Nommée ministre du Tourisme par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, Olga Kefalogianni a pris ses fonctions le mois dernier. ©David Savary
TourMaG - Vous retrouvez un poste que vous aviez déjà occupé précédemment ?
Olga Kefalogianni : Oui entre 2012 et 2015. C’était pendant la crise économique. À l’époque, le challenge était de changer l’image de la Grèce à l’étranger car dans les médias nous avions beaucoup de retours négatifs.
Il fallait promouvoir auprès des visiteurs l’image d’un pays très sécurisant capable de leur offrir de belles expériences.
Je dois dire qu’à l’époque la France nous a beaucoup soutenu. C’est d’ailleurs l’un des points les plus positifs de mon action.
A lire aussi : Voyage Grèce : les conditions d'entrée
Olga Kefalogianni : Oui entre 2012 et 2015. C’était pendant la crise économique. À l’époque, le challenge était de changer l’image de la Grèce à l’étranger car dans les médias nous avions beaucoup de retours négatifs.
Il fallait promouvoir auprès des visiteurs l’image d’un pays très sécurisant capable de leur offrir de belles expériences.
Je dois dire qu’à l’époque la France nous a beaucoup soutenu. C’est d’ailleurs l’un des points les plus positifs de mon action.
A lire aussi : Voyage Grèce : les conditions d'entrée
Olga Kefalogianni : « Le tourisme durable est notre priorité principale. Nous n’avons pas de temps à perdre »
TourMaG - La Grèce est aujourd’hui l’un des pays les plus attractifs en Europe. C’est même l’une des destinations préférées des Français. En tant que ministre du Tourisme, quelles sont les priorités que vous avez défini ?
Olga Kefalogianni : Il est très important d’axer notre travail sur le tourisme durable, il s’agit là de notre principal challenge pour le futur.
Il est nécessaire de trouver l’équilibre entre notre développement touristique et la préservation de la nature, des sites culturels, sans oublier le quotidien des personnes qui travaillent dans cette industrie.
Donc le tourisme durable doit être érigé au rang de priorité nationale. Cette volonté s’inscrit d’ailleurs dans la politique menée par notre Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Nous regardons dans tous les secteurs comment être plus efficace et mieux protéger l’environnement. L’idée n’est pas d’élaborer des plans à long terme mais de faire des choses immédiatement.
TourMaG - Vous êtes préparée à cela ?
Olga Kefalogianni : Oui, lors de mon précédent mandat il y a presque dix ans, nous avions déjà commencé à discuter de tourisme durable avec les scientifiques.
Nous avions par exemple introduit un projet de loi avec la mise en place d’un observatoire sur ce sujet.
Donc ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi que de regarder cet aspect du tourisme que je considère aujourd’hui comme le plus important dans notre industrie. Nous n’avons pas de temps à perdre.
TourMaG - Comment tout cela va-t-il se traduire sur le terrain ?
Olga Kefalogianni : Il y a bien sûr le volet législatif. L’Etat a son rôle à jouer. Mais le secteur privé peut aussi adopter des mesures. Ainsi l’association des hôteliers du pays impose d’avoir des établissements « sustainables » et respectueux de l’environnement jusqu’en 2035.
Nous bénéficions également de fonds européens afin que les hôtels puissent devenir énergétiquement indépendants. Nous activons tous les leviers possibles. Il est vrai qu’avec la crise du climat, nous sommes obligés d’adopter des mesures.
L’observatoire que nous avons mis en place est important pour contrôler la situation et savoir comment réagir face à ces nouveaux défis.
Olga Kefalogianni : Il est très important d’axer notre travail sur le tourisme durable, il s’agit là de notre principal challenge pour le futur.
Il est nécessaire de trouver l’équilibre entre notre développement touristique et la préservation de la nature, des sites culturels, sans oublier le quotidien des personnes qui travaillent dans cette industrie.
Donc le tourisme durable doit être érigé au rang de priorité nationale. Cette volonté s’inscrit d’ailleurs dans la politique menée par notre Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
Nous regardons dans tous les secteurs comment être plus efficace et mieux protéger l’environnement. L’idée n’est pas d’élaborer des plans à long terme mais de faire des choses immédiatement.
TourMaG - Vous êtes préparée à cela ?
Olga Kefalogianni : Oui, lors de mon précédent mandat il y a presque dix ans, nous avions déjà commencé à discuter de tourisme durable avec les scientifiques.
Nous avions par exemple introduit un projet de loi avec la mise en place d’un observatoire sur ce sujet.
Donc ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi que de regarder cet aspect du tourisme que je considère aujourd’hui comme le plus important dans notre industrie. Nous n’avons pas de temps à perdre.
TourMaG - Comment tout cela va-t-il se traduire sur le terrain ?
Olga Kefalogianni : Il y a bien sûr le volet législatif. L’Etat a son rôle à jouer. Mais le secteur privé peut aussi adopter des mesures. Ainsi l’association des hôteliers du pays impose d’avoir des établissements « sustainables » et respectueux de l’environnement jusqu’en 2035.
Nous bénéficions également de fonds européens afin que les hôtels puissent devenir énergétiquement indépendants. Nous activons tous les leviers possibles. Il est vrai qu’avec la crise du climat, nous sommes obligés d’adopter des mesures.
L’observatoire que nous avons mis en place est important pour contrôler la situation et savoir comment réagir face à ces nouveaux défis.
« En matière de tourisme durable, nous sommes probablement le pays le plus en avance en Europe »
TourMaG - Sur le volet environnemental, la Grèce est-elle en retard par rapport à ses homologues européens ?
Olga Kefalogianni : Au contraire. Je crois que nous sommes probablement le pays le plus en avance sur ce sujet. Je le rappelle, c’était déjà une priorité de notre ancien Premier ministre lorsque j’ai été nommée ministre du Tourisme en 2012.
Des programmes spéciaux pour préserver la biodiversité ont été mis en place depuis longtemps. Comme par exemple l’interdiction sur neuf montagnes en Grèce d’avoir des activités humaines. Nous sommes le premier pays à avoir fait cela.
Autre exemple, l’île d’Astypalea dans la mer Egée a été choisie par Volkswagen pour en faire sa vitrine de l'électromobilité. C’est un peu le laboratoire en Europe de la décarbonisation. De même Tilos dans l’archipel du Dodécanèse n’utilise que des matériaux recyclables.
TourMaG - Comment comptez-vous lutter et limiter le tourisme de masse ?
Olga Kefalogianni : Mon souci a toujours été de lisser les flux de touristes sur l’ensemble de l’année. C’est pour cela que nous avons fait la promotion d’un tourisme qui ne soit pas que balnéaire, mais également culturel, religieux, gastronomique, nature, randonnée…
L’idée est aussi de promouvoir des endroits moins connus en Grèce et qui sont très agréables. Cela continue d’être une priorité. Des fonds européens nous aident à faire la promotion de ces différents types de tourisme.
Ceci dit, nous ne sentons pas vraiment ce problème de surtourisme en Grèce. Des études sont régulièrement menées afin de s’assurer que nos destinations les plus connues ne soient pas affectées par le tourisme de masse. C’est possible encore aujourd’hui de gérer les choses.
Nous sommes très réactifs. Nous nous efforçons de prolonger la saison été et promouvoir de multiples destinations tout au long de l’année.
Concernant la croisière, je pense que nous devons contrôler davantage. Mettre en place des quotas. Car sur quelques îles comme Santorin ou Mykonos, il y a trop de monde. Nous devons respecter la nature, son équilibre, son harmonie. C’est compliqué avec de grands bateaux de croisières.
Olga Kefalogianni : Au contraire. Je crois que nous sommes probablement le pays le plus en avance sur ce sujet. Je le rappelle, c’était déjà une priorité de notre ancien Premier ministre lorsque j’ai été nommée ministre du Tourisme en 2012.
Des programmes spéciaux pour préserver la biodiversité ont été mis en place depuis longtemps. Comme par exemple l’interdiction sur neuf montagnes en Grèce d’avoir des activités humaines. Nous sommes le premier pays à avoir fait cela.
Autre exemple, l’île d’Astypalea dans la mer Egée a été choisie par Volkswagen pour en faire sa vitrine de l'électromobilité. C’est un peu le laboratoire en Europe de la décarbonisation. De même Tilos dans l’archipel du Dodécanèse n’utilise que des matériaux recyclables.
TourMaG - Comment comptez-vous lutter et limiter le tourisme de masse ?
Olga Kefalogianni : Mon souci a toujours été de lisser les flux de touristes sur l’ensemble de l’année. C’est pour cela que nous avons fait la promotion d’un tourisme qui ne soit pas que balnéaire, mais également culturel, religieux, gastronomique, nature, randonnée…
L’idée est aussi de promouvoir des endroits moins connus en Grèce et qui sont très agréables. Cela continue d’être une priorité. Des fonds européens nous aident à faire la promotion de ces différents types de tourisme.
Ceci dit, nous ne sentons pas vraiment ce problème de surtourisme en Grèce. Des études sont régulièrement menées afin de s’assurer que nos destinations les plus connues ne soient pas affectées par le tourisme de masse. C’est possible encore aujourd’hui de gérer les choses.
Nous sommes très réactifs. Nous nous efforçons de prolonger la saison été et promouvoir de multiples destinations tout au long de l’année.
Concernant la croisière, je pense que nous devons contrôler davantage. Mettre en place des quotas. Car sur quelques îles comme Santorin ou Mykonos, il y a trop de monde. Nous devons respecter la nature, son équilibre, son harmonie. C’est compliqué avec de grands bateaux de croisières.
« Nous informons les gens, et si besoin nous prenons des mesures extraordinaires »
TourMaG - Quel est votre regard sur le réchauffement climatique et le fait que certains sites, tel l’Acropole à Athènes, soient fermés en raison de la chaleur à certaines heures de la journée ?
Olga Kefalogianni : C’est un problème qui ne concerne pas seulement la Grèce mais tous les pays du monde. Cela fait des années et des années que l’on discute de ce sujet avec de grandes conventions sur le climat.
Oui les jours où il y a eu la canicule, nous avons dû fermer l’Acropole pour quelques heures.
Nous nous adaptons en permanence. La sécurité de nos visiteurs demeure la priorité. Nous informons les gens, et si besoin nous prenons des mesures extraordinaires.
Olga Kefalogianni : C’est un problème qui ne concerne pas seulement la Grèce mais tous les pays du monde. Cela fait des années et des années que l’on discute de ce sujet avec de grandes conventions sur le climat.
Oui les jours où il y a eu la canicule, nous avons dû fermer l’Acropole pour quelques heures.
Nous nous adaptons en permanence. La sécurité de nos visiteurs demeure la priorité. Nous informons les gens, et si besoin nous prenons des mesures extraordinaires.
« Les Français aiment explorer ce qui est moins connu »
Olga Kefalogianni en compagnie de Demy Voziki, directrice France à l’Office National Hellenique du Tourisme. ©David Savary
TourMaG - Comment comptez-vous développer la destination auprès du marché français ?
Olga Kefalogianni : Nous sommes en cela aidée par l’Office de Tourisme (dirigé à Paris par Demy Voziki.
Nous allons organiser des voyages de presse, des éductours pour faire découvrir des endroits moins connus de la Grèce. Que ce soit sur la Grèce continentale ou sur les îles.
C’est important de promouvoir ces nouvelles destinations car les visiteurs venant de France pourront y réaliser de très belles découvertes. C’est d’autant plus vrai que les Français sont en quête d’expériences culturelles, authentiques. Ils aiment explorer ce qui est moins connu.
Les années passées, nous avons beaucoup investi dans les infrastructures, routes, aéroports…, les hôteliers ont amélioré leur offre. Nous voulons que la Grèce puisse convenir à tout le monde en ayant de la qualité à tous les niveaux de l’offre.
Je veux dire aux Français que la Grèce a beaucoup plus à offrir que ce qu’ils connaissent déjà. Vous devez venir en Grèce. Venez en Grèce en hors saison.
TourMaG - L’an dernier, la Grèce a accueilli près de 30 millions de visiteurs (2 millions de Français). Vous êtes-vous fixé un objectif cette année ?
Olga Kefalogianni : Je n’aime pas les chiffres. Ce qui compte, c’est la qualité et notre capacité à bien recevoir les touristes.
Je crois que nous avons démontré notre savoir-faire. Savez-vous que nous sommes l’un des plus vieux pays en matière de tourisme ? En 1914 à Athènes, il existait déjà un bureau qui renseignait les visiteurs sur les sites culturels.
Nous avons été l’un des pionniers. Nous devons l’être également avec cette nouvelle ère qui s’ouvre en lien avec le tourisme durable.
Olga Kefalogianni : Nous sommes en cela aidée par l’Office de Tourisme (dirigé à Paris par Demy Voziki.
Nous allons organiser des voyages de presse, des éductours pour faire découvrir des endroits moins connus de la Grèce. Que ce soit sur la Grèce continentale ou sur les îles.
C’est important de promouvoir ces nouvelles destinations car les visiteurs venant de France pourront y réaliser de très belles découvertes. C’est d’autant plus vrai que les Français sont en quête d’expériences culturelles, authentiques. Ils aiment explorer ce qui est moins connu.
Les années passées, nous avons beaucoup investi dans les infrastructures, routes, aéroports…, les hôteliers ont amélioré leur offre. Nous voulons que la Grèce puisse convenir à tout le monde en ayant de la qualité à tous les niveaux de l’offre.
Je veux dire aux Français que la Grèce a beaucoup plus à offrir que ce qu’ils connaissent déjà. Vous devez venir en Grèce. Venez en Grèce en hors saison.
TourMaG - L’an dernier, la Grèce a accueilli près de 30 millions de visiteurs (2 millions de Français). Vous êtes-vous fixé un objectif cette année ?
Olga Kefalogianni : Je n’aime pas les chiffres. Ce qui compte, c’est la qualité et notre capacité à bien recevoir les touristes.
Je crois que nous avons démontré notre savoir-faire. Savez-vous que nous sommes l’un des plus vieux pays en matière de tourisme ? En 1914 à Athènes, il existait déjà un bureau qui renseignait les visiteurs sur les sites culturels.
Nous avons été l’un des pionniers. Nous devons l’être également avec cette nouvelle ère qui s’ouvre en lien avec le tourisme durable.