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Stéphane le Bihan : "La visibilité de l'offre est Le vrai sujet du tourisme social !" 🔑

Interview de Stéphane Le Bihan, le directeur général de VVF Villages


Cette semaine, le Tribunal de commerce de Paris a rendu son verdict concernant, la reprise des clubs ToursiTra. Un consortium composé de Miléade, Cévéo, Léo Lagrange et Artes s'est positionné pour reprendre 17 villages-vacances. VVF ne fait pas partie des repreneurs. Son directeur général ne nourrit aucun grief, il est même satisfait que les actifs de la marque restent dans le giron du tourisme social. Un pan de l'activité qui fait face à un terrible enjeu : celui d'exister aux yeux du grand public et sur le digital.


Rédigé par le Jeudi 14 Mars 2024

Manque de neige : "Les vacanciers se sont déportés du ski pour réserver plutôt sur le littoral" selon Stéphane le Bihan (VVf) - DR
Manque de neige : "Les vacanciers se sont déportés du ski pour réserver plutôt sur le littoral" selon Stéphane le Bihan (VVf) - DR
TourMaG.com - Vous n'êtes pas dans le consortium de reprise de TourisTra, qui se compose de Miléade, Cévéo, Léo Lagrange et Artes. Pourquoi ?

Stéphane le Bihan : Nous avons vu passer les dossiers et nous avons été consultés, mais nous n'y sommes pas allés, car il y avait déjà un consortium pour la reprise de l'activité.

Il n'y avait aucun intérêt de créer un autre groupe, pour faire une offre concurrente.

De plus, le dossier n'est pas totalement refermé, car tous les villages vacances n'ont pas été repris et que ceux situés en Corse font l'objet d'une procédure à part.

L'objectif était que les actifs du tourisme social restent dans l'écosystème du tourisme social. C'est une bonne chose.


"La visibilité de l'offre est le vrai sujet du tourisme social !"

TourMaG.com - La défaillance de Touristra signifie-t-il quelque chose pour le tourisme social ? Est-ce qu'il y a un problème dans secteur ?

Stéphane le Bihan :
Je pense que la problématique de TourisTra et du tourisme social est surtout d'ouvrir l'activité au grand public.

Dans le schéma d'origine, ce n'était pas le cas.

Je pense que l'idée du groupement pour réussir cette ouverture en BtoC et cette reprise est une bonne idée.

TourisTra connaissait des difficultés depuis un moment, elle avait déjà vécu une procédure de sauvegarde en 2018. Après le tourisme social n'est pas nécessairement plus fragile que d'autres.

Le secteur privé ne me semble pas en meilleure santé. Pour moi, le tourisme social fait face à deux sujets majeurs.

Le premier est le développement des locations de particulier à particulier, donc de savoir la place des opérateurs touristiques qui apportent des services au public.

Le marché est ouvert et nous devons trouver notre place dans celui-ci.

Le deuxième est la visibilité du tourisme social, dans un marché très digitalisé. Beaucoup d'acteurs, notamment les petits, ont des difficultés sur ce sujet, car il faut des moyens et des investissements.

Les opérateurs ont énormément évolué dans leur offre, sauf que celle-ci n'est pas toujours visible. Nous avons des taux de fidélité intéressants. Sauf que nous devons être visibles, dans le cadre d'un renouvellement de la consommation porté par la digitalisation.

Manque de neige : "Les vacanciers se sont déportés du ski pour réserver plutôt sur le littoral"

TourMaG.com - Pour vous exister en BtoC est LE sujet de votre industrie ?

Stéphane le Bihan :
Oui, bien sûr, il est primordial d'y répondre.

D'ailleurs, je parlerais plutôt de tourisme pour tous, plutôt que de tourisme social, ce dernier a une connotation négative ou peut être perçu difficilement, puisque très diffus.

C'est la grande difficulté de notre secteur et cela illustre bien le cas de TourisTra. L'entreprise avait un projet intéressant, avec des destinations attrayantes. Mais elle a fait face à un manque de visibilité et d'ouverture à tous.


TourMaG.com - Comment faites-vous chez VVF ?

Stéphane le Bihan :
Nous sommes une marque ancienne et présente sur le digital. Nous avons investi sur notre site.

De plus, nous sommes présents sur plusieurs plateformes. Nous avons plus de 450 000 clients. L'enjeu est que la marque rencontre différents publics. Par le passé, les CSE représentaient 60% de notre clientèle, maintenant le taux est d'à peine 30%.

Dans l'imaginaire VVF est un spécialiste des villages vacances, sauf que cette activité équivaut à 20% des réservations. L'accessibilité tarifaire est dans notre modèle.


TourMaG.com - L'hiver s'est-il bien passé pour VVF ?

Stéphane le Bihan :
Oui dans le sillage de l'année dernière.

La saison avait bien démarré, autour des vacances de Noël. Janvier a été plus porteur que d'habitude. Février a été classique, même si la fin de saison est plus difficile, en raison du manque d'enneigement de janvier à février.

Les vacanciers se sont déportés du ski pour réserver plutôt sur le littoral.


Pour certains villages vacances de la montagne, nous avons du reprogrammer des activités de randonnée, pour répondre à la demande.

Je ne note pas une désaffection pour la montagne, plutôt une adaptation de la consommation de ski, les voyageurs privilégient les moments en famille.

Le besoin de déconnecter, du tout digital, "est une révolution" pour les villages vacances

TourMaG.com - Vous avez déjà les yeux tournés vers le printemps et l'été ?

Stéphane le Bihan :
Exactement, nous nous projetons aussi sur l'hiver prochain, pour analyser les évolutions de la clientèle et nous adapter en proposant des services qui correspondent à leurs besoins.

Nous faisons évoluer aussi nos clubs enfants, pour proposer des activités hors ski.

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La consommation des activités sur les villages vacances est plus libre que par le passé, nous devons proposer plus de moments de convivialité. Ce qui est nouveau, nous voyons que les parents veulent prendre du temps pour eux, mais surtout et avant tout avec leurs enfants, pour se déconnecter.

Le développement des activités des parents avec les enfants est sans doute la grande révolution découlant du digital. Nous voulons prendre du temps avec nos enfants et vivre des moments ensemble, les activités évoluent.

Normalement, ce n'est pas vraiment le sujet, les enfants vont dans les clubs et les parents vivent leur vie. C'est un changement sociétal imposé par l'omniprésence du digital.

Nous devons créer des moments de reconnexion au sein des familles.


TourMaG.com - Vous n'êtes pas plus inquiet que cela sur le faible enneigement...

Stéphane le Bihan :
Les clientèles et les établissements s'adaptent.

Après ça dépend aussi des stations, certains ne se posent pas de question et d'autres se transforment pour proposer des ouvertures quasiment tout au long de l'année.

Il y a des enjeux d'attractivité et sur les activités notamment estivales à la montagne. Certes ce n'est pas la même économie, mais ce sont de véritables relais d'activité sur le territoire.

L'adaptation est en marche aussi bien à la montagne que sur le littoral.

"Allons nous assister à un regroupement d'acteurs ?"

TourMaG.com - Où en est l'évolution de VVF ?

Stéphane le Bihan :
Nous avons fait évoluer notre offre, avec des villages plus orientés nature et sport.

Nous sommes présents sur 62 départements, notre enjeu est de bien faire découvrir les territoires. Nous voyons aussi un retour du sens des vacances de la part des voyageurs. Chaque VVF agit comme un office de tourisme.

Il y a un retour à la relation et du conseil client, le digital est un outil, mais nous voyons bien que le besoin de contact n'a jamais été aussi important. Nous avons cru que nous pourrions tout remplacer par le digital, mais la réalité est tout autre.

La meilleure expérience dont nous nous souvenons lors des vacances, reste les rencontres, avec un habitant, un guide, des voyageurs, etc. C'est ce qui forge les souvenirs.

Aujourd'hui, nous commercialisons plus d'une centaine de destinations et nous exploitons directement près de 90 sites, sous tous les formats d'hébergements, même des campings sous le modèle des villages-vacances.


TourMaG.com - Ce chiffre des 90 sites est voué à évoluer ?

Stéphane le Bihan :
Nous sommes dans une phase où nous rentrons de nouveaux sites.

Après, il n'est pas évident de décrypter l'avenir du secteur. Allons nous assister à un regroupement d'acteurs dans les villages vacances ? Je ne saurais vraiment dire, mais le paysage va évoluer, reste à savoir dans quel sens.

Globalement, le chiffre tourne toujours autour de 90 sites.

Nous sommes sur un schéma de développement territorial, nous ne cherchons pas à grossir à tout prix. Nous regardons, nous récupérons des sites, mais nous regardons des lieux complémentaires à notre offre touristique.

Nous avons ajouté 3 nouvelles destinations que sont Trébeurden, Fouesnant et Noirmoutier. Nous avons quelques trous à combler.


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Commentaires

1.Posté par garnier marylene le 09/04/2024 17:11 | Alerter
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pas de nouvelles touristra village des iles attendu pour 27/04/2024 acompte versé 900e
et mes billets de bateau 600e
téléphone personne ne répond
Mme Garnier

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