Au sein des 10 premières compagnies européennes, et comme on pouvait s’y attendre, l’envie post épidémie de voyage à vocation « loisirs » a particulièrement bénéficié aux low cost, les « ultra » c’est-à-dire celles totalement dédiées aux vols loisirs - Depositphotos.com Auteur monticello
Eurocontrol, organisation intergouvernementale européenne dont font partie les états de l’union européenne et dont le siège est à Bruxelles a récemment publié des chiffres qui permettent de tirer un bilan de l’activité du transport aérien en 2022
Les commentaires et notes publiées par ses experts, aident également à se projeter dans les années qui viennent.
Les commentaires et notes publiées par ses experts, aident également à se projeter dans les années qui viennent.
Trafic aérien : l’exception Grecque
25 569. C’est le nombre de vols quotidiens qui se sont opérés au départ et à l’arrivée sur le réseau européen en 2022. Un ciel européen plutôt vivant donc, mais encore bien en dessous des mouvements enregistrés en 2019 avec 17 % de trafic en moins.
Dans le détail et en prenant en compte les dix pays les plus actifs, le trafic intra-européen a accusé une chute de 15 % et les vols intercontinentaux 26 % en dessous des niveaux de 2019.
Le Royaume-Uni a été l’État le plus actif du réseau avec 4 728 vols par jour en moyenne (-20% vs 2019), suivi par l'Allemagne (4 293 ; -25%), l'Espagne (4 277 ; -9%), France (3 763 ; -14 %) et Italie (3 201 ; -12 %)
Grace à la très belle embellie de l’été 2022, les pays à vocation touristique et au Sud du continent ont pu refaire un peu le retard mais seule la Grèce, destination phare de ces derniers mois termine avec un meilleur trafic qu’avant l’épidémie.
Dans le détail et en prenant en compte les dix pays les plus actifs, le trafic intra-européen a accusé une chute de 15 % et les vols intercontinentaux 26 % en dessous des niveaux de 2019.
Le Royaume-Uni a été l’État le plus actif du réseau avec 4 728 vols par jour en moyenne (-20% vs 2019), suivi par l'Allemagne (4 293 ; -25%), l'Espagne (4 277 ; -9%), France (3 763 ; -14 %) et Italie (3 201 ; -12 %)
Grace à la très belle embellie de l’été 2022, les pays à vocation touristique et au Sud du continent ont pu refaire un peu le retard mais seule la Grèce, destination phare de ces derniers mois termine avec un meilleur trafic qu’avant l’épidémie.
Les ultras low cost, grandes gagnantes
Au sein des 10 premières compagnies européennes, et comme on pouvait s’y attendre, l’envie post épidémie de voyage à vocation « loisirs » a particulièrement bénéficié aux low cost, les « ultra » c’est-à-dire celles totalement dédiées aux vols loisirs comme Ryanair et Wizz Air, les seules à avoir pu dépasser les niveaux de l’année de référence avec respectivement + 13% et + 9%.
Easyjet, qu’on appelle encore low cost mais qui depuis longtemps a muté vers un modèle hybride avec une clientèle d’affaires importante et beaucoup moins consommatrice de voyages en 2022, est à - 20%.
Gros décrochage pour British Airways avec - 30% et qui cumule les effets du Brexit et de la pagaille due au manque de personnel (annulation de plus de 10 000 vols dans son programme de vols en octobre).
Lufthansa, très dépendante de l’Asie et qui n’a pas pu reporter ce déficit de trafic vers les Etats-Unis comme a pu le faire Air France est à - 29%.
Autres bénéficiaires, l’aviation d’affaires qui aura augmenté son activité de 16% ainsi que les vols cargo à + 5%. Cependant, et au fur et à mesure que les compagnies aériennes remettent en ligne leurs avions qui peuvent aussi accueillir du cargo, les chiffres, en moyenne sur ce segment particulier repassent sous le niveau de 2019 en cette fin d’année. Fedex aura finalement une croissance identique tandis que DHL termine l’année à + 25% d’activité.
En 2022, les aéroports européens n’auront pas non plus retrouvé leur pleine capacité d’avant crise. Dans le TOP 3 des aéroports les plus fréquentés, Istanbul est à la première place avec 1206 vols par jour soit – 5%.
Amsterdam occupe la seconde position en recul de 21% suivi de près par Roissy Charles de Gaulle à – 20%
Easyjet, qu’on appelle encore low cost mais qui depuis longtemps a muté vers un modèle hybride avec une clientèle d’affaires importante et beaucoup moins consommatrice de voyages en 2022, est à - 20%.
Gros décrochage pour British Airways avec - 30% et qui cumule les effets du Brexit et de la pagaille due au manque de personnel (annulation de plus de 10 000 vols dans son programme de vols en octobre).
Lufthansa, très dépendante de l’Asie et qui n’a pas pu reporter ce déficit de trafic vers les Etats-Unis comme a pu le faire Air France est à - 29%.
Autres bénéficiaires, l’aviation d’affaires qui aura augmenté son activité de 16% ainsi que les vols cargo à + 5%. Cependant, et au fur et à mesure que les compagnies aériennes remettent en ligne leurs avions qui peuvent aussi accueillir du cargo, les chiffres, en moyenne sur ce segment particulier repassent sous le niveau de 2019 en cette fin d’année. Fedex aura finalement une croissance identique tandis que DHL termine l’année à + 25% d’activité.
En 2022, les aéroports européens n’auront pas non plus retrouvé leur pleine capacité d’avant crise. Dans le TOP 3 des aéroports les plus fréquentés, Istanbul est à la première place avec 1206 vols par jour soit – 5%.
Amsterdam occupe la seconde position en recul de 21% suivi de près par Roissy Charles de Gaulle à – 20%
Prévisions et inquiétudes sur les capacités en 2023
Si bien sûr les restrictions de voyages dues aux dernières vagues de covid en 2022 pèsent en négatif sur les chiffres, le manque d’anticipation de la forte reprise de l’activité l’été dernier a aussi fortement contribué à freiner l’activité des deux derniers trimestres de l’année.
La vigueur du rebond estival a surpris plusieurs opérateurs : compagnies aériennes et infrastructures aéroportuaires. Conséquences : des pénuries de personnels dans les avions mais aussi au sol qui ont provoqué de nombreuses désorganisations en Europe avec pour conséquences des vols annulés et des milliers de valises absentes des tapis bagages.
Un manque d’anticipation et un peu d’incrédulité pour certains qui l’ont payé cash. 2023 verra donc la poursuite d’une reprise et devrait être la dernière année avec des chiffres inférieurs aux performances de 2019.
L’Amérique du Nord est sortie du Covid et performe bien tandis que l’Asie avec la Chine encore confinée continue de freiner la reprise avec un trafic Asie-Europe toujours inférieur de - 30%.
Cependant quelques signaux commencent à apparaitre indiquant un redémarrage d’ici quelques semaines.
Air France qui avait arrêté la desserte de Hong-Kong en décembre 2021 vient d’annoncer la reprise des vols avec trois dessertes hebdomadaires partir du 9 janvier prochain.
Les Chinois seront-ils de retour cet hiver ?
Les vols ont repris entre l’Europe et la Chine qui commence aussi à assouplir les restrictions imposées par une utopique politique « zéro covid », mais l'explosion des cas dans l'Empire du Milieu pourrait repousser une éventuelle reprise.
Malgré les inquiétudes suscitées par l'étrange gestion de la crise sanitaire par la Chine les compagnies commencent à augmenter leurs fréquences.
Ce 22 décembre, Air China inaugurait un nouveau vol entre Shanghai et Athènes. Air France quant à elle opérera une troisième rotation hebdomadaire vers Shanghai dès le 4 février prochain.
D’ailleurs, la reprise asiatique qui commence à se profiler fait très sérieusement craindre aux experts d’Eurocontrol de nouveaux problèmes de capacité pour les compagnies aériennes et les aéroports.
La vigueur du rebond estival a surpris plusieurs opérateurs : compagnies aériennes et infrastructures aéroportuaires. Conséquences : des pénuries de personnels dans les avions mais aussi au sol qui ont provoqué de nombreuses désorganisations en Europe avec pour conséquences des vols annulés et des milliers de valises absentes des tapis bagages.
Un manque d’anticipation et un peu d’incrédulité pour certains qui l’ont payé cash. 2023 verra donc la poursuite d’une reprise et devrait être la dernière année avec des chiffres inférieurs aux performances de 2019.
L’Amérique du Nord est sortie du Covid et performe bien tandis que l’Asie avec la Chine encore confinée continue de freiner la reprise avec un trafic Asie-Europe toujours inférieur de - 30%.
Cependant quelques signaux commencent à apparaitre indiquant un redémarrage d’ici quelques semaines.
Air France qui avait arrêté la desserte de Hong-Kong en décembre 2021 vient d’annoncer la reprise des vols avec trois dessertes hebdomadaires partir du 9 janvier prochain.
Les Chinois seront-ils de retour cet hiver ?
Les vols ont repris entre l’Europe et la Chine qui commence aussi à assouplir les restrictions imposées par une utopique politique « zéro covid », mais l'explosion des cas dans l'Empire du Milieu pourrait repousser une éventuelle reprise.
Malgré les inquiétudes suscitées par l'étrange gestion de la crise sanitaire par la Chine les compagnies commencent à augmenter leurs fréquences.
Ce 22 décembre, Air China inaugurait un nouveau vol entre Shanghai et Athènes. Air France quant à elle opérera une troisième rotation hebdomadaire vers Shanghai dès le 4 février prochain.
D’ailleurs, la reprise asiatique qui commence à se profiler fait très sérieusement craindre aux experts d’Eurocontrol de nouveaux problèmes de capacité pour les compagnies aériennes et les aéroports.
Doublement de la flotte mondiale d’ici 2040
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"Le trafic aérien européen devrait se rétablir complètement d'ici 2025"
Pour ce qui est des années à venir, les prévisions au sein d’Eurocontrol sont optimistes.
"On va continuer à remonter vers le trafic de 2019 et même à le dépasser. On pense qu’on retrouvera le trafic de 2019 avant 2024 parce que l’année prochaine il y aura un effet économique négatif : inflation et récession en Europe contrebalancée par la réouverture de l’Asie et du long-courrier. On passera donc à 95% du trafic en 2023 pour arriver en 2024 et monter à 108%. Il faut se préparer " déclarait il y a quelques jours Philippe Merlo Directeur « Ciel Vert Européen » chez Eurocontrol.
Depuis ces déclarations faites au début du mois de décembre, les experts d’Eurocontol ont un peu revu leurs prévisions et tablent sur un rétablissement total plutôt en 2025.
L’Asie et surtout la Chine qui réouvrent en grand les vannes de son trafic à partir du 8 janvier prochain, pourrait faire encore varier ces chiffres dans les mois qui viennent.
Lire aussi : "Le trafic aérien européen devrait se rétablir complètement d'ici 2025"
A plus long terme, les experts d’Eurocontrol confirment une demande qui va continuer à croitre jusqu’en 2050 date à laquelle le secteur aérien veut être totalement décarboné.
Un vrai défi alors que Boeing et Airbus sont sur la même ligne pour prévoir un doublement de la flotte mondiale d’ici 2040. Une gageure qui dépasse les frontières de l’Europe.
"On va continuer à remonter vers le trafic de 2019 et même à le dépasser. On pense qu’on retrouvera le trafic de 2019 avant 2024 parce que l’année prochaine il y aura un effet économique négatif : inflation et récession en Europe contrebalancée par la réouverture de l’Asie et du long-courrier. On passera donc à 95% du trafic en 2023 pour arriver en 2024 et monter à 108%. Il faut se préparer " déclarait il y a quelques jours Philippe Merlo Directeur « Ciel Vert Européen » chez Eurocontrol.
Depuis ces déclarations faites au début du mois de décembre, les experts d’Eurocontol ont un peu revu leurs prévisions et tablent sur un rétablissement total plutôt en 2025.
L’Asie et surtout la Chine qui réouvrent en grand les vannes de son trafic à partir du 8 janvier prochain, pourrait faire encore varier ces chiffres dans les mois qui viennent.
Lire aussi : "Le trafic aérien européen devrait se rétablir complètement d'ici 2025"
A plus long terme, les experts d’Eurocontrol confirment une demande qui va continuer à croitre jusqu’en 2050 date à laquelle le secteur aérien veut être totalement décarboné.
Un vrai défi alors que Boeing et Airbus sont sur la même ligne pour prévoir un doublement de la flotte mondiale d’ici 2040. Une gageure qui dépasse les frontières de l’Europe.