Michel de Blust, secrétaire général de l’ECTAA (à gauche), avec Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage - Photo : C.E.
IATA planche sur un nouveau programme pour les agences de voyages.
Il était temps.
Comme le rappelle Michel de Blust, secrétaire général de l’ECTAA, "nous travaillons encore avec un texte qui date du début des années 80, dans lequel il est écrit noir sur blanc que les agences perçoivent une commission des compagnies aériennes…"
IATA a ainsi préparé un nouveau projet baptisé NEW GEN ISS (New Generation of Iata Settlement System), dont plusieurs aspects inquiètent les instances professionnelles. "Ce projet pourrait se révéler moins avantageux que le programme en vigueur", précise Michel de Blust.
L’ensemble est contenu dans une résolution baptisée 8XX, qui a déjà été adoptée par la conférence IATA de septembre 2016, et qui entrera en vigueur en 2018.
Deux nouveaux types d’accréditations vont être introduits en plus de l’accréditation standard (critères financiers ou garantie bancaire ou financière).
La première est l’accréditation « Pays multiples », qui s’adresse aux grandes agences actives sur plusieurs pays (ex : grandes TMC, OTAs ou consolidateurs actifs dans plusieurs pays).
Pour la seconde accréditation, baptisée Easy Pay (disponible dès 2017), IATA introduit une nouvelle modalité de paiement.
Dans ce cas, l’agence ne pourra émettre qu’à concurrence de fonds préalablement déposés sur un compte détenu par IATA. "Ce qui revient à payer à l’avance les compagnies aériennes", déplore Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.
"Qui peut se permettre aujourd’hui, alors qu’il n’y a plus de rémunération, de bloquer les fonds afin de couvrir les ventes futures", ajoute Michel de Blust.
Il était temps.
Comme le rappelle Michel de Blust, secrétaire général de l’ECTAA, "nous travaillons encore avec un texte qui date du début des années 80, dans lequel il est écrit noir sur blanc que les agences perçoivent une commission des compagnies aériennes…"
IATA a ainsi préparé un nouveau projet baptisé NEW GEN ISS (New Generation of Iata Settlement System), dont plusieurs aspects inquiètent les instances professionnelles. "Ce projet pourrait se révéler moins avantageux que le programme en vigueur", précise Michel de Blust.
L’ensemble est contenu dans une résolution baptisée 8XX, qui a déjà été adoptée par la conférence IATA de septembre 2016, et qui entrera en vigueur en 2018.
Deux nouveaux types d’accréditations vont être introduits en plus de l’accréditation standard (critères financiers ou garantie bancaire ou financière).
La première est l’accréditation « Pays multiples », qui s’adresse aux grandes agences actives sur plusieurs pays (ex : grandes TMC, OTAs ou consolidateurs actifs dans plusieurs pays).
Pour la seconde accréditation, baptisée Easy Pay (disponible dès 2017), IATA introduit une nouvelle modalité de paiement.
Dans ce cas, l’agence ne pourra émettre qu’à concurrence de fonds préalablement déposés sur un compte détenu par IATA. "Ce qui revient à payer à l’avance les compagnies aériennes", déplore Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage.
"Qui peut se permettre aujourd’hui, alors qu’il n’y a plus de rémunération, de bloquer les fonds afin de couvrir les ventes futures", ajoute Michel de Blust.
La limite de crédit
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Autre changement majeur, la limite de crédit que souhaite mettre en place IATA pour se prémunir contre la fraude potentielle des agences de voyages.
Michel de Blust rappelle que cette fraude en 2015 représente, au niveau mondial, 57 millions de dollars, à mettre en rapport avec les quelques 240 milliards engrangés par IATA, soit un ratio de 0,003%.
En France, ce taux est plus élevé, mais il reste très faible à 0,1%. "Le risque potentiel de fraudes par les agences reste bien inférieur aux coûts des fraudes par cartes de crédit via leurs sites web", souligne Jean-Pierre Mas.
Outre cet aspect, le risque de la limitation de crédit c’est que les agences atteignent le seuil et se trouvent dans l’impossibilité d’émettre.
Pour calculer cette « limite », IATA propose d’introduire un calcul basé sur la moyenne des ventes des 4 meilleurs mois de l’année précédente, auquel l’association voulait ajouter d’abord 5% puis 15%.
Toutefois selon les estimations, avec ces formules, 30 à 40% des agences de certains pays pourraient atteindre leur limite et se retrouver dans l’impossibilité de vendre. Un argument que semblent avoir entendu les compagnies aériennes.
L’ECTAA a proposé un autre mode de calcul basé sur les 4 meilleurs mois de l’année précédente plus 100%. L’association européenne a obtenu un engagement pour que IATA teste sa proposition, pour connaître l’impact sur les agences de voyages.
Cette limite de crédit pose également la question de la concurrence. En effet, dans quelle mesure les compagnies peuvent-elles limiter les ventes des distributeurs avec qui, par ailleurs, elles sont en concurrence ?
Michel de Blust rappelle que cette fraude en 2015 représente, au niveau mondial, 57 millions de dollars, à mettre en rapport avec les quelques 240 milliards engrangés par IATA, soit un ratio de 0,003%.
En France, ce taux est plus élevé, mais il reste très faible à 0,1%. "Le risque potentiel de fraudes par les agences reste bien inférieur aux coûts des fraudes par cartes de crédit via leurs sites web", souligne Jean-Pierre Mas.
Outre cet aspect, le risque de la limitation de crédit c’est que les agences atteignent le seuil et se trouvent dans l’impossibilité d’émettre.
Pour calculer cette « limite », IATA propose d’introduire un calcul basé sur la moyenne des ventes des 4 meilleurs mois de l’année précédente, auquel l’association voulait ajouter d’abord 5% puis 15%.
Toutefois selon les estimations, avec ces formules, 30 à 40% des agences de certains pays pourraient atteindre leur limite et se retrouver dans l’impossibilité de vendre. Un argument que semblent avoir entendu les compagnies aériennes.
L’ECTAA a proposé un autre mode de calcul basé sur les 4 meilleurs mois de l’année précédente plus 100%. L’association européenne a obtenu un engagement pour que IATA teste sa proposition, pour connaître l’impact sur les agences de voyages.
Cette limite de crédit pose également la question de la concurrence. En effet, dans quelle mesure les compagnies peuvent-elles limiter les ventes des distributeurs avec qui, par ailleurs, elles sont en concurrence ?
Faire migrer le BSP dans le 21e siècle
La dernière nouveauté concerne l’assurance globale facultative proposée par IATA contre l’insolvabilité. Reste plusieurs points d’interrogations, notamment le coût et les conditions.
Michel de Blust rappelle en contrepoids, "quid du risque d’insolvabilité des transporteurs ?". Une question qui reste toujours en suspens.
"Le BSP est un bon système mais à défaut de l’adapter et de le faire migrer dans le 21e siècle, nous n’en parlerons plus dans 5 ans, car les professionnels auront trouvé d’autres canaux pour distribuer", ajoute-t-il.
"Il fonctionne toujours avec les moyens de paiement du siècle dernier : cash et cartes de crédit. Or nous savons tous que les moyens de paiement explosent".
Selon le secrétaire général de l’ECTAA, IATA accuse une désaffection grandissante pour l’accréditation : -3,5% en 2015.
Depuis 10 ans, le nombre d’accréditations serait en diminution, un phénomène qui résulte de la consolidation du secteur mais aussi des contrats signés par les agences avec les consolidateurs, explique Michel de Blust.
Avant d’ajouter : "L’accréditation IATA donne accès au BSP et à la billetterie des compagnies aériennes mais ne donne en rien accès au bon tarif !"
Michel de Blust rappelle en contrepoids, "quid du risque d’insolvabilité des transporteurs ?". Une question qui reste toujours en suspens.
"Le BSP est un bon système mais à défaut de l’adapter et de le faire migrer dans le 21e siècle, nous n’en parlerons plus dans 5 ans, car les professionnels auront trouvé d’autres canaux pour distribuer", ajoute-t-il.
"Il fonctionne toujours avec les moyens de paiement du siècle dernier : cash et cartes de crédit. Or nous savons tous que les moyens de paiement explosent".
Selon le secrétaire général de l’ECTAA, IATA accuse une désaffection grandissante pour l’accréditation : -3,5% en 2015.
Depuis 10 ans, le nombre d’accréditations serait en diminution, un phénomène qui résulte de la consolidation du secteur mais aussi des contrats signés par les agences avec les consolidateurs, explique Michel de Blust.
Avant d’ajouter : "L’accréditation IATA donne accès au BSP et à la billetterie des compagnies aériennes mais ne donne en rien accès au bon tarif !"