"Nous sortons d'un monde, où nous étions commissionnés par nos fournisseurs, peut être qu'à la fin de ce monde nous vivrons comme dans l'aérien, avec la fin de la commission" selon François Piot - Depositphotos @kovop58@gmail.com
TourMaG.com - Vous avez récemment finalisé l'acquisition d'une agence de voyages qui vous a valu une polémique avec Selectour. Pourriez-vous réaliser des acquisitions autres que celles d'agences de voyages ?
François Piot : Depuis 3 ans, nous nous sommes engagés dans un plan de digitalisation de la relation client avec nos agences de voyages.
Nous voyons bien que nos clients qui sont "affectés" ou "rattachés" à une agence de voyages physique, avec une relation personnalisée avec un conseiller, ont aussi besoin de nouvelles technologies.
Nous avons beaucoup investi dans nos process commerciaux, sur les contrats en ligne, les paiements à distance, etc et pour que les technologies fluidifient la relation client.
Aujourd'hui, le client qui nous connaît et qui a confiance en nous, n'a plus besoin de venir physiquement en agence. Nous le constatons chaque jour, pour plein d'entre eux et traitons tout à distance.
C'est une véritable évolution du métier.
François Piot : Depuis 3 ans, nous nous sommes engagés dans un plan de digitalisation de la relation client avec nos agences de voyages.
Nous voyons bien que nos clients qui sont "affectés" ou "rattachés" à une agence de voyages physique, avec une relation personnalisée avec un conseiller, ont aussi besoin de nouvelles technologies.
Nous avons beaucoup investi dans nos process commerciaux, sur les contrats en ligne, les paiements à distance, etc et pour que les technologies fluidifient la relation client.
Aujourd'hui, le client qui nous connaît et qui a confiance en nous, n'a plus besoin de venir physiquement en agence. Nous le constatons chaque jour, pour plein d'entre eux et traitons tout à distance.
C'est une véritable évolution du métier.
"Les équipes qui vivent dans l'agence doivent définir le cadre"
TourMaG.com - N'est-ce pas contradictoire ?
François Piot : Non, nous nous devons garder ce réseau de proximité, avec des enseignes et boutiques, tout en offrant une dématérialisation de nos procédures.
Dernièrement à Maurice, j'ai assisté à une conférence Isaac Getz et j'ai trouvé quelques points de similitude avec Prêt-à-Partir.
Chez nous, les équipes déterminent les choix concernant le mobilier, la couleur des murs, etc. Aucune agence ne se ressemble, leur seul point commun est l'enseigne. Ce sont les équipes qui vivent dans l'agence qui doivent définir le cadre dans lequel elles veulent travailler, pour qu'il soit agréable.
Notre idée c'est : faciliter la vie du client.
Nous nous mettons à sa place, pour lui simplifier ses voyages avant, pendant et après.
François Piot : Non, nous nous devons garder ce réseau de proximité, avec des enseignes et boutiques, tout en offrant une dématérialisation de nos procédures.
Dernièrement à Maurice, j'ai assisté à une conférence Isaac Getz et j'ai trouvé quelques points de similitude avec Prêt-à-Partir.
Chez nous, les équipes déterminent les choix concernant le mobilier, la couleur des murs, etc. Aucune agence ne se ressemble, leur seul point commun est l'enseigne. Ce sont les équipes qui vivent dans l'agence qui doivent définir le cadre dans lequel elles veulent travailler, pour qu'il soit agréable.
Notre idée c'est : faciliter la vie du client.
Nous nous mettons à sa place, pour lui simplifier ses voyages avant, pendant et après.
"Demain, nous ne serons peut-être plus commissionnés"
TourMaG.com - La simplification touche-t-elle aussi la vie des salariés ? Nous avons pu voir durant la crise sanitaire que le travail des agents de voyages s'était grandement complexifié, avec énormément d'informations à donner et trouver pour faire voyager les clients...
François Piot : Notre rôle a changé, il s'est complexifié.
Il ne faut pas le voir d'un mauvais œil. Tous ces besoins et toutes ces opérations viennent renforcer la valeur ajoutée du conseiller voyages. Et qui dit renforcement de la valeur ajoutée, dit aussi hausse des revenus.
Plus les clients auront besoin de nous, plus ils seront prêts à payer nos services. Nous devons valoriser notre travail au juste prix.
Nous sortons d'un monde, où nous étions commissionnés par nos fournisseurs. Peut être qu'à la fin de ce monde nous vivrons comme dans l'aérien, avec la fin de la commission.
En tant qu'interlocuteurs du client, nous devrions peut-être produire le voyage.
Le voyage à la carte revient en force, après 3 années de covid. Durant cette période nous l'avons mis de côté, pour sécuriser nos départs et notre argent.
Puis dans le même temps, nous devons apprendre à construire nos marges et apprendre à les valoriser auprès des clients et non pas attendre que les fournisseurs nous donnent nos rémunérations.
François Piot : Notre rôle a changé, il s'est complexifié.
Il ne faut pas le voir d'un mauvais œil. Tous ces besoins et toutes ces opérations viennent renforcer la valeur ajoutée du conseiller voyages. Et qui dit renforcement de la valeur ajoutée, dit aussi hausse des revenus.
Plus les clients auront besoin de nous, plus ils seront prêts à payer nos services. Nous devons valoriser notre travail au juste prix.
Nous sortons d'un monde, où nous étions commissionnés par nos fournisseurs. Peut être qu'à la fin de ce monde nous vivrons comme dans l'aérien, avec la fin de la commission.
En tant qu'interlocuteurs du client, nous devrions peut-être produire le voyage.
Le voyage à la carte revient en force, après 3 années de covid. Durant cette période nous l'avons mis de côté, pour sécuriser nos départs et notre argent.
Puis dans le même temps, nous devons apprendre à construire nos marges et apprendre à les valoriser auprès des clients et non pas attendre que les fournisseurs nous donnent nos rémunérations.
"Nous allons ouvrir une 5e pépinière"
TourMaG.com - Surtout que dans le même temps, les tour-opérateurs peuvent donner l'impression de moins jouer le jeu...
François Piot : La situation est très différente d'un tour-opérateur à l'autre.
Globalement, nous avions parfois peur que les TO utilisent le covid, pour remettre en cause les modèles économiques, notamment sur les flux financiers. Concrètement, il ressort de cette période, un renforcement des partenariats.
Chez Prêt-à-Partir, aucun fournisseur n'est parti, aucun partenariat n'a été difficile à renégocier.
Il y a une belle collaboration et le contexte est aussi favorable, avec une belle reprise pour tout le monde.
TourMaG.com - Nous connaissons le François Piot patron de réseau, patron d'une entreprise gérant une flotte d'autocars, mais un peu moins l'incubateur. Vous êtes actionnaire d'une trentaine de start-up, est-ce en votre nom propre ?
François Piot : Une filiale de Prêt-à-Partir accompagne financièrement des start-up en lien avec nos métiers, que ce soit la mobilité, les loisirs et l'environnement.
Nous les hébergeons dans certains cas dans l'une de nos 4 pépinières à Paris. Une 5e ouvrira début juillet. Nous avons de la demande sur l'hébergement, par des start-up, mais pas seulement.
Nous sommes en effet actionnaires d'une trentaine de start-up, systématiquement de façon minoritaire entre 2 et 20%.
François Piot : La situation est très différente d'un tour-opérateur à l'autre.
Globalement, nous avions parfois peur que les TO utilisent le covid, pour remettre en cause les modèles économiques, notamment sur les flux financiers. Concrètement, il ressort de cette période, un renforcement des partenariats.
Chez Prêt-à-Partir, aucun fournisseur n'est parti, aucun partenariat n'a été difficile à renégocier.
Il y a une belle collaboration et le contexte est aussi favorable, avec une belle reprise pour tout le monde.
TourMaG.com - Nous connaissons le François Piot patron de réseau, patron d'une entreprise gérant une flotte d'autocars, mais un peu moins l'incubateur. Vous êtes actionnaire d'une trentaine de start-up, est-ce en votre nom propre ?
François Piot : Une filiale de Prêt-à-Partir accompagne financièrement des start-up en lien avec nos métiers, que ce soit la mobilité, les loisirs et l'environnement.
Nous les hébergeons dans certains cas dans l'une de nos 4 pépinières à Paris. Une 5e ouvrira début juillet. Nous avons de la demande sur l'hébergement, par des start-up, mais pas seulement.
Nous sommes en effet actionnaires d'une trentaine de start-up, systématiquement de façon minoritaire entre 2 et 20%.
"Nous n'avons pas réussi à créer des liens avec les start-up et nos métiers traditionnels"
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TourMaG.com - Comment se porte le monde des start-up ?
François Piot : Au sortie de la crise sanitaire, l'argent se fait plus rare. La remontée des taux d'intérêt joue en faveur d'autres placements, plutôt que les investissements risqués dans les start-up.
Ils sont très rentables, mais très risqués. En ce moment, il est plus dur de lever des fonds pour les start-up.
TourMaG.com - Le lien est-il facile entre les différentes entreprises et les start-up que vous incubez ?
François Piot : C'est un de mes grands regrets.
Nous avons essayé de créer des ponts entre nos métiers traditionnels, autocar et agent de voyages, et nos start-up mais nous sommes un peu déçus de ne pas avoir réussi à tisser davantage de connexions.
TourMaG.com - Quel est le frein ?
François Piot : Paradoxalement, quand tout va bien, personne ne veut changer, car ça marche.
Et c'est le cas en ce moment : les résultats sont bons, les clients répondent présents, donc nous sommes moins enclins au changement.
François Piot : Au sortie de la crise sanitaire, l'argent se fait plus rare. La remontée des taux d'intérêt joue en faveur d'autres placements, plutôt que les investissements risqués dans les start-up.
Ils sont très rentables, mais très risqués. En ce moment, il est plus dur de lever des fonds pour les start-up.
TourMaG.com - Le lien est-il facile entre les différentes entreprises et les start-up que vous incubez ?
François Piot : C'est un de mes grands regrets.
Nous avons essayé de créer des ponts entre nos métiers traditionnels, autocar et agent de voyages, et nos start-up mais nous sommes un peu déçus de ne pas avoir réussi à tisser davantage de connexions.
TourMaG.com - Quel est le frein ?
François Piot : Paradoxalement, quand tout va bien, personne ne veut changer, car ça marche.
Et c'est le cas en ce moment : les résultats sont bons, les clients répondent présents, donc nous sommes moins enclins au changement.