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Faut-il être un recru-tueur pour bien recruter ?

La Chronique de Frédérik Cousin, expert en recrutement cabinet Refea


Le candidat peut-être déstabilisé par un recruteur. Lors d’un entretien, une certaine forme d’intimidation fait partie de l’évaluation. Mais ne doit pas entamer la bonne tenue du parcours candidat.


Rédigé par Frédérik COUSIN le Lundi 6 Décembre 2021

Recrutement : "La frontière entre évaluer un candidat de façon stricte, voire sévère et l’effrayer par une attitude désinvolte voire agressive peut-être mince, mais elle est bien réelle" Depositphotos.com Elnur_
Recrutement : "La frontière entre évaluer un candidat de façon stricte, voire sévère et l’effrayer par une attitude désinvolte voire agressive peut-être mince, mais elle est bien réelle" Depositphotos.com Elnur_
Passer un entretien de recrutement est souvent une source de stress. Le candidat appréhende le comportement du recruteur, son degré de sympathie et de bienveillance. Le recruteur se demande, lui, quelle attitude adopter pour mener cet entretien de manière efficace. Et peut être tenté de se métamorphoser en recru-tueur pour bien recruter.

Dans la vie, comme en entretien de recrutement, tout est une question d’équilibre et de personnalisation dans les relations humaines. L’objectif de l’entretien de recrutement, pour un candidat, est de démontrer qu’il est le prochain collaborateur. Pour le recruteur, il est d’évaluer si le candidat remplit tous les critères pour le devenir.

Pour y parvenir, il doit collecter les informations les plus pertinentes, les plus sincères et les plus complètes. Et la seule façon de procéder avec succès à cette collecte est de créer un climat de confiance dès le début de l’échange.

Je nomme recru-tueur les recruteurs professionnels et non professionnels qui tuent l’image du recruteur qui, lui, exerce son métier ou ses responsabilités avec respect, bienveillance, idéalement avec passion.

Un effet dévastateur pour le parcours candidat et pour la marque employeur

On reconnaît le recru-tueur à sa vision de l’entretien de recrutement : il teste le candidat en le bousculant pour voir ce qu’il a dans le ventre. Il pense que le statut de recruteur lui confère un pouvoir de choix unilatéral et que le candidat lui dira spontanément « oui » à sa proposition d’embauche. Et ce, quel que soit le poste convoité, du conseiller voyage au chef d’agence de tourisme.

Au-delà de ce comportement hautain, il est impoli. Il ne sourit pas, donne l’impression de ne pas écouter et lit parfois pendant que le candidat répond à ses questions, gribouille le CV, griffonne la photo, boit son café sans en proposer, reçoit parfois le candidat dans un coin de table derrière une pile de dossiers, répond au téléphone pendant l’échange et déplore la faible réactivité du candidat mais ne le rappelle pas.

Enfin, il juge et critique le parcours en indiquant qu’il aurait fait autrement et certainement mieux.

Bref, tout ce qui donne envie au candidat outré de rejoindre cette entreprise ou celle de son client pour la carrière enrichissante vantée par l’annonce. L’effet est doublement dévastateur : pour le parcours candidat et pour la marque employeur. Car, comme nous le mentionnions dans cet article il y a quelques jours : « les recruteurs doivent garder en tête que les candidats ont les mêmes attentes de considération qu'un consommateur ».

Alors chers recruteurs, ne soyez pas un recru-tueur !

La frontière entre évaluer un candidat de façon stricte, voire sévère et l’effrayer par une attitude désinvolte voire agressive peut-être mince, mais elle est bien réelle. Parfois, le recruteur doit jouer un rôle pour observer la réaction de son interlocuteur, en évaluer les limites, le répondant ou la répartie. Une certaine forme de déstabilisation fait partie de l’évaluation. En aucun cas manquer de respect ou de loyauté à l’entité pour laquelle il travaille.

La différence réside souvent dans son manque de compétences, dans une expérience d’ancien manager un peu trop zélé ou dans une psychologie douteuse au complexe de supériorité prononcé.

Enfin, le recru-tueur n’est pas conscient, ou se moque que le marché de l’emploi et les modes de recrutement ont évolué, ces dernières années, ces derniers mois avec la pandémie, et que le rapport de force est aujourd’hui à l’avantage des candidats.

Alors chers recruteurs, ne soyez pas un recru-tueur ! Il est contreproductif d’être désagréable et irrespectueux avec les candidats, vous vous compliquez la tâche et nuisez à votre marque employeur. Et prenez bien conscience de l’évolution des mentalités et de la sensibilité des candidats.

Et maintenant, à vous de réussir vos recrutements !

Passionné par le recrutement, entrepreneur et dirigeant du cabinet Refea, Frédérik Cousin s’attache à partager ses conseils et anecdotes en matières de recrutement, depuis la stratégie à l’intégration à ses clients et candidats. Soucieux de contribuer à l’amélioration des pratiques et des outils liés au marché de l'emploi, il écrit et délivre ses idées et positions notamment dans une chronique bimestrielle.

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