De la réforme d'Atout France au sauvetage de Corsair, bien des dossiers attendent le/la futur(e) ministre du Tourisme - Crédit photo : Pépita
Après les élections européennes et législatives, la France pourrait être rebaptisée... la Nouvelle Belgique.
En 2019, nos voisins d'outre-Quiévrain s'étaient retrouvés pendant 16 mois sans gouvernement à la suite du renouvellement du parlement fédéral.
Une coalition a pris les rênes du pouvoir, composée de 7 partis politiques de tout bord et "que tout sépare" écrivait Libération à l'époque.
Notre pays n'en est pas encore là .
Emmanuel Macron n'a pas accepté la démission du Premier ministre, cela devarit se faire cette semaine alors que la Gauche se déchire pour lui trouver un remplaçant et que la Droite revendique le poste.
Et dans ce joyeux tohu-bohu, TourMaG.com tient à rappeler que depuis 1995 et Françoise de Panafieu, le tourisme n'a pas eu de ministre de tourisme de plein exercice.
"Le développement touristique est une politique publique, il serait bien qu'une personne au gouvernement s'occupe spécifiquement du tourisme," nous confiait Laurent Lhardit, maire adjoint au tourisme à Marseille et député du Nouveau Front Populaire.
D'autant que la 1ère industrie de France a de nombreux dossiers en suspens, dont celle de sa transition, sa modernisation, les Jeux olympiques (été et hiver) et bien d'autres choses qui pourraient figurer sur le bureau du futur ministre du Tourisme !
En 2019, nos voisins d'outre-Quiévrain s'étaient retrouvés pendant 16 mois sans gouvernement à la suite du renouvellement du parlement fédéral.
Une coalition a pris les rênes du pouvoir, composée de 7 partis politiques de tout bord et "que tout sépare" écrivait Libération à l'époque.
Notre pays n'en est pas encore là .
Emmanuel Macron n'a pas accepté la démission du Premier ministre, cela devarit se faire cette semaine alors que la Gauche se déchire pour lui trouver un remplaçant et que la Droite revendique le poste.
Et dans ce joyeux tohu-bohu, TourMaG.com tient à rappeler que depuis 1995 et Françoise de Panafieu, le tourisme n'a pas eu de ministre de tourisme de plein exercice.
"Le développement touristique est une politique publique, il serait bien qu'une personne au gouvernement s'occupe spécifiquement du tourisme," nous confiait Laurent Lhardit, maire adjoint au tourisme à Marseille et député du Nouveau Front Populaire.
D'autant que la 1ère industrie de France a de nombreux dossiers en suspens, dont celle de sa transition, sa modernisation, les Jeux olympiques (été et hiver) et bien d'autres choses qui pourraient figurer sur le bureau du futur ministre du Tourisme !
Face à la fracture sociale... des vacances pour tous !
Dans le pays qui a inventé les congés payés et qui trône parmi les premières destinations mondiales, il est un sujet qui revient avec insistance, depuis quelques années.
Comme nous le rappelait, Yannick Cabrole, senior manager pour EY (ex-Ernst & Young et associés), "En 2023 un ouvrier sur deux n'est pas parti en vacances. Ils étaient aussi 50% à voter pour le Rassemblement national (...)"
Cette fracture sociale qui ne cesse de séparer la France en deux camps irréconciliables et totalement hermétiques, pourrait être quelque peu résorbée par un taux de départs en vacances largement amélioré.
En 2024, comme depuis de nombreuses années, 40% des Français ne partiront pas selon le Crédoc.
En Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, il dépasse les 75%. Cherchez l'erreur !
Ce taux se réduit même année après année chez les plus pauvres, en raison d'une inflation exponentielle, générée par la crise sanitaire et l'inévitable montée en gamme des produits touristiques.
"Le sentiment de déclassement passe aussi par les vacances," avait expliqué François Ruffin, au moment de proposer à l'Assemblée nationale un projet de loi sur les "vacances pour tous".
Ainsi, en menant une politique nationale pour favoriser l'évasion, la déconnexion de son quotidien, de ses problèmes et la rencontre avec l'autre, le retour d'une mixité sociale portée disparue... la société française pourrait retrouver un (petit) peu d'unité.
Comme nous le rappelait, Yannick Cabrole, senior manager pour EY (ex-Ernst & Young et associés), "En 2023 un ouvrier sur deux n'est pas parti en vacances. Ils étaient aussi 50% à voter pour le Rassemblement national (...)"
Cette fracture sociale qui ne cesse de séparer la France en deux camps irréconciliables et totalement hermétiques, pourrait être quelque peu résorbée par un taux de départs en vacances largement amélioré.
En 2024, comme depuis de nombreuses années, 40% des Français ne partiront pas selon le Crédoc.
En Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, il dépasse les 75%. Cherchez l'erreur !
Ce taux se réduit même année après année chez les plus pauvres, en raison d'une inflation exponentielle, générée par la crise sanitaire et l'inévitable montée en gamme des produits touristiques.
"Le sentiment de déclassement passe aussi par les vacances," avait expliqué François Ruffin, au moment de proposer à l'Assemblée nationale un projet de loi sur les "vacances pour tous".
Ainsi, en menant une politique nationale pour favoriser l'évasion, la déconnexion de son quotidien, de ses problèmes et la rencontre avec l'autre, le retour d'une mixité sociale portée disparue... la société française pourrait retrouver un (petit) peu d'unité.
Un tourisme social et scolaire à repenser !
En début d'année 2024, Touristra a été liquidé, avec perte et fracas.
Cette mort lente ne doit rien au hasard : elle est le symbole d'un tourisme social en perte de vitesse, perdu dans cette individualisation des vacances.
Le prochain ministre du tourisme pourrait inscrire ces acteurs et ceux du voyage scolaire dans une politique commune pour permettre l'accès à tous aussi bien aux vacances, voyages, qu'à la découverte et aux loisirs.
Si les adultes défavorisés partent moins et vivent cela avec frustration, voire même une certaine honte, n'oublions pas la régression des voyages scolaires et autres classes vertes, freinées par leur coût.
Il y a bien eu des initiatives gouvernementales en ce sensz, mais la crise sanitaire et l'inflation ont réalisé un important travail de sape.
Dernièrement le pass rail a été lancé pour les 16 et 27 ans, mais pour seulement deux mois et avec l'Île-de-France en moins. Il faut aller plus loin ; l'Education nationale doit inscrire dans le marbre sa volonté de faire sortir les élèves de leur classe et de leurterritoire.
Des voyages scolaires qui seront aussi favorisés par une meilleure prise en charge de la mobilité, tout au long du cursus d'apprentissage.
Une refonte du tourisme social et scolaire qui se fera sur un temps long, alors que d'autres réflexions sont nettement plus urgentes.
Cette mort lente ne doit rien au hasard : elle est le symbole d'un tourisme social en perte de vitesse, perdu dans cette individualisation des vacances.
Le prochain ministre du tourisme pourrait inscrire ces acteurs et ceux du voyage scolaire dans une politique commune pour permettre l'accès à tous aussi bien aux vacances, voyages, qu'à la découverte et aux loisirs.
Si les adultes défavorisés partent moins et vivent cela avec frustration, voire même une certaine honte, n'oublions pas la régression des voyages scolaires et autres classes vertes, freinées par leur coût.
Il y a bien eu des initiatives gouvernementales en ce sensz, mais la crise sanitaire et l'inflation ont réalisé un important travail de sape.
Dernièrement le pass rail a été lancé pour les 16 et 27 ans, mais pour seulement deux mois et avec l'Île-de-France en moins. Il faut aller plus loin ; l'Education nationale doit inscrire dans le marbre sa volonté de faire sortir les élèves de leur classe et de leurterritoire.
Des voyages scolaires qui seront aussi favorisés par une meilleure prise en charge de la mobilité, tout au long du cursus d'apprentissage.
Une refonte du tourisme social et scolaire qui se fera sur un temps long, alors que d'autres réflexions sont nettement plus urgentes.
Sauvetage de Corsair et Air Antilles, réforme d'Atout France et du code du tourisme !
Il y a en premier lieu les Jeux olympiques de Paris, dont le coup d'envoi sera donné dans seulement 10 jours.
Cet évènement qui fera de la France le centre du monde, vise à changer l'image de la destination, afin de redorer son blason sur des thèmes comme l'esprit festif, l'innovation et le savoir-faire dans l'évènementiel.
De plus, notre pays doit reconquérir les jeunes générations.
Les instigateurs des JO d'hiver en 2030 s'inquiètent, alors que la candidature de la France est dans les starting blocks.
Au-delà de ces évènements, il est bien des dossiers pressants à régler, à commencer par la réforme d'Atout France.
L'agence créée en 2009 a, au fil du temps perdu, de son poids et influence, selon son créateur Hervé Novelli. Il est même venu le temps de lui donner un second souffle, en faisant évoluer le leadership en faveur des régions.
D'autres acteurs demandent même sa suppression dont l'impact ne serait que trop limité, dans ce monde globalisé.
Avec la réforme d'Atout France, le futur ministre devrait aussi se pencher sur le sort de ses succursales, les offices et comités régionaux ou départementaux de tourisme.
L'heure du grand "reset", cher à Jean Pinard est venue.
Dépoussiérer aussi le code du tourisme de plus en plus inadapté face à l'émergence de nouveaux acteurs, les travel planner qui agissent bien souvent à la limite de la légalité.
Et à très court terme, veiller sur le dossier de Corsair dont le sort se joue à Bruxelles.
Cet évènement qui fera de la France le centre du monde, vise à changer l'image de la destination, afin de redorer son blason sur des thèmes comme l'esprit festif, l'innovation et le savoir-faire dans l'évènementiel.
De plus, notre pays doit reconquérir les jeunes générations.
Les instigateurs des JO d'hiver en 2030 s'inquiètent, alors que la candidature de la France est dans les starting blocks.
Au-delà de ces évènements, il est bien des dossiers pressants à régler, à commencer par la réforme d'Atout France.
L'agence créée en 2009 a, au fil du temps perdu, de son poids et influence, selon son créateur Hervé Novelli. Il est même venu le temps de lui donner un second souffle, en faisant évoluer le leadership en faveur des régions.
D'autres acteurs demandent même sa suppression dont l'impact ne serait que trop limité, dans ce monde globalisé.
Avec la réforme d'Atout France, le futur ministre devrait aussi se pencher sur le sort de ses succursales, les offices et comités régionaux ou départementaux de tourisme.
L'heure du grand "reset", cher à Jean Pinard est venue.
Dépoussiérer aussi le code du tourisme de plus en plus inadapté face à l'émergence de nouveaux acteurs, les travel planner qui agissent bien souvent à la limite de la légalité.
Et à très court terme, veiller sur le dossier de Corsair dont le sort se joue à Bruxelles.
France 1ère destination durable au monde... oui, mais comment ?
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Le futur gouvernement sera-t-il aussi acharné à défendre le dossier que le cabinet d'Emmanuel Macron ? alors que le transporteur jour survie à la Commission européenne ?
La décision est attendue pour la fin de l'été.
Autre cas sensible : Air Antilles.
La compagnie connait quelques ratés au redémarrage.
Entre un certificat de transporteur aérien laborieux à obtenir, une remise en route délicate de la flotte, les difficultés financières du duo de propriétaires et une reprise commerciale mollassonne...
Il en va de même pour Air Austral, pour qui rien n'est joué, ni gagné, alors que l'aérien est un gros morceau de la connectivité de la France au monde.
Et dans le tourisme, la connectivité aérienne n'est pas le seul sujet d'autant plus en France.
Le précédent gouvernement avait fixé comme objectif de faire du pays la première destination de tourisme durable au monde ! Nous ne savions pas comment, ni même la signification de cette promesse, alors même qu'Olivia Grégoire avait annoncé vouloir reconquérir les clientèles chinoises et long-courriers.
Sauf que cette ambition devrait pourtant être le but ultime à atteindre.
D'autant que si nous regardons autour de nous, le terrain de jeux rien que dans l'Union européenne compte pas moins de 447 millions d'habitants, et même 500 avec le Royaume-Uni.
Et l'Europe est bien l'avenir du secteur. Entre les réglementations des GAFAM, la refonte de la directive du voyage à forfait... l'avenir du tourisme se joue aussi à Bruxelles, la présence du lobbying via un ministre du Tourisme est plus qu'indispensable.
Aussi bien pour l'industrie touristique que pour la France, il y a bien des virages à ne pas louper !
La décision est attendue pour la fin de l'été.
Autre cas sensible : Air Antilles.
La compagnie connait quelques ratés au redémarrage.
Entre un certificat de transporteur aérien laborieux à obtenir, une remise en route délicate de la flotte, les difficultés financières du duo de propriétaires et une reprise commerciale mollassonne...
Il en va de même pour Air Austral, pour qui rien n'est joué, ni gagné, alors que l'aérien est un gros morceau de la connectivité de la France au monde.
Et dans le tourisme, la connectivité aérienne n'est pas le seul sujet d'autant plus en France.
Le précédent gouvernement avait fixé comme objectif de faire du pays la première destination de tourisme durable au monde ! Nous ne savions pas comment, ni même la signification de cette promesse, alors même qu'Olivia Grégoire avait annoncé vouloir reconquérir les clientèles chinoises et long-courriers.
Sauf que cette ambition devrait pourtant être le but ultime à atteindre.
D'autant que si nous regardons autour de nous, le terrain de jeux rien que dans l'Union européenne compte pas moins de 447 millions d'habitants, et même 500 avec le Royaume-Uni.
Et l'Europe est bien l'avenir du secteur. Entre les réglementations des GAFAM, la refonte de la directive du voyage à forfait... l'avenir du tourisme se joue aussi à Bruxelles, la présence du lobbying via un ministre du Tourisme est plus qu'indispensable.
Aussi bien pour l'industrie touristique que pour la France, il y a bien des virages à ne pas louper !