Eenuee est un avion qui pourra transporter 19 personnes sur près de 1 000 km - Crédit photo : Eenuee
Les trains, puis les voitures, et maintenant les bateaux de croisière, tous ces appareils se sont convertis à l'électrique, sauf... l'aérien.
L'ensemble des constructeurs l'affirme, il sera impossible de faire voler un avion électrique avant 2030 pour les plus ambitieux, et 2050, voire même jamais, pour les plus sceptiques.
Et pourtant, à quelques pas de la prestigieuse avenue des Champs-Elysées, une dizaine d'ingénieurs planche sur un nouvel engin capable de transporter des passagers tout en étant respectueux de l'environnement, mais pas seulement.
"Dans le tourisme, nous entendons parler de l'environnement à longueur de journée, ce qui est normal, mais nous entendons moins les médias parler du respect des voyageurs. Nous voulons les faire voyager autrement," fixe comme cap Erik Herzberger, le cofondateur d'Eenuee.
Plus qu'un slogan, cette maxime est un leitmotiv pour l'équipe de la start-up française, mais comment faire voyager autrement en 2020 ?
Oubliez la devise des Jeux olympiques "Citius, Altius, Fortius" signifiant "plus vite, plus haut, plus fort", et dites bonjour à un engin volant moins vite, avec une capacité moins importante.
L'ensemble des constructeurs l'affirme, il sera impossible de faire voler un avion électrique avant 2030 pour les plus ambitieux, et 2050, voire même jamais, pour les plus sceptiques.
Et pourtant, à quelques pas de la prestigieuse avenue des Champs-Elysées, une dizaine d'ingénieurs planche sur un nouvel engin capable de transporter des passagers tout en étant respectueux de l'environnement, mais pas seulement.
"Dans le tourisme, nous entendons parler de l'environnement à longueur de journée, ce qui est normal, mais nous entendons moins les médias parler du respect des voyageurs. Nous voulons les faire voyager autrement," fixe comme cap Erik Herzberger, le cofondateur d'Eenuee.
Plus qu'un slogan, cette maxime est un leitmotiv pour l'équipe de la start-up française, mais comment faire voyager autrement en 2020 ?
Oubliez la devise des Jeux olympiques "Citius, Altius, Fortius" signifiant "plus vite, plus haut, plus fort", et dites bonjour à un engin volant moins vite, avec une capacité moins importante.
Comment avoir une autonomie de 1 000 km pour transporter 19 personnes ?
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Une chose est sûre : en gardant le même paradigme, à savoir des avions volant à 800km/h et ayant une autonomie de plusieurs milliers de kilomètres, aucune batterie électrique ne pourra supporter la comparaison.
Avec une envergure de 30 mètres, équipé de deux batteries équivalentes à celles produites par Tesla, Eenuee (l'avion du même nom que la start-up, pour le moment) pourra atteindre les 250 km/h pour une autonomie de 1 000km.
Pas de quoi traverser l'Atlantique, mais suffisant pour parcourir la France de long (973 km) en large (950 km).
"La capacité sera de 19 places, équivalentes au standard des First Class actuelles, non pas en termes de luxe mais de confort. Nous sommes convaincus que l'électrique est l'avenir de l'aéronautique," souligne le fondateur d'Eenuee.
En diminuant l'emport, les capacités de l'appareil, il serait alors possible de pouvoir voler intégralement à la seule force des batteries emportées dans la carlingue.
Surtout qu'en abaissant la vitesse moyenne en-deçà des appareils actuels, il est plus facile de travailler l'aérodynamisme de l'avion.
"La vitesse excessive des engins les rend plus fragiles, peu confortables et plus énergivores. En la diminuant, nous pouvons aussi travailler le design pour qu'il soit plus efficace dans l'air," rapporte le concepteur.
Depuis l'après-guerre, l'homme se livre une véritable bataille pour aller le plus vite, avec le Concorde, et le plus loin, avec le nouvel Airbus A350, sauf que ce besoin de vitesse n'a pas été jusque-là un facteur de succès industriel.
Il suffit de se remémorer l'échec commercial de l'A380 et la fin brutale du Concorde, un appareil difficilement rentable.
"Le besoin de vitesse n'est pas présent partout, tout comme le gigantisme ne durera qu'un temps. L'histoire mettra sans doute fin à la tendance des méga hubs aériens, pour des structures plus respectueuses de l'environnement, notamment en Europe."
Si pour le moment la tendance actuelle donne tort à l'ingénieur, les innovations et les recherches vont dans ce sens. Les nouveaux appareils présentés au CES Las Vegas s'affranchissent des infrastructures trop coûteuses et pas assez agiles, et Eenuee ne dérogera pas à la règle.
Avec une envergure de 30 mètres, équipé de deux batteries équivalentes à celles produites par Tesla, Eenuee (l'avion du même nom que la start-up, pour le moment) pourra atteindre les 250 km/h pour une autonomie de 1 000km.
Pas de quoi traverser l'Atlantique, mais suffisant pour parcourir la France de long (973 km) en large (950 km).
"La capacité sera de 19 places, équivalentes au standard des First Class actuelles, non pas en termes de luxe mais de confort. Nous sommes convaincus que l'électrique est l'avenir de l'aéronautique," souligne le fondateur d'Eenuee.
En diminuant l'emport, les capacités de l'appareil, il serait alors possible de pouvoir voler intégralement à la seule force des batteries emportées dans la carlingue.
Surtout qu'en abaissant la vitesse moyenne en-deçà des appareils actuels, il est plus facile de travailler l'aérodynamisme de l'avion.
"La vitesse excessive des engins les rend plus fragiles, peu confortables et plus énergivores. En la diminuant, nous pouvons aussi travailler le design pour qu'il soit plus efficace dans l'air," rapporte le concepteur.
Depuis l'après-guerre, l'homme se livre une véritable bataille pour aller le plus vite, avec le Concorde, et le plus loin, avec le nouvel Airbus A350, sauf que ce besoin de vitesse n'a pas été jusque-là un facteur de succès industriel.
Il suffit de se remémorer l'échec commercial de l'A380 et la fin brutale du Concorde, un appareil difficilement rentable.
"Le besoin de vitesse n'est pas présent partout, tout comme le gigantisme ne durera qu'un temps. L'histoire mettra sans doute fin à la tendance des méga hubs aériens, pour des structures plus respectueuses de l'environnement, notamment en Europe."
Si pour le moment la tendance actuelle donne tort à l'ingénieur, les innovations et les recherches vont dans ce sens. Les nouveaux appareils présentés au CES Las Vegas s'affranchissent des infrastructures trop coûteuses et pas assez agiles, et Eenuee ne dérogera pas à la règle.
Eenuee sera en mesure de se poser sur n'importe quelle surface, même l'eau
Du fait de ses faibles capacités, lui permettant de s'affranchir de certains contrôles de sécurité puisque l'engin a le même impact physique qu'un minibus, et dans sa volonté de transporter les gens de porte-à-porte, Eenuee n'aura pas besoin de structure physique.
Se basant sur les travaux effectués lors de la conception de son précédent engin l'Akoya, l'appareil est en mesure de se poser sur n'importe quelle surface.
"Sur la neige, la terre ou l'eau, il n'a pas de limite. L'avantage étant que l'eau est présente partout dans le monde, notamment à l'approche des villes. Dans le cas contraire, il sera possible pour lui de se poser dans un champ de patates."
Le projet n'est pas celui d'un savant fou seul dans son laboratoire, d'ores et déjà plusieurs brevets ont été déposés pour protéger l'innovation. Ce n'est pas tout car, dans un souci d'accessibilité, l'avion possédera des ailes pliantes permettant de gagner en place au sol et pour se déplacer.
Alors que la mode est au décollage vertical, comme nous avons pu vous le montrer avec les prototypes de Bell et Hyundai, Eenuee va à contre-courant en partant sur un modèle classique.
"Nous avons pris le contre-pied de la mode actuelle, car notre obsession reste le bilan énergétique. Le décollage vertical fait rêver tout le monde, mais il pose des questions sur les lois de la physique," explique Erik Herzberger.
En effet, un vol stationnaire nécessite une puissance énorme, incompatible avec un moteur électrique, sans parler du bruit.
Tout semble bien calé et les équipes ne planchent plus seulement sur le modèle numérique, mais s'attellent déjà sur une maquette "d'une bonne taille" qui sera dévoilée en avant-première à l'automne 2020.
En attendant, une partie de son équipe va migrer en Chine, car là-bas les autorités sont plus réceptives et offrent des ponts d'or aux entreprises innovantes.
"Vous savez il n'est pas facile de briller à l'ombre d'Airbus, mais c'est normal, nul n'est prophète en son pays. En Chine, nous avons des hangars gigantesques, des locaux, des appartements offerts pour les équipes, mais aussi des subventions," fulmine le patron de la start-up.
Se basant sur les travaux effectués lors de la conception de son précédent engin l'Akoya, l'appareil est en mesure de se poser sur n'importe quelle surface.
"Sur la neige, la terre ou l'eau, il n'a pas de limite. L'avantage étant que l'eau est présente partout dans le monde, notamment à l'approche des villes. Dans le cas contraire, il sera possible pour lui de se poser dans un champ de patates."
Le projet n'est pas celui d'un savant fou seul dans son laboratoire, d'ores et déjà plusieurs brevets ont été déposés pour protéger l'innovation. Ce n'est pas tout car, dans un souci d'accessibilité, l'avion possédera des ailes pliantes permettant de gagner en place au sol et pour se déplacer.
Alors que la mode est au décollage vertical, comme nous avons pu vous le montrer avec les prototypes de Bell et Hyundai, Eenuee va à contre-courant en partant sur un modèle classique.
"Nous avons pris le contre-pied de la mode actuelle, car notre obsession reste le bilan énergétique. Le décollage vertical fait rêver tout le monde, mais il pose des questions sur les lois de la physique," explique Erik Herzberger.
En effet, un vol stationnaire nécessite une puissance énorme, incompatible avec un moteur électrique, sans parler du bruit.
Tout semble bien calé et les équipes ne planchent plus seulement sur le modèle numérique, mais s'attellent déjà sur une maquette "d'une bonne taille" qui sera dévoilée en avant-première à l'automne 2020.
En attendant, une partie de son équipe va migrer en Chine, car là-bas les autorités sont plus réceptives et offrent des ponts d'or aux entreprises innovantes.
"Vous savez il n'est pas facile de briller à l'ombre d'Airbus, mais c'est normal, nul n'est prophète en son pays. En Chine, nous avons des hangars gigantesques, des locaux, des appartements offerts pour les équipes, mais aussi des subventions," fulmine le patron de la start-up.
Un vol pour quels clients et quel prix ?
Et comme tous les nouveaux moyens de transport, la problématique du cadre législatif est importante : pendant qu'Uber essaye de faire bouger les choses sur les engins à décollage vertical, Eenuee n'aura pas autant de travail de lobby.
"Autant pour la fabrication, nous sommes dans les règles, autant pour l'atterrissage nous devront faire bouger quelques lignes, mais nous sommes optimistes."
D'autant que l'objectif n'est pas nécessairement de traverser des frontières, s'affranchissant des contrôles douaniers, mais plutôt d'avoir un rôle dans le développement économique des régions.
Si l'Eenuee aura une version similaire à un appartement volant, pour une clientèle huppée, une autre version aura pour principal client les collectivités locales.
"Les uns, plus fortunés, financeront l'innovation pour les autres. Nous allons mener une campagne dans les régions pour expliquer notre travail et sensibiliser les décideurs à notre projet."
D'ores et déjà, l'équipe a été reçue par le ministère norvégien des Transports. Dans le pays des fjords, l'avion reste toujours malgré son coût et son impact environnemental, un moyen de transport privilégié, mais les autorités cherchent des alternatives dont Eenuee.
Alors que les pièces de la première maquette seront bientôt assemblées, les créateurs de l'entreprise sont à la recherche de 15 millions d'euros pour construire les premiers prototypes et 100 millions pour la commercialisation.
"Nous sommes déjà rentrés en contact avec de possibles investisseurs. Nous n'allons pas trop vite, le plus important pour nous étant de trouver les investisseurs ayant la même vision que nous.
C'est-à-dire de voyager confortablement et de profiter de la vie même en voyageant," conclut Erik Herzberger.
Pour les premiers tests, il faudra attendre 2023. Quant au prix des billets, s'ils ne sont pas dévoilés, ils devraient concurrencer ceux du train.
En supprimant les coûts de l'énergie et des infrastructures, Eenuee espère réenchanter le voyage.
"Autant pour la fabrication, nous sommes dans les règles, autant pour l'atterrissage nous devront faire bouger quelques lignes, mais nous sommes optimistes."
D'autant que l'objectif n'est pas nécessairement de traverser des frontières, s'affranchissant des contrôles douaniers, mais plutôt d'avoir un rôle dans le développement économique des régions.
Si l'Eenuee aura une version similaire à un appartement volant, pour une clientèle huppée, une autre version aura pour principal client les collectivités locales.
"Les uns, plus fortunés, financeront l'innovation pour les autres. Nous allons mener une campagne dans les régions pour expliquer notre travail et sensibiliser les décideurs à notre projet."
D'ores et déjà, l'équipe a été reçue par le ministère norvégien des Transports. Dans le pays des fjords, l'avion reste toujours malgré son coût et son impact environnemental, un moyen de transport privilégié, mais les autorités cherchent des alternatives dont Eenuee.
Alors que les pièces de la première maquette seront bientôt assemblées, les créateurs de l'entreprise sont à la recherche de 15 millions d'euros pour construire les premiers prototypes et 100 millions pour la commercialisation.
"Nous sommes déjà rentrés en contact avec de possibles investisseurs. Nous n'allons pas trop vite, le plus important pour nous étant de trouver les investisseurs ayant la même vision que nous.
C'est-à-dire de voyager confortablement et de profiter de la vie même en voyageant," conclut Erik Herzberger.
Pour les premiers tests, il faudra attendre 2023. Quant au prix des billets, s'ils ne sont pas dévoilés, ils devraient concurrencer ceux du train.
En supprimant les coûts de l'énergie et des infrastructures, Eenuee espère réenchanter le voyage.