan de restructuration et l'obligation de devoir dégager des profits, pour permettre à la compagnie de pouvoir regarder l'avenir avec sérénité.