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Limiter la garantie voyage : une vraie fausse bonne idée ?🔑

l'Ă©dito de Jean da Luz


A la veille des élections de l’APST, secouée financièrement par l’affaire Thomas Cook, les injonctions gouvernementales et la crise sanitaire, la profession se mobilise. En effet, il y a urgence à sortir la Caisse de garantie de l’ornière où elle semble profondément enfoncée.


Rédigé par le Dimanche 1 Mai 2022

L’APST vit aujourd’hui avec une grenade dégoupillée susceptible de sauter à tout moment... /crédit DepositPhoto
L’APST vit aujourd’hui avec une grenade dégoupillée susceptible de sauter à tout moment... /crédit DepositPhoto
Le manager de transition, Cédric Dugardin, était censé remettre à plat les comptes, la méthode, renforcer les contre-garanties et faire repartir l’APST sur de nouvelles bases.

Et comme la mariée n’est jamais trop belle, les Pouvoirs publics dans le cadre du Projet de loi de finances 2022, ont proposé une réassurance publique pour l'ensemble des garants voyages et l’ont aussi dotée d’un accès à la Caisse de réassurance (CCR).

Bien entendu, ce n’est pas gratuit, puisqu’au passage, la CCR (Caisse Centrale de Réassurance) empocherait 48,75% du montant des cotisations et couvrirait 75% du risque. Pour résumer : plus les adhérents seront nombreux et cotiseront et plus la protection sera élevée.

Mais l’adhésion à la CCR supposait l’approbation de la Commission européenne, afin d’être mise en place dès janvier 2022. Mais le dossier, pour des raisons que l’on ignore, a été déposé trop tard pour pouvoir être analysé et accepté.

M. Dugardin avait promis une solution “opérationnelle au cours du 1er trimestre 2022.” Or, au moment où j’écris ces lignes, et sauf erreur de ma part, nous sommes le 15 mai 2022, et la garantie de la CCR n’est toujours pas activée… S'achemine-t-on vers un enterrement de première classe ?


CCR : vers un enterrement de première classe ?

Toujours est-il que l’APST vit aujourd’hui avec une grenade dégoupillée susceptible de sauter à tout moment. Bien entendu, l’Etat a promis d’être là en cas de coup dur, mais il vaut mieux que ça n’arrive pas.

L’urgence concerne la situation économique et la solvabilité de nombreux tour-opérateurs, extrêmement délicate, compte-tenu des remboursements des PGE et de la reprise du paiement des charges URSSAF.

Car si le voyage reprend des couleurs, il ne leur profite pas à fond pour les raisons que l’on connaît. Par ailleurs, le contexte économique, avec l’inflation galopante et la guerre en Ukraine, incite les Français aux voyages de proximité, plus sûrs et moins chers.

Toutes ces raisons justifient les craintes des professionnels, qui cherchent des solutions pour minimiser les risques encourus et à consolider et perpétuer la garantie.

La dernière en date, proposée par Laurent Abitbol, patron de Marietton Développement, consiste à abolir l'obligation de garantir 100% des fonds déposés, mesure imposée par les autorités européennes depuis le 1er octobre 2015.

La protection du consommateur reste une notion intangible

Mais n’est-ce pas là une vraie fausse bonne idée ?

Certes les voyagistes français n’ont eu de cesse de subir l’inflation des responsabilités. Mais cette situation a aussi permis à la Distribution de “garder la main” (et les fonds) face aux tour-opérateurs.

D’être le dernier maillon de la chaîne et de jouer pleinement leur rôle de prescripteur auprès des consommateurs.

Compte tenu de ces éléments, tout recul affaiblirait les agences de voyages face aux producteurs et reviendrait à se tirer une balle dans le pied.

Tout d’abord parce que la protection du consommateur reste une notion intangible pour les autorités européennes et une sorte d’avantage acquis. C'est un peu comme un système de cliquet qui ne fonctionne que dans un sens.

Enfin, en termes de communication, une garantie réduite pourrait s’avérer désastreux pour un secteur dont l’image de marque n’est guère reluisante et que les “avoirs” ont encore terni…

Et si, plutôt que des emplâtres sur un jambe de bois, nous nous attaquions au cœur du problème ?

Pourquoi bâtir des cathédrales pour la messe de Pâques ?

Autrement dit, non pas la garantie mais l’organisation de sa mise en œuvre et ses modalités d'application.

Le système participatif fonctionne. Avant la débâcle de Thomas Cook et malgré quelques “couacs”, l’APST tenait le choc. Si les contre-garanties avaient été appliquées dans toute leur rigueur, il y a fort à parier que nous n’en serions pas là aujourd’hui.

Bien entendu, ce genre d'assertion ne fait pas avancer le schmiblick, mais bâtir des cathédrales pour la messe de Pâques ou se battre contre des moulins à vents, non plus… Plutôt que des combats d'arrière garde, pourquoi ne pas concentrer nos forces sur des objectifs réalistes ?

Par exemple, sécuriser une fois pour toutes le système, en demandant au consommateur d’y contribuer lui-même. Ce n’est pas absurde, compte tenu des garanties dont il bénéficie. D’autres pays l’ont fait et ça marche.

Et si de surcroît nous y ajoutons la garantie contre la faillite du transport aérien, pour corriger l'iniquité et le scandale du système actuel, alors nous aurons coché toutes les cases et gagné la bataille de la communication !

Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par marc le 16/05/2022 11:11 | Alerter
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cela a déjà été proposé une taxe de 3 à 5 € mais refusé par le ministère des finances

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