Tourisme durable : plusieurs freins existent détaillés notamment par le sociologue Rémy Oudghiri - Depositphotos.com Auteur rfphoto
A l’occasion de la parution de leur Livre Blanc intitulé « Le tourisme en transition : relever le défi du passage à l’action », Rémy Oudghiri, directeur de l’institut Sociovision, spécialisé sur l’étude des comportements, nous a fait part de son constat et notamment des freins qui ralentissent la dynamique nécessaire à un développement plus rapide du tourisme durable.
Quels sont-ils ?
Lire aussi : Le succès annoncé du tourisme régénératif 🔑
Quels sont-ils ?
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Selon les enquêtes de Sociovision réalisées en 2022 :
51 % des Français considèrent « urgent » la mise en place de quotas pour limiter les déplacements en avion et ils sont même 81 % à penser qu’il faudra le faire dans un horizon de 5 ans. Une majorité de 58 % estime qu’il faut interdire les vols nationaux quand une alternative en train en moins de 2H30 existe. Mais, 1 sur 2 n’est pas prêt à changer ses habitudes et reprendra l’avion.
Selon le baromètre de Sofinco : mai 2023
La proportion de Français qui déclare limiter autant que possible l’impact environnemental de ses vacances est en baisse de 7 points par rapport à 2022 (41%). Et les trois quarts d’entre eux le font tant que cela n’impacte pas à la hausse leur budget vacances.
Cependant les Français ont bien conscience de l’intérêt du tourisme écoresponsable. La grande majorité estime que ce type de tourisme est une solution efficace pour préserver l’environnement (72%, -3 pts vs 2022), que cela donne le sentiment d’être utile à la société (70%, -4 pts) et de découvrir de nouveaux endroits (78%, -5 pts). Mais les vacances écoresponsables sont encore plus qu’avant perçues comme chères par les interviewés (73%, +4 pts vs 2022) et compliquées à organiser (60%, +5 pts).
51 % des Français considèrent « urgent » la mise en place de quotas pour limiter les déplacements en avion et ils sont même 81 % à penser qu’il faudra le faire dans un horizon de 5 ans. Une majorité de 58 % estime qu’il faut interdire les vols nationaux quand une alternative en train en moins de 2H30 existe. Mais, 1 sur 2 n’est pas prêt à changer ses habitudes et reprendra l’avion.
Selon le baromètre de Sofinco : mai 2023
La proportion de Français qui déclare limiter autant que possible l’impact environnemental de ses vacances est en baisse de 7 points par rapport à 2022 (41%). Et les trois quarts d’entre eux le font tant que cela n’impacte pas à la hausse leur budget vacances.
Cependant les Français ont bien conscience de l’intérêt du tourisme écoresponsable. La grande majorité estime que ce type de tourisme est une solution efficace pour préserver l’environnement (72%, -3 pts vs 2022), que cela donne le sentiment d’être utile à la société (70%, -4 pts) et de découvrir de nouveaux endroits (78%, -5 pts). Mais les vacances écoresponsables sont encore plus qu’avant perçues comme chères par les interviewés (73%, +4 pts vs 2022) et compliquées à organiser (60%, +5 pts).
Les freins à l’adoption de gestes durables
Selon Rémy Oudghiri, trois catégories de freins ralentissant un engagement plus complet sont à distinguer :
« Pire, le secteur du tourisme, des vacances, du voyage est considéré comme un secteur synonyme de liberté. On a donc plus de mal à accepter des contraintes quand on part en vacances.
De plus, souligne le sociologue, c’est ceux dont on attend le plus de réactivité et de responsabilité, c’est-à-dire, les nouvelles élites, qui sont les plus contradictoires dans leurs comportements. Elles font œuvre de « sobriété » chez elle, mais plus du tout en voyage ».
Lire aussi : Futuroscopie : comme avant ou pire, un tourisme irresponsable ? 🔑
Pour autant, Rémy Oudghiri n’est pas totalement pessimiste. Selon lui, les paradoxes comportementaux vont bien évidemment ralentir la transition vers des comportements durables. Mais, pas à pas, on finira bien par accepter la nouvelle donne et en adopter les codes. Il suffit donc d’être patients.
En une dizaine d’années, les choses auront probablement évolué, au rythme habituel à laquelle changent les sociétés. A moins que le ciel ne nous tombe avant sur la tête et nous accule à agir en urgence !
Si l’on souhaite aller un plus vite, Thomas Lamand directeur de la SCET Tourisme et Loisirs (Services Conseil Expertises et Territoires) qui a co-écrit ce Livre Blanc explique qu’il s’agit de créer une nouvelle offre faite autant d’itinérances que d’hébergements permettant de se reconnecter avec la nature, tout en gérant les flux, protégeant, désartificialisation les sols… Rien en somme de très révolutionnaire.
Mais encore faut-il vouloir passer à l’action. Lire le Livre Blanc : « Le tourisme en transition. Relever le défi du passage à l'action ».
- Difficile de changer d’habitudes !
« Pire, le secteur du tourisme, des vacances, du voyage est considéré comme un secteur synonyme de liberté. On a donc plus de mal à accepter des contraintes quand on part en vacances.
De plus, souligne le sociologue, c’est ceux dont on attend le plus de réactivité et de responsabilité, c’est-à-dire, les nouvelles élites, qui sont les plus contradictoires dans leurs comportements. Elles font œuvre de « sobriété » chez elle, mais plus du tout en voyage ».
Lire aussi : Futuroscopie : comme avant ou pire, un tourisme irresponsable ? 🔑
- Les freins financiers
- L’effet de milieu
Pour autant, Rémy Oudghiri n’est pas totalement pessimiste. Selon lui, les paradoxes comportementaux vont bien évidemment ralentir la transition vers des comportements durables. Mais, pas à pas, on finira bien par accepter la nouvelle donne et en adopter les codes. Il suffit donc d’être patients.
En une dizaine d’années, les choses auront probablement évolué, au rythme habituel à laquelle changent les sociétés. A moins que le ciel ne nous tombe avant sur la tête et nous accule à agir en urgence !
Si l’on souhaite aller un plus vite, Thomas Lamand directeur de la SCET Tourisme et Loisirs (Services Conseil Expertises et Territoires) qui a co-écrit ce Livre Blanc explique qu’il s’agit de créer une nouvelle offre faite autant d’itinérances que d’hébergements permettant de se reconnecter avec la nature, tout en gérant les flux, protégeant, désartificialisation les sols… Rien en somme de très révolutionnaire.
Mais encore faut-il vouloir passer à l’action. Lire le Livre Blanc : « Le tourisme en transition. Relever le défi du passage à l'action ».
Rendre désirable le tourisme durable : cinq bénéfices à mettre en avant
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De notre côté, il nous semble que l’un des meilleurs moyens de donner un coup d’accélérateur au développement d’un tourisme plus durable, consisterait aussi et surtout à le rendre plus « sexy » voire bien plus désirable qu’il ne l’est aujourd’hui.
D’autant que le terme de durable d’emblée est dissuasif. Appartenant plutôt à un vocabulaire technique qui n’est pas toujours compris par l’ensemble de la population, il n’a aucune connotation touristique. Il mérite donc d’être clarifié.
Et, pour être clarifié, il nous semble indispensable de le charger de l’ensemble des valeurs et des bénéfices qu’il peut apporter à un touriste, un voyageur, un vacancier. Sachant que c’est à un principe de plaisir que l’humanité obéit. Quels sont ces bénéfices ?
Avec autant de bénéfices, le tourisme durable pourrait bel et bien supplanter dans les imaginaires le tourisme tel qu’on le pratique depuis l’après-guerre. Et ce serait une bonne chose.
D’autant que le terme de durable d’emblée est dissuasif. Appartenant plutôt à un vocabulaire technique qui n’est pas toujours compris par l’ensemble de la population, il n’a aucune connotation touristique. Il mérite donc d’être clarifié.
Et, pour être clarifié, il nous semble indispensable de le charger de l’ensemble des valeurs et des bénéfices qu’il peut apporter à un touriste, un voyageur, un vacancier. Sachant que c’est à un principe de plaisir que l’humanité obéit. Quels sont ces bénéfices ?
- Le bénéfice santé
- Le bénéfice esthétique
- Bénéfice efficacité
- Bénéfice éthique
- Bénéfice financier
Avec autant de bénéfices, le tourisme durable pourrait bel et bien supplanter dans les imaginaires le tourisme tel qu’on le pratique depuis l’après-guerre. Et ce serait une bonne chose.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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