Après nos révélations, sur la finalisation du nouveau tour de table de Corsair fin décembre 2023, la nouvelle année débute avec des nouvelles sur le front de l'Europe.
En raison de la série d'aides prévue par l'Etat français, à hauteur de 136 millions d'euros, la Commission européenne vient d'ouvrir une enquête approfondie, un peu plus d'un mois seulement après l'annonce de la possible arrivée de la République du Congo dans l'actionnariat.
Pour autant, la réponse rapide de Bruxelles est jugée avec optimisme par Pascal de Izaguirre, le PDG de la compagnie.
"Tout d'abord la procédure est classique, l'enquête approfondie n'a rien d'anormal et la rapidité de la prise de parole de la Commission européenne est perçue comme une bonne chose.
Nous aurons la décision plus rapidement. Nous n'avons pas vocation à procrastiner," nous explique, le président-directeur général de Corsair.
Un patron qui doit faire face à des vents contraires, pour diriger à bien une compagnie qui fait face à de nombreuses rumeurs, quant à son futur actionnariat, sa fragilité économique et la décision à venir de l'Europe.
En raison de la série d'aides prévue par l'Etat français, à hauteur de 136 millions d'euros, la Commission européenne vient d'ouvrir une enquête approfondie, un peu plus d'un mois seulement après l'annonce de la possible arrivée de la République du Congo dans l'actionnariat.
Pour autant, la réponse rapide de Bruxelles est jugée avec optimisme par Pascal de Izaguirre, le PDG de la compagnie.
"Tout d'abord la procédure est classique, l'enquête approfondie n'a rien d'anormal et la rapidité de la prise de parole de la Commission européenne est perçue comme une bonne chose.
Nous aurons la décision plus rapidement. Nous n'avons pas vocation à procrastiner," nous explique, le président-directeur général de Corsair.
Un patron qui doit faire face à des vents contraires, pour diriger à bien une compagnie qui fait face à de nombreuses rumeurs, quant à son futur actionnariat, sa fragilité économique et la décision à venir de l'Europe.
Corsair : "Un tour de table bien ficelé et sérieux"
Des rumeurs qui ne font pas sourciller celui qui est aussi président de la FNAM.
"Je tire des conclusions positives par rapport à ce qu'on a dit sur nous lors des semaines précédentes.
Nous avons un projet tout à fait ficelé et crédible, il tient la route. Le tour de table est sérieux, tous les actionnaires sont très engagés et ont apporté la preuve de la disponibilité des fonds," poursuit confiant Pascal de Izaguirre.
Les 30 millions, dont 15 millions versés par la République du Congo, seraient sous séquestre. Ils sont donc bloqués dans l'attente de la décision de la Commission européenne.
Outre le pays d'Afrique centrale, nous retrouvons dans le tour de table, un nom bien connu de l'industrie : Laurent Abitbol.
En cas de succès, le patron lyonnais deviendrait le 1er investisseur privé au sein d'Outre-Mer R-Plane, la holding détentrice de la compagnie.
"C'est un atout. Nous parlons d'une personne qui réussit très bien dans les affaires. Il n'est pas connu pour mettre de l'argent dans des sociétés qui vont lui en faire perdre.
Les ventes dans ses réseaux d'agences sont très dynamiques, il n'a aucune crainte que nous arrêtions de faire voler les avions dans un avenir proche."
Le Congo n'a cependant pas versé l'argent promis et tant que le closing ne sera pas bouclé, le montant ne sera pas mis sur le compte de la compagnie.]b
En résumé, l'avenir de Corsair est maintenant entre les mains des fonctionnaires de Bruxelles. Dorénavant la direction du transporteur ne pourra influencer qu'à la marge la prise de décision de la Commission.
"C'est l'Etat français qui discute avec l'instance européenne. Nous allons pouvoir bien sûr intervenir auprès du gouvernement pour faire connaître notre argumentation et nos concurrents seront, eux aussi, auditionnés.
Je n'ai pas d'inquiétude particulière, je suis confiant quant à notre plan," positive Pascal de Izaguirre.
"Je tire des conclusions positives par rapport à ce qu'on a dit sur nous lors des semaines précédentes.
Nous avons un projet tout à fait ficelé et crédible, il tient la route. Le tour de table est sérieux, tous les actionnaires sont très engagés et ont apporté la preuve de la disponibilité des fonds," poursuit confiant Pascal de Izaguirre.
Les 30 millions, dont 15 millions versés par la République du Congo, seraient sous séquestre. Ils sont donc bloqués dans l'attente de la décision de la Commission européenne.
Outre le pays d'Afrique centrale, nous retrouvons dans le tour de table, un nom bien connu de l'industrie : Laurent Abitbol.
En cas de succès, le patron lyonnais deviendrait le 1er investisseur privé au sein d'Outre-Mer R-Plane, la holding détentrice de la compagnie.
"C'est un atout. Nous parlons d'une personne qui réussit très bien dans les affaires. Il n'est pas connu pour mettre de l'argent dans des sociétés qui vont lui en faire perdre.
Les ventes dans ses réseaux d'agences sont très dynamiques, il n'a aucune crainte que nous arrêtions de faire voler les avions dans un avenir proche."
Le Congo n'a cependant pas versé l'argent promis et tant que le closing ne sera pas bouclé, le montant ne sera pas mis sur le compte de la compagnie.]b
En résumé, l'avenir de Corsair est maintenant entre les mains des fonctionnaires de Bruxelles. Dorénavant la direction du transporteur ne pourra influencer qu'à la marge la prise de décision de la Commission.
"C'est l'Etat français qui discute avec l'instance européenne. Nous allons pouvoir bien sûr intervenir auprès du gouvernement pour faire connaître notre argumentation et nos concurrents seront, eux aussi, auditionnés.
Je n'ai pas d'inquiétude particulière, je suis confiant quant à notre plan," positive Pascal de Izaguirre.
Corsair : Comment la compagnie justifie-t-elle cette 2e aide d'Etat ?
L'instruction devrait durer entre 3 et 4 mois, même si en interne, il nous est rapporté que la décision pourrait tomber un peu plus rapidement.
L'Etat français et les parties prenantes du dossier s'évertueront à réduire au maximum les contraintes qu'imposera la Commission, comme elle le fait à chaque dossier d'aide étatique.
En attendant, la confiance affichée par le PDG de l'entreprise pourrait être quelque peu ébranlée par les lois européennes.
En effet, comme nous le rappelle le cabinet de la vice-présidente exécutive Vestager, les entreprises privées ne devraient être autorisées à recevoir des aides gouvernementales qu'une seule fois par période de dix ans.
Pour rappel, en 2020, Corsair avait déjà bénéficié d'un soutien de l'Etat français.
Dans ces conditions, comment la compagnie pourra-t-elle justifier ce deuxième passage par Bruxelles ?
"Nous avons connu des circonstances exceptionnelles qui n'étaient pas prévues lorsque nous avons élaboré ce projet de sauvetage. Tout le monde pensait que le covid était derrière nous.
Dernièrement, Air Austral a bénéficié d'abandon de dettes, alors que nous n'en avons eu aucun, mais seulement un PGE. Ce n'est pas du même niveau.
C'est presque normal, puisque nous n'avions aucune dette," recadre Pascal de Izaguirre.
D'après le communiqué publié le 11 décembre 2020, la Commission autorisait la restructuration avec 88,7 millions de reports et crédits d'impôts, mais aussi 18 millions de prêt bonifié.
A cela s'ajoutait 30,2 millions d'euros, d'indemnités au titre des dommages subis en raison des mesures d'urgence.
Pour justifier ce nouveau plan de sauvetage, le président de la FNAM n'a pas pour seul argument que la crise sanitaire, mais aussi celle géopolitique, avec le déclenchement de la Guerre en Ukraine, puis celle sociale, suite aux manifestations aux Antilles.
Autant de difficultés qui ont frappé l'entreprise dans un contexte de forte hausse des coûts, notamment du cours du carburant.
L'Etat français et les parties prenantes du dossier s'évertueront à réduire au maximum les contraintes qu'imposera la Commission, comme elle le fait à chaque dossier d'aide étatique.
En attendant, la confiance affichée par le PDG de l'entreprise pourrait être quelque peu ébranlée par les lois européennes.
En effet, comme nous le rappelle le cabinet de la vice-présidente exécutive Vestager, les entreprises privées ne devraient être autorisées à recevoir des aides gouvernementales qu'une seule fois par période de dix ans.
Pour rappel, en 2020, Corsair avait déjà bénéficié d'un soutien de l'Etat français.
Dans ces conditions, comment la compagnie pourra-t-elle justifier ce deuxième passage par Bruxelles ?
"Nous avons connu des circonstances exceptionnelles qui n'étaient pas prévues lorsque nous avons élaboré ce projet de sauvetage. Tout le monde pensait que le covid était derrière nous.
Dernièrement, Air Austral a bénéficié d'abandon de dettes, alors que nous n'en avons eu aucun, mais seulement un PGE. Ce n'est pas du même niveau.
C'est presque normal, puisque nous n'avions aucune dette," recadre Pascal de Izaguirre.
D'après le communiqué publié le 11 décembre 2020, la Commission autorisait la restructuration avec 88,7 millions de reports et crédits d'impôts, mais aussi 18 millions de prêt bonifié.
A cela s'ajoutait 30,2 millions d'euros, d'indemnités au titre des dommages subis en raison des mesures d'urgence.
Pour justifier ce nouveau plan de sauvetage, le président de la FNAM n'a pas pour seul argument que la crise sanitaire, mais aussi celle géopolitique, avec le déclenchement de la Guerre en Ukraine, puis celle sociale, suite aux manifestations aux Antilles.
Autant de difficultés qui ont frappé l'entreprise dans un contexte de forte hausse des coûts, notamment du cours du carburant.
Corsair : "Le Congo va trouver un moyen de sécuriser l'argent"
Ce n'est pas la seule ombre au tableau.
Comme le révélait récemment Marianne, peu enclin habituellement à commenter l'actualité de l'aérien français, le beau cadeau de la France au Congo serait menacé de saisie.
Selon notre confrère, les 15 millions d'euros promis par Denis Sassou-Nguesso pourraient être saisis, en raison d'une créance de plus d'un milliard d'euros du président du Congo envers Commisimpex.
L'avocat aurait alors tout moyen pour récupérer ce montant et rembourser en partie son client.
"L'Etat du Congo nous a confirmé sa volonté très forte de mener à bien cette opération.
Je suis sûr que le pays va trouver les voies et les moyens de sécuriser son investissement financier dans Corsair," recadre Pascal de Izaguirre.
Alors qu'il avait identifié le Congo comme piste de développement, le PDG s'est rendu régulièrement à Brazzaville en 2023.
Le courant avec le président Denis Sassou-Nguesso passant bien, il propose alors au président de prendre une participation dans la recapitalisation de Corsair.
"La réponse a été affirmative. C'est une bonne chose, car cela complète le tour de table et nous facilitera l'ouverture d'autres marchés.
Vous comprenez que ça n'a rien d'exotique, demain nous aurons peut-être d'autres investisseurs africains, même privés."
Une opération financière supervisée depuis le début par l'Elysée qui n'a rien trouvé à redire à l'arrivée de l'argent congolais dans les comptes du transporteur français.
La capitale du Congo sera prochainement ajoutée au réseau de la compagnie, en fonction du retour de la Commission européenne.
Le patron du transporteur antillais n'a pas vocation à remonter la défunte Air Afrique, mais bien à développer cet axe. Le continent doit à terme représenter 1/3 de son offre, à jeu égal avec le poids des Antilles et de l'Océan Indien.
Comme le révélait récemment Marianne, peu enclin habituellement à commenter l'actualité de l'aérien français, le beau cadeau de la France au Congo serait menacé de saisie.
Selon notre confrère, les 15 millions d'euros promis par Denis Sassou-Nguesso pourraient être saisis, en raison d'une créance de plus d'un milliard d'euros du président du Congo envers Commisimpex.
L'avocat aurait alors tout moyen pour récupérer ce montant et rembourser en partie son client.
"L'Etat du Congo nous a confirmé sa volonté très forte de mener à bien cette opération.
Je suis sûr que le pays va trouver les voies et les moyens de sécuriser son investissement financier dans Corsair," recadre Pascal de Izaguirre.
Alors qu'il avait identifié le Congo comme piste de développement, le PDG s'est rendu régulièrement à Brazzaville en 2023.
Le courant avec le président Denis Sassou-Nguesso passant bien, il propose alors au président de prendre une participation dans la recapitalisation de Corsair.
"La réponse a été affirmative. C'est une bonne chose, car cela complète le tour de table et nous facilitera l'ouverture d'autres marchés.
Vous comprenez que ça n'a rien d'exotique, demain nous aurons peut-être d'autres investisseurs africains, même privés."
Une opération financière supervisée depuis le début par l'Elysée qui n'a rien trouvé à redire à l'arrivée de l'argent congolais dans les comptes du transporteur français.
La capitale du Congo sera prochainement ajoutée au réseau de la compagnie, en fonction du retour de la Commission européenne.
Le patron du transporteur antillais n'a pas vocation à remonter la défunte Air Afrique, mais bien à développer cet axe. Le continent doit à terme représenter 1/3 de son offre, à jeu égal avec le poids des Antilles et de l'Océan Indien.
Les 100 millions de BENU de Corsair : "C'est de la désinformation pure"
Une diversification qui porte ses fruits, puisque la société a décuplé son chiffre d'affaires en 2023.
Les revenus portés par une croissance indécente de 47% par rapport à 2019, avec 643 millions d'euros réalisés, sont historiques. Un exercice record qui ne devrait pourtant pas permettre de verdir le bilan, qui restera une nouvelle fois dans le rouge.
Selon certaines rumeurs, la situation financière de Corsair serait plus que critique, ce que conteste le patron de la Compagnie.
"Nous ne sommes pas dans une situation critique, contrairement Ă ce que peuvent dire certains de nos concurrents.
Nous avons une bonne trésorerie portée par une très belle dynamique commerciale. Lors du dernier trimestre de l'année, nous étions en croissance de 13% et en janvier 2024, nous affichons une croissance de +25% par rapport au même mois de l'année passée," élude Pascal de Izaguirre.
Une trajectoire qui permet de voir venir, puisque l'hiver et le printemps sont traditionnellement les principales périodes de réservation. Avec un tel matelas, Corsair vole en totale autonomie, dans l'attente du feu vert bruxellois.
Une amélioration de la situation financière qui n'aurait pas empêché la direction de taper dans les billets émis non utilisés. On évoque la somme de 100 millions d'euros.
"Enormément de compagnies agissent de la sorte, explique un spécialiste du secteur, mais b[dans un monde normal, jamais elles ne devraient le faire...]b
C'est une sorte de béquille permettant de maintenir debout celles qui ont de l'arthrose dans les transmissions.
Pour protéger les passagers, "il serait judicieux d'obliger les transporteurs à ne pas taper dans les BENU," poursuit cet expert, qui modère le tableau idyllique brossé par le patron de Corsair.
Pour un de ses actionnaires, toutes les compagnies font ça, comme les agences de voyages.
"C'est de la désinformation pure de dire que nous avons brulé 100 millions d'euros.
Ce sont les billets vendus pour des départs à des dates futures. Dire que nous avons cramé nos BENU, ça ne correspond à rien, puisque cela évolue en fonction des ventes.
Nous n'avons pas dilapidé de magot," relativise le PDG.
Dans quelques semaines l'arbitre européen sifflera la fin de la partie du match pour la survie de Corsair. Stop ou encore ? Pascal de Izaguirre, entouré de ses coéquipiers, avance sur la pelouse avec une confiance inébranlable malgré les tirages de maillot...
Les revenus portés par une croissance indécente de 47% par rapport à 2019, avec 643 millions d'euros réalisés, sont historiques. Un exercice record qui ne devrait pourtant pas permettre de verdir le bilan, qui restera une nouvelle fois dans le rouge.
Selon certaines rumeurs, la situation financière de Corsair serait plus que critique, ce que conteste le patron de la Compagnie.
"Nous ne sommes pas dans une situation critique, contrairement Ă ce que peuvent dire certains de nos concurrents.
Nous avons une bonne trésorerie portée par une très belle dynamique commerciale. Lors du dernier trimestre de l'année, nous étions en croissance de 13% et en janvier 2024, nous affichons une croissance de +25% par rapport au même mois de l'année passée," élude Pascal de Izaguirre.
Une trajectoire qui permet de voir venir, puisque l'hiver et le printemps sont traditionnellement les principales périodes de réservation. Avec un tel matelas, Corsair vole en totale autonomie, dans l'attente du feu vert bruxellois.
Une amélioration de la situation financière qui n'aurait pas empêché la direction de taper dans les billets émis non utilisés. On évoque la somme de 100 millions d'euros.
"Enormément de compagnies agissent de la sorte, explique un spécialiste du secteur, mais b[dans un monde normal, jamais elles ne devraient le faire...]b
C'est une sorte de béquille permettant de maintenir debout celles qui ont de l'arthrose dans les transmissions.
Pour protéger les passagers, "il serait judicieux d'obliger les transporteurs à ne pas taper dans les BENU," poursuit cet expert, qui modère le tableau idyllique brossé par le patron de Corsair.
Pour un de ses actionnaires, toutes les compagnies font ça, comme les agences de voyages.
"C'est de la désinformation pure de dire que nous avons brulé 100 millions d'euros.
Ce sont les billets vendus pour des départs à des dates futures. Dire que nous avons cramé nos BENU, ça ne correspond à rien, puisque cela évolue en fonction des ventes.
Nous n'avons pas dilapidé de magot," relativise le PDG.
Dans quelques semaines l'arbitre européen sifflera la fin de la partie du match pour la survie de Corsair. Stop ou encore ? Pascal de Izaguirre, entouré de ses coéquipiers, avance sur la pelouse avec une confiance inébranlable malgré les tirages de maillot...