Patrick Pourbaix (MSC Croisières) : "Nous allons mettre en place un nouveau type de partenariat avec ceux qui le veulent bien et qui vendent bien : des contrats « passeport » avec des agents de voyages « identifiés »." - Credit photo Christian Rombi
TourMaG.com - Patrick J. Pourbaix, qui êtes-vous ?
Patrick Pourbaix : Je suis un enfant de la croisière. Mon père était le pionnier de la croisière en Belgique.
Il faut dire qu’à cette époque, les gros navires étaient utilisés pour faire de la traversée transatlantique ou pour rejoindre les « colonies ». Mais un bateau qui partait d’un point, faisait un « tour » et revenait à son point de départ, ça n’existait pas.
C’est seulement dans les années 60/70 que le concept de croisière est né. C’est le développement du transport aérien qui a suscité cette nouvelle forme de vacances.
Les Italiens, grâce à Costa, ont été parmi les premiers à développer cette forme de voyages.
A ce moment-là, mon père travaillait pour la Holland America Lines, une compagnie essentiellement transatlantique, basée à Rotterdam. Et moi, je suis donc le petit garçon, né à Rotterdam, migrant à l’époque, puisque nous sommes partis à New York où mon père venait d’être nommé. J’y ai passé les cinq premières années de ma vie.
Patrick Pourbaix : Je suis un enfant de la croisière. Mon père était le pionnier de la croisière en Belgique.
Il faut dire qu’à cette époque, les gros navires étaient utilisés pour faire de la traversée transatlantique ou pour rejoindre les « colonies ». Mais un bateau qui partait d’un point, faisait un « tour » et revenait à son point de départ, ça n’existait pas.
C’est seulement dans les années 60/70 que le concept de croisière est né. C’est le développement du transport aérien qui a suscité cette nouvelle forme de vacances.
Les Italiens, grâce à Costa, ont été parmi les premiers à développer cette forme de voyages.
A ce moment-là, mon père travaillait pour la Holland America Lines, une compagnie essentiellement transatlantique, basée à Rotterdam. Et moi, je suis donc le petit garçon, né à Rotterdam, migrant à l’époque, puisque nous sommes partis à New York où mon père venait d’être nommé. J’y ai passé les cinq premières années de ma vie.
"Dès lors que l’on m’a proposé de travailler hors de la Belgique, j’ai été captivé !"
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TourMaG.com - Vous êtes vraiment un « migrant européen : né à Rotterdam, Belge, élevé aux Etats-Unis, travaillant pour une compagnie italienne… en France ! Ça fait beaucoup tout ça !
PB. : Pour les Belges, c’est un peu naturel. Nous sommes un petit pays. Et un Belge qui possède la moindre vision un peu plus lointaine que son petit pays va, naturellement, travailler à l’étranger.
Vous savez, le marché est tout petit et, pour peu que l’on ait un peu d’ambition et que l’on veuille regarder un peu plus loin que le bout de la lorgnette…
La Belgique a toujours été au croisement de deux cultures : la culture du nord, avec la Flandre, et les pays latins, avec la France et le sud de la Belgique en Wallonie.
Ce qui a toujours provoqué quelques étincelles dans mon pays, ce qui m’a toujours un peu gêné.
Du coup, j’ai décidé que je n’avais pas à perdre mon temps afin de savoir qui avait raison (ou tort) et surtout de ne pas voir l’avenir. Dès lors que l’on m’a proposé de travailler hors de la Belgique, j’ai été captivé !
TourMaG.com - Mais vous, vous naviguez ?
P.B. : Non, pas vraiment. Enfant, j’étais très actif et j’adorais le sport. Je continue d’ailleurs. Je suis un joueur de hockey sur gazon, un sport peu connu en France mais qui existe et pour lequel les Français ne sont pas mauvais du tout.
TourMaG.com - Moi qui suis un grand sportif (!!) je ne connais pas. Ça ressemble à quoi ? C’est avec des chevaux ?
P.B. : Non, ça c’est le polo ! Le hockey sur gazon, c’est entre le foot et le hockey sur glace. On a une crosse, que nous appelons stick en Belgique, on est sur un terrain un peu plus petit qu’un terrain de foot. Il y a deux goals et il faut mettre la balle dans le but adverse. C’est très rapide…
PB. : Pour les Belges, c’est un peu naturel. Nous sommes un petit pays. Et un Belge qui possède la moindre vision un peu plus lointaine que son petit pays va, naturellement, travailler à l’étranger.
Vous savez, le marché est tout petit et, pour peu que l’on ait un peu d’ambition et que l’on veuille regarder un peu plus loin que le bout de la lorgnette…
La Belgique a toujours été au croisement de deux cultures : la culture du nord, avec la Flandre, et les pays latins, avec la France et le sud de la Belgique en Wallonie.
Ce qui a toujours provoqué quelques étincelles dans mon pays, ce qui m’a toujours un peu gêné.
Du coup, j’ai décidé que je n’avais pas à perdre mon temps afin de savoir qui avait raison (ou tort) et surtout de ne pas voir l’avenir. Dès lors que l’on m’a proposé de travailler hors de la Belgique, j’ai été captivé !
TourMaG.com - Mais vous, vous naviguez ?
P.B. : Non, pas vraiment. Enfant, j’étais très actif et j’adorais le sport. Je continue d’ailleurs. Je suis un joueur de hockey sur gazon, un sport peu connu en France mais qui existe et pour lequel les Français ne sont pas mauvais du tout.
TourMaG.com - Moi qui suis un grand sportif (!!) je ne connais pas. Ça ressemble à quoi ? C’est avec des chevaux ?
P.B. : Non, ça c’est le polo ! Le hockey sur gazon, c’est entre le foot et le hockey sur glace. On a une crosse, que nous appelons stick en Belgique, on est sur un terrain un peu plus petit qu’un terrain de foot. Il y a deux goals et il faut mettre la balle dans le but adverse. C’est très rapide…
La voile... ou la vapeur ?
TourMaG.com - Revenons-en à la croisière. Papa Pourbaix travaillait donc dans ce secteur…
P.B. : Pas encore, mais le transport maritime évoluait à cette époque et les Italiens s’étaient lancés vers la croisière.
Mon père a donc rencontré la famille Chandris, armateurs grecs qui pensaient que des balades en bateau autour des îles grecques pouvaient séduire une nouvelle catégorie de touristes.
C’est ainsi que mon père s’est chargé de commercialiser la croisière Chandris sur le marché belge, face à Epirotiki et quelques autres…
TourMaG.com - Bon, je ne peux pas résister : pour vous, c’est la voile ou la vapeur ?
P.B. : (rires). Clairement, la vapeur a disparu depuis longtemps. C’est le fuel maintenant. Quant à la voile, c’est un monde très différent de la croisière, à part quelques spécialistes, tels Ponant ou Star Clippers ou encore Wind Star qui était parmi les premiers « voileux » modernes.
Non, nos croisières sont loin du domaine de la voile.
Petit à petit, j’ai « accompagné » mon père qui avait monté son entreprise et j’ai découvert ce monde, non seulement des croisières, des passagers, mais également des agences de voyages.
D’ailleurs, après les îles grecques, nous sommes rapidement passés aux croisières vers les Caraïbes.
TourMaG.com - Mais, à l’époque, c’étaient des petits navires ?
P.B. : Oui, c’étaient des bateaux de moins de 500 passagers, aux noms qui devraient évoquer quelques souvenirs à nos anciens : le Britanis, le Romanza, l’Hellenis.
En fait, c’étaient des bateaux de transport de passagers qui avaient été reconvertis à la croisière. Mais quand même avec une piscine, une animation très grecque et ça plaisait.
A l’époque, je suivais ça d’un œil détaché. Je faisais mes études de Sciences Politiques à l’Université de Bruxelles, car, pour tout vous dire, je voulais devenir ambassadeur. Déjà, le voyage… et représenter mon pays à travers le monde, c’était un rêve ! Et je voulais vraiment « faire la carrière ».
Seulement tout a un peu déraillé quand j’ai connu ma femme. Elle avait à peine 18 ans ! Mais elle ne se voyait pas du tout voyager à outrance, ni changer de pays tous les quatre ans. Sacré frein pour ma carrière. Et, circonstances extraordinaires, elle avait quand même presque accepté de « faire le grand saut ».
P.B. : Pas encore, mais le transport maritime évoluait à cette époque et les Italiens s’étaient lancés vers la croisière.
Mon père a donc rencontré la famille Chandris, armateurs grecs qui pensaient que des balades en bateau autour des îles grecques pouvaient séduire une nouvelle catégorie de touristes.
C’est ainsi que mon père s’est chargé de commercialiser la croisière Chandris sur le marché belge, face à Epirotiki et quelques autres…
TourMaG.com - Bon, je ne peux pas résister : pour vous, c’est la voile ou la vapeur ?
P.B. : (rires). Clairement, la vapeur a disparu depuis longtemps. C’est le fuel maintenant. Quant à la voile, c’est un monde très différent de la croisière, à part quelques spécialistes, tels Ponant ou Star Clippers ou encore Wind Star qui était parmi les premiers « voileux » modernes.
Non, nos croisières sont loin du domaine de la voile.
Petit à petit, j’ai « accompagné » mon père qui avait monté son entreprise et j’ai découvert ce monde, non seulement des croisières, des passagers, mais également des agences de voyages.
D’ailleurs, après les îles grecques, nous sommes rapidement passés aux croisières vers les Caraïbes.
TourMaG.com - Mais, à l’époque, c’étaient des petits navires ?
P.B. : Oui, c’étaient des bateaux de moins de 500 passagers, aux noms qui devraient évoquer quelques souvenirs à nos anciens : le Britanis, le Romanza, l’Hellenis.
En fait, c’étaient des bateaux de transport de passagers qui avaient été reconvertis à la croisière. Mais quand même avec une piscine, une animation très grecque et ça plaisait.
A l’époque, je suivais ça d’un œil détaché. Je faisais mes études de Sciences Politiques à l’Université de Bruxelles, car, pour tout vous dire, je voulais devenir ambassadeur. Déjà, le voyage… et représenter mon pays à travers le monde, c’était un rêve ! Et je voulais vraiment « faire la carrière ».
Seulement tout a un peu déraillé quand j’ai connu ma femme. Elle avait à peine 18 ans ! Mais elle ne se voyait pas du tout voyager à outrance, ni changer de pays tous les quatre ans. Sacré frein pour ma carrière. Et, circonstances extraordinaires, elle avait quand même presque accepté de « faire le grand saut ».
"J’ai été engagé par… la SNCF pour les représenter en Belgique"
Entretemps, mon père, qui travaillait pour Chandris, compagnie qui se développait également sur les Antilles, avait obtenu l’ouverture d’un bureau à Miami pour lequel il fallait un Européen afin d’accompagner les croisiéristes issus de ces pays. J’étais prêt à m’expatrier… et ma femme avec moi.
Malheureusement, je n’ai jamais pu obtenir cette fameuse « carte verte » qui permet aux étrangers de travailler aux Etats-Unis. J’ai dû renoncer, c’était en 1986 ! Et pourtant, Trump n’était pas là.
Du coup, il m'a fallu trouver autre chose et j’ai été engagé par… la SNCF pour les représenter en Belgique. Pour moi, c’était un peu comme une ambassade.
Et, croyez-moi, c’était un business incroyable, des sommes colossales : des centaines de trains qui étaient affrétés pour les pèlerinages entre la Belgique et Lourdes en France. C’était passionnant et j’ai beaucoup appris. J’ai même travaillé à l’époque avec Frantour et l’inénarrable Claude Lutz.
Mais la SNCF changeait. Les cadres étaient français et mon père, qui approchait de la retraite, m’a convaincu de venir travailler avec lui en tant qu’agent général en Belgique : nous avions non seulement Chandris, mais aussi d’autres compagnies de croisières comme la Cunard.
C’était aussi l’apparition des premiers gros navires… Lors de l’inauguration du Galaxy, à Amsterdam, où tout ce qui comptait dans le milieu était convié, mon père a eu une crise cardiaque et il est décédé. En y repensant, je me dis qu’il avait orchestré sa fin : il avait passé toute sa vie avec des bateaux et il est mort avec…
Du coup, j’ai continué sur sa voie. Chez nous, le monde du maritime fait partie de notre vie, dans le bon comme dans le mauvais. En fait, j’ai vécu toute l’évolution de la croisière moderne, depuis mon plus jeune âge.
J’ai ouvert un bureau pour Festival à Bruxelles et c’était la première fois qu’un croisiériste ouvrait sa propre représentation à l’étranger. Et finalement, j’ai quitté Festival avant sa fin et j’ai ouvert un bureau pour Costa.
La suite, on la connait, je me suis partagé entre la France et la Belgique, avant de rejoindre MSC, compagnie pour laquelle je suis encore entre la France… et la Belgique, puisque nous avons un bureau et plus de vingt salariés. Un Belge sur deux part en croisière avec MSC.
En termes de vie personnelle, j’arrive à passer mon temps entre la Belgique et la France !
Malheureusement, je n’ai jamais pu obtenir cette fameuse « carte verte » qui permet aux étrangers de travailler aux Etats-Unis. J’ai dû renoncer, c’était en 1986 ! Et pourtant, Trump n’était pas là.
Du coup, il m'a fallu trouver autre chose et j’ai été engagé par… la SNCF pour les représenter en Belgique. Pour moi, c’était un peu comme une ambassade.
Et, croyez-moi, c’était un business incroyable, des sommes colossales : des centaines de trains qui étaient affrétés pour les pèlerinages entre la Belgique et Lourdes en France. C’était passionnant et j’ai beaucoup appris. J’ai même travaillé à l’époque avec Frantour et l’inénarrable Claude Lutz.
Mais la SNCF changeait. Les cadres étaient français et mon père, qui approchait de la retraite, m’a convaincu de venir travailler avec lui en tant qu’agent général en Belgique : nous avions non seulement Chandris, mais aussi d’autres compagnies de croisières comme la Cunard.
C’était aussi l’apparition des premiers gros navires… Lors de l’inauguration du Galaxy, à Amsterdam, où tout ce qui comptait dans le milieu était convié, mon père a eu une crise cardiaque et il est décédé. En y repensant, je me dis qu’il avait orchestré sa fin : il avait passé toute sa vie avec des bateaux et il est mort avec…
Du coup, j’ai continué sur sa voie. Chez nous, le monde du maritime fait partie de notre vie, dans le bon comme dans le mauvais. En fait, j’ai vécu toute l’évolution de la croisière moderne, depuis mon plus jeune âge.
J’ai ouvert un bureau pour Festival à Bruxelles et c’était la première fois qu’un croisiériste ouvrait sa propre représentation à l’étranger. Et finalement, j’ai quitté Festival avant sa fin et j’ai ouvert un bureau pour Costa.
La suite, on la connait, je me suis partagé entre la France et la Belgique, avant de rejoindre MSC, compagnie pour laquelle je suis encore entre la France… et la Belgique, puisque nous avons un bureau et plus de vingt salariés. Un Belge sur deux part en croisière avec MSC.
En termes de vie personnelle, j’arrive à passer mon temps entre la Belgique et la France !
La croisière touristique de masse ? Je n'aime pas trop !
TourMaG.com - Au début, la croisière, c’était un produit de luxe. Maintenant, ne peut-on pas considérer cette forme de loisirs comme un club de vacances… sur l’eau, contribuant à ce que l’on appelle le tourisme de masse ?
P.B. : Oui, c’est vrai, mais l’évolution a été très rapide. Aujourd’hui, parler de croisières en termes de tourisme de masse, je n’aime pas trop.
Quand j’étais plus jeune, partant en croisière avec mes parents, je voulais connaitre la taille du bateau et surtout le nombre de passagers. Plus il y en avait, plus nous avions de chances de rencontrer des gens, des jeunes…
Pour tordre maintenant les idées préconçues, le plus grand frein de la croisière en France, est cette idée de dire que plus un bateau est grand, plus c’est un tourisme de masse, très inconfortable et impersonnel. En fait, c’est l’inverse qui se produit.
J’ai une formule que j’ai envie de partager : sur un bateau plus petit, de 1 000 passagers, on avait ce que j’appelle une « convivialité forcée » : deux services de restauration, à heures fixes, une salle de spectacle que l’on se partageait, deux ou trois bars, une piscine et c’était tout !
Aujourd’hui, avec ces grands bateaux, on est passé d’une convivialité forcée à une convivialité choisie.
Certes, ces bateaux sont beaucoup plus grands, mais nous sommes passés à une sorte de village flottant avec toute liberté pour le passager : chacun peut choisir son heure de repas, de détente, les lieux, les animations, les jeux, les activités, à son gré et son envie.
L’effet de masse existe certes, mais sur ces navires, on peut choisir…
Contrairement à toutes ces idées reçues, il faut essayer un grand bateau pour lequel on peut garder son individualisme et avoir un choix permanent !
P.B. : Oui, c’est vrai, mais l’évolution a été très rapide. Aujourd’hui, parler de croisières en termes de tourisme de masse, je n’aime pas trop.
Quand j’étais plus jeune, partant en croisière avec mes parents, je voulais connaitre la taille du bateau et surtout le nombre de passagers. Plus il y en avait, plus nous avions de chances de rencontrer des gens, des jeunes…
Pour tordre maintenant les idées préconçues, le plus grand frein de la croisière en France, est cette idée de dire que plus un bateau est grand, plus c’est un tourisme de masse, très inconfortable et impersonnel. En fait, c’est l’inverse qui se produit.
J’ai une formule que j’ai envie de partager : sur un bateau plus petit, de 1 000 passagers, on avait ce que j’appelle une « convivialité forcée » : deux services de restauration, à heures fixes, une salle de spectacle que l’on se partageait, deux ou trois bars, une piscine et c’était tout !
Aujourd’hui, avec ces grands bateaux, on est passé d’une convivialité forcée à une convivialité choisie.
Certes, ces bateaux sont beaucoup plus grands, mais nous sommes passés à une sorte de village flottant avec toute liberté pour le passager : chacun peut choisir son heure de repas, de détente, les lieux, les animations, les jeux, les activités, à son gré et son envie.
L’effet de masse existe certes, mais sur ces navires, on peut choisir…
Contrairement à toutes ces idées reçues, il faut essayer un grand bateau pour lequel on peut garder son individualisme et avoir un choix permanent !
"En Méditerranée, il y a une richesse extraordinaire"
TourMaG.com - Quand même, 4 000 personnes qui montent ou descendent, ce n’est pas évident… Et lorsque vous débarquez, par exemple, dans ces îles grecques, c’est quand même du quasi sur-tourisme ? D’autant que ce sont plusieurs gros navires qui arrivent en même temps. N’y a-t-il pas quelque chose à faire ?
P.B. : Peut-être. Mais il va falloir passer par un changement de comportement, lié à tous : les passagers et les compagnies.
Pour ces dernières, programmer des escales moins « célèbres » que Mykonos par exemple, c’est très facile : nous pouvons débarquer pratiquement n’importe où.
En revanche, les passagers qui achètent une croisière exigent certaines « escales » connues. Et croyez-moi, nous avons essayé, particulièrement vers ces îles grecques, nombreuses et toutes aussi belles : ça ne marche pas !
Particulièrement en Méditerranée, il y a une richesse extraordinaire. Mais il faut que le passager suive et ait envie de découvrir… autre chose !
Nous, nous pouvons organiser des centaines d’itinéraires… Et petit à petit, nous essayons de programmer de nouvelles escales. Par exemple, nous tentons d’introduire une nouvelles escale en Albanie…
P.B. : Peut-être. Mais il va falloir passer par un changement de comportement, lié à tous : les passagers et les compagnies.
Pour ces dernières, programmer des escales moins « célèbres » que Mykonos par exemple, c’est très facile : nous pouvons débarquer pratiquement n’importe où.
En revanche, les passagers qui achètent une croisière exigent certaines « escales » connues. Et croyez-moi, nous avons essayé, particulièrement vers ces îles grecques, nombreuses et toutes aussi belles : ça ne marche pas !
Particulièrement en Méditerranée, il y a une richesse extraordinaire. Mais il faut que le passager suive et ait envie de découvrir… autre chose !
Nous, nous pouvons organiser des centaines d’itinéraires… Et petit à petit, nous essayons de programmer de nouvelles escales. Par exemple, nous tentons d’introduire une nouvelles escale en Albanie…
La croisière, vecteur de démocratisation du voyage
TourMaG.com - Il n’empêche que vos gros navires sont montrés du doigt en tant que pourvoyeurs de tourisme de masse ?
P.B. : Je sais bien, mais il faut quand même relativiser les choses. Prenons Barcelone, dont les habitants commencent à s’insurger contre les touristes.
C’est facile de montrer du doigt les grands bateaux que nous sommes. Toutefois, les Barcelonais se plaignent essentiellement des nuisances sonores…
Sans vouloir polémiquer, lorsque, dans un immeuble, cohabitent des adeptes du AirBnB, des jeunes qui viennent faire la fête sans considération pour les autres habitants, on peut comprendre.
Mais, nos passagers, on les débarque le matin, ils vont faire leur shopping local, fréquenter quelques bistrots et rentrer sur le bateau. Non seulement, ils vont contribuer à la bonne marche de l’économie locale, mais ils ne sont pas facteur de nuisances intolérables…
Comme nos homologues croisiéristes, nous sommes prêts à discuter, à entamer le débat. Il faut bien considérer aussi que nos gros navires contribuent à démocratiser le voyage. Parce que le rapport qualité/prix est assez imbattable en croisière !
TourMaG.com - Tout de même, pouvoir partir sur une croisière à moins de 500€, est-ce bien raisonnable ? Est-ce que c’est de la démocratisation ?
P.B. : Je vais vous dire : il ne faut pas le voir d’une façon négative, même si en France, nous manquons d’acteurs.
C’est d’ailleurs la grande problématique du marché français. Nous en avons trois qui sont dynamiques : Ponant, qui fait un remarquable boulot, mais de petits chiffres, Costa et nous, MSC ! Malheureusement, les autres n’ont pas de gros moyens, n’investissent pas sur le marché.
Nous ne sommes pas assez nombreux, contrairement à la Grande Bretagne par exemple…
Pour répondre à votre question, afin de développer aussi ce marché plus « haut de gamme », nous allons entamer la construction de navires d’environ 1 000 passagers, destinés à une clientèle plus… aisée !
Et le marché français, qui représente environ 520 000 passagers, comparé au marché allemand, plus de 2 millions de passagers, est en plein développement !
P.B. : Je sais bien, mais il faut quand même relativiser les choses. Prenons Barcelone, dont les habitants commencent à s’insurger contre les touristes.
C’est facile de montrer du doigt les grands bateaux que nous sommes. Toutefois, les Barcelonais se plaignent essentiellement des nuisances sonores…
Sans vouloir polémiquer, lorsque, dans un immeuble, cohabitent des adeptes du AirBnB, des jeunes qui viennent faire la fête sans considération pour les autres habitants, on peut comprendre.
Mais, nos passagers, on les débarque le matin, ils vont faire leur shopping local, fréquenter quelques bistrots et rentrer sur le bateau. Non seulement, ils vont contribuer à la bonne marche de l’économie locale, mais ils ne sont pas facteur de nuisances intolérables…
Comme nos homologues croisiéristes, nous sommes prêts à discuter, à entamer le débat. Il faut bien considérer aussi que nos gros navires contribuent à démocratiser le voyage. Parce que le rapport qualité/prix est assez imbattable en croisière !
TourMaG.com - Tout de même, pouvoir partir sur une croisière à moins de 500€, est-ce bien raisonnable ? Est-ce que c’est de la démocratisation ?
P.B. : Je vais vous dire : il ne faut pas le voir d’une façon négative, même si en France, nous manquons d’acteurs.
C’est d’ailleurs la grande problématique du marché français. Nous en avons trois qui sont dynamiques : Ponant, qui fait un remarquable boulot, mais de petits chiffres, Costa et nous, MSC ! Malheureusement, les autres n’ont pas de gros moyens, n’investissent pas sur le marché.
Nous ne sommes pas assez nombreux, contrairement à la Grande Bretagne par exemple…
Pour répondre à votre question, afin de développer aussi ce marché plus « haut de gamme », nous allons entamer la construction de navires d’environ 1 000 passagers, destinés à une clientèle plus… aisée !
Et le marché français, qui représente environ 520 000 passagers, comparé au marché allemand, plus de 2 millions de passagers, est en plein développement !
"Maintenant, nous n’affrétons plus du tout"
TourMaG.com - Justement, le Français est-il encore réfractaire à cette forme de loisirs ?
P.B. : Pas vraiment, mais il doit faire le premier pas. Une fois qu’il a fait sa première croisière, il revient.
Il y a une évolution, mais elle est très lente. Beaucoup trop lente. La raison ? Il n’y a pas eu, exception faite pour Croisières de France, qui avait un excellent produit, de compagnies françaises.
Une autre raison, importante, est que le Français part d’abord en vacances en France. C’est un fait ! D’autant que nous avons, même si je suis Belge, un pays merveilleux, où il y a tout.
TourMaG.com - Etes-vous encore des tour-opérateurs en tant que croisiéristes ?
P.B. : Oui, mais de moins en moins. Certes, nous faisons partie du Seto, mais nos clients, s’ils réservent toujours leur croisière chez nous, se débrouillent de plus en plus tous seuls pour « organiser » leur voyage.
Ainsi, il y a quelques années, nous affrétions des vols afin d’acheminer nos clients. Maintenant, nous n’affrétons plus du tout.
Certes, nous proposons toujours les vols, grâce à un partenariat très fort avec Air France. Et puis, nous jouons aussi avec le « yield management » des autres compagnies.
Il y a suffisamment de vols maintenant sur nos destinations pour ne plus passer par l’affrètement.
P.B. : Pas vraiment, mais il doit faire le premier pas. Une fois qu’il a fait sa première croisière, il revient.
Il y a une évolution, mais elle est très lente. Beaucoup trop lente. La raison ? Il n’y a pas eu, exception faite pour Croisières de France, qui avait un excellent produit, de compagnies françaises.
Une autre raison, importante, est que le Français part d’abord en vacances en France. C’est un fait ! D’autant que nous avons, même si je suis Belge, un pays merveilleux, où il y a tout.
TourMaG.com - Etes-vous encore des tour-opérateurs en tant que croisiéristes ?
P.B. : Oui, mais de moins en moins. Certes, nous faisons partie du Seto, mais nos clients, s’ils réservent toujours leur croisière chez nous, se débrouillent de plus en plus tous seuls pour « organiser » leur voyage.
Ainsi, il y a quelques années, nous affrétions des vols afin d’acheminer nos clients. Maintenant, nous n’affrétons plus du tout.
Certes, nous proposons toujours les vols, grâce à un partenariat très fort avec Air France. Et puis, nous jouons aussi avec le « yield management » des autres compagnies.
Il y a suffisamment de vols maintenant sur nos destinations pour ne plus passer par l’affrètement.
"Nous voulons de véritables ambassadeurs de la croisière"
TourMaG.com - Finalement, on peut quand même assimiler vos croisières à des « clubs de vacances ». Le client doit-il donc passer par une agence de voyages, alors que, finalement et comme les clubs traditionnels, il suffit d’acheter un produit quasi fini ?
P.B. : Bonne question. Très tôt, il y a eu la naissance d’agences « on line » spécialisées dans la croisière.
Nous nous sommes aperçus que ces agences ne représentaient que 5% des ventes de croisières en France ! En fait, le client se renseigne, mais à 95% réclame encore un conseil et une intervention humaine.
En ce qui concerne MSC, nous avons une stratégie essentiellement BtoB. Et les chiffres sont là. 91% de nos réservations sont faites en BtoB !
En 2018, nos ventes en BtoC ont baissé. J’avoue que j’aimerais bien les augmenter, mais c’est un fait. Notre vraie stratégie, c’est le développement du BtoB, lequel représente notre croissance régulière.
Chez MSC, nous avons un plan de construction de 17 navires jusqu’en 2027. Et donc une croissance à assurer d’année en année.
Suis-je assez prétentieux pour penser le réaliser tout seul, sans les distributeurs ? Non ! En revanche, cette distribution doit gagner en qualification.
Je veux un bon BtoB complètement assumé. C’est la clé du succès ! A condition que les distributeurs soient ouverts à une véritable collaboration « intelligente », c’est là tout l’enjeu.
Du coup, nous allons mettre en place un nouveau type de partenariat avec ceux qui le veulent bien et qui vendent bien : des contrats « passeport » avec des agents de voyages « identifiés ».
Des personnes humaines, en collaboration et en partenariat avec les réseaux et les patrons, bien évidemment.
TourMaG.com - Justement, les réseaux sont-ils d’accord ?
P.B. : Nous avons finalisé tous les contrats, ou quasiment. Oui, les réseaux sont d’accord et veulent nous y aider.
Nous allons établir ensemble une « data base » d’agents de voyages dédiés en tant qu’ambassadeurs de MSC, que nous allons suivre et accompagner et qui seront porteurs de la croissance de la compagnie.
Nous visons un groupement d'environ 500 personnes. C’est le Passeport réinventé de MSC.
Nous allons maintenant le mettre en place.
P.B. : Bonne question. Très tôt, il y a eu la naissance d’agences « on line » spécialisées dans la croisière.
Nous nous sommes aperçus que ces agences ne représentaient que 5% des ventes de croisières en France ! En fait, le client se renseigne, mais à 95% réclame encore un conseil et une intervention humaine.
En ce qui concerne MSC, nous avons une stratégie essentiellement BtoB. Et les chiffres sont là. 91% de nos réservations sont faites en BtoB !
En 2018, nos ventes en BtoC ont baissé. J’avoue que j’aimerais bien les augmenter, mais c’est un fait. Notre vraie stratégie, c’est le développement du BtoB, lequel représente notre croissance régulière.
Chez MSC, nous avons un plan de construction de 17 navires jusqu’en 2027. Et donc une croissance à assurer d’année en année.
Suis-je assez prétentieux pour penser le réaliser tout seul, sans les distributeurs ? Non ! En revanche, cette distribution doit gagner en qualification.
Je veux un bon BtoB complètement assumé. C’est la clé du succès ! A condition que les distributeurs soient ouverts à une véritable collaboration « intelligente », c’est là tout l’enjeu.
Du coup, nous allons mettre en place un nouveau type de partenariat avec ceux qui le veulent bien et qui vendent bien : des contrats « passeport » avec des agents de voyages « identifiés ».
Des personnes humaines, en collaboration et en partenariat avec les réseaux et les patrons, bien évidemment.
TourMaG.com - Justement, les réseaux sont-ils d’accord ?
P.B. : Nous avons finalisé tous les contrats, ou quasiment. Oui, les réseaux sont d’accord et veulent nous y aider.
Nous allons établir ensemble une « data base » d’agents de voyages dédiés en tant qu’ambassadeurs de MSC, que nous allons suivre et accompagner et qui seront porteurs de la croissance de la compagnie.
Nous visons un groupement d'environ 500 personnes. C’est le Passeport réinventé de MSC.
Nous allons maintenant le mettre en place.
"Je suis plus cher que Costa, entre 10 et 15% de plus !"
TourMaG.com - Vous êtes sensiblement à égalité avec votre concurrent Costa. Comment la distribution va-t-elle s’y prendre pour vendre l’un ou l’autre ?
P.B. C’est vrai, entre Costa et nous, il y a quasi-égalité, mais je pense qu’en termes de passagers, Costa possède encore un léger avantage.
Cela étant, nous avons, Costa, Ponant et MSC, signé un contrat avec le GIE Selectour, ASHA, nommé Priority Cruise.
En ce qui concerne Ponant, ils sont différents et ont leur clientèle. En revanche, pour le passager français, MSC et Costa, c’est la même chose. Ce qui n’est plus vrai.
C’est d’ailleurs notre grande mission, je le dis, je suis plus cher que Costa, entre 10 et 15% de plus !
Tout simplement parce que je n’ai pas le même produit. Mon produit est plus « premium » que Costa, c’est évident. Nous ne sommes pas sur le même segment de marché.
TourMaG.com - Mumtaz Teker me confiait que maintenant, les voyagistes vendent essentiellement du prix, généralement bas. Vous vous vantez d’être plus cher que votre concurrent direct…
P.B. : Oui, parce que nous pensons que les agences doivent être encore plus prescriptrices de croisières. Nous avons un travail de formation énorme à réaliser.
Mon plus beau message à la distribution est le suivant : si vous voulez être prospères, faites des choix ! Refusez de vendre ce que le client vous demande si vous ne l’avez pas. Mais soyez bon vendeur.
P.B. C’est vrai, entre Costa et nous, il y a quasi-égalité, mais je pense qu’en termes de passagers, Costa possède encore un léger avantage.
Cela étant, nous avons, Costa, Ponant et MSC, signé un contrat avec le GIE Selectour, ASHA, nommé Priority Cruise.
En ce qui concerne Ponant, ils sont différents et ont leur clientèle. En revanche, pour le passager français, MSC et Costa, c’est la même chose. Ce qui n’est plus vrai.
C’est d’ailleurs notre grande mission, je le dis, je suis plus cher que Costa, entre 10 et 15% de plus !
Tout simplement parce que je n’ai pas le même produit. Mon produit est plus « premium » que Costa, c’est évident. Nous ne sommes pas sur le même segment de marché.
TourMaG.com - Mumtaz Teker me confiait que maintenant, les voyagistes vendent essentiellement du prix, généralement bas. Vous vous vantez d’être plus cher que votre concurrent direct…
P.B. : Oui, parce que nous pensons que les agences doivent être encore plus prescriptrices de croisières. Nous avons un travail de formation énorme à réaliser.
Mon plus beau message à la distribution est le suivant : si vous voulez être prospères, faites des choix ! Refusez de vendre ce que le client vous demande si vous ne l’avez pas. Mais soyez bon vendeur.
"Oui nous sommes pollueurs, comme tout le monde"
TourMaG.com - Finalement, votre « réseau » est constitué d’humains, pas d’entités. Et, à propos d’humains, avec vos gros navires qui polluent, qui pénètrent notamment dans Venise, vous avez des solutions ?
P.B. Oui, en ce qui concerne notre réseau futur, ces « passeports » que nous allons soigner, accompagner et soutenir.
En ce qui concerne la pollution de nos navires, je suis loin d’être d’accord.
Pour autant, oui nous sommes pollueurs, comme tout le monde. Bien sûr que c’est une préoccupation de notre compagnie. Mais cela fait des décennies que nous y travaillons et que l’on a fait énormément de choses.
Nous, les compagnies, nous communiquons très mal. Peut-être que notre association, CLIA, qui se met en place en France, n’explique pas assez ce que nous faisons, mais ça va venir.
En revanche, je réfute ces termes de gros navires pollueurs. A Venise, notamment, on nous accuse de double pollution : tourisme de masse, destruction des canaux.
Restons calme : sur les 30 millions de visiteurs annuels à Venise, seul, un petit million est issu des croisières, soit 3% de la masse totale de touristes.
Autre chose, lorsque des études ont été menées afin de savoir si les gros navires détruisaient les canaux de la ville, on s’est aperçu que ceci était essentiellement dû aux petits navires, aux vaporettos…
Troisième point et je suis d’accord, quand un grand « machin » blanc croise dans la lagune, c’est une pollution visuelle. C’est vrai. Mais restons objectifs.
Alors oui, c’est vrai, nous polluons, mais nos équipements deviennent de moins en moins pollueurs. Juste pour comparer : 300 navires de croisières dans le monde. Combien d’avions ? 17 000 !
Plus de 100 000 vols journaliers dans le monde. Plus d’un milliard de voitures dans le monde.
Mais bien sûr qu’il faut encore lutter contre cette pollution. MSC, par exemple, va construire cinq navires fonctionnant au gaz. Nous essayons d’apporter des réponses, mais il ne faut pas nous montrer du doigt plus que les autres.
P.B. Oui, en ce qui concerne notre réseau futur, ces « passeports » que nous allons soigner, accompagner et soutenir.
En ce qui concerne la pollution de nos navires, je suis loin d’être d’accord.
Pour autant, oui nous sommes pollueurs, comme tout le monde. Bien sûr que c’est une préoccupation de notre compagnie. Mais cela fait des décennies que nous y travaillons et que l’on a fait énormément de choses.
Nous, les compagnies, nous communiquons très mal. Peut-être que notre association, CLIA, qui se met en place en France, n’explique pas assez ce que nous faisons, mais ça va venir.
En revanche, je réfute ces termes de gros navires pollueurs. A Venise, notamment, on nous accuse de double pollution : tourisme de masse, destruction des canaux.
Restons calme : sur les 30 millions de visiteurs annuels à Venise, seul, un petit million est issu des croisières, soit 3% de la masse totale de touristes.
Autre chose, lorsque des études ont été menées afin de savoir si les gros navires détruisaient les canaux de la ville, on s’est aperçu que ceci était essentiellement dû aux petits navires, aux vaporettos…
Troisième point et je suis d’accord, quand un grand « machin » blanc croise dans la lagune, c’est une pollution visuelle. C’est vrai. Mais restons objectifs.
Alors oui, c’est vrai, nous polluons, mais nos équipements deviennent de moins en moins pollueurs. Juste pour comparer : 300 navires de croisières dans le monde. Combien d’avions ? 17 000 !
Plus de 100 000 vols journaliers dans le monde. Plus d’un milliard de voitures dans le monde.
Mais bien sûr qu’il faut encore lutter contre cette pollution. MSC, par exemple, va construire cinq navires fonctionnant au gaz. Nous essayons d’apporter des réponses, mais il ne faut pas nous montrer du doigt plus que les autres.
"Non, si c'était à refaire, je ne changerais rien !"
TourMaG.com - Patrick Pourbaix, vous êtes Belge, vous travaillez en France pour une compagnie italienne. C’est votre vision de l’Europe ?
P.B. : Moi, je suis un Européen convaincu. Le problème c’est que l’on a laissé l’Europe aux politiques, mais comment faire autrement ?
En revanche, l’Europe des citoyens, cette Europe que nous voulons tous, il fallait aller beaucoup plus loin. Il fallait lâcher les prérogatives des politiques nationales pour accepter le grand saut et laisser une véritable autorité européenne.
Mais c’est très compliqué : cette différence de cultures, de langues… C’est très compliqué l’Europe. Il faudrait maintenant avoir le courage de laisser toutes les prérogatives nationales pour construire une grande Europe.
Il est encore temps de le faire. Finalement, il y a eu de très belles choses dans cette Europe : les chantiers navals, par exemple, c’est une réussite. Tous les bateaux de croisière sont construits à 90% en Europe ! Aujourd’hui, je regrette que nous n’ayons pas une vraie grande Europe.
Moi, je ne la verrai jamais, c’est certain, pas plus que mes enfants… Mes petits-enfants, peut-être ?
TourMaG.com - Dernière question, si vous aviez une vie à refaire ?
P.B. : Je ferais la même chose, en tachant d’éviter les drames. J’ai notamment perdu un fils, d’un accident dans le jardin. Il avait cinq ans.
L’horreur pour des parents, dont on garde l’empreinte durant des années. D’après les statistiques, quand un enfant meurt dans une famille, 70% des couples divorcent.
C’est aujourd’hui la Saint Valentin, ma femme est à Bruxelles mais je l’ai appelée, je l’ai connue elle avait 18 ans et nous sommes, malgré toutes ces épreuves toujours mariés… et heureux !
Non, je ne changerais rien.
P.B. : Moi, je suis un Européen convaincu. Le problème c’est que l’on a laissé l’Europe aux politiques, mais comment faire autrement ?
En revanche, l’Europe des citoyens, cette Europe que nous voulons tous, il fallait aller beaucoup plus loin. Il fallait lâcher les prérogatives des politiques nationales pour accepter le grand saut et laisser une véritable autorité européenne.
Mais c’est très compliqué : cette différence de cultures, de langues… C’est très compliqué l’Europe. Il faudrait maintenant avoir le courage de laisser toutes les prérogatives nationales pour construire une grande Europe.
Il est encore temps de le faire. Finalement, il y a eu de très belles choses dans cette Europe : les chantiers navals, par exemple, c’est une réussite. Tous les bateaux de croisière sont construits à 90% en Europe ! Aujourd’hui, je regrette que nous n’ayons pas une vraie grande Europe.
Moi, je ne la verrai jamais, c’est certain, pas plus que mes enfants… Mes petits-enfants, peut-être ?
TourMaG.com - Dernière question, si vous aviez une vie à refaire ?
P.B. : Je ferais la même chose, en tachant d’éviter les drames. J’ai notamment perdu un fils, d’un accident dans le jardin. Il avait cinq ans.
L’horreur pour des parents, dont on garde l’empreinte durant des années. D’après les statistiques, quand un enfant meurt dans une famille, 70% des couples divorcent.
C’est aujourd’hui la Saint Valentin, ma femme est à Bruxelles mais je l’ai appelée, je l’ai connue elle avait 18 ans et nous sommes, malgré toutes ces épreuves toujours mariés… et heureux !
Non, je ne changerais rien.
Retrouvez toutes les interviews "Je ne vous ai rien dit..." par Dominique Gobert en cliquant sur ce lien.