Tourisme USA : pas MAGA ouf, l'effet Trump ! [ABO]

Il est loin le temps, où les partisans de Donald Trump bombaient le torse devant les caméras.
Non pas que ça n'arrive plus, mais le doute s'instille, y compris chez les plus radicaux.

Ceux qui s'attendaient à une présidence radicale, ne sont pas déçus. Nous faisons face à un véritable raz de marée, que dis-je, un tsunami !

Après l'euphorie, les interrogations et l'angoisse.

Il y eut les licenciements à la chaine dans les administrations, les mots interdits aux scientifiques ("femme", "climat", "égalité", "minorité"...), la suppression à venir du ministère de l'Education, le rapprochement collé-serré à la doctrine de Vladimir Poutine, sans oublier les décrets sur droits de douane ratifiés puis déchirés, dans la même heure et les visées colonialistes à l'attention du Canada voisin et du Groenland...

Face aux décisions erratiques motivées par sa ligne de conduite baptisée MAGA (Make America Great Again), ou par les élucubrations de son "bouffon sous kétamine" (Elon Musk)... le monde s'organise et les appels à boycotter les USA prennent de l'ampleur.

Et si Trump lançait, malgré lui, malgré lui le mouvement MEGA (Make Europa Great Again) ?

Rembobinons.

Fin janvier, après l'investiture du milliardaire mi-président, mi-golfeur, qui aurait imaginé un effet Trump sur les réservations de voyages ?

"J'ai plus peur de l'effet Trump que des évènements climatiques, comme les incendies qui sévissent en Californie. J'étais déjà pas mal inquiet lors de son premier mandat, mais finalement ça n'avait pas impacté notre activité, commente un professionnel français implanté aux USA.

A lire sur le sujet : USA : le tourisme sera-t-il Trumpé par le 47e président ?

Ses confrères redoutaient, dans le pire des cas, un certain attentisme, certains présageaient même l'année des USA ! Puis les annonces, les vociférations et les éructations du camp présidentiel, ont brutalement changé la donne.

Tout auréolé de sa gloire, le nouveau "Néron" comme l'a nommé un sénateur français, s'est senti pousser des ailes. Son impérialisme s'est d'abord étendu au Canada voisin, appelé à devenir le 51e état de la bannière étoilée.

lI vaut mieux entendre ça que d'être sourd, s'est dit Justin Trudeau, soulagé de passer la main, ce dimanche même, à un jeune galopin (59 balais quand même), qui devrait lui succéder.

Il faut dire que quand on a un ami comme Donal Trump, on n'a pas besoin d'ennemis...

Mais chez les cousins, la résistance s'organise !" Et ça ne rigole pas : la tension est telle, que l'americano (café allongé) a été rebaptisé canadiano, dans de nombreux coffee shop du Québec.

La guerre des mots est loin d'être vaine, dans un monde ultra connecté, où la communication et la représentation sont érigées en clé de voûte de notre système.

Les Canadiens ont ouvert le bal et d'autres leur ont emboîté le pas.

Les pays scandinaves ont suivi, puis le phénomène s'est étendu à l'Europe. Sur les réseaux sociaux, le hastag "boycottUSA" fleurit dans les posts, des groupes ont même été lancés sur Facebook, pour organiser la résistance.

Près de 16 000 personnes se sont inscrites à "BOYCOTT USA: Achetez Français et Européen !"

Une démarche anecdotique, voire ridicule pour certains, mais qui n'est pourtant pas neutre.

La première marque à subir les foudres des 450 millions d'Européens, n'est autre que Tesla. Les ventes du constructeur s'effondrent littéralement (-76% en Allemagne, -44% en France, - 45% en Norvège...).

Les Canadiens ont décidé, en partie, de ne plus se rendre de l'autre côté de la frontière pour leurs vacances. Le manque à gagner pourrait atteindre 2 milliards de dollars et coûter 14 000 emplois.

Et la très sérieuse bourse de New York, difficilement qualifiable comme étant de gauche, dévisse depuis maintenant un mois : le Dow Jones est passé de 44 300 points à 42 500, et le NASDAQ perdu 7,45%.

Ce mouvement pourrait avoir un effet boomerang, car les grandes marques américaines produisent aussi leurs biens et services sur le Vieux continent.

Mais si l'on veut réellement peser dans la balance, il faut y jeter tout le poids du tourisme !

Les Français ne sont pas réputés pour boycotter les destinations, mais leur regard sur l'oncle Sam, devenu depuis un véritable tonton flingueur, a radicalement changé.

L'attentisme de janvier s'est-il métamorphosé en une véritable censure des Etats-Unis ?

Il est trop tôt pour le dire. Cependant, les internautes tricolores font exploser la requête "boycott USA" associée aux recherches faites autour des voyages dans cette même destination, selon Google Trends (voir photo ci-dessus),
Il en va de même des groupistes qui font face à un marché qui se tend, même si la demande est toujours présente, mais en baisse.

D'ailleurs le dernier baromètre des Entreprises du Voyage enregistre une chute des réservations de 0,5% pour l'été 2025.

Dans le pays du capitalisme roi, où le bonheur de la population se jauge seulement en observant l'évolution de la courbe du PIB, un effondrement de l'économie aurait un impact bien plus important que n'importe quelle autre action.

Une des phrases cultes de la politique outre-Atlantique est "It's the economy, stupid !" qui signifie "L'économie, il n'y a que cela qui compte !".

Et puis si vous êtes en manque de grands espaces et de sodas (trop) sucrés, nos amis canadiens se feront un plaisir de vous accueillir à bras ouverts !