Les difficultés de recrutement sont toujours présentes dans l'industrie du tourisme. Parmi les exigences des salariés : les horaires, le télétravail et un salaire plus élevé - Depositphotos.com
2023 s’annonce être un grand cru ! Alors pour répondre à la demande, les professionnels du tourisme recrutent… mais les difficultés demeurent.
« En janvier, nous avons fait +20% de réservations avec -20% de salariés », résume Yvon Peltanche, à la tête d’Eden Tour, réseau de 22 agences implantées dans l’ouest de la France.
Faute de candidats, Beachcomber a fait appel à des étudiants. « Nous avons embauché 5 alternants pour compenser et étoffé notre call center à Maurice », explique Guy Zekri, directeur général de Beachcomber Tours, l’un des principaux acteurs du tour-operating vers l’océan Indien.
« Les candidats n’ont plus envie de prendre des réservations derrière leur écran. Pourtant, nous les payons bien, sur 13 mois, nos salariés participent à un éductour une à deux fois par an, ils ont des tickets restaurant, partent une semaine par an à Maurice », vante le DG de Beachcomber Tours, pour qui « il y a un problème d’appétence et de vocation pour le métier d’agent de réservation.
Nous le voyons en intervenant dans les écoles. Les jeunes veulent tous être chef de produit, voyager et être chef. Il faut rétablir cette appétence, valoriser ce métier ».
« Aujourd’hui, même des candidatures de titulaires d’un BTS Tourisme sont rares. Ils poursuivent tous leurs études en licence et master de management pour occuper des postes à responsabilités », abonde Yvon Peltanche.
LIRE AUSSI : Tour-operating : 2023 s’annonce sous les meilleurs auspices 🔑
« En janvier, nous avons fait +20% de réservations avec -20% de salariés », résume Yvon Peltanche, à la tête d’Eden Tour, réseau de 22 agences implantées dans l’ouest de la France.
Faute de candidats, Beachcomber a fait appel à des étudiants. « Nous avons embauché 5 alternants pour compenser et étoffé notre call center à Maurice », explique Guy Zekri, directeur général de Beachcomber Tours, l’un des principaux acteurs du tour-operating vers l’océan Indien.
« Les candidats n’ont plus envie de prendre des réservations derrière leur écran. Pourtant, nous les payons bien, sur 13 mois, nos salariés participent à un éductour une à deux fois par an, ils ont des tickets restaurant, partent une semaine par an à Maurice », vante le DG de Beachcomber Tours, pour qui « il y a un problème d’appétence et de vocation pour le métier d’agent de réservation.
Nous le voyons en intervenant dans les écoles. Les jeunes veulent tous être chef de produit, voyager et être chef. Il faut rétablir cette appétence, valoriser ce métier ».
« Aujourd’hui, même des candidatures de titulaires d’un BTS Tourisme sont rares. Ils poursuivent tous leurs études en licence et master de management pour occuper des postes à responsabilités », abonde Yvon Peltanche.
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Quid du télétravail ?
Chez Alpitour, si des recrutements ont abouti, « ça n’a pas été facile. Nous avons reçu peu de candidatures et pas forcément en adéquation », reconnaît Patrice Caradec, président d'Alpitour France.
Pour répondre à ses besoins en personnel, le TO a repensé sa grille de rémunération. « Les salaires sont 10% à 20% plus élevés que ce que l’on pratiquait il y a 2 ou 3 ans », souligne Patrice Caradec.
Sortie de crise, inflation... pas simple de répondre à cette demande, dans le contexte actuel. « C’est légitime, mais nous sommes encore en convalescence. Pour absorber les hausses de salaires, il faudrait augmenter les prix des séjours et les marges... dans un contexte où les tarifs sont déjà hauts avec le dollar et le pétrole, c’est compliqué. On n’ose pas trop », affirme Jean Eustache, PDG d'AmériGo, voyagiste spécialiste des Amériques du Nord au Sud.
Parmi les nouvelles exigences des salariés : « les horaires et le télétravail », cite Patrice Caradec.
Longtemps tabou, le télétravail s’est imposé pendant la crise sanitaire et reste un acquis. Pour autant, il s’agit d’une véritable usine à gaz dans la gestion de personnel.
« Je ne suis pas contre le télétravail à partir du moment où il ne perturbe pas les équipes. Quand on est une petite équipe comme la mienne, on ne peut pas avoir tout le monde à la maison. Nous avons apporté cette souplesse, qui n’était pas réclamée auparavant », précise le patron d’Alpitour France qui octroie un peu plus d'un jour par semaine de télétravail.
« C’est l’un des plus grands changements depuis le covid-19, reconnait Guy Zekri. Les tour-opérateurs sont basés à Paris, mais plus personne n’habite la capitale.
Les salariés vivent dans les départements limitrophes et doivent prendre les transports, qui connaissent en permanence des problèmes. Nous autorisons une journée de télétravail par semaine, mais c’est toujours complexe à organiser », affirme le DG de Beachcomber Tours.
« De nombreux candidats souhaitent faire du télétravail. Quand ils sont en télétravail non-stop, ils en ont marre, c’est assez compliqué à gérer", observe le PDG d'AmeriGo, implanté à Senlis (Oise). Une autre difficulté. "Le bassin d’emplois n’est pas extensible », regrette Jean Eustache, qui s'ouvre désormais à des profils issus de l’hôtellerie.
Sur un marché de l'emploi à la faveur des candidats, le ghosting est de mise. « Je reçois des CV auxquels je réponds, puis je n’ai plus aucune nouvelle. C’est assez frustrant », ajoute le PDG d'AmeriGo.
Pour répondre à ses besoins en personnel, le TO a repensé sa grille de rémunération. « Les salaires sont 10% à 20% plus élevés que ce que l’on pratiquait il y a 2 ou 3 ans », souligne Patrice Caradec.
Sortie de crise, inflation... pas simple de répondre à cette demande, dans le contexte actuel. « C’est légitime, mais nous sommes encore en convalescence. Pour absorber les hausses de salaires, il faudrait augmenter les prix des séjours et les marges... dans un contexte où les tarifs sont déjà hauts avec le dollar et le pétrole, c’est compliqué. On n’ose pas trop », affirme Jean Eustache, PDG d'AmériGo, voyagiste spécialiste des Amériques du Nord au Sud.
Parmi les nouvelles exigences des salariés : « les horaires et le télétravail », cite Patrice Caradec.
Longtemps tabou, le télétravail s’est imposé pendant la crise sanitaire et reste un acquis. Pour autant, il s’agit d’une véritable usine à gaz dans la gestion de personnel.
« Je ne suis pas contre le télétravail à partir du moment où il ne perturbe pas les équipes. Quand on est une petite équipe comme la mienne, on ne peut pas avoir tout le monde à la maison. Nous avons apporté cette souplesse, qui n’était pas réclamée auparavant », précise le patron d’Alpitour France qui octroie un peu plus d'un jour par semaine de télétravail.
« C’est l’un des plus grands changements depuis le covid-19, reconnait Guy Zekri. Les tour-opérateurs sont basés à Paris, mais plus personne n’habite la capitale.
Les salariés vivent dans les départements limitrophes et doivent prendre les transports, qui connaissent en permanence des problèmes. Nous autorisons une journée de télétravail par semaine, mais c’est toujours complexe à organiser », affirme le DG de Beachcomber Tours.
« De nombreux candidats souhaitent faire du télétravail. Quand ils sont en télétravail non-stop, ils en ont marre, c’est assez compliqué à gérer", observe le PDG d'AmeriGo, implanté à Senlis (Oise). Une autre difficulté. "Le bassin d’emplois n’est pas extensible », regrette Jean Eustache, qui s'ouvre désormais à des profils issus de l’hôtellerie.
Sur un marché de l'emploi à la faveur des candidats, le ghosting est de mise. « Je reçois des CV auxquels je réponds, puis je n’ai plus aucune nouvelle. C’est assez frustrant », ajoute le PDG d'AmeriGo.
La formation, axe fort de la stratégie de recrutement
De son côté, Eden Tour mise sur la formation pour étoffer ses équipes. Yvon Peltanche organisait un job dating vendredi 10 février dernier. « Dans le but de recruter des gens qui ne sont pas forcément issus de la filière tourisme et de les accompagner par une formation express, de maximum deux semaines, délivrée par un cabinet. L’idée est de leur donner les premières bases et de poursuivre la formation en interne », explique-t-il.
Le recrutement, la marque employeur et la rétention des salariés seront les enjeux du plan d’accompagnement national mis en place par les EDV en partenariat avec l’OPCO Mobilités.
L’alternance semble être un bon moyen de recruter. Et même « une super formule », selon Patrice Caradec, d’Alpitour France. « L’équipe est capable de prendre en main un apprenti et de le rendre efficace très vite. »
Chez Eden Tour, actuellement trois alternants sont formés à la Selectour Academy. « Je suis très content de la formation. Mais l’alternance est un projet intéressant si on est capable de conserver les gens derrière. Ils ont tous les mêmes rêves : voyager, faire de la production ou bosser dans l’événementiel », reconnait-il.
Lire aussi : Transformer et moderniser : il n'est pas trop tard pour en profiter ! 🔑
Le recrutement, la marque employeur et la rétention des salariés seront les enjeux du plan d’accompagnement national mis en place par les EDV en partenariat avec l’OPCO Mobilités.
L’alternance semble être un bon moyen de recruter. Et même « une super formule », selon Patrice Caradec, d’Alpitour France. « L’équipe est capable de prendre en main un apprenti et de le rendre efficace très vite. »
Chez Eden Tour, actuellement trois alternants sont formés à la Selectour Academy. « Je suis très content de la formation. Mais l’alternance est un projet intéressant si on est capable de conserver les gens derrière. Ils ont tous les mêmes rêves : voyager, faire de la production ou bosser dans l’événementiel », reconnait-il.
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Et pourquoi pas embaucher des seniors ?
En repoussant l’âge de départ à la retraite, le gouvernement espère avec sa réforme des retraites. augmenter l’emploi des seniors. Et dans les faits ? Est-ce ouvrir un nouveau vivier ?
« Le problème sera celui du salaire , répond Guy Zekri, de Beachcomber Tours. Vendre des voyages par téléphone sans expérience… On ne peut pas aller au-delà d’un certain salaire. Avec de l’expérience, un agent de réservation est rémunéré 2 500€ bruts. »
LIRE AUSSI : Pénurie de personnel : et si vous recrutiez un senior ? 🔑
Pour autant, les entrepreneurs ne semblent pas fermés à l‘idée d’accueillir des profils de seniors, dans leurs équipes.
« Nous recherchons des personnes qui ont envie, au-delà des compétences. Celles-ci s’acquièrent. Embaucher des seniors, des personnes de 55 ans, est un investissement envisageable », affirme Guy Zekri, de Beachcomber tours.
« On recherche une personne au SAV, quelqu’un qui sait rédiger, j’ai le sentiment que les seniors ont beaucoup plus de compétences que les juniors en la matière. Quand je recrute, je me projette sur 3 à 4 ans, alors pourquoi pas embaucher un senior de 60 ans », assure Patrice Caradec.
Avis aux plus de 55 ans en quête d’une nouvelle expérience !
« Le problème sera celui du salaire , répond Guy Zekri, de Beachcomber Tours. Vendre des voyages par téléphone sans expérience… On ne peut pas aller au-delà d’un certain salaire. Avec de l’expérience, un agent de réservation est rémunéré 2 500€ bruts. »
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Pour autant, les entrepreneurs ne semblent pas fermés à l‘idée d’accueillir des profils de seniors, dans leurs équipes.
« Nous recherchons des personnes qui ont envie, au-delà des compétences. Celles-ci s’acquièrent. Embaucher des seniors, des personnes de 55 ans, est un investissement envisageable », affirme Guy Zekri, de Beachcomber tours.
« On recherche une personne au SAV, quelqu’un qui sait rédiger, j’ai le sentiment que les seniors ont beaucoup plus de compétences que les juniors en la matière. Quand je recrute, je me projette sur 3 à 4 ans, alors pourquoi pas embaucher un senior de 60 ans », assure Patrice Caradec.
Avis aux plus de 55 ans en quête d’une nouvelle expérience !