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Finnair met le Cap à l'Ouest pour survivre 🔑

TourMaG a fait le point avec Javier Roig, Directeur commercial Europe


Si la crise Covid a été plutôt bien digérée, l’interdiction de l’espace aérien russe reste un problème majeur pour la compagnie Finnair. La stratégie mise en place depuis le début de la guerre se pérennise. TourMaG a fait le point avec Javier Roig, Directeur commercial Europe.


Rédigé par le Lundi 7 Octobre 2024

Une impérieuse nécéssité de se réinventer . Crédit : Finnair
Une impérieuse nécéssité de se réinventer . Crédit : Finnair
Une impérieuse nécessité de se réinventer. Telle est la conséquence de la fermeture durable de l’espace aérien russe pour la compagnie finlandaise qui s’était faite la spécialiste de l’Asie depuis l’Europe, avantagée qu’elle était par la situation géographique de sa base d’Helsinki.

C’est d’ailleurs sur le stand du Japon, au dernier salon IFTM que Finnair avait installé son accueil des visiteurs, et que nous avons pu échanger avec Javier Roig.

Lire aussi : Finnair investit 200 M€ pour rénover sa flotte long-courrier


Finnair : la fermeture du ciel russe, un problème majeur

Problématique pour toutes les compagnies aériennes européennes, « la fermeture de l’espace aérien russe nous a fait beaucoup plus mal à nous, qu’aux autres », avoue Javier Roig.

Et d’expliquer que Finnair avait été la première compagnie à vendre l'Asie avec une escale. Nous ne pouvions pas bien sûr nous battre avec les compagnies proposant des vols directs et d’ailleurs nous ne les avons jamais considérées comme des concurrentes.

Notre créneau, et avec un temps de vols très concurrentiel (de 8 à 10 heures) par rapport à un vol direct, c’était nos vols vers l’Asie via Helsinki.

Mais ça…c’était avant la guerre. Dès que l’espace aérien russe s’est fermé, les pays asiatiques du nord de l’Asie comme le Japon, la Chine et la Corée sont devenus beaucoup plus lointains.

Les équipes de Finnair n’ont pas eu d’autres choix que de reprendre les anciennes routes des années 80 en passant par le pôle Nord.

Avec des appareils de dernière génération comme l’A350 qui composent une partie de la flotte Finnair, ces vols passant par le nord peuvent heureusement se dispenser de l’escale d’Anchorage, mais les temps de voyage sont quand même considérablement rallongés, obligeant Finnair à faire passer l’ensemble de sa flotte d’ A350 par les installations Airbus à Toulouse pour des modifications permettant d’augmenter l’autonomie des appareils.

Les A330 qui composent le reste de la flotte long-courrier et qui n’ont pas assez d’autonomie pour desservir les pays asiatiques du nord via le pôle sont désormais dédiés aux pays tels que l’Asie, l’Inde, la Thaïlande ou encore Singapour.

Plus proches de la Finlande et permettant une route « sud » l’évitement obligatoire de l’espace aérien russe rallonge cependant le temps de vol d’une heure.

« Parmi les compagnies européennes qui desservaient l’Asie via une escale et avec qui nous étions en concurrence, en faisant passer nos clients par notre base d’ Helsinki, nous avions un net avantage, car nous avions un temps de vol beaucoup plus court que les autres. Aujourd’hui nous avons tous les mêmes temps de vol », constate un peu amer Xavier Joig.

Ces routes rallongées, c’est aussi pour Finnair du CO2 rejeté en plus.

Cap vers les États-Unis

Pour survivre à cette nouvelle donne très impactante, décision a été prise de réduire drastiquement les vols vers l’Asie pour se redéployer ailleurs.

Concernant la Chine, où la demande s’est effondrée, Finnair a réduit ses capacités de 70%.

Le Japon reste un marché important pour Finnair partenaire de Japan Airlines dans l’alliance One World. Cependant, de 40 vols hebdomadaires, la compagnie finlandaise ne propose désormais plus que 21 vols vers le pays du soleil levant.

Tournant partiellement le dos à l’Est, Finnair a donc décidé de renforcer significativement ses capacités vers les États-Unis. Des destinations telles que Dallas sont devenues quotidiennes et la compagnie a ouvert une nouvelle route vers Seattle.

A lire aussi : "Finnair s’est adaptée comme jamais en 100 ans" 🔑

L’été dernier et au départ de sa capitale Helsinki, la compagnie nationale de ce "petit" pays de 5,5 millions d’habitants proposait près de 25 vols par semaines vers les grandes villes américaines.

Un redéploiement nécessaire même si les États-Unis ne pourront jamais remplacer la place qu’avait l’Asie pour Finnair jusqu’en 2019.

Mais bien sûr, cette aventure américaine ne concerne pas la France. « Aller aux États-Unis depuis la France n’est évidemment pas notre but, ni notre politique » confirme Xavier Joig.

Mettre en valeur les quatre saisons de la Finlande

Javier Roig le 17 septembre dernier Ă  l'IFTM. Photo : C.Hardin
Javier Roig le 17 septembre dernier Ă  l'IFTM. Photo : C.Hardin
Pour ce qui est du marché français, celui-ci est dédié à la Finlande et aux pays voisins.

C’est là aussi un nouveau challenge pour Finnair qui a ouvert de nouvelles destinations pour faire découvrir au marché français et européen la richesse des différentes régions du pays]b, chacune avec ses propres caractéristiques : la région d'Helsinki, la côte et l'archipel, la région des lacs et la Laponie.

L’hiver finlandais, surtout durant la période de Noël, est à la mode. b[D’ailleurs, Xavier Roig nous a promis, pour la mi-décembre que sa compagnie allait organiser un voyage du père Noël à Paris et une arrivée « en fanfare » à l’ambassade de Finlande…A suivre.

Mais il y a aussi pour Finnair, en collaboration avec « Visit Finland » la volonté de commercialiser la destination tout au long de l’année. De la « dessaisonaliser » se risque à prononcer Xavier Joig. Il y a quatre saisons bien marquées.

Le printemps et l’automne sont idéals pour voir les aurores boréales en Laponie finlandaise. La fin de l’été et l’automne permettent la cueillette et les balades dans une nature aux couleurs extraordinaires et au printemps, c’est la meilleure saison pour le ski en Laponie.

L’été, quant à lui, est connu pour ses nuits blanches et, en Laponie, pour la période où le soleil ne se couche jamais. A la question traditionnelle du bilan de l’été 2024 pour le marché français, Xavier Joig se dit satisfait : « J’avais un peu peur que le marché français soit à l’arrêt pendant deux mois. Les TO me disent qu’ils n’ont pas tellement bien vendu, mais nous, on a beaucoup vendu. Je me demande si les Parisiens ne se sont pas dit « Cap au Nord » parce que nous avons eu un été fantastique au point de rajouter un quatrième vol vers Helsinki.
L’automne également se présente bien
. »

Reste quand même le problème de la mi-janvier jusqu’à Pâques pour Finnair, une période où les longs courriers sont plus difficiles à remplir particulièrement vers le Japon, qui reste une destination importante pour la compagnie.

Voler pour les autres

Autre initiative salutaire de survie qui s’est avérée très payante, la location de 5 A330 de la compagnie avec ses équipages aux compagnies Qantas et Qatar Airways.

Des contrats très juteux, quelque soit le nombre de passagers sur les vols. A Singapour, deux A330 opèrent un vol quotidien vers Sydney sous les couleurs de Qantas tandis que les trois autres appareils opèrent pour Qatar et quotidiennement depuis Doha vers Helsinki, Stockholm et Copenhague.

SAS en embuscade

Cette stratégie d’adaptation de son réseau combinée à la location du « trop plein » d’appareils s’est avérée payante. Déficitaire en 2022, Finnair s’est redressée et a renoué avec la rentabilité en 2023.

Elle s'est fixé un nouvel objectif financier, à savoir une marge bénéficiaire opérationnelle comparable de 6 % d’ici la fin de 2025.

Un objectif audacieux pour Finnair, surtout qu’elle devra compter désormais avec son ambitieuse voisine et concurrente SAS recapitalisée par Air France - KLM, nouveau membre de l’alliance Sky Team et qui compte bien se renforcer sur le marché transatlantique.


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Tags : Finlande, Finnair
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