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Privatisation d'ADP : "pourquoi sacrifier un fleuron national pour boucler une fin de mois ?"

Une pétition en ligne contre la privatisation, ce vendredi 22 février 2019


Jugé trop flou, le texte de loi prévoyant la privatisation du groupe ADP n’en finit pas d’alimenter les inquiétudes, autant pour la classe politique que pour les professionnels du secteur touristique. A l’initiative du sénateur du Val d’Oise Rachid Temal (PS), très offensif ces derniers temps, une nouvelle pétition est lancée vendredi 22 février.


Rédigé par le Jeudi 21 Février 2019

Vue sur le terminal 2 de Roissy-Charles de Gaulle © Emile Luider / La Company pour Aéroports de Paris SA
Vue sur le terminal 2 de Roissy-Charles de Gaulle © Emile Luider / La Company pour Aéroports de Paris SA
Le flou et les doutes.

Après un premier passage à l’Assemblée nationale, le projet de loi Pacte, déposé par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire l’été dernier et prévoyant la privatisation du groupe Paris Aéroport (ADP), a été rejeté par le Sénat.

Il s’apprête maintenant à revenir en seconde lecture à l’Assemblée, mais suscite toujours autant d’inquiétudes pour les élus autant que pour les professionnels du tourisme.

« Il serait bon que le gouvernement nous entende, maintenant. Il ne peut pas être dans le grand débat et dans le déni en même temps », explique Rachid Temal, sénateur PS du Val d’Oise, un département directement concerné, car accueillant une bonne partie de Roissy-Charles de Gaulle.

A lire : Grâce à son année 2018, ADP devient le premier gestionnaire d'aéroports au monde

Un texte hautement inflammable

Sans surprise, une commission mixte paritaire, tenue mercredi 20 février entre députés et sénateurs, a échoué à trouver une version commune du texte.

Au terme d’un débat long et houleux, le Sénat avait proposé, quelques jours auparavant, un second texte excluant purement et simplement la privatisation d’ADP.

Une décision qui avait provoqué la fureur de Bruno Le Maire et qui avait été prise « par tous les bancs de la nation, hormis, évidemment, ceux de la République en marche », explique Rachid Temal.

Par 246 voix contre 78, la chambre haute de la République a en effet adopté les amendements de suppression de l’article 44, qui modifie le régime juridique d’ADP et ouvre la voie à sa privatisation.

Pourtant, il y a à fort à parier que l’Assemblée nationale, à majorité LRM, qui reprendra le texte en seconde lecture à la mi-mars, ne tiendra aucunement compte de ces suppressions. Le dernier mot lui reviendra.

C’est ce qu’estime aussi le Syndicat des compagnies aériennes autonomes (Scara), qui regroupe 40% des compagnies aériennes françaises, et qui donne un avis nuancé sur le texte proposé par le Sénat.

« Le Sénat a éliminé de la loi Pacte les articles permettant la privatisation d’ADP. Nul doute que l’Assemblée nationale les rétablira », explique un communiqué.

Pourquoi privatiser ?

Mais qu’est-il, au-delà des considérations purement idéologiques entre les partis politiques, vraiment reproché à cette privatisation ? La réponse est très simple : l’absence d’argument qui la justifie.

Tous les détracteurs du texte font falloir le même refrain : la situation actuelle étant favorable à l’Etat, pourquoi vouloir risquer le sort d’un des piliers de l’économie française ?

« En considérant qu’ADP est le numéro 1 mondial en termes d’accueil de passagers, qu’il est un fleuron français de la construction d’aéroport, qu’il aide la France à rester la première destination touristique mondiale, et, qu’en plus, le groupe fonctionne bien et rapporte à l’Etat, nous ne voyons pas pourquoi vendre et risquer un enjeu aussi stratégique », explique Rachid Temal, qui lance, ce vendredi 22 février, une nouvelle pétition en ligne contre cette vente.

« La technique d’Emmanuel Macron et de son gouvernement est simple : financer son budget en vendant les bijoux de famille en one-shot », s’emporte-t-il aussi. « Nous ne voulons pas sacrifier un fleuron national juste pour boucler une fin de mois ».

Certaines dispositions du texte, comme la durée de la concession prévue sur 70 ans, alimentent les doutes sur les intentions ultras libérales du gouvernement. « Rien n’est garanti pour le futur, pour les clients, pour les agences de voyages, pour les compagnies aériennes. C’est un vaste flou artistique » , ajoute le sénateur du Val d'Oise.

En attendant que le texte retourne à l’Assemblée ces prochaines semaines, Bruno Le Maire a une fois de plus fait savoir que cette privatisation était une « nécessité absolue » pour alimenter en cash des « projets innovants » du gouvernement.

La privatisation a déjà attiré l’attention d’un grand nombre de candidats, une douzaine d’après les rumeurs. Après Vinci, le premier opérateur aéroportuaire privé espagnol, Ferrovial, a lui aussi reconnu son intérêt pour l’opération.

Pierre Georges Publié par Pierre Georges Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Landru le 22/02/2019 10:42 | Alerter
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Bof rien de neuf, on nous refait le coup de la privatisation des autoroutes dont chacun voit les bienfaits!

2.Posté par westar le 22/02/2019 11:17 | Alerter
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bonjour


C'est la grande force des gilets jaunes.......je parie qu'il y a , ne serait-ce que 10 ans, Rachid Temal aurait servi un tout autre discours. En effet, Droite comme Gauche, Chirac en 86, ou Jospin un peu plus tard, ont vendu des sociétés rentables ou strategiques, ou les 2; appartenants à l'Etat....... Le discours de ce Rachid Temal me fait bien rire. Si Francois Hollande, avait decidé de cette vente en 2013, Rachid Temal aurait applaudi et nous aurait servi la soupe habituelle de la gauche des valeurs : necessité de sauvegarde de l'emploi, d'investissements que seul le secteur privé puisse realiser........

3.Posté par Klod le 22/02/2019 23:09 | Alerter
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Grande braderie nationale macroniene, il a déjà vendu l'aéroport de Toulouse aux chinois qui revendent au bout de 4 ans 60% de plus que la mise de départ.
Aéroports de Paris hub national porte d'entrée de la France, un endroit stratégique. Aéroports de Paris qui rapporte beaucoup et qui s'autofinance attire les petits copains. Un scandale d'État de vouloir le brader

4.Posté par G22 le 21/03/2019 07:57 | Alerter
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Ces gouvernements travaillent pour ou contre la France.
Quel intérêt pour la France de tous brader ?
Même le moment est mal choisi, un grand débat sans débat.
Maintenant, On comprend bien pourquoi nous payons le plus d'impôt dans le monde. Ils ont appauvri l'état.

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