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Emploi : les jeunes séduits par le MICE et l’événementiel 🔑

Le statut de freelance plébiscité par les jeunes


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En proposant des missions polyvalentes, de terrain et des salaires légèrement plus importants, le secteur de l’événementiel répond aux ambitions des jeunes générations. Peut-être au détriment des métiers du loisir.


Rédigé par le Mercredi 15 Mars 2023

« La filière reste attractive, associée à de la polyvalence de missions, c’est à dire à cette capacité de mener un projet de A à Z, du brief client à la réalisation de l’événement. C’est cette dimension terrain, qui explique la forte demande du côté des étudiants », explique Julie Panadero (Escaet). - Despositphoto/urufabizphoto
« La filière reste attractive, associée à de la polyvalence de missions, c’est à dire à cette capacité de mener un projet de A à Z, du brief client à la réalisation de l’événement. C’est cette dimension terrain, qui explique la forte demande du côté des étudiants », explique Julie Panadero (Escaet). - Despositphoto/urufabizphoto
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Selon les professionnels de la distribution, les jeunes sont plus attirés par les métiers de l’événementiel que ceux de la distribution. Qu’en est-il vraiment ?

« C’est le résultat de stages en BTS qui ne les ont pas épanouis. Certains ont passé toute la période en full covid. Les expériences de stage ont été hyper réduites ou synthétisées à des annulations et à des départs au sein des agences.

Après deux ans de BTS dans ce contexte, ils veulent être dans la création de valeur, ça passe par de la production et de la gestion de projet événementiel »
, explique Julie Panadero, directrice coordination apprenants & relations entreprises de l’Escaet.

« A l’entrée dans la formation, 90% de nos étudiants veulent rejoindre le loisir, par méconnaissance des autres secteurs. L’événementiel est souvent rattaché à des études de communication. La filière reste attractive, associée à de la polyvalence de missions, c’est à dire à cette capacité de mener un projet de A à Z, du brief client à la réalisation de l’événement. C’est cette dimension terrain, qui explique la forte demande du côté des étudiants », poursuit-elle.

« C’est un secteur qui attire, mais malgré tout, les étudiants ne savent pas trop ce qui se cache derrière. Ce sont des métiers plutôt opérationnels, qui génèrent beaucoup de stress, de préparation, de gestion… Ça en rebute certains », constate de son côté Julien Brillat, directeur de l’IEFT Lyon.

« Les tour-opérateurs et agences de voyages ont encore un bel avenir. La difficulté aujourd’hui, c’est la marque employeur.

Ils sont attirés par des sociétés qui vont leur apporter un lieu d’épanouissement, leur permettre de s’accomplir, d’avoir des responsabilités. La
démarche RSE est très importante. C’est ce qu’ils vont regarder avant tout », poursuit-il.

L’image des filières MICE et Evénementiel semble plus attractive. « Si vous marquez « chargé de projet » sur une brochure, cela va les faire rêver, car ils vont avoir beaucoup plus de contact, plus de responsabilité. Ça les attire.

Aujourd’hui, il faut communiquer sur le fait que le métier d’agent de voyages a bien évolué, ce n’est pas qu’un revendeur de produits packagés. Lui aussi va faire du produit à la carte, il va s’occuper d’autres services, comme la conciergerie »,
affirme le directeur de l’IEFT.

Pour autant pour répondre à la demande des étudiants, l’établissement a adapté ses cours en intégrant un contenu dédié aux événements phygitaux. « Nous incluons beaucoup de vidéos, de technicité, d’événements durables dans le programme du MBA. Il y a un volet sur l’événementiel dans le luxe, à travers plusieurs partenaires », précise-t-il.

Lire aussi : MICE : le véritable booster de la reprise du voyage d’affaires


Quels débouchés dans l’événementiel ?

Selon une étude réalisée en juin 2022 par Lab Event sur le redémarrage du secteur événementiel suite à la période de crise du covid-19, 55 % des entreprises ont déclaré envisager de recruter dans les prochains mois.

« Sur 2022, la reprise a été très forte tout segment confondu (événements pro, publics, congrès...). Les perspectives sont les mêmes pour les prochains mois mais avec une normalisation des conditions (Moins dense, mieux organisé, équipes densifiées, délais demande client un peu allongé...) », remarque Pierre-Louis Roucaries, président de LINKEUS et co président d'UNIMEV.

« La filière évènementielle a des besoins importants en matière de recrutement notamment en vue des prochains grands évènements, notamment la Coupe du monde de rugby et les JO. Le secteur recrute majoritairement en CDI. Pour 70% des entreprises adhérentes à l’UNIMEV, le recrutement est jugé aujourd'hui difficile, dû à un nombre insuffisant de candidats », indique-t-il.

« Au cours des dernières années, entre 15 et 20% de nos étudiants ont intégré, chaque année, le secteur du MICE ou de l’événementiel. Ils ont rejoint des agences événementielles ou DMC, avec un service événementiel ou des hôtels de grande envergure qui organisent des banquets ou séminaires. Et de façon plus anecdotique, la partie institutionnelle », affirme Julie Panadero de l’Escaet.

Pour Corinne Augarde, fondatrice du cabinet de recrutement Corinne Augarde Conseil, spécialisé dans les métiers de l’événementiel : « Il est très compliqué aujourd’hui de trouver des profils qui ont entre 3 et 10 ans d’expérience, des profils confirmés ou seniors, car certains se sont réorientés.

Je pense que la crise sanitaire a encouragé ce phénomène qui était déjà initié avant la pandémie. Aujourd’hui, reste sur le marché des profils de personnes qui ont entre 20 et 25 ans de métier ou des tous jeunes, sans expérience. Ils sortent d’école et n’ont pas de stages significatifs. »


« C’est un secteur assez bouché, nous avons peu de visibilité sur les postes proposés, ça marche beaucoup au bouche à oreille. Il y a beaucoup de postes de commerciaux dans le secteur de l’événementiel, mais peu de postes de chef de projet », observe de son côté Julien Brillat. i[

La rémunération, un atout par rapport au loisir ?

Si la rémunération est souvent montrée comme un frein dans l’industrie du tourisme. Les salaires dans l’événementiel sont légèrement bonifiés.

A la sortie d’un MBA, le secteur de l’événementiel offre une rémunération légèrement supérieure à celle du loisir, avec une fourchette entre 27 et 28K pour l’événementiel et 25 et 26K pour le loisir, selon les données collectées par l’Escaet auprès des diplômés fraîchement employés.

« L’événementiel est un peu mieux payé que le tourisme. Dès que l’on a un peu d’expérience, on peut prétendre à un salaire intéressant », confirme Corinne Augarde.

« La rémunération dépend du niveau d’étude des agents de voyages bac/bac+2. Dans l’événementiel, les étudiants sortent de bac +3 ou bac +4, ce qui explique que les salaires peuvent varier », tient à préciser Julien Brillat de l’IEFT.

Freelance, le nouveau statut plébiscité par les jeunes ?

Autre évolution, le développement du statut de freelance chez les jeunes diplômés.

« Toujours dans un souci de polyvalence, ils adoptent un statut de freelance, travaillent à 50% pour une agence et font des missions à côté pour d’autres clients ou typologies d’événements », remarque ses dernières années Julie Panadero, de l’Escaet.

« Ne pas être salarié à 100% pour une entreprise est une transition du travail qui va de plus en plus s’opérer avec les jeunes générations. Ils n’ont pas peur de se lancer en freelance, ce qui était moins le cas il y a 10 ans », poursuit-elle.

Certains se sont lancés pendant la pandémie et y ont trouvé leur compte. « Il y a eu un boom pendant la pandémie. Ce n’est pas un statut adopté par défaut. C’est le résultat d’une vraie demande. Aujourd’hui, il existe des plateformes avec des propositions pour des freelances », complète Corinne Augarde.

Autre résultat de la crise, l’augmentation des exigences des candidats. « Recruter un chef de projet derrière lequel on met tout ce que l’on veut ça devient compliqué. Les candidats deviennent exigeants sur le télétravail, parfois à 100%. Ils demandent quels sont les avantages.

Ils se renseignent sur les tickets restaurant ou la durée du travail, des informations basiques, dont je ne parlais jamais auparavant. Ce n’est pas forcément apprécié des entreprises, mais ça devient la norme.

Il y a une demande d’une meilleure qualité de vie. Les agences qui ont mauvaise réputation doivent faire attention, car tout se sait... »
, prévient Corinne Augarde.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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