En nos périodes particulièrement risquées sur le plan climatique, certains territoires proches des grandes agglomérations bénéficient des qualités nécessaires à l’accueil des populations sinistrées par le climat. - Depositphotos.com Auteur stockfoto-graf
La définition du climatisme est suffisamment floue pour que l’on y revienne. Selon les spécialistes : « Le climatisme est l’ensemble des activités liées au traitement des maladies infectieuses, principalement : la tuberculose, par les bienfaits du climat : air pur, ensoleillement, et accessoirement par du repos, des exercices physiques modérés et une alimentation riche. »
Il est vrai que la dimension médicale du climatisme était incontournable à l’époque où le terme a fait son apparition, soit à la moitié du dix-neuvième siècle.
Une époque où les vertus de la montagne en tant qu’espace préservé offrant air pur, oxygène et calme en abondance, étaient préconisées aux patients souffrant non seulement de la tuberculose mais de toutes sortes d’autres affections respiratoires plus bénignes.
Parallèlement, avant l’essor du ski, tandis que l’alpinisme continuait d’entraîner les plus aventureux vers les cimes et que le thermalisme attirait vers ses « eaux » les couches les plus favorisées de la population, la « cure de repos » tout simplement constituait à elle seule une forme de villégiature « climatique » bienfaitrice, exaltant le paysage, l’air pur, la verdure et tous les bienfaits que l’on pouvait retirer d’une nature à peine domestiquée, encore complice de l’humanité. On prenait ses quartiers d’été au vert, pour « prendre le frais » !
Il est vrai que la dimension médicale du climatisme était incontournable à l’époque où le terme a fait son apparition, soit à la moitié du dix-neuvième siècle.
Une époque où les vertus de la montagne en tant qu’espace préservé offrant air pur, oxygène et calme en abondance, étaient préconisées aux patients souffrant non seulement de la tuberculose mais de toutes sortes d’autres affections respiratoires plus bénignes.
Parallèlement, avant l’essor du ski, tandis que l’alpinisme continuait d’entraîner les plus aventureux vers les cimes et que le thermalisme attirait vers ses « eaux » les couches les plus favorisées de la population, la « cure de repos » tout simplement constituait à elle seule une forme de villégiature « climatique » bienfaitrice, exaltant le paysage, l’air pur, la verdure et tous les bienfaits que l’on pouvait retirer d’une nature à peine domestiquée, encore complice de l’humanité. On prenait ses quartiers d’été au vert, pour « prendre le frais » !
Les stations climatiques à l’heure des colonies
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Loin de l’Europe, alors que Français, Britanniques, Néerlandais se partageaient une partie de l’Afrique et de l’Asie, les colons, militaires, commerçants ou simples fonctionnaires, suffoquant sous les chaleurs tropicales, avaient aussi pris le goût de séjours de repos dans les hauteurs des montagnes les plus accessibles.
C’est ainsi qu’au Sri Lanka, la station de Kandy a vu le jour avec ses hôtels de luxe et ses golfs, que dans l’Himalaya indien, la station de Shimla a élu domicile. C’est ainsi également que Dalat au Vietnam est née dans les hauteurs d’un plateau du Tonkin...
Tandis qu’en Algérie, on allait prendre le frais dans les hauteurs de l’Atlas, non loin de Tlemcem ou Alger, afin d’échapper aux chaleurs torrides de l’été, dans des « villas » offrant gîtes, couverts et chaises longues, non loin de cascades, petits lacs, rivières...
Encouragées par les ministères successifs des Colonies, ces stations se calquaient sur un modèle ayant fait ses preuves : grand hôtel, golf pour les Britanniques, casinos, villas de grand standing offrant réceptions et festivités. Ainsi, le climatisme a pris du galon dans l’histoire du tourisme et dans les imaginaires de nombreuses sociétés confrontées à ce phénomène élitiste dans un premier temps, puis populaire dès l’avènement des congés payés.
C’est ainsi qu’au Sri Lanka, la station de Kandy a vu le jour avec ses hôtels de luxe et ses golfs, que dans l’Himalaya indien, la station de Shimla a élu domicile. C’est ainsi également que Dalat au Vietnam est née dans les hauteurs d’un plateau du Tonkin...
Tandis qu’en Algérie, on allait prendre le frais dans les hauteurs de l’Atlas, non loin de Tlemcem ou Alger, afin d’échapper aux chaleurs torrides de l’été, dans des « villas » offrant gîtes, couverts et chaises longues, non loin de cascades, petits lacs, rivières...
Encouragées par les ministères successifs des Colonies, ces stations se calquaient sur un modèle ayant fait ses preuves : grand hôtel, golf pour les Britanniques, casinos, villas de grand standing offrant réceptions et festivités. Ainsi, le climatisme a pris du galon dans l’histoire du tourisme et dans les imaginaires de nombreuses sociétés confrontées à ce phénomène élitiste dans un premier temps, puis populaire dès l’avènement des congés payés.
Une occasion de réinventer les territoires de proximité
En nos périodes particulièrement risquées sur le plan climatique, alors qu’inondations, grands froids, canicules peuvent surgir à tout moment et perturber le quotidien de bon nombre de populations, essentiellement urbaines, certains territoires proches des grandes agglomérations bénéficient des qualités nécessaires à l’accueil des populations sinistrées par le climat.
Ce sont des territoires préservés, parfois en moyenne altitude, parfois sur le littoral, riches d’une nature abondante offrant souvent de très belles forêts, lacs, rivières ou plages, propices à la détente et surtout offrant un air plus respirable et souvent plus frais. Souvent dotés d’infrastructures touristiques et d’hébergements, ces territoires trouveraient dans cette fonction de sauvetage le moyen inédit d’allonger leurs saisons ou, pour ceux qui sont en dehors des circuits touristiques, de créer une saison non pas touristique mais « climatique ».
Ces territoires, dans certains cas, pourraient même se positionner comme des territoires d’ « urgence climatique » capables de secourir des urbains victimes d’intempéries. Principal écueil : les transports et notamment la circulation routière qu’il conviendrait de fluidifier grâce à des transports collectifs réguliers, bon marché, voire gratuits, pour les plus modestes.
Autre nécessité : celle de conserver animations, commerces et surtout espaces de co working pour les jeunes soucieux de télétravailler... Certes, l’idée n’est pas neuve mais elle est en phase avec des pratiques historiques comme l’hygiénisme qui reviennent en force sous d’autres noms, alors que la pratique en elle-même s’est juste modernisée. « Respire » était le titre d’une chanson de Mickey 3d, puis celui d’un film de Mélanie Laurent, c’est aujourd’hui le nom d’associations pour la pureté de l’air...
Cela pourrait devenir le slogan de ces territoires qui ont encore un gain de pureté et de fraîcheur à offrir. Pour le plus grand bonheur, ne l’oublions pas, des clientèles asiatiques en particulier qui, d’ores et déjà privilégient la pureté du ciel et de l’air à toute forme d’autre luxe.
Ce sont des territoires préservés, parfois en moyenne altitude, parfois sur le littoral, riches d’une nature abondante offrant souvent de très belles forêts, lacs, rivières ou plages, propices à la détente et surtout offrant un air plus respirable et souvent plus frais. Souvent dotés d’infrastructures touristiques et d’hébergements, ces territoires trouveraient dans cette fonction de sauvetage le moyen inédit d’allonger leurs saisons ou, pour ceux qui sont en dehors des circuits touristiques, de créer une saison non pas touristique mais « climatique ».
Ces territoires, dans certains cas, pourraient même se positionner comme des territoires d’ « urgence climatique » capables de secourir des urbains victimes d’intempéries. Principal écueil : les transports et notamment la circulation routière qu’il conviendrait de fluidifier grâce à des transports collectifs réguliers, bon marché, voire gratuits, pour les plus modestes.
Autre nécessité : celle de conserver animations, commerces et surtout espaces de co working pour les jeunes soucieux de télétravailler... Certes, l’idée n’est pas neuve mais elle est en phase avec des pratiques historiques comme l’hygiénisme qui reviennent en force sous d’autres noms, alors que la pratique en elle-même s’est juste modernisée. « Respire » était le titre d’une chanson de Mickey 3d, puis celui d’un film de Mélanie Laurent, c’est aujourd’hui le nom d’associations pour la pureté de l’air...
Cela pourrait devenir le slogan de ces territoires qui ont encore un gain de pureté et de fraîcheur à offrir. Pour le plus grand bonheur, ne l’oublions pas, des clientèles asiatiques en particulier qui, d’ores et déjà privilégient la pureté du ciel et de l’air à toute forme d’autre luxe.
L’obsession météorologique s’amplifie
Quelques autres signaux nous conduisent sur cette piste prospective.
En mai 2021 par exemple, quelque 12,5 millions de Français consultent mensuellement au moins un site de la sous-catégorie «Météo», selon les chiffres publiés par Médiamétrie//NetRatings.
Chaque jour, ils sont 1,6 millions à surfer sur ce type de site et encore plus en période d’intempéries. Si pour une majorité de Français, la consultation d’un site sert essentiellement à s’équiper ou pas d’un parapluie, pour d’autres, le réflexe météo tient de la névrose, voire de l’obsession. Ce sont les « météo sensibles ». Ils représenteraient moins de 10% de la population.
Profondément affectés par le mauvais temps, notamment par le froid et la grisaille, ils ont toutes les peines du monde à ne pas afficher leur mauvaise humeur, voire leur dépression.
C’est pour eux que l’on a importé la luminothérapie, histoire de chasser leurs idées noires du matin. C’est également pour eux que l’on avait conçu toutes sortes de séjours au soleil à petits prix, susceptibles de les secourir. C’est enfin pour eux que le site web MétéOpodo était né de la collaboration entre le comparateur et Météo France. Mais le site a du fermer. Faute de fonctionnalité.
Enfin, notons que les catégories favorisées de la population qui, comme le démontre l’enquête Médiamétrie, sont 35% à ne pas quitter des yeux leurs applis afin de préparer leurs vacances et leurs week-ends !
En mai 2021 par exemple, quelque 12,5 millions de Français consultent mensuellement au moins un site de la sous-catégorie «Météo», selon les chiffres publiés par Médiamétrie//NetRatings.
Chaque jour, ils sont 1,6 millions à surfer sur ce type de site et encore plus en période d’intempéries. Si pour une majorité de Français, la consultation d’un site sert essentiellement à s’équiper ou pas d’un parapluie, pour d’autres, le réflexe météo tient de la névrose, voire de l’obsession. Ce sont les « météo sensibles ». Ils représenteraient moins de 10% de la population.
Profondément affectés par le mauvais temps, notamment par le froid et la grisaille, ils ont toutes les peines du monde à ne pas afficher leur mauvaise humeur, voire leur dépression.
C’est pour eux que l’on a importé la luminothérapie, histoire de chasser leurs idées noires du matin. C’est également pour eux que l’on avait conçu toutes sortes de séjours au soleil à petits prix, susceptibles de les secourir. C’est enfin pour eux que le site web MétéOpodo était né de la collaboration entre le comparateur et Météo France. Mais le site a du fermer. Faute de fonctionnalité.
Enfin, notons que les catégories favorisées de la population qui, comme le démontre l’enquête Médiamétrie, sont 35% à ne pas quitter des yeux leurs applis afin de préparer leurs vacances et leurs week-ends !
L’Association nationale des élus des territoires touristiques est l’ex ANMSCTT, qui a gommé les appellations spécifiques dont celle de stations climatiques.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité et décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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