Vue sur le terminal 2 de Roissy-Charles de Gaulle © Emile Luider / La Company pour Aéroports de Paris SA
Le flou et les doutes.
Après un premier passage à l’Assemblée nationale, le projet de loi Pacte, déposé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire l’été dernier et prévoyant la privatisation du groupe Paris Aéroport (ADP), a été rejeté par le Sénat.
Il s’apprête maintenant à revenir en seconde lecture à l’Assemblée, mais suscite toujours autant d’inquiétudes pour les élus autant que pour les professionnels du tourisme.
« Il serait bon que le gouvernement nous entende, maintenant. Il ne peut pas être dans le grand débat et dans le déni en même temps », explique Rachid Temal, sénateur PS du Val d’Oise, un département directement concerné, car accueillant une bonne partie de Roissy-Charles de Gaulle.
A lire : Grâce à son année 2018, ADP devient le premier gestionnaire d'aéroports au monde
Après un premier passage à l’Assemblée nationale, le projet de loi Pacte, déposé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire l’été dernier et prévoyant la privatisation du groupe Paris Aéroport (ADP), a été rejeté par le Sénat.
Il s’apprête maintenant à revenir en seconde lecture à l’Assemblée, mais suscite toujours autant d’inquiétudes pour les élus autant que pour les professionnels du tourisme.
« Il serait bon que le gouvernement nous entende, maintenant. Il ne peut pas être dans le grand débat et dans le déni en même temps », explique Rachid Temal, sénateur PS du Val d’Oise, un département directement concerné, car accueillant une bonne partie de Roissy-Charles de Gaulle.
A lire : Grâce à son année 2018, ADP devient le premier gestionnaire d'aéroports au monde
Un texte hautement inflammable
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Sans surprise, une commission mixte paritaire, tenue mercredi 20 février entre députés et sénateurs, a échoué à trouver une version commune du texte.
Au terme d’un débat long et houleux, le Sénat avait proposé, quelques jours auparavant, un second texte excluant purement et simplement la privatisation d’ADP.
Une décision qui avait provoqué la fureur de Bruno Le Maire et qui avait été prise « par tous les bancs de la nation, hormis, évidemment, ceux de la République en marche », explique Rachid Temal.
Par 246 voix contre 78, la chambre haute de la République a en effet adopté les amendements de suppression de l’article 44, qui modifie le régime juridique d’ADP et ouvre la voie à sa privatisation.
Pourtant, il y a à fort à parier que l’Assemblée nationale, à majorité LRM, qui reprendra le texte en seconde lecture à la mi-mars, ne tiendra aucunement compte de ces suppressions. Le dernier mot lui reviendra.
C’est ce qu’estime aussi le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), qui regroupe 40% des compagnies aériennes françaises, et qui donne un avis nuancé sur le texte proposé par le Sénat.
« Le Sénat a éliminé de la loi Pacte les articles permettant la privatisation d’ADP. Nul doute que l’Assemblée nationale les rétablira », explique un communiqué.
Au terme d’un débat long et houleux, le Sénat avait proposé, quelques jours auparavant, un second texte excluant purement et simplement la privatisation d’ADP.
Une décision qui avait provoqué la fureur de Bruno Le Maire et qui avait été prise « par tous les bancs de la nation, hormis, évidemment, ceux de la République en marche », explique Rachid Temal.
Par 246 voix contre 78, la chambre haute de la République a en effet adopté les amendements de suppression de l’article 44, qui modifie le régime juridique d’ADP et ouvre la voie à sa privatisation.
Pourtant, il y a à fort à parier que l’Assemblée nationale, à majorité LRM, qui reprendra le texte en seconde lecture à la mi-mars, ne tiendra aucunement compte de ces suppressions. Le dernier mot lui reviendra.
C’est ce qu’estime aussi le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), qui regroupe 40% des compagnies aériennes françaises, et qui donne un avis nuancé sur le texte proposé par le Sénat.
« Le Sénat a éliminé de la loi Pacte les articles permettant la privatisation d’ADP. Nul doute que l’Assemblée nationale les rétablira », explique un communiqué.
Pourquoi privatiser ?
Mais qu’est-il, au-delà des considérations purement idéologiques entre les partis politiques, vraiment reproché à cette privatisation ? La réponse est très simple : l’absence d’argument qui la justifie.
Tous les détracteurs du texte font falloir le même refrain : la situation actuelle étant favorable à l’Etat, pourquoi vouloir risquer le sort d’un des piliers de l’économie française ?
« En considérant qu’ADP est le numéro 1 mondial en termes d’accueil de passagers, qu’il est un fleuron français de la construction d’aéroport, qu’il aide la France à rester la première destination touristique mondiale, et, qu’en plus, le groupe fonctionne bien et rapporte à l’Etat, nous ne voyons pas pourquoi vendre et risquer un enjeu aussi stratégique », explique Rachid Temal, qui lance, ce vendredi 22 février, une nouvelle pétition en ligne contre cette vente.
« La technique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement est simple : financer son budget en vendant les bijoux de famille en one-shot », s’emporte-t-il aussi. « Nous ne voulons pas sacrifier un fleuron national juste pour boucler une fin de mois ».
Certaines dispositions du texte, comme la durée de la concession prévue sur 70 ans, alimentent les doutes sur les intentions ultras libérales du gouvernement. « Rien n’est garanti pour le futur, pour les clients, pour les agences de voyages, pour les compagnies aériennes. C’est un vaste flou artistique » , ajoute le sénateur du Val d'Oise.
En attendant que le texte retourne à l’Assemblée ces prochaines semaines, Bruno Le Maire a une fois de plus fait savoir que cette privatisation était une « nécessité absolue » pour alimenter en cash des « projets innovants » du gouvernement.
La privatisation a déjà attiré l’attention d’un grand nombre de candidats, une douzaine d’après les rumeurs. Après Vinci, le premier opérateur aéroportuaire privé espagnol, Ferrovial, a lui aussi reconnu son intérêt pour l’opération.
Tous les détracteurs du texte font falloir le même refrain : la situation actuelle étant favorable à l’Etat, pourquoi vouloir risquer le sort d’un des piliers de l’économie française ?
« En considérant qu’ADP est le numéro 1 mondial en termes d’accueil de passagers, qu’il est un fleuron français de la construction d’aéroport, qu’il aide la France à rester la première destination touristique mondiale, et, qu’en plus, le groupe fonctionne bien et rapporte à l’Etat, nous ne voyons pas pourquoi vendre et risquer un enjeu aussi stratégique », explique Rachid Temal, qui lance, ce vendredi 22 février, une nouvelle pétition en ligne contre cette vente.
« La technique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement est simple : financer son budget en vendant les bijoux de famille en one-shot », s’emporte-t-il aussi. « Nous ne voulons pas sacrifier un fleuron national juste pour boucler une fin de mois ».
Certaines dispositions du texte, comme la durée de la concession prévue sur 70 ans, alimentent les doutes sur les intentions ultras libérales du gouvernement. « Rien n’est garanti pour le futur, pour les clients, pour les agences de voyages, pour les compagnies aériennes. C’est un vaste flou artistique » , ajoute le sénateur du Val d'Oise.
En attendant que le texte retourne à l’Assemblée ces prochaines semaines, Bruno Le Maire a une fois de plus fait savoir que cette privatisation était une « nécessité absolue » pour alimenter en cash des « projets innovants » du gouvernement.
La privatisation a déjà attiré l’attention d’un grand nombre de candidats, une douzaine d’après les rumeurs. Après Vinci, le premier opérateur aéroportuaire privé espagnol, Ferrovial, a lui aussi reconnu son intérêt pour l’opération.