Fabrice Dariot (BDV.fr) : "Trop de pubs tuent la pub... Est ce Google ne pousse pas le bouchon un peu trop loin ?"DR : Dominique ERHARD
TourMaG.com - Google a pris la décision de supprimer les liens sponsorisés de la colonne de droite de ses résultats de recherche. Quelles en sont les conséquences ?
Fabrice Dariot : "Ces nouveautés vont marquer le marché. C'est de la prospective et il faudra vérifier si ces prédictions seront justes.
Le premier point est que Google adopte un affichage de type appareil mobile, il anticipe un monde de hauteur et pas de largeur. L'informatique de bureau est un monde de largeur avec des écrans de 17 et 19 pouces.
Les internautes se retrouvent avec deux tiers de l'écran vides sur les pages du moteur. Google anticipe donc un monde mobile, avec la disparition ou la marginalisation du monde immobile.
Le deuxième point c'est que les résultats naturels, qui sont la véritable raison d'être de Google, ont presque disparu. Il y a de plus en plus de publicités.
Nous arrivons a une phase aiguë, pointue, voire extrême, puisque sous la ligne de flottaison de l'écran*, les résultats de recherche dits "naturels" tendent à ne plus apparaître.
Et sur le mobile, ils disparaissent totalement. "
Fabrice Dariot : "Ces nouveautés vont marquer le marché. C'est de la prospective et il faudra vérifier si ces prédictions seront justes.
Le premier point est que Google adopte un affichage de type appareil mobile, il anticipe un monde de hauteur et pas de largeur. L'informatique de bureau est un monde de largeur avec des écrans de 17 et 19 pouces.
Les internautes se retrouvent avec deux tiers de l'écran vides sur les pages du moteur. Google anticipe donc un monde mobile, avec la disparition ou la marginalisation du monde immobile.
Le deuxième point c'est que les résultats naturels, qui sont la véritable raison d'être de Google, ont presque disparu. Il y a de plus en plus de publicités.
Nous arrivons a une phase aiguë, pointue, voire extrême, puisque sous la ligne de flottaison de l'écran*, les résultats de recherche dits "naturels" tendent à ne plus apparaître.
Et sur le mobile, ils disparaissent totalement. "
TourMaG.com - Quelles peuvent être les conséquences ?
Fabrice Dariot : "Cela est embêtant pour les sites qui sont bons en référencement naturel, mais éventuellement c'est potentiellement mauvais pour les internautes qui ne vont voir que de la publicité.
Trop de pubs tuent la pub... Est ce Google ne pousse pas le bouchon un peu trop loin ? Cela pourrait faciliter l'émergence d'un moteur qui mettrait en avant les résultats naturels.
Évidemment, Google a pris une avance considérable sur la pertinence de ses réponses. Il est très dur de le rattraper...
Toutefois, si le moteur se transforme en centrale publicitaire, quelle serait alors sa valeur ajoutée ?"
TourMaG.com - Et sur les tarifs des adwords, quelles vont être les conséquences ?
Fabrice Dariot : "Les liens sponsorisés placés à droite étaient moins chers. C'est un peu comme dans le football quand on ferme les tribunes populaires et que l'on crée des loges, on change le public.
Aujourd'hui les annonces qui ont été créées sont plus chères que celles qui ont disparu.
Il y a un renchérissement du coût de l'annonce et il y en a moins."
Fabrice Dariot : "Cela est embêtant pour les sites qui sont bons en référencement naturel, mais éventuellement c'est potentiellement mauvais pour les internautes qui ne vont voir que de la publicité.
Trop de pubs tuent la pub... Est ce Google ne pousse pas le bouchon un peu trop loin ? Cela pourrait faciliter l'émergence d'un moteur qui mettrait en avant les résultats naturels.
Évidemment, Google a pris une avance considérable sur la pertinence de ses réponses. Il est très dur de le rattraper...
Toutefois, si le moteur se transforme en centrale publicitaire, quelle serait alors sa valeur ajoutée ?"
TourMaG.com - Et sur les tarifs des adwords, quelles vont être les conséquences ?
Fabrice Dariot : "Les liens sponsorisés placés à droite étaient moins chers. C'est un peu comme dans le football quand on ferme les tribunes populaires et que l'on crée des loges, on change le public.
Aujourd'hui les annonces qui ont été créées sont plus chères que celles qui ont disparu.
Il y a un renchérissement du coût de l'annonce et il y en a moins."
TourMaG.com - Les gros acteurs seront avantagés ...
Fabrice Dariot : "Cela va effectivement renforcer encore les monopoles. Cela va faciliter le travail des très gros. Une des valeurs ajoutées du moteur est d'offrir une diversité des résultats. Cette diversité est en train de disparaître au profit, justement, du profit.
L'achat de mots clés est très complexe, et il y a déjà un avantage pour les gros acteurs. La prééminence des annonceurs les plus riches va être renforcée."
TourMaG.com - Pour BDV.fr plus spécifiquement, comment voyez-vous les choses ?
Fabrice Dariot : "L'achat de mots clés est très onéreux, ce n'est pas un vecteur particulièrement développé chez Bdv.fr. Le référencement naturel, qui est plutôt notre valeur ajoutée, fond un peu comme la banquise de l'Antarctique. C'est pas qu'il n'y en a plus, c'est qu'il y en a moins.
Les smartphones ne sont pas non plus favorables au référencement naturel, car l'espace est trop rare, et il y a beaucoup d'applis..."
TourMaG.com - Quelles sont les solutions ?
Fabrice Dariot : "C'est un leitmotiv qui revient pour tous les acteurs : soulager sa "Google dépendance" au maximum. Mais il est plus facile de le décréter que de le mettre en place...
Il faut aller recruter dans le monde hors Google : dans l'univers Apple, ou facebook par exemple..."
TourMaG.com - Le coût d'acquisition du client va encore augmenter. Ouvrir une agence de voyages "physique" peut devenir finalement moins couteux ?
Fabrice Dariot : "Effectivement pour certains modèles, il serait peut être moins cher d'ouvrir une agence de voyages en province, compte tenu du coût de conquête des clients sur Google, et surtout ce serait moins risqué. La clientèle peut être fidélisée, et l'agence, on peut la conserver, alors Google vous débarque comme bon lui semble...
C'est ce que fait Promovacances d'ailleurs."
TourMaG.com - Aux Etats-Unis, Google a remanié en janvier son interface de recherche de voyage qui incite les internautes à réserver leur vol et leur hôtel via les outils proposés par Google. Ce modèle pourrait être transposé en France ?
Fabrice Dariot : "Google ne consulte pas beaucoup le marché.
Ils ont probablement vocation à aligner les services sur la France et les Etats-Unis, mais les contraintes ne sont pas les mêmes, avec une situation différente sur le plan de l'aérien aux Etats-Unis. Le niveau de concurrence n'est pas le même notamment au niveau domestique, en France il y a la SNCF.
Le nombre d'acteurs aux Etats-Unis est réduit et le marché est essentiellement domestique. "
* En informatique, la ligne de flottaison est la ligne qui sépare la partie d'une page Web visible lors du chargement de la partie invisible qui est accessible uniquement avec l'utilisation de la barre de défilement.
Fabrice Dariot : "Cela va effectivement renforcer encore les monopoles. Cela va faciliter le travail des très gros. Une des valeurs ajoutées du moteur est d'offrir une diversité des résultats. Cette diversité est en train de disparaître au profit, justement, du profit.
L'achat de mots clés est très complexe, et il y a déjà un avantage pour les gros acteurs. La prééminence des annonceurs les plus riches va être renforcée."
TourMaG.com - Pour BDV.fr plus spécifiquement, comment voyez-vous les choses ?
Fabrice Dariot : "L'achat de mots clés est très onéreux, ce n'est pas un vecteur particulièrement développé chez Bdv.fr. Le référencement naturel, qui est plutôt notre valeur ajoutée, fond un peu comme la banquise de l'Antarctique. C'est pas qu'il n'y en a plus, c'est qu'il y en a moins.
Les smartphones ne sont pas non plus favorables au référencement naturel, car l'espace est trop rare, et il y a beaucoup d'applis..."
TourMaG.com - Quelles sont les solutions ?
Fabrice Dariot : "C'est un leitmotiv qui revient pour tous les acteurs : soulager sa "Google dépendance" au maximum. Mais il est plus facile de le décréter que de le mettre en place...
Il faut aller recruter dans le monde hors Google : dans l'univers Apple, ou facebook par exemple..."
TourMaG.com - Le coût d'acquisition du client va encore augmenter. Ouvrir une agence de voyages "physique" peut devenir finalement moins couteux ?
Fabrice Dariot : "Effectivement pour certains modèles, il serait peut être moins cher d'ouvrir une agence de voyages en province, compte tenu du coût de conquête des clients sur Google, et surtout ce serait moins risqué. La clientèle peut être fidélisée, et l'agence, on peut la conserver, alors Google vous débarque comme bon lui semble...
C'est ce que fait Promovacances d'ailleurs."
TourMaG.com - Aux Etats-Unis, Google a remanié en janvier son interface de recherche de voyage qui incite les internautes à réserver leur vol et leur hôtel via les outils proposés par Google. Ce modèle pourrait être transposé en France ?
Fabrice Dariot : "Google ne consulte pas beaucoup le marché.
Ils ont probablement vocation à aligner les services sur la France et les Etats-Unis, mais les contraintes ne sont pas les mêmes, avec une situation différente sur le plan de l'aérien aux Etats-Unis. Le niveau de concurrence n'est pas le même notamment au niveau domestique, en France il y a la SNCF.
Le nombre d'acteurs aux Etats-Unis est réduit et le marché est essentiellement domestique. "
* En informatique, la ligne de flottaison est la ligne qui sépare la partie d'une page Web visible lors du chargement de la partie invisible qui est accessible uniquement avec l'utilisation de la barre de défilement.