Patrick Pourbaix (MSC Croisières) : "Actuellement nous sommes à 75% de l'été 2019 et nous espérons terminer à 85% de l'été 2019" - DR
TourMaG : Le MSC Seaside a connu un un problème électrique sur un des moteurs. Il a dû rester en cale sèche aujourd'hui il reprend la mer. Avez-vous pu reprotéger tous les passagers ?
Patrick Pourbaix : Le MSC Seaside a connu des problèmes moteurs. Nous avons tenté de réparer le navire alors qu'il naviguait. Il n'y avait aucun problème de sécurité mais il devait naviguer à vitesse réduite. Ceci nous a conduits à annuler, sur 3 croisières, l'escale de Marseille.
Nous avons pu reprotéger les passagers sur le MSC Seaview. Nous avons pu trouver des solutions pour tous les passagers. Malheureusement nous n'avons pas pu résoudre le problème et il a fallu le remettre en cale sèche à Palerme pendant une grosse semaine.
Deux croisières ont dû être annulées. Nous avions plus de 1000 passagers à reprotéger. Cela a été un peu sportif, mais nous avons pu les répartir sur d'autres bateaux.
Nous avons été toujours très transparents avec les passagers et nous n'avons pas eu de problème particulier à déplorer.
Le MSC Seaside est désormais totalement opérationnel. Il a embarqué des passagers à Marseille ce 22 juillet 2022.
Patrick Pourbaix : Le MSC Seaside a connu des problèmes moteurs. Nous avons tenté de réparer le navire alors qu'il naviguait. Il n'y avait aucun problème de sécurité mais il devait naviguer à vitesse réduite. Ceci nous a conduits à annuler, sur 3 croisières, l'escale de Marseille.
Nous avons pu reprotéger les passagers sur le MSC Seaview. Nous avons pu trouver des solutions pour tous les passagers. Malheureusement nous n'avons pas pu résoudre le problème et il a fallu le remettre en cale sèche à Palerme pendant une grosse semaine.
Deux croisières ont dû être annulées. Nous avions plus de 1000 passagers à reprotéger. Cela a été un peu sportif, mais nous avons pu les répartir sur d'autres bateaux.
Nous avons été toujours très transparents avec les passagers et nous n'avons pas eu de problème particulier à déplorer.
Le MSC Seaside est désormais totalement opérationnel. Il a embarqué des passagers à Marseille ce 22 juillet 2022.
"Nous sommes à 75% et nous espérons terminer à 85% de l'été 2019"
TourMaG : Comment s'est déroulé l'hiver et comment avez vous préparé l'été ? Avez-vous eu des difficultés pour faire revenir les équipages ?
Patrick Pourbaix : Nous avons fini l'hiver à 60% d'un hiver normal. Nous n'avons pas eu les départs des Antilles et puis il y a eu les protocoles, en dents de scie, de plusieurs destinations long-courriers.
Pour l'été, la compagnie a pris la décision stratégique de remettre tous les navires en circulation, depuis plus d'un mois maintenant. Depuis juin 2022, les 19 bateaux de MSC fonctionnent.
Tous les équipages sont revenus. Cela n'a pas été facile. Avec le covid, nous les avions tous rapatriés chez eux, et certains ont trouvé d'autres boulots. Nous avions peur d'en perdre certains et, finalement, nous n'avons pas eu de difficultés majeures.
TourMaG : Avec 19 navires remis en service, c'est une capacité conséquente, alors que le recul sur les ventes est un peu juste ?
Patrick Pourbaix : Sur l'été 2022, le marché italien fonctionne très bien. Ils ont des unités qui partent d'un peu partout dans le pays, donc c'est plus facile pour rejoindre les bateaux.
L'un des enjeux de cette reprise est la proximité des départs. Pour nous, la grosse majorité des ventes c'est Marseille et ensuite Cannes. Nous aurons bientôt le Havre.
Ce qui est important, c'est d'avoir des ports français car cela rassure les passagers. Aujourd'hui nous sommes sur un effet de rattrapage. L'été 2022 est un été de reprise hyper particulier. Nous avons commencé avec beaucoup de retard, et les clients réservent en dernière minute.
Cette tendance se confirme encore davantage maintenant. La fenêtre de réservation est actuellement d'un mois à 3 semaines avant le départ parfois même 15 jours.
Cet été nous avons 5 bateaux qui touchent Marseille et sur 2022, 10 bateaux au total auront touché le port phocéen. Aujourd'hui 2 passagers sur 3 qui partent de Marseille naviguent avec MSC Croisières. On vit un été sportif. Nous réalisons depuis 2 mois des semaines où nous faisons deux, trois voire 4 fois ce que nous faisions en 2019. Ces taux de croissance s'expliquent par l'effet de rattrapage.
Actuellement nous sommes à 75% de l'été 2019 et nous espérons terminer à 85% de l'été 2019. Ce qui est quand même pas mal...
Patrick Pourbaix : Nous avons fini l'hiver à 60% d'un hiver normal. Nous n'avons pas eu les départs des Antilles et puis il y a eu les protocoles, en dents de scie, de plusieurs destinations long-courriers.
Pour l'été, la compagnie a pris la décision stratégique de remettre tous les navires en circulation, depuis plus d'un mois maintenant. Depuis juin 2022, les 19 bateaux de MSC fonctionnent.
Tous les équipages sont revenus. Cela n'a pas été facile. Avec le covid, nous les avions tous rapatriés chez eux, et certains ont trouvé d'autres boulots. Nous avions peur d'en perdre certains et, finalement, nous n'avons pas eu de difficultés majeures.
TourMaG : Avec 19 navires remis en service, c'est une capacité conséquente, alors que le recul sur les ventes est un peu juste ?
Patrick Pourbaix : Sur l'été 2022, le marché italien fonctionne très bien. Ils ont des unités qui partent d'un peu partout dans le pays, donc c'est plus facile pour rejoindre les bateaux.
L'un des enjeux de cette reprise est la proximité des départs. Pour nous, la grosse majorité des ventes c'est Marseille et ensuite Cannes. Nous aurons bientôt le Havre.
Ce qui est important, c'est d'avoir des ports français car cela rassure les passagers. Aujourd'hui nous sommes sur un effet de rattrapage. L'été 2022 est un été de reprise hyper particulier. Nous avons commencé avec beaucoup de retard, et les clients réservent en dernière minute.
Cette tendance se confirme encore davantage maintenant. La fenêtre de réservation est actuellement d'un mois à 3 semaines avant le départ parfois même 15 jours.
Cet été nous avons 5 bateaux qui touchent Marseille et sur 2022, 10 bateaux au total auront touché le port phocéen. Aujourd'hui 2 passagers sur 3 qui partent de Marseille naviguent avec MSC Croisières. On vit un été sportif. Nous réalisons depuis 2 mois des semaines où nous faisons deux, trois voire 4 fois ce que nous faisions en 2019. Ces taux de croissance s'expliquent par l'effet de rattrapage.
Actuellement nous sommes à 75% de l'été 2019 et nous espérons terminer à 85% de l'été 2019. Ce qui est quand même pas mal...
Antilles : feu vert des préfets de Martinique et de Guadeloupe
TourMaG : Comment envisagez-vous le retour à un rythme disons, plus normal ?
Patrick Pourbaix : Le phénomène de dernière minute n'est pas inéluctable. Nous allons bien sûr regarder comment évolue le contexte international. Mais l'anticipation c'est quand même à nous de la créer.
C'est à nous d'être attractifs en lançant des offres plus tôt. Notre intention est de récréer de la demande plus en amont et en 2023, MSC Croisières va retrouver ses rendez-vous habituels.
TourMaG : L'an dernier vous avez dû faire l'impasse sur la saison aux Antilles : comment se profile la prochaine saison hiver dans la zone ?
Patrick Pourbaix : MSC Croisières a reçu le feu vert des préfets de Martinique et de Guadeloupe pour redémarrer la saison prochaine aux Antilles.
Entre temps, il y a eu une nouvelle vague de covid qui n'a pas impacté de manière trop importante les services hospitaliers. Jusqu'à présent il n'y a pas eu de remise en cause de cet accord.
Nous ferons un nouveau point avec eux en septembre. Pour le moment tout est programmé, et les ventes continuent et s'accélèrent. Si jamais en raison de la pandémie nous étions obligés de changer nos plans, nous retournerions à Saint-Martin.
En attendant nous donnons rendez-vous aux Antilles, dès le 3 décembre à Fort-de-France et dès le 4 décembre à Point-à-Pitre.
Patrick Pourbaix : Le phénomène de dernière minute n'est pas inéluctable. Nous allons bien sûr regarder comment évolue le contexte international. Mais l'anticipation c'est quand même à nous de la créer.
C'est à nous d'être attractifs en lançant des offres plus tôt. Notre intention est de récréer de la demande plus en amont et en 2023, MSC Croisières va retrouver ses rendez-vous habituels.
TourMaG : L'an dernier vous avez dû faire l'impasse sur la saison aux Antilles : comment se profile la prochaine saison hiver dans la zone ?
Patrick Pourbaix : MSC Croisières a reçu le feu vert des préfets de Martinique et de Guadeloupe pour redémarrer la saison prochaine aux Antilles.
Entre temps, il y a eu une nouvelle vague de covid qui n'a pas impacté de manière trop importante les services hospitaliers. Jusqu'à présent il n'y a pas eu de remise en cause de cet accord.
Nous ferons un nouveau point avec eux en septembre. Pour le moment tout est programmé, et les ventes continuent et s'accélèrent. Si jamais en raison de la pandémie nous étions obligés de changer nos plans, nous retournerions à Saint-Martin.
En attendant nous donnons rendez-vous aux Antilles, dès le 3 décembre à Fort-de-France et dès le 4 décembre à Point-à-Pitre.
MSC Spendida : lancement de la French Touch
TourMaG : Pour les armateurs le challenge reste le même : faire de la France un marché mature. Comment y parvenir ?
Patrick Pourbaix : Avec le covid le monde a changé. Aujourd'hui nous avons une flotte qui va atteindre 21 navires avec l'arrivée du World Europa et du MSC Seascape. Nous sommes les numéros un sur le marché français. Si nous étions à un moment ex aequo avec Costa, aujourd'hui nous avons le double de leur capacité...
C'est à nous de faire bouger le marché et de faire bouger les lignes. Et évidemment nous y travaillons.
TourMaG : Vous venez de lancer un nouveau concept "French Touch" sur le MSC Spendida, pourquoi ?
Patrick Pourbaix : Nous nous sommes rendus compte que les Français étaient majoritaires sur le MSC Splendida.
L'itinéraire part de Marseille et navigue sur la côte italienne : Gênes, Rome, Tarente, Syracuse... Les Italiens trouvent l'itinéraire moins intéressants pour eux. Fort de ce constat, j'en ai parlé à notre CEO pour augmenter la "French Touch" sur ce navire.
Nous y travaillons depuis le mois de mai, c'est en dernière minute et très vite nous avons pris différentes mesures pour changer les choses. En quelques semaines nous avons changé les équipages pour avoir des membres qui parlent français.
Le directeur de croisière est français, et l'hotel director italien est parfaitement francophile. A la réception, dans les équipes d'animation, plusieurs personnels sont francophones. Dans chaque mini-club il y a au moins un encadrement francophone.
Idem au Yacht Club et dans les principaux bars, où nous avons renforcé le personnel francophone.
L'objectif n'est pas de faire un bateau franco-français mais de mettre le Français en première langue et ensuite de traduire dans les autres langues. Nous avons analysé tous les sujets à bord du navire.
Par exemple : nous savons que les Français aiment boire du rosé présenté avec un saut rempli de glace. Désormais nous avons la possibilité de commander ce type de prestation. Nous avons un peu théâtralisé la présentation. Les annonces pour participer aux différentes animations sont d'abord faites en français.
Si nous avons à bord les viennoiseries nous venons d'implanter la baguette qui est préparée directement à bord...
TourMaG : Comment le marche français a-t-il répondu ?
Patrick Pourbaix : Nous avons communiqué sans survendre le concept. Il y a eu une réaction immédiate. La semaine prochaine, le MSC Splendida qui partira de Marseille le 31 juillet va accueillir presque 2000 passagers français à bord. C'est un vrai succès, c'est près de 50% de la capacité.
Nous sommes en train de travailler sur de nouveaux plans, mais il est encore tôt pour en parler. Le premier bilan à la mi-saison été avec la French Touch affirmé, c'est un beau succès.
Cela ne c'était jamais fait chez MSC. On sait aussi qu'il y a une partie de la clientèle française pour qui l'aspect francophone est important. Jusqu'ici nous ne pouvions pas la satisfaire à 100% et maintenant c'est possible.
Patrick Pourbaix : Avec le covid le monde a changé. Aujourd'hui nous avons une flotte qui va atteindre 21 navires avec l'arrivée du World Europa et du MSC Seascape. Nous sommes les numéros un sur le marché français. Si nous étions à un moment ex aequo avec Costa, aujourd'hui nous avons le double de leur capacité...
C'est à nous de faire bouger le marché et de faire bouger les lignes. Et évidemment nous y travaillons.
TourMaG : Vous venez de lancer un nouveau concept "French Touch" sur le MSC Spendida, pourquoi ?
Patrick Pourbaix : Nous nous sommes rendus compte que les Français étaient majoritaires sur le MSC Splendida.
L'itinéraire part de Marseille et navigue sur la côte italienne : Gênes, Rome, Tarente, Syracuse... Les Italiens trouvent l'itinéraire moins intéressants pour eux. Fort de ce constat, j'en ai parlé à notre CEO pour augmenter la "French Touch" sur ce navire.
Nous y travaillons depuis le mois de mai, c'est en dernière minute et très vite nous avons pris différentes mesures pour changer les choses. En quelques semaines nous avons changé les équipages pour avoir des membres qui parlent français.
Le directeur de croisière est français, et l'hotel director italien est parfaitement francophile. A la réception, dans les équipes d'animation, plusieurs personnels sont francophones. Dans chaque mini-club il y a au moins un encadrement francophone.
Idem au Yacht Club et dans les principaux bars, où nous avons renforcé le personnel francophone.
L'objectif n'est pas de faire un bateau franco-français mais de mettre le Français en première langue et ensuite de traduire dans les autres langues. Nous avons analysé tous les sujets à bord du navire.
Par exemple : nous savons que les Français aiment boire du rosé présenté avec un saut rempli de glace. Désormais nous avons la possibilité de commander ce type de prestation. Nous avons un peu théâtralisé la présentation. Les annonces pour participer aux différentes animations sont d'abord faites en français.
Si nous avons à bord les viennoiseries nous venons d'implanter la baguette qui est préparée directement à bord...
TourMaG : Comment le marche français a-t-il répondu ?
Patrick Pourbaix : Nous avons communiqué sans survendre le concept. Il y a eu une réaction immédiate. La semaine prochaine, le MSC Splendida qui partira de Marseille le 31 juillet va accueillir presque 2000 passagers français à bord. C'est un vrai succès, c'est près de 50% de la capacité.
Nous sommes en train de travailler sur de nouveaux plans, mais il est encore tôt pour en parler. Le premier bilan à la mi-saison été avec la French Touch affirmé, c'est un beau succès.
Cela ne c'était jamais fait chez MSC. On sait aussi qu'il y a une partie de la clientèle française pour qui l'aspect francophone est important. Jusqu'ici nous ne pouvions pas la satisfaire à 100% et maintenant c'est possible.
Pétition Marseille : "Nous sommes très étonnés"
TourMaG : Pour terminer, revenons sur la pétition lancée par le Maire de Marseille Benoît Payan. Quelle est votre réaction ?
Patrick Pourbaix : Ecoutez je parle au nom de MSC Croisières. Nous sommes très sereins et très transparents. Nous sommes très étonnés de cette pétition alors que depuis 2019 nous nous sommes engagés avec la Charte Bleue sur des impératifs qui sont quasiment ceux de la zone SECA (zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre et de particules).
Cette zone sera mise en œuvre dès 2025 et MSC Croisières est déjà prête pour répondre aux impératifs de la zone SECA avec 5 ans d'avance. Nous sommes des "transitionistes" hyper actifs et nous donnons rendez-vous le 23 octobre à Marseille pour la présentation du World Europa. Ce sera le bateau le plus propre au monde qui sera propulsé par la dernière technologie au GNL et qui sera doté une pile à combustible.
Un bateau a besoin au maximum de 10 Mégawatts pour fonctionner. La pile à combustible alimentée au GNL va générer 150 Kilowatts, soit 3 fois plus que ce que nous avions prévu au départ sur les plans. Ces 150 kilowatts représentent l'équivalent de la consommation en électricité du Yacht Club.
Les progrès en matière d'innovation avancent et c'est un nouveau pas de plus.
Lire aussi : Explora Journeys : 2 navires fonctionneront au GNL et à l'hydrogène
Patrick Pourbaix : Ecoutez je parle au nom de MSC Croisières. Nous sommes très sereins et très transparents. Nous sommes très étonnés de cette pétition alors que depuis 2019 nous nous sommes engagés avec la Charte Bleue sur des impératifs qui sont quasiment ceux de la zone SECA (zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre et de particules).
Cette zone sera mise en œuvre dès 2025 et MSC Croisières est déjà prête pour répondre aux impératifs de la zone SECA avec 5 ans d'avance. Nous sommes des "transitionistes" hyper actifs et nous donnons rendez-vous le 23 octobre à Marseille pour la présentation du World Europa. Ce sera le bateau le plus propre au monde qui sera propulsé par la dernière technologie au GNL et qui sera doté une pile à combustible.
Un bateau a besoin au maximum de 10 Mégawatts pour fonctionner. La pile à combustible alimentée au GNL va générer 150 Kilowatts, soit 3 fois plus que ce que nous avions prévu au départ sur les plans. Ces 150 kilowatts représentent l'équivalent de la consommation en électricité du Yacht Club.
Les progrès en matière d'innovation avancent et c'est un nouveau pas de plus.
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