Futuroscopie : Vous avez pris la gérance de cet établissement en juin 2020 ? Quelle a été votre première difficulté ?
Thierry Poirot : venant d’un bureau d’études dédié à la construction, j’avais été sollicité pour moderniser le camping depuis 2016. Ce qui était urgent.
Mais, je suis surtout un écologiste de la première heure qui s’est découvert une passion : la permaculture. J’ai donc étudié le sujet en amateur éclairé, lu les ouvrages indispensables, été visiter la ferme du Bec Hellouin en Normandie, un modèle, pour me rendre compte que finalement camping et permaculture pourraient se combiner et offrir non seulement un positionnement original aux Sablons mais également une animation de qualité pour notre clientèle.
J’étais prêt à faire de l’écologie joyeuse !
Thierry Poirot : venant d’un bureau d’études dédié à la construction, j’avais été sollicité pour moderniser le camping depuis 2016. Ce qui était urgent.
Mais, je suis surtout un écologiste de la première heure qui s’est découvert une passion : la permaculture. J’ai donc étudié le sujet en amateur éclairé, lu les ouvrages indispensables, été visiter la ferme du Bec Hellouin en Normandie, un modèle, pour me rendre compte que finalement camping et permaculture pourraient se combiner et offrir non seulement un positionnement original aux Sablons mais également une animation de qualité pour notre clientèle.
J’étais prêt à faire de l’écologie joyeuse !
Camping des Sablons : 20% des investissements dédiés à la permaculture et au tourisme durable
"En 2023, nous avons aménagé 3000 mètres carrés et en embauchant trois maraîchers professionnels pour nous épauler et développer nos cultures" - Photo Les Sablons
Futuroscopie : Mais, plus précisément, comment avez-vous fait ?
Thierry Poirot : J’ai commencé par le début. Une fois les connaissances de base intégrées, j’ai créé un premier espace de 500 mètres carrés dédiés à la permaculture.
Et cela a tout de suite intéressé nos clients. Donc, en 2022, nous avons investi un espace plus grand d’un hectare et demi, avec des enclos pour animaux et des espaces libres. Les clients ont de nouveau adhéré à cette activité et sont venus nous aider à planter, repiquer, récolter..
Le maraîchage était devenu une animation. Si bien qu’en 2023, nous avons encore été plus loin en aménageant 3000 mètres carrés et en embauchant trois maraîchers professionnels pour nous épauler et développer nos cultures. Avec une autre innovation, nous pouvions déguster notre production de légumes et fruits (melons, pastèques…) dans l’un de nos restaurants.
Il faut dire que nous récoltons environ 850 kilos de marchandises. Et nous espérons augmenter encore en 2024 où nous renouvelons l’expérience.
Futuroscopie : mais tout cela a un coût ? Est-il justifié ?
Thierry Poirot : oui, nous investissons en permaculture et développement durable environ 20% du total de nos investissements. Ce qui n’est pas rien.
Nous formons nos équipes et nous formons nous-mêmes. Mais, nous avons aussi mis en place des ateliers pour former nos clients à la permaculture.
C’est l’un de mes objectifs prioritaires. On pourrait devenir une sorte de « camping école » en permaculture. D’autant que nous menons aussi des projets pédagogiques avec les enfants de l’école du village, qui marchent très bien et qui renforcent notre expérience et par conséquent notre crédibilité. Ce dont nous avons besoin vis-à-vis d’une clientèle plus exigeante.
Thierry Poirot : J’ai commencé par le début. Une fois les connaissances de base intégrées, j’ai créé un premier espace de 500 mètres carrés dédiés à la permaculture.
Et cela a tout de suite intéressé nos clients. Donc, en 2022, nous avons investi un espace plus grand d’un hectare et demi, avec des enclos pour animaux et des espaces libres. Les clients ont de nouveau adhéré à cette activité et sont venus nous aider à planter, repiquer, récolter..
Le maraîchage était devenu une animation. Si bien qu’en 2023, nous avons encore été plus loin en aménageant 3000 mètres carrés et en embauchant trois maraîchers professionnels pour nous épauler et développer nos cultures. Avec une autre innovation, nous pouvions déguster notre production de légumes et fruits (melons, pastèques…) dans l’un de nos restaurants.
Il faut dire que nous récoltons environ 850 kilos de marchandises. Et nous espérons augmenter encore en 2024 où nous renouvelons l’expérience.
Futuroscopie : mais tout cela a un coût ? Est-il justifié ?
Thierry Poirot : oui, nous investissons en permaculture et développement durable environ 20% du total de nos investissements. Ce qui n’est pas rien.
Nous formons nos équipes et nous formons nous-mêmes. Mais, nous avons aussi mis en place des ateliers pour former nos clients à la permaculture.
C’est l’un de mes objectifs prioritaires. On pourrait devenir une sorte de « camping école » en permaculture. D’autant que nous menons aussi des projets pédagogiques avec les enfants de l’école du village, qui marchent très bien et qui renforcent notre expérience et par conséquent notre crédibilité. Ce dont nous avons besoin vis-à-vis d’une clientèle plus exigeante.
"22% d’eau de recyclage"
"Nous sommes très attentifs aux solutions proposées par les pouvoirs publics concernant l’évolution du trait de côte, car nous pouvons être touchés comme les autres." - Photos Sablons
Futuroscopie : mais est-ce suffisant pour exister sur un marché concurrentiel, miné par des risques nouveaux ?
Thierry Poirot : non, bien entendu. C’est pourquoi, je suis très attentif à notre stratégie de développement durable. Nous avons par exemple anticipé les problèmes de pénurie d’eau, depuis plusieurs années, et mis en place des solutions de recyclage qui nous permettent d’atteindre cette année 22% d’eau de recyclage contre 5% à peine en moyenne en France.
Avec un objectif de 50% et même plus. Pour ce qui est des déchets, on évalue à 200 tonnes notre recyclage.
Lire aussi : Futuroscopie - Eau : la fin de l'open bar ?
De plus, nous sommes très attentifs aux solutions proposées par les pouvoirs publics concernant l’évolution du trait de côte, car nous pouvons être touchés comme les autres.
Futuroscopie : en somme vous êtes d’accord avec le président de votre fédération ? Et quelles sont vos autres inquiétudes ?
Thierry Poirot : oui, je suis absolument avec les inquiétudes de la profession. Nous devons aller de l’avant, poser les problèmes au bon moment, les résoudre.
Si nous ne changeons pas d’orientations, on va à la catastrophe comme tous les secteurs qui ferment encore les yeux sur le changement en cours.
Mais, pour ce qui nous concerne, nous voulons évoluer vers une nouvelle philosophe : une philosophie de vie : la permaculture humaine. On en est là. Et je crois que le concept est bon car au début on nous a regardé avec méfiance alors que maintenant nos confrères viennent jeter un coup d’œil sur notre projet. Et je suis content de partager notre expérience.
Pour ce qui est des autres craintes, il y a les contraintes de l’urbanisme qui vont obliger certains à réduire leurs capacités. Mais, il y a surtout la perspective d’apaiser nos clients, de calmer leur éco anxiété dans ce face à face avec une nature préservée et une nourriture améliorée qui n’utilisent ni machines ni entrants chimiques mais régénère la terre et améliore la bio diversité.
On porte un projet initiatique. Mais, il faut en moyenne dix ans pour qu’une expérience soit finalisée. On va donc continuer à faire les colibris !
Thierry Poirot : non, bien entendu. C’est pourquoi, je suis très attentif à notre stratégie de développement durable. Nous avons par exemple anticipé les problèmes de pénurie d’eau, depuis plusieurs années, et mis en place des solutions de recyclage qui nous permettent d’atteindre cette année 22% d’eau de recyclage contre 5% à peine en moyenne en France.
Avec un objectif de 50% et même plus. Pour ce qui est des déchets, on évalue à 200 tonnes notre recyclage.
Lire aussi : Futuroscopie - Eau : la fin de l'open bar ?
De plus, nous sommes très attentifs aux solutions proposées par les pouvoirs publics concernant l’évolution du trait de côte, car nous pouvons être touchés comme les autres.
Futuroscopie : en somme vous êtes d’accord avec le président de votre fédération ? Et quelles sont vos autres inquiétudes ?
Thierry Poirot : oui, je suis absolument avec les inquiétudes de la profession. Nous devons aller de l’avant, poser les problèmes au bon moment, les résoudre.
Si nous ne changeons pas d’orientations, on va à la catastrophe comme tous les secteurs qui ferment encore les yeux sur le changement en cours.
Mais, pour ce qui nous concerne, nous voulons évoluer vers une nouvelle philosophe : une philosophie de vie : la permaculture humaine. On en est là. Et je crois que le concept est bon car au début on nous a regardé avec méfiance alors que maintenant nos confrères viennent jeter un coup d’œil sur notre projet. Et je suis content de partager notre expérience.
Pour ce qui est des autres craintes, il y a les contraintes de l’urbanisme qui vont obliger certains à réduire leurs capacités. Mais, il y a surtout la perspective d’apaiser nos clients, de calmer leur éco anxiété dans ce face à face avec une nature préservée et une nourriture améliorée qui n’utilisent ni machines ni entrants chimiques mais régénère la terre et améliore la bio diversité.
On porte un projet initiatique. Mais, il faut en moyenne dix ans pour qu’une expérience soit finalisée. On va donc continuer à faire les colibris !
Les Sablons en 2024 et en chiffres …
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- Vont consacrer 20% de ses investissements totaux en 2023/2024 à la permaculture et au développement durable ;
-Continuer de recycler 100% des déchets organiques issus de ses 4 pôles de restauration au sein de son espace permaculture ;
- Récolter et utiliser plus d’une tonne de fruits, légumes et fleurs comestibles dans les cuisines des restaurants ;
- Proposer plus de 1200 heures d’ateliers participatifs permaculture aux vacanciers et grand public.
- Accueillir 3000 pax sur 800 emplacements : chalets, lodges, mobile-homes…
-Continuer de recycler 100% des déchets organiques issus de ses 4 pôles de restauration au sein de son espace permaculture ;
- Récolter et utiliser plus d’une tonne de fruits, légumes et fleurs comestibles dans les cuisines des restaurants ;
- Proposer plus de 1200 heures d’ateliers participatifs permaculture aux vacanciers et grand public.
- Accueillir 3000 pax sur 800 emplacements : chalets, lodges, mobile-homes…
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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