La saison estivale a été très bonne pour le tourisme fluvial en France - DR : DepositPhotos.com, samot
TourMaG.com - Comment s'est déroulée la saison estivale pour le tourisme fluvial en France ?
Frédéric Avierinos : La saison estivale a été très bonne, meilleure que l'on ne pensait... et même probablement meilleure qu'en 2019 !
Cela est vrai à Paris comme en province, pour les paquebots comme pour les péniches-hôtels, même si pour ces dernières, il s'agissait également de reports des années précédentes.
Après, il faut comprendre que le tourisme fluvial est un secteur très diversifié. A titre d'exemple, sur les 12 millions de passagers fluviaux annuels, Paris en concentre 9 millions, soit 80% du marché, entre les activités de promenade (avec ou sans restauration), l’événementiel privatif, etc.
Mais vous retrouvez ces mêmes types d'activités à Strasbourg, à Lyon, à Bordeaux, en Provence, sur des lacs, en Charentes, dans le Poitou...
A lire aussi : Croisière : Toulouse au fil de l'eau, sur les canaux
A côté de cela, vous avez les péniches-hôtels. Il en existe entre 80 et 90 en France, mais leur activité est saisonnière, estivale. Chacune peut accueillir 8 à 10 personnes à chaque fois sur les canaux (du Midi, Doubs, Bourgogne, Franche-Comté) et elles s'adressent plutôt à un public international, qui a beaucoup souffert pendant le Covid.
Enfin, vous avez les paquebots fluviaux avec hébergements, qui proposent des croisières de plusieurs jours sur la Seine, le Rhône, le Rhin, en Gironde... comme CroisiEurope, Viking River Cruises, Avalon, etc.
Frédéric Avierinos : La saison estivale a été très bonne, meilleure que l'on ne pensait... et même probablement meilleure qu'en 2019 !
Cela est vrai à Paris comme en province, pour les paquebots comme pour les péniches-hôtels, même si pour ces dernières, il s'agissait également de reports des années précédentes.
Après, il faut comprendre que le tourisme fluvial est un secteur très diversifié. A titre d'exemple, sur les 12 millions de passagers fluviaux annuels, Paris en concentre 9 millions, soit 80% du marché, entre les activités de promenade (avec ou sans restauration), l’événementiel privatif, etc.
Mais vous retrouvez ces mêmes types d'activités à Strasbourg, à Lyon, à Bordeaux, en Provence, sur des lacs, en Charentes, dans le Poitou...
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A côté de cela, vous avez les péniches-hôtels. Il en existe entre 80 et 90 en France, mais leur activité est saisonnière, estivale. Chacune peut accueillir 8 à 10 personnes à chaque fois sur les canaux (du Midi, Doubs, Bourgogne, Franche-Comté) et elles s'adressent plutôt à un public international, qui a beaucoup souffert pendant le Covid.
Enfin, vous avez les paquebots fluviaux avec hébergements, qui proposent des croisières de plusieurs jours sur la Seine, le Rhône, le Rhin, en Gironde... comme CroisiEurope, Viking River Cruises, Avalon, etc.
Tourisme fluvial : la sécheresse n'a pas affecté les principaux opérateurs
TourMaG.com - Les questions relatives à la sécheresse ont été largement évoquées dans les médias cet été. Y'a-t-il eu un impact sur l’activité fluviale ?
Frédéric Avierinos : Les problèmes de sécheresse n'ont pas affecté les principaux opérateurs dont je vous parle. Sur la Seine ou le Rhône, tout est normal et ce sont des fleuves à grand gabarit, sur lesquels se passe l'essentiel de l'activité.
Il y a eu en revanche des problèmes sur le Rhin, où des opérateurs comme CroisiEurope, qui ont des départs de Strasbourg, ont dû tourner avec seulement 30% de leur capacité.
Mais là où l'impact de la sécheresse a été le plus important, c'est sur les petits canaux qui ont été fermés dans le Doubs, en Franche-Comté ou en Bourgogne notamment. Par conséquent, les quelques opérateurs qui sont là l'été ont dû revoir leur programme ou l'annuler.
Néanmoins, il faut savoir que nous avons été approchés par le nouveau cabinet d'Olivia Grégoire pendant l'été et interrogé par rapport à cette sécheresse. On nous a demandé si elle avait un impact sur notre activité et si nous avions bénéficié d'aides ou pu faire des substitutions. Évidemment, il est difficile pour des armateurs fluviaux de se reconvertir et de promener des passagers sur des vélos...
Nous sommes donc revenus auprès de nos adhérents pour les sonder, nous attendons leurs retours détaillés, mais nous savons déjà que personne n'a bénéficié d'aides.
Aussi, si les collectivités territoriales veulent compenser les péniches-hôtels qui n'ont pas pu tourner, nous sommes preneurs...
Frédéric Avierinos : Les problèmes de sécheresse n'ont pas affecté les principaux opérateurs dont je vous parle. Sur la Seine ou le Rhône, tout est normal et ce sont des fleuves à grand gabarit, sur lesquels se passe l'essentiel de l'activité.
Il y a eu en revanche des problèmes sur le Rhin, où des opérateurs comme CroisiEurope, qui ont des départs de Strasbourg, ont dû tourner avec seulement 30% de leur capacité.
Mais là où l'impact de la sécheresse a été le plus important, c'est sur les petits canaux qui ont été fermés dans le Doubs, en Franche-Comté ou en Bourgogne notamment. Par conséquent, les quelques opérateurs qui sont là l'été ont dû revoir leur programme ou l'annuler.
Néanmoins, il faut savoir que nous avons été approchés par le nouveau cabinet d'Olivia Grégoire pendant l'été et interrogé par rapport à cette sécheresse. On nous a demandé si elle avait un impact sur notre activité et si nous avions bénéficié d'aides ou pu faire des substitutions. Évidemment, il est difficile pour des armateurs fluviaux de se reconvertir et de promener des passagers sur des vélos...
Nous sommes donc revenus auprès de nos adhérents pour les sonder, nous attendons leurs retours détaillés, mais nous savons déjà que personne n'a bénéficié d'aides.
Aussi, si les collectivités territoriales veulent compenser les péniches-hôtels qui n'ont pas pu tourner, nous sommes preneurs...
TourMaG.com - Ce sujet de la sécheresse s'est-il déjà posé ?
Frédéric Avierinos : Il y a déjà eu des problèmes d'eau et d'ailleurs à ce sujet, Voies navigables de France (VNF), le gestionnaire principal des infrastructures en France, a raison de dire que la gestion de l'eau est un sujet majeur dans les années à venir.
Je précise toutefois que VNF ne gère pas l'ensemble des voies navigables de France, une partie du réseau dont les lacs d'Annecy, du Bourget, le réseau en Charente, etc. sont gérés par les collectivités territoriales ou locales. Cette réflexion doit donc s'inscrire dans un cadre plus large, plus important, de l'intégralité des voies navigables de France.
Cela dit, et indépendamment du sujet de la gestion de l'eau, VNF martèle aussi depuis plusieurs années que l’essentiel de leurs ressources financières provient de l'argent public, parce que les péages des compagnies ne suffisent pas à entretenir l'ensemble du réseau fluvial national qui est très important en nombre de kilomètres.
Vous avez les écluses, le dragage, etc., et il y a des choix à faire qui sont compliqués maintenant par ces histoires d'eau. D'ailleurs, les « petits » opérateurs pointent du doigt que l'on fait toujours passer en priorité les grands gabarits au détriment des petits canaux.
Et il est vrai que pour certains petits canaux, sur lesquels ne passent que quelques bateaux l'été et dans lesquels il y a beaucoup d'écluses, plein d'algues, il est difficile d’imaginer que dans 20 ou 30 ans, ils seront encore là... A moins de trouver des financements différents ou de faire payer des péages aberrants.
C'est un vrai sujet, compliqué par les histoires de gestion de l'eau, et l'avenir n'est pas encore précisé.
TourMaG.com - Comment se passent les discussions avec les pouvoirs publics sur ces questions-là ?
Frédéric Avierinos : Il faut savoir que les armateurs fluviaux dépendent du Ministère des transports, même si pour le tourisme fluvial, nous sommes considérés comme des opérateurs touristiques.
Nous sommes régulièrement en contact avec les ministères, soumis à des demandes, à des concertations.
Entreprises Fluviales de France fait également partie de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), ce qui nous a beaucoup aidés pendant la crise sanitaire.
Nous sommes également en contact régulier avec VNF sur des sujets comme les écluses, les péages, les développements, etc.
Frédéric Avierinos : Il y a déjà eu des problèmes d'eau et d'ailleurs à ce sujet, Voies navigables de France (VNF), le gestionnaire principal des infrastructures en France, a raison de dire que la gestion de l'eau est un sujet majeur dans les années à venir.
Je précise toutefois que VNF ne gère pas l'ensemble des voies navigables de France, une partie du réseau dont les lacs d'Annecy, du Bourget, le réseau en Charente, etc. sont gérés par les collectivités territoriales ou locales. Cette réflexion doit donc s'inscrire dans un cadre plus large, plus important, de l'intégralité des voies navigables de France.
Cela dit, et indépendamment du sujet de la gestion de l'eau, VNF martèle aussi depuis plusieurs années que l’essentiel de leurs ressources financières provient de l'argent public, parce que les péages des compagnies ne suffisent pas à entretenir l'ensemble du réseau fluvial national qui est très important en nombre de kilomètres.
Vous avez les écluses, le dragage, etc., et il y a des choix à faire qui sont compliqués maintenant par ces histoires d'eau. D'ailleurs, les « petits » opérateurs pointent du doigt que l'on fait toujours passer en priorité les grands gabarits au détriment des petits canaux.
Et il est vrai que pour certains petits canaux, sur lesquels ne passent que quelques bateaux l'été et dans lesquels il y a beaucoup d'écluses, plein d'algues, il est difficile d’imaginer que dans 20 ou 30 ans, ils seront encore là... A moins de trouver des financements différents ou de faire payer des péages aberrants.
C'est un vrai sujet, compliqué par les histoires de gestion de l'eau, et l'avenir n'est pas encore précisé.
TourMaG.com - Comment se passent les discussions avec les pouvoirs publics sur ces questions-là ?
Frédéric Avierinos : Il faut savoir que les armateurs fluviaux dépendent du Ministère des transports, même si pour le tourisme fluvial, nous sommes considérés comme des opérateurs touristiques.
Nous sommes régulièrement en contact avec les ministères, soumis à des demandes, à des concertations.
Entreprises Fluviales de France fait également partie de la Confédération des Acteurs du Tourisme (CAT), ce qui nous a beaucoup aidés pendant la crise sanitaire.
Nous sommes également en contact régulier avec VNF sur des sujets comme les écluses, les péages, les développements, etc.
"Face à la fermeture de certains canaux cet été, je préfère relativiser"
TourMaG.com - Vous pouvez donc faire remonter vos propositions auprès des ministères ?
Frédéric Avierinos : Cela se passe plutôt au niveau régional. Si un canal en Bourgogne, en Alsace ou en Franche-Comté est menacé de fermeture, cela se gère principalement avec les collectivités territoriales. Ce sont à elles de faire remonter aux régions, etc.
Il y a donc des discussions régulières entre VNF, les collectivités territoriales et les compagnies. Par exemple, l'hiver dernier il y a eu tout un ensemble de réflexions menées dans le Grand Est sur le sujet du flux des infrastructures. En clair, quels sont les canaux qui vont être maintenus ou non. Et cela, indépendamment de la sécheresse.
TourMaG.com - Pour en revenir à la sécheresse et en résumé, si elle vient compliquer les choses, elle ne fait que s'ajouter à des problèmes plus urgents ?
Frédéric Avierinos : Face à la fermeture de certains canaux cet été, je préfère relativiser.
Par exemple, pour la Seine, on ne s'attend pas à avoir de problème de baisse de niveau, même en cette rentrée, suite à la situation de cet été. Il y a un système très sophistiqué de gestion, avez des lacs de retenue.
Il ne faut donc pas s'attendre à ce que tous nos canaux se retrouvent à sec et fermés, nous n'en sommes pas là tout de même !
TourMaG.com - Pensez-vous qu'à l’avenir, il faudra limiter le nombre de bateaux sur certains fleuves ou canaux ?
Frédéric Avierinos : Je ne sais pas, mais si nous devons les limiter, ce ne sera pas uniquement pour des raisons d'eau, mais aussi, comme je vous le disais, pour des sujets d'entretien et de coûts : écluses, rémunération des éclusiers, dragages des algues, etc.
A moins que VNF ne décide d'augmenter les péages - jusqu'à un certain point - et de demander davantage de financements à l’État... mais il y a des limites.
Toutefois, le jour où il n'y aura plus que la Seine, le Rhône, le Rhin, la Gironde et une partie de la Loire n'est pas encore venu !
Il y a encore pas mal de voies navigables dans le pays pour développer le tourisme fluvial avec des péniches-hôtels, des petits bateaux.
Il y a également des potentiels de développement sur les grands fleuves. Par exemple, sur la Seine entre Paris et le Havre, avec l'impressionnisme. Ou encore sur l'Oise, avec le canal Seine Nord Europe, qui va relier la Seine à l'Escaut à la fin des années 2020 et qui va susciter un nouveau trafic, la construction de ports de plaisance, etc.
De même il y a des développements possibles en Seine amont du côté de Fontainebleau, sur la Marne, sur le Doubs et même en Provence pour les activités de tourisme fluvial. Même si elles sont limitées par les capacités des uns et des autres à trouver les bonnes idées, à investir...
Un autre aspect positif que l'on a vu fleurir durant les années de pandémie, c'est que le tourisme fluvial est apparu comme un tourisme écosensible, d'autant plus que nous avons des programmes d'électrification des bateaux.
C'est aussi un bon moyen de visiter les territoires... et les territoires sont intéressés car cela crée des emplois induits.
Frédéric Avierinos : Cela se passe plutôt au niveau régional. Si un canal en Bourgogne, en Alsace ou en Franche-Comté est menacé de fermeture, cela se gère principalement avec les collectivités territoriales. Ce sont à elles de faire remonter aux régions, etc.
Il y a donc des discussions régulières entre VNF, les collectivités territoriales et les compagnies. Par exemple, l'hiver dernier il y a eu tout un ensemble de réflexions menées dans le Grand Est sur le sujet du flux des infrastructures. En clair, quels sont les canaux qui vont être maintenus ou non. Et cela, indépendamment de la sécheresse.
TourMaG.com - Pour en revenir à la sécheresse et en résumé, si elle vient compliquer les choses, elle ne fait que s'ajouter à des problèmes plus urgents ?
Frédéric Avierinos : Face à la fermeture de certains canaux cet été, je préfère relativiser.
Par exemple, pour la Seine, on ne s'attend pas à avoir de problème de baisse de niveau, même en cette rentrée, suite à la situation de cet été. Il y a un système très sophistiqué de gestion, avez des lacs de retenue.
Il ne faut donc pas s'attendre à ce que tous nos canaux se retrouvent à sec et fermés, nous n'en sommes pas là tout de même !
TourMaG.com - Pensez-vous qu'à l’avenir, il faudra limiter le nombre de bateaux sur certains fleuves ou canaux ?
Frédéric Avierinos : Je ne sais pas, mais si nous devons les limiter, ce ne sera pas uniquement pour des raisons d'eau, mais aussi, comme je vous le disais, pour des sujets d'entretien et de coûts : écluses, rémunération des éclusiers, dragages des algues, etc.
A moins que VNF ne décide d'augmenter les péages - jusqu'à un certain point - et de demander davantage de financements à l’État... mais il y a des limites.
Toutefois, le jour où il n'y aura plus que la Seine, le Rhône, le Rhin, la Gironde et une partie de la Loire n'est pas encore venu !
Il y a encore pas mal de voies navigables dans le pays pour développer le tourisme fluvial avec des péniches-hôtels, des petits bateaux.
Il y a également des potentiels de développement sur les grands fleuves. Par exemple, sur la Seine entre Paris et le Havre, avec l'impressionnisme. Ou encore sur l'Oise, avec le canal Seine Nord Europe, qui va relier la Seine à l'Escaut à la fin des années 2020 et qui va susciter un nouveau trafic, la construction de ports de plaisance, etc.
De même il y a des développements possibles en Seine amont du côté de Fontainebleau, sur la Marne, sur le Doubs et même en Provence pour les activités de tourisme fluvial. Même si elles sont limitées par les capacités des uns et des autres à trouver les bonnes idées, à investir...
Un autre aspect positif que l'on a vu fleurir durant les années de pandémie, c'est que le tourisme fluvial est apparu comme un tourisme écosensible, d'autant plus que nous avons des programmes d'électrification des bateaux.
C'est aussi un bon moyen de visiter les territoires... et les territoires sont intéressés car cela crée des emplois induits.
TourMaG.com - Sur quels autres sujets la fédération Entreprises Fluviales de France est-elle mobilisée ?
Frédéric Avierinos : Il y a premièrement, le sujet de la transition énergétique. Nous avions tous des programmes de conversion de nos bateaux en bateaux électriques. Mais après deux ans de crise sanitaire, durant laquelle nous avons tenu comme nous avons pu, certains sont contraints de retarder les gros investissements prévus.
En même temps, il y a des obligations légales de suppression du diesel par exemple et nous nous sommes engagés là-dessus... Sachant que derrière, il faut également installer des bornes électriques...
Autre sujet préoccupant pour nous : les ressources humaines. Nous rencontrons de gros problèmes de recrutement et d'attractivité de nos métiers de navigants, qui sont soumis depuis cette année à une nouvelle réglementation européenne, qui complique les démarches pour devenir pilote ou matelot sur un bateau fluvial.
Le nombre d'heures de navigation exigées notamment est beaucoup plus important. Pour les lacs, il est plus compliqué de recruter des saisonniers l'été qui bien souvent, travaillent dans les remontées mécaniques l'hiver.
Nous avons ce même problème pour les autres métiers : personnel d'accueil, commerciaux, guides, restauration... A tel point que cet été, les Vedettes de Paris, par exemple, ont été amenées à réduire leur service alors que la demande était là, parce qu'il n'y avait pas les effectifs, c'est terrible !
Enfin, il y a le sujet de l'augmentation des coûts qui impacte de façon directe nos exploitations. Le coût de l'énergie, des matières premières et les délais pour les obtenir, le coût du personnel...
Nous enregistrons une hausse sensible de nos coûts d'exploitation au même moment où le pouvoir d'achat de la clientèle est également sous pression.
TourMaG.com - Un mot pour conclure ?
Frédéric Avierinos : Malgré un très bel été, nous nous demandons, comme tous, comment va se passer la rentrée. Nous risquons de traverser des périodes difficiles, sans parler de la crise internationale et du reste. Nous n'échappons pas à cette conjoncture, comme beaucoup.
Frédéric Avierinos : Il y a premièrement, le sujet de la transition énergétique. Nous avions tous des programmes de conversion de nos bateaux en bateaux électriques. Mais après deux ans de crise sanitaire, durant laquelle nous avons tenu comme nous avons pu, certains sont contraints de retarder les gros investissements prévus.
En même temps, il y a des obligations légales de suppression du diesel par exemple et nous nous sommes engagés là-dessus... Sachant que derrière, il faut également installer des bornes électriques...
Autre sujet préoccupant pour nous : les ressources humaines. Nous rencontrons de gros problèmes de recrutement et d'attractivité de nos métiers de navigants, qui sont soumis depuis cette année à une nouvelle réglementation européenne, qui complique les démarches pour devenir pilote ou matelot sur un bateau fluvial.
Le nombre d'heures de navigation exigées notamment est beaucoup plus important. Pour les lacs, il est plus compliqué de recruter des saisonniers l'été qui bien souvent, travaillent dans les remontées mécaniques l'hiver.
Nous avons ce même problème pour les autres métiers : personnel d'accueil, commerciaux, guides, restauration... A tel point que cet été, les Vedettes de Paris, par exemple, ont été amenées à réduire leur service alors que la demande était là, parce qu'il n'y avait pas les effectifs, c'est terrible !
Enfin, il y a le sujet de l'augmentation des coûts qui impacte de façon directe nos exploitations. Le coût de l'énergie, des matières premières et les délais pour les obtenir, le coût du personnel...
Nous enregistrons une hausse sensible de nos coûts d'exploitation au même moment où le pouvoir d'achat de la clientèle est également sous pression.
TourMaG.com - Un mot pour conclure ?
Frédéric Avierinos : Malgré un très bel été, nous nous demandons, comme tous, comment va se passer la rentrée. Nous risquons de traverser des périodes difficiles, sans parler de la crise internationale et du reste. Nous n'échappons pas à cette conjoncture, comme beaucoup.