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Industrie touristique : silence, on coule !

L'Editorial de Jean da Luz


Les trésoreries se tendent, les premiers licenciements tombent comme les feuilles mortes en automne, les appels au secours fusent et le mouvement ne fait que commencer. D’ici la fin de l’année, si rien n’est fait, ce sont les plus beaux fleurons de l’industrie touristique qui vont passer de vie à trépas. Où donc est passé ce Plan Marshall que le Commissaire européen Thierry Breton, appelait de ses voeux en mars dernier ?


Rédigé par le Dimanche 4 Octobre 2020

Retournement stratégique ou manœuvre tactique, l'avenir nous le dira... - DR : DepositPhotos
Retournement stratégique ou manœuvre tactique, l'avenir nous le dira... - DR : DepositPhotos
J'écrivais en avril dernier que le plus dur ce serait la reprise (LIRE) et qu’il faudrait que les pouvoirs publics prennent la mesure des difficultés que traverse l’industrie pour mettre en place le dispositif adéquat.

Les faits, hélas, semblent me donner raison.

Jusqu’ici la France comme l’Union européenne ont lamentablement échoué dans la coordination de leurs efforts pour soutenir leurs industries touristiques respectives.

Les professionnels qui espéraient tirer leur épingle du jeu cet été en sont pour leur frais. Chacun des pays de la zone Schengen a égoïstement géré les frontières à sa sauce.

Résultat : tout le monde est sorti perdant-perdant de cette hystérie collective.

Un phénomène qui n’a pas épargné l’Hexagone et ses DOM-TOM. Martinique, Guadeloupe, Réunion et Polynésie, des destinations refuge pour les vacanciers français et qui ont fait aussi les frais de la gestion administrative hasardeuse des autorités.

Avec la gestion catastrophique des tests PCR et la quasi impossibilité pour les voyageurs, non prioritaires, de décrocher leurs résultats dans les délais impartis, c’est un peu la 2e lame qui coupe le poil avant qu’il ne se rétracte…

Nos concitoyens n’ont pas envie de se livrer à un marathon anxiogène pour partir en vacances. Les vacances c’est synonyme de rêve, d’évasion et de détente. L’expérience actuelle est précisément aux antipodes de ces valeurs.

Le marché est menacé de disparition pure et simple.

L’Etat français a-t-il pris la mesure de la situation ? Incontestablement.

Les mesures conservatoires (Ordonnance, PGE, chômage partiel, exonération de charges…) ont fait le job pendant le premier semestre.

Mais ce soutien qui pariait sur une reprise à l’été voire à l’automne, est désormais dépassé.

Et le prolongement de certaines aides comme le chômage partiel à 100% jusqu’à la fin de l’année, n’y changeront rien.

La problématique est devenue structurelle, profonde : le marché est menacé de disparition pure et simple. A l’import comme à l’export.

Et là ça devient très sérieux, parce que l’ensemble représente, pour mémoire, environ 8% du PIB et près de 2 millions d’emplois.
Alors, on en sort comment ?

D’abord en repensant les fondamentaux de cette industrie. Faute d’un horizon raisonnable pour la mise au point d’un vaccin, il faut changer notre fusil d’épaule. Plus question de tenir, il faut courir désormais.

Autant que possible vers de nouvelles directions. Revoir les axes, envisager de nouvelles stratégies de développement, imaginer de nouveaux produits en adéquation avec l’existant.

Nous avons la chance d’avoir le plus beau pays au monde. La richesse et la diversité de nos terroirs sont infinies. Elles représentent un potentiel touristique extraordinaire. Un potentiel souvent en jachère et qui ne demande qu’à s’épanouir. Mais cela demandera du temps, de l’argent et des changements culturels de taille.

La solution devra être globale et européenne

Thierry Breton, Commissaire européen, l’avait parfaitement compris et annoncé. La solution devra être globale et européenne et non pas franco-française. Pour préserver un tant soit peu le tourisme et les échanges, les pays de l’Union européenne doivent s’accorder en urgence sur un protocole sanitaire permettant la mise en place de “couloirs de voyage”.

Mais cela ne suffira pas. Nos instances représentatives vont devoir plancher sur des propositions permettant à l’industrie touristique de rebondir. Nos métiers sont en voie d’extinction : autocaristes, voyagistes, agences de voyages, hôteliers, compagnies aériennes, agences d’affaires, MICE, presse professionnelle… personne n’échappe au piège mortel qui se referme inexorablement sur nos entreprises.

Il n’est pas trop tard pour agir, mais cela demande une véritable volonté politique. La France qui se targue d’être la locomotive européenne et la première destination mondiale du tourisme, se doit de montrer l’exemple.

La crise qui secoue notre secteur sera aussi profonde que celle de la sidérurgie et de l’extinction de ses fourneaux.

Les entreprises du tourisme aujourd’hui dans l’œil du cyclone, ne pourront traverser ce tsunami sans une aide massive et le soutien actif de l’Etat, victimes d’une crise qui les dépasse et de décisions administratives qui n’ont pas toujours brillé par leur pertinence...

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par BALADI le 05/10/2020 08:45 | Alerter
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...et pendant ce temps-là le Bureau de l’APST se réuni pour décider des montants des honoraires des membres du prochain comité des risques !!!
On marche sur la tête !!!!
baladi

2.Posté par Pierre le 05/10/2020 11:16 | Alerter
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Oui effectivement malheureusement , il ´y aura rien de plus pour les agences et tous ceux qui vivent des voyages et du tourisme . Le problème est tellement général et mondial que cela dépasse tous les gouvernements et pas seulement le nôtre comme voulait le dire le directeur de Misterfly dont le réquisitoire était digne des plus féroces réactionnaires . Un tel discours n’amenait aucune compassion pour celui qui croyait avoir tout gagné et qui est en train de perdre presque tout et on le regrette vivement évidemment pour les employés qui n’y sont pour rien mais tirer sur l’ambulance à ce point est juste pathétique de sa part .

3.Posté par Gomes le 05/10/2020 15:31 | Alerter
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Pour repondre à Pierre, quelle solution préconisez-vous, vous qui traitez un DG qui crie à l'aide ?

4.Posté par Philippe JOLIVET le 05/10/2020 15:49 | Alerter
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Heu si il semble qu'il y ait quand même de nouvelles mesures qui sortent et d'autres en cours de réflexion...

https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/prise-en-charge-a-100-de-l-activite-partielle-par-l-etat-pour-les-entreprises#

5.Posté par Roger le 05/10/2020 17:07 | Alerter
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Les Lamentations de Brumelot me font penser dans le style à celles de Magnin d'XL airway
Alors que le gouv a fait un plan Marshal, ce sera pour Brumelot jamais assez
Stop aux trous sans fonds...

6.Posté par Caron nadine le 06/10/2020 14:50 | Alerter
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Pensez vous à tous les pays qui n'ont aucune aide de leur gouvernement.
En France le gouvernement aide même si il ne fait pas que des choses logiques.
Certains employeurs ont profité du covid pour licencier alors qu'ils peuvent garder les employés au chômage technique.
Dès magouilles il y en a des deux côtés de la barrière.

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