Pour le monde de la culture, l’avenir ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. L’avenir proche en tout cas - DR : DepositPhotos.com, matusciac
Pour mieux cerner l’impact du confinement sur le monde de la culture, le Ministère a confié une étude à Opinion Way qui s’est déroulée la dernière semaine d’août 2021.
Interrogeant plus de 3 000 personnes, cette enquête a permis de dégager quelques points-clés.
Premier point : 4 Français sur 10 déclaraient avoir repris leurs habitudes de sortie dès que les lieux culturels ont rouvert, et 28% ont indiqué être sortis cet été plus souvent qu’avant la crise pour rattraper les occasions perdues pendant les fermetures.
Mais, ne pavoisons pas. L’enquête montre que la perception du risque sanitaire restait encore très forte à cette période de l’année puisque 54% des personnes interrogées déclaraient craindre les lieux très fréquentés à cause des risques de contamination.
Et parmi elles, 25% ont déclaré ne pas vouloir ni se tester, ni se faire vacciner.
Concernant la fréquentation prévue d’ici la fin de l’année, une autre étude fait apparaitre des intentions de sortie relativement modérées : 30% des répondants estiment que leurs sorties vont diminuer dans les mois à venir, 52% indiquent qu’ils sortiront « moins souvent qu’avant la pandémie ».
Interrogeant plus de 3 000 personnes, cette enquête a permis de dégager quelques points-clés.
Premier point : 4 Français sur 10 déclaraient avoir repris leurs habitudes de sortie dès que les lieux culturels ont rouvert, et 28% ont indiqué être sortis cet été plus souvent qu’avant la crise pour rattraper les occasions perdues pendant les fermetures.
Mais, ne pavoisons pas. L’enquête montre que la perception du risque sanitaire restait encore très forte à cette période de l’année puisque 54% des personnes interrogées déclaraient craindre les lieux très fréquentés à cause des risques de contamination.
Et parmi elles, 25% ont déclaré ne pas vouloir ni se tester, ni se faire vacciner.
Concernant la fréquentation prévue d’ici la fin de l’année, une autre étude fait apparaitre des intentions de sortie relativement modérées : 30% des répondants estiment que leurs sorties vont diminuer dans les mois à venir, 52% indiquent qu’ils sortiront « moins souvent qu’avant la pandémie ».
L’impact réel sur la fréquentation
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De telles déclarations se confirment dans les fréquentations des musées, cinémas, théâtres, salles de concert et autres lieux culturels accueillant du public qui ont tous peiné et peinent toujours pour attirer de nouveaux spectateurs et visiteurs dans leurs établissements.
Pour les cinémas, la baisse est de 26% par rapport à 2019. Mais, si l’on se réfère à l’année 2020, la fréquentation des salles, malgré 7 mois de fermeture, a repris des couleurs.
Avec 96 millions d’entrées, elle affiche une hausse de 47%. Ce qui constitue une sorte d’exploit dans un paysage très déprimé, particulièrement perturbé par les contraintes sanitaires.
Pour les théâtres, seuls 25% des spectateurs en ont repris le chemin contre 75% qui n’y sont pas retournés.
Pour les musées : si l’on prend le cas du plus emblématique des musées, le Louvre, les chiffres sont bien évidemment à la baisse.
Le Louvre a accueilli 2,8 millions de visiteurs, soit 100 000 de plus qu'en 2020. Mais 70% de moins par rapport à 2019. Une année record où il avait reçu 9,6 millions de visiteurs.
La perte sèche en billetterie s’élève donc à 80 millions d'euros par rapport à 2019. Ce qui a obligé l'État à verser 110 millions d'euros au titre des compensations.
A Versailles, malgré une fréquentation "en hausse sensible" par rapport à 2020 (2 millions de visiteurs), la baisse est de 73% par rapport à 2019 (8,2 millions de visiteurs).
A Orsay et à l’Orangerie, la tendance est semblable. Sur un an, les replis sont de 71% et 63% comparé à 2019, année record, malgré un rebond en 2021.
Quant aux festivals, leur situation a été pour le moins dramatique.
Selon le bilan de l’association Touslesfestivals, les organisateurs ont en grande partie dû se défaire de l’idée d’organiser leur événement à cause des contraintes sanitaires (56%), des interdictions préfectorales (33%) ou de la complexité de construire un programme dans une période trop incertaine (17%).
Néanmoins, 50% de ceux qui n’ont pas pu mettre en place un véritable festival ont tout de même organisé un événement consolation en jauge réduite, qui a satisfait leur public.
Pour les amateurs de musique, notons enfin les résultats d’une étude de la Sacem (novembre 2021), indiquant que 48% des Français ont été frustrés par l’absence de concerts. Et tout autant par l’absence de festivals.
De même, ne pas pouvoir s’adonner à sa pratique musicale en groupe ou suivre des cours de musique en présentiel a manqué à la moitié des Français pratiquant eux-mêmes ces activités et à leurs enfants.
Pour les cinémas, la baisse est de 26% par rapport à 2019. Mais, si l’on se réfère à l’année 2020, la fréquentation des salles, malgré 7 mois de fermeture, a repris des couleurs.
Avec 96 millions d’entrées, elle affiche une hausse de 47%. Ce qui constitue une sorte d’exploit dans un paysage très déprimé, particulièrement perturbé par les contraintes sanitaires.
Pour les théâtres, seuls 25% des spectateurs en ont repris le chemin contre 75% qui n’y sont pas retournés.
Pour les musées : si l’on prend le cas du plus emblématique des musées, le Louvre, les chiffres sont bien évidemment à la baisse.
Le Louvre a accueilli 2,8 millions de visiteurs, soit 100 000 de plus qu'en 2020. Mais 70% de moins par rapport à 2019. Une année record où il avait reçu 9,6 millions de visiteurs.
La perte sèche en billetterie s’élève donc à 80 millions d'euros par rapport à 2019. Ce qui a obligé l'État à verser 110 millions d'euros au titre des compensations.
A Versailles, malgré une fréquentation "en hausse sensible" par rapport à 2020 (2 millions de visiteurs), la baisse est de 73% par rapport à 2019 (8,2 millions de visiteurs).
A Orsay et à l’Orangerie, la tendance est semblable. Sur un an, les replis sont de 71% et 63% comparé à 2019, année record, malgré un rebond en 2021.
Quant aux festivals, leur situation a été pour le moins dramatique.
Selon le bilan de l’association Touslesfestivals, les organisateurs ont en grande partie dû se défaire de l’idée d’organiser leur événement à cause des contraintes sanitaires (56%), des interdictions préfectorales (33%) ou de la complexité de construire un programme dans une période trop incertaine (17%).
Néanmoins, 50% de ceux qui n’ont pas pu mettre en place un véritable festival ont tout de même organisé un événement consolation en jauge réduite, qui a satisfait leur public.
Pour les amateurs de musique, notons enfin les résultats d’une étude de la Sacem (novembre 2021), indiquant que 48% des Français ont été frustrés par l’absence de concerts. Et tout autant par l’absence de festivals.
De même, ne pas pouvoir s’adonner à sa pratique musicale en groupe ou suivre des cours de musique en présentiel a manqué à la moitié des Français pratiquant eux-mêmes ces activités et à leurs enfants.
Un impact durable : 11% des Français prêts à bouder les sorties culturelles
Que les Français aient été touchés par la crise sanitaire et aient sacrifié leurs pratiques culturelles n’a rien de surprenant.
En revanche, ce qui est beaucoup plus préoccupant pour l’avenir concerne le fait que, près d’un tiers des Français a d’ores et déjà indiqué qu’il diminuerait sa fréquentation des lieux culturels par rapport à ses habitudes pré pandémiques.
Pire : 11% des répondants déclarent qu’ils fréquenteront moins souvent les lieux culturels même quand la pandémie sera finie !
Ce qui peut sembler minoritaire mais constitue une alerte réelle à laquelle il faudra répondre avant que de nouveaux modes de consommation culturelle s’installent véritablement dans la vie des Français.
En revanche, ce qui est beaucoup plus préoccupant pour l’avenir concerne le fait que, près d’un tiers des Français a d’ores et déjà indiqué qu’il diminuerait sa fréquentation des lieux culturels par rapport à ses habitudes pré pandémiques.
Pire : 11% des répondants déclarent qu’ils fréquenteront moins souvent les lieux culturels même quand la pandémie sera finie !
Ce qui peut sembler minoritaire mais constitue une alerte réelle à laquelle il faudra répondre avant que de nouveaux modes de consommation culturelle s’installent véritablement dans la vie des Français.
- 49% des personnes fréquentant habituellement les cinémas ne sont plus retournées en salles depuis juillet 2021 ;
- 40% des Français qui assistaient annuellement à au moins un spectacle vivant (concert, théâtre, danse, cirque, arts de rue, etc.) avant la pandémie, soit environ 75% de la population, ont également déclaré qu’ils s’y rendraient moins souvent qu’avant la crise sanitaire ;
- 60% des visiteurs de musĂ©es et 75% des amateurs de théâtre feront aussi dĂ©faut dans les mois Ă venir.Â
- 40% des Français qui assistaient annuellement à au moins un spectacle vivant (concert, théâtre, danse, cirque, arts de rue, etc.) avant la pandémie, soit environ 75% de la population, ont également déclaré qu’ils s’y rendraient moins souvent qu’avant la crise sanitaire ;
- 60% des visiteurs de musĂ©es et 75% des amateurs de théâtre feront aussi dĂ©faut dans les mois Ă venir.Â
Un futur en pleine réflexion
L’avenir ne s’annonce donc pas sous les meilleurs auspices. L’avenir proche en tout cas.
D’autant que si l’on prend en compte l’enquête du Credoc que nous avons publiée sur les loisirs des Français, les sorties culturelles le vendredi soir étaient le fait d’un tout petit pourcentage : 15% !
Pour prouver sa bonne volontĂ©, le ministère de la Culture a donc dĂ©cidĂ© de soutenir l’investissement dans la programmation, les Ă©quipements artistiques et la prĂ©sence numĂ©rique dans le cadre de la stratĂ©gie « France 2030 ».Â
Pour les jeunes, le déploiement du Pass Culture et l’effort historique en faveur de l’éducation artistique et culturelle (dont les crédits auront pratiquement doublé ces dernières années) témoignent également de la volonté du Gouvernement de contribuer à enraciner chez eux une pratique culturelle puissante et diversifiée, adaptée à leur environnement numérique.
D’autant que si l’on prend en compte l’enquête du Credoc que nous avons publiée sur les loisirs des Français, les sorties culturelles le vendredi soir étaient le fait d’un tout petit pourcentage : 15% !
Pour prouver sa bonne volontĂ©, le ministère de la Culture a donc dĂ©cidĂ© de soutenir l’investissement dans la programmation, les Ă©quipements artistiques et la prĂ©sence numĂ©rique dans le cadre de la stratĂ©gie « France 2030 ».Â
Pour les jeunes, le déploiement du Pass Culture et l’effort historique en faveur de l’éducation artistique et culturelle (dont les crédits auront pratiquement doublé ces dernières années) témoignent également de la volonté du Gouvernement de contribuer à enraciner chez eux une pratique culturelle puissante et diversifiée, adaptée à leur environnement numérique.
Des livres blancs pour repenser l’avenir
Par ailleurs, en attendant sa réouverture presque totale le 16 février prochain, le monde de la nuit qui s’est malheureusement très mal porté, a dû se mobiliser.
Alors qu’au moins 30% des 6 500 établissements que compte la France dont 1 500 discothèques seraient directement aujourd’hui encore menacées, les réflexions sur l’avenir n’ont pas manqué.
Ainsi, les « États généraux du droit à la fête » qui se sont tenus à l’été 2021 ont d’abord rappelé le rôle vital des lieux festifs pour la vie sociale et leur vocation de lieux de rencontres indispensables à certaines communautés, notamment gay.
Cherchant la reconnaissance de ce secteur souvent mis à l'écart, soutenus par les réflexions de sociologues, chercheurs en urbanisme ou économistes et des représentants des pouvoirs publics, ces États généraux ont élaboré 170 préconisations dont l’installation d’un Conseil national de la vie nocturne permettant de fédérer la filière.
Des solutions alternatives permettant le déploiement d’une vie festive ont aussi été énoncées comme :
- la création de nouveaux espaces de fête en plein air par la piétonisation et la végétalisation des rues ;
- la régulation de l’installation des commerces pour veiller à ne pas créer de déserts festifs ;
- la nomadisation de la fête grâce à des zones d’urgence temporaire ;
- un meilleur Ă©clairage ;
- la sécurité des femmes…
Mais, n’oublions pas que l’UMIH dès 2018, soit bien avant la pandémie, avait présenté à Jean-Baptiste Lemoyne, un livre Blanc fort pertinent intitulé « Les nuits du futur ».
Quant à l’association Technopol qui fédère les acteurs de la musique électronique, elle a également publié son Livre Blanc qui sous le titre « Danser demain » met en avant sa volonté de promouvoir un événementiel nocturne durable et proche des territoires, impliquant toutes les couches de la population.
Relire : Etude du Credoc
Lire le Livre Blanc de Technopol
Alors qu’au moins 30% des 6 500 établissements que compte la France dont 1 500 discothèques seraient directement aujourd’hui encore menacées, les réflexions sur l’avenir n’ont pas manqué.
Ainsi, les « États généraux du droit à la fête » qui se sont tenus à l’été 2021 ont d’abord rappelé le rôle vital des lieux festifs pour la vie sociale et leur vocation de lieux de rencontres indispensables à certaines communautés, notamment gay.
Cherchant la reconnaissance de ce secteur souvent mis à l'écart, soutenus par les réflexions de sociologues, chercheurs en urbanisme ou économistes et des représentants des pouvoirs publics, ces États généraux ont élaboré 170 préconisations dont l’installation d’un Conseil national de la vie nocturne permettant de fédérer la filière.
Des solutions alternatives permettant le déploiement d’une vie festive ont aussi été énoncées comme :
- la création de nouveaux espaces de fête en plein air par la piétonisation et la végétalisation des rues ;
- la régulation de l’installation des commerces pour veiller à ne pas créer de déserts festifs ;
- la nomadisation de la fête grâce à des zones d’urgence temporaire ;
- un meilleur Ă©clairage ;
- la sécurité des femmes…
Mais, n’oublions pas que l’UMIH dès 2018, soit bien avant la pandémie, avait présenté à Jean-Baptiste Lemoyne, un livre Blanc fort pertinent intitulé « Les nuits du futur ».
Quant à l’association Technopol qui fédère les acteurs de la musique électronique, elle a également publié son Livre Blanc qui sous le titre « Danser demain » met en avant sa volonté de promouvoir un événementiel nocturne durable et proche des territoires, impliquant toutes les couches de la population.
Relire : Etude du Credoc
Lire le Livre Blanc de Technopol
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
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