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État des lieux dans l’hôtellerie-restauration : le plus dur est à venir 🔑

Malgré la reprise d’activité estivale, les chefs d’entreprises font part de leurs inquiétudes


Les syndicats professionnels UMIH /CPME ont réalisé une enquête conjointe auprès de leurs adhérents dont il ressort que l’inflation frappe de plein fouet les entreprises de l’hôtellerie-restauration avec des difficultés de recrutement qui persistent... malgré des hausses de salaire et de la rémunération.


Rédigé par le Lundi 25 Juillet 2022

Les hôteliers sondés font part de leurs inquiétudes (©DepositPhotos)
Les hôteliers sondés font part de leurs inquiétudes (©DepositPhotos)
La Confédération des Petites et Moyennes Entreprises prend chaque trimestre le pouls des dirigeants d’entreprises à travers une enquête à laquelle ont participé les plus de 1 400 adhérents de l’Union des Métiers de l’Industrie de l’Hôtellerie ont répondu entre le 20 et 30 juin 2022.

Comme l’explique le syndicat, « l’analyse des résultats est l’opportunité de comprendre, mesurer la réalité de nos entreprises composées à 97% de TPE/PME.

Entre hausse des prix de l'énergie et des matières premières, difficultés financières, pénurie de main d’œuvre, le contexte actuel est ardu pour les chefs d’entreprise ...qui pourtant ont augmenté les salaires et continuent d’envisager d’autres mécanismes de rémunération
».



Un avenir qui ne se présente pas sous les meilleurs auspices

Une situation inflationniste qui s'agrave (©DepositPhoto)
Une situation inflationniste qui s'agrave (©DepositPhoto)
Selon les réponses à l’enquête : 52 % des chefs d’entreprises CHRD n’entrevoient pas d’amélioration de la conjoncture économique dans les six prochains mois et 79% envisagent même la stagnation voire la dégradation du contexte économique pour leur activité.
Concrètement, une entreprise sur 4 estime ne pas avoir la capacité d’honorer le remboursement de son PGE

Jusqu’à 5 % de hausse des prix, 56 % des chefs d’entreprise estiment pouvoir s’adapter, mais à 10 % d’inflation, seules 7 % des entreprises auront encore la capacité de rebondir.

Face à une situation qui se tend 64 % des entreprises ont décidé de diminuer leur consommation en énergie. 61 % répercutent partiellement la hausse sur les prix contre 30 % qui ont décidé de ne pas répercuter ces hausses sur les prix.

Concernant leurs salariés : 53% des chefs d’entreprises ont augmenté les salaires en 2022 pour l’ensemble de leurs salariés et plus d’une entreprise sur deux du secteur a déjà mis en place l’intéressement, la participation ou l’épargne salariale et 18 % des entreprises ne l’ayant pas encore fait envisagent de le mettre rapidement en place.

Parallèlement, 36% des entreprises ont récemment versé une « prime Macron » à leurs salariés et à la question de la mise en place d’un mécanisme obligatoire de dividende salarié, 1/3 des entreprises se déclare favorable.

La crise du recrutement n’est pas près de s’estomper

Les bons profils difficiles à trouver dans les CHR (©DepositPhoto)
Les bons profils difficiles à trouver dans les CHR (©DepositPhoto)
Alors que la reprise d’activité est sensible, notamment depuis le début des vacances estivales, plus de la moitié des chefs d’entreprise CHRD (59%) cherchent à recruter et 97% d’entre eux témoignent des difficultés à trouver le bon profil de salariés.

Quel que le soit le type d’entreprise, elles sont 39% confrontées à un turn-over important, mais – note positive - une stabilité des effectifs pour 61% d’entre elles. Les raisons entendues par les professionnels du départ de leur salariés sont à 60% souhaitant se consacrer à autre chose que leur vie professionnelle et 62% des salariés qui souhaitent travailler dans un autre secteur.

Face à ces chiffres, les avis sont unanimes, 89% des chefs d’entreprise considèrent qu’il faut réformer le système actuel d’indemnisation via l’assurance chômage.

Une reprise d’activité stoppée, voire annulée par l’accumulation de difficultés

Selon les chefs d’entreprise interrogés, les différentes hausses de prix, l’inquiétude sur le plan international et l’incertitude économique ont plombé le bilan du premier semestre.

En effet, alors que plus de la moitié des hôteliers (54 %) estiment que leur activité s’est améliorée au premier semestre 2022, il n’en est pas de même pour les cafetiers et les restaurateurs. Ils sont respectivement 67 % et 69 % à estimer que leur activité a stagné voire s’est dégradée au cours du premier semestre.

Ces chiffres sont confirmés par des chiffres d’affaires en hausse dans l’hôtellerie pour 53 % des chefs d’entreprise interrogés. Alors pour plus des 2/3 des cafés (68 %) et des restaurants (69 %), le chiffre d’affaires a baissé ou au mieux a stagné. Dans le même temps et malgré le contexte peu satisfaisant, 40 % des entreprises ont continué d’investir, et particulièrement les hôteliers (50%).

Des perspectives moroses pour le second semestre 2022

Les nuages s'accumulent à l'horizon (©DepositPhoto)
Les nuages s'accumulent à l'horizon (©DepositPhoto)
Le second semestre correspond, a priori, au pic annuel d’activité : la période estivale, les congés scolaires, l’automne des foires et salons et la période des fêtes de fin d’année. Pour autant, cette année, les prévisions des chefs d’entreprise, pour cette période, ne reflètent pas un grand optimisme.

Ils entrevoient une activité plutôt en stagnation pour 52 % d’entre eux voire en dégradation pour 21 %. Dans le détail on constate que 41 % des hôteliers envisagent une amélioration de l’activité, alors que 47 % estiment qu’elle stagnera et 12 % qu’elle se dégradera. Quant aux restaurateurs, ils sont 54 % à considérer que leur activité stagnera et 23 % qu’elle se dégradera. Les cafetiers sont un peu moins de la moitié (49 %) à estimer que l’activité stagnera, 23 % qu’elle s’aggravera et 28 % qu’elle s’améliorera.

Les perspectives sur le chiffre d’affaires reflètent le sentiment des chefs d’entreprise sur l’activité. En effet, d’une manière globale 77 % d’entre eux envisagent un chiffre d’affaires stagnant ou à la baisse (30 %). Seuls 1/3 des hôteliers (37 %) voient une amélioration de leur chiffre d’affaires, ce qui est en corrélation avec le pourcentage des hôteliers qui envisagent une amélioration de l’activité durant le second semestre.

Quant au taux de rentabilité estimé pour ce second semestre, les chefs d’entreprise ont peu d’espoir : 56% d’entre eux tablent sur une large baisse, 35 % sur une stagnation.

La situation va-t-elle se prolonger sur 2023 ?

L’état d’esprit des chefs d’entreprise ne semble pas évoluer quant à la conjoncture globale : 57 % envisagent la stagnation et 22 % la dégradation du contexte économique. En termes de chiffre d’affaires, les chefs d’entreprise prévoient une stagnation en 2023 voire une dégradation pour 84 % d’entre eux, résultats qui se cumulent avec des taux de rentabilité très largement dégradés pour 54 %, stagnants pour 38 %.

Cette morosité que les chiffres prévisionnels laissent envisagée se traduit par une probabilité d’investissement à hauteur de 30 % des chefs d’entreprise, mais là encore un pic à 45% pour les hôteliers qui envisagent d’investir en 2023.

Lire aussi : Le budget vacances des Français va s’adapter au contexte inflationniste

Le remboursement du PGE au cœur du modèle économique

Une entreprise sur quatre prévoit des difficultés pour rembourser le PGE (©Depositphoto)
Une entreprise sur quatre prévoit des difficultés pour rembourser le PGE (©Depositphoto)
La situation économique étant très incertaine, les chefs d’entreprise restent vigilants quant à leur trésorerie et ne prennent pas de risques inconsidérés. Le recours au crédit est limité.

Ils doivent déjà pour 66 % d’entre eux faire face au remboursement d’un PGE contracté durant la crise sanitaire.

La grande majorité (78 %) a choisi une durée de remboursement la plus longue possible de 4 ou 5 ans. Malgré cet étalement un quart des entreprises estiment au premier semestre ne pas avoir la capacité d’honorer leur remboursement. L’enquête révèle un élément important pour la survie des entreprises : 54 % des chefs d’entreprise affirment ne pas connaitre la possibilité d’avoir recours au médiateur du crédit pour éventuellement allonger la durée du crédit.

Lire aussi : Voyages : est-ce déjà la fin de l'embellie ?

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Commentaires

1.Posté par Sarah le 28/07/2022 00:25 | Alerter
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Voir tous ces patrons pleurer en 2022 après des années à sous payer les salariés et à leur imposer des horaires et conditions de travail intenables est assez délicieux je l’avoue. Pareil dans le tourisme d’ailleurs où des gens avec 20 ans de métiers étaient payés 1500€… Vous dansiez tout l’été sur le dos des salariés ? Et bien, pleurez maintenant, it’s tea time, larmes de patron avec une pointe de miel.

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