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Futuroscopie - Les relations mode et tourisme, de fil en aiguille [ABO]

Le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Alors que la fashion week parisienne s’achève, de nombreuses expositions présentant les créations des maîtres de la haute couture internationale égaient le programme des sorties de la capitale. Toujours bien en vue sur les podiums et dans les boutiques des quartiers chics, la mode constitue de plus en plus un « driver » inégalable pour le tourisme international. Tour d’horizon…


Rédigé par le Mercredi 12 Mars 2025

Expositions et fashion weeks permettent de renforcer la position de Paris dans le secteur très fermé de la haute couture - DepositPhotos.com, martinkay19
Expositions et fashion weeks permettent de renforcer la position de Paris dans le secteur très fermé de la haute couture - DepositPhotos.com, martinkay19
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La dernière fashion week qui, durant une semaine, a drainé à Paris, environ 30 000 visiteurs, n’a pas dérogé à la règle.

Les hôtels de luxe en priorité se sont remplis malgré des tarifs prohibitifs pour le commun des touristes. Autour de 1 000 euros la nuit en moyenne.

Restaurants et brasseries ont également affiché complet tandis que 70 défilés étaient programmés, faisant de cet événement le plus riche qui soit. Non seulement en termes de création mais en termes de recettes et d’équivalent publicitaire.

Avant New York, Milan, Londres… Paris se distingue de plus en plus. En 2023, selon les calculs de l’Earn media Value, son exposition médiatique avait progressé de 30%.

Aujourd’hui, on estime à 237 millions de dollars cette exposition médiatique alors que Milan en totalise la moitié et que New York, loin derrière, n’atteint que 132 millions de dollars. Londres, qui ferme la marche, ne recueille pour sa part que 20 millions de dollars (sources Harpersbazaar.fr).

Il faut dire que les modes de financement de cette manifestation ne sont pas les mêmes. En France, c’est la Fédération française de la haute couture et de la mode, affiliée au ministère de la culture qui participe, côté financier et organisation, à l’événement qui se produit 4 fois par an.

Aux USA, ce sont des privés qui sont aux manettes et ont du mal à boucler un budget total auquel participent de moins en moins de créateurs, au vu des dépenses astronomiques (entre 50 000 et 100 000 dollars et jusqu’à un million) du moindre défilé.

Cher à organiser le défilé est tout aussi cher pour les spectateurs qui dépensent en moyenne 5 000 euros pour figurer dans les trois premiers rangs de la salle.

A moins d’être invités comme environ 2 000 journalistes accrédités et influenceurs ou comme ces personnalités internationales, stars du show business, têtes couronnées, couturiers, artistes, épouses de politiques… qui font autant jaser que les mannequins toujours aussi émaciés, chargés de séduire des acheteurs aux très très hauts revenus.

Lire aussi : Culture et tourisme apprendront-ils à se parler ?🔑


Paris et ses monuments mis en valeur

Pour en revenir à Paris, il est clair que la ville ne se prive pas de ce show médiatique et laisse ses espaces les plus connus ou les plus insolites se prêter à des transformations radicales afin de porter à son maximum l’étonnement des spectateurs et surtout des médias.

Le pont Neuf pour LVMH, le palais de Tokyo, un espace éphémère aux Tuileries pour Dior, le Trocadéro pour Saint-Laurent, le pied de la Tour Eiffel, les croisières sur la Seine, le Carreau du temple, des bains publics, Disneyland… On ne peut pas dire que la capitale et ses richesses ne sont pas mises en valeur par cet événement (comme ils l’ont été par certaines épreuves des J.O).

Sans oublier le dîner du Louvre qui, cette année, a permis de récolter 1,4 million d’euros auprès de 350 VIP invités pour un repas signé par la cheffe Anne-Sophie Pic.

Rendu possible grâce au partenariat avec la carte bancaire de luxe Visa Infinite, ce dîner a été aussi l’occasion de promouvoir la superbe exposition « Louvre Couture. Objets d’art, objets de mode » proposée aux visiteurs jusqu’au mois de juillet 2025.

Une réalisation qui doit être rapprochée non seulement des expositions régulières du Musée Galliera, mais surtout de cette autre exposition éphémère, celle de Dolce & Gabbana au Grand Palais. Laquelle a déjà attiré à Milan près de 500 000 visiteurs.

Ou encore de celle intitulée « Au fil d’or » au musée du Quai Branly et celle sur les fleurs au musée Yves Saint-Laurent.

Mettant en lumière un patrimoine unique, l’essor de ce type d’expositions permet de renforcer la position de Paris dans le secteur très fermé de la haute couture et de consacrer le talent d’artistes reconnus enfin à leur juste valeur et de milliers de « petites mains » tout aussi talentueuses.

Hôtellerie et grandes marques conjuguent leurs talents

Mais, ce n’est pas tout. Outre les musées, la haute couture déferle depuis déjà quelques années dans l’hôtellerie.

Après avoir signé la décoration de bon nombre d’établissements de luxe, les grands noms de la couture et de la mode ont également développé des chaînes d’hôtels à leur nom.

En avance sur les Français, les grandes maisons de couture italiennes ont senti le filon de l'hôtellerie frémir dès les années 2000.

Lancée en 2005, la société Armani Hotels & Resorts a ouvert le premier hôtel Armani à Dubaï en 2010 et à Milan en 2011. Ayant aussi investi intensément dans les résidences immobilières haut de gamme partout dans le monde, à Londres, Istanbul, Tel-Aviv, New-York, et le Mexique, conçues par le maestro en personne, Armani poursuit son développement.

Autres Italiens : Bulgari du groupe LVMH à la tête d’un réseau d’hôtels and resorts en Italie mais aussi à Pékin, Dubaï, Shanghai, Paris, Tokyo et Rome tandis que deux autres établissements de grand luxe verront bientôt le jour à Miami et aux Maldives, entre 2025 et 2026.

Quant à Ferragamo et Fendi, ils sont également de la partie surtout en Italie, notamment à Rome où Jean Nouvel signe un premier boutique hôtel.

Dans la gamme de luxe, notez enfin qu’en 2027, si tout va bien, les Champs-Élysées accueilleront une enseigne on ne peut plus prestigieuse, celle de Louis Vuitton qui se déploiera sur les 6 000 mètres carrés d’un nouvel hôtel de très grand luxe.

Quant à Karl Lagerfeld, il a offert son talent à l’hôtel Crillon, alors que des marques de prêt-à-porter comme Bensimon ouvrent des hôtels moins prestigieux, mais tout aussi originaux et que Chantal Thomas a offert son savoir-faire à l’hôtel parisien Vice Versa.

Christian Lacroix, quant à lui, a assuré la décoration de l’hôtel Continent.

A savoir sur la fashion week de Paris : il y a plusieurs « Semaines » dans l'année, principalement deux réservées à la Haute couture (janvier et juillet), deux à la mode Masculine (janvier et juin) et deux autres au prêt-à-porter (mars et septembre), dont les dates sont déterminées par la Fédération française de la couture.

Les fashionistas : qui sont-ils ?

Vibrantes pendant une semaine chacune, les fashions weeks ont aussi transformé une ville comme Milan qui fait oublier son passé de capitale économique pour le troquer contre un présent très touristique, dominé par ces deux semaines de défilés et d’événements divers accueillis dans la rue, les cours et autres espaces insolites.

Moins en vue, celles de Londres et New York sont évidemment occultées par leur immense richesse culturelle et touristique mais entendent progresser.

Tandis qu’il ne faut pas oublier les manifestations off permettant aux jeunes créateurs de pouvoir présenter leurs œuvres ainsi que tous les événements privés où l’on tente de se bousculer pour apercevoir non seulement les stars du métier, mais également leurs acheteurs et acheteuses, soit des vedettes du cinéma ou de la chanson ou du football.

Nombreuse, cette catégorie de visiteurs « officiels » est côtoyée par les visiteurs officieux, touristes venus spécialement pour l’événement sans pour autant participer à autre chose qu’à l’ambiance délurée de certains lieux.

Les Parisiens eux-mêmes parmi les plus « fashionistas » font également partie du public et contribuent à enchanter l’atmosphère de la capitale pendant quelques jours.

Les médias, pour leur part, n’en finissent pas de diffuser les allers et retours des top-modèles sur les écrans de toutes sortes : réseaux sociaux, télévision, sites internet, tandis que les grands magasins et autres boutiques de mode parisiens bénéficient durant ces moments magiques d’un regain de clientèle…

Lire aussi : Les rapports au vêtement : une grille de lecture originale 🔑

Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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