Voyages : "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ?"

On attendait beaucoup du déconfinement, de l’ouverture des frontières, de l’accessibilité aux DOM-TOM, du déclin du virus qu’on espérait voir prendre des vacances avec la période estivale et, pour l’instant, toutes ces choses là restent en pointillés.

Au mieux dans le flou artistique, au pire dans une contradiction qui paralyse les candidats au voyage.

Et le verbatim des Pouvoirs publics qui n’interdisent pas les voyages tout en les déconseillant mais sans le dire explicitement, n’arrange rien. Un manque d’engagement qui ne rassure guère...

Car le calcul des délais de validité des tests PCR, les formalités administratives de plus en plus pesantes, les craintes de reconfinement éventuel sur place, à destination ou au retour, plongent les Français dans l’incertitude.

En effet, comment quitter la France dans ces conditions ?

Comment engager les siens dans un périple dont on ne connaît pas l’issue ?

Comment réserver des places dans un avion dont on ne sait pas s’il décollera vraiment ?

Pourquoi investir plusieurs milliers d’euros dans des billets qui ne seront pas remboursés de sitôt, voire... pas du tout ?

Ces craintes agissent aujourd'hui comme un véritable frein et tuent à petit feu toute l’industrie du voyage.

L’Ordonnance a sauvé provisoirement les professionnels mais les contestations et les menaces des associations de consommateurs démontrent à quel point le consensus est fragile.

S’y ajoute le come back des pays pionniers (Grèce, Portugal, Allemagne…) où le principe de précaution avait été appliqué dans toute sa rigueur et qui aujourd'hui, reconfinent et font craindre pour la date de retour à la "normale".

En effet, la menace d’une deuxième vague automnale se fait toujours plus précise.

Alors que le virus fait des ravages en Amérique latine, au Brésil et poursuit sa croisade mortifère aux USA, l’inquiétude regagne les voyagistes.

Ceux-ci ont placé leurs espoirs dans une reprise des réservations pour la rentrée. Si les bookings n'étaient pas au rendez-vous, beaucoup d’entre eux pourraient être définitivement rayés de la carte.

Idem pour les compagnies aériennes, inquiètes de ne pas voir le retour des voyageurs d'affaires. Ces clients essentiels à leurs recettes et, partant, à leur survie.

Bien entendu, le pire n’est jamais certain. Mais à moins de la mise au point d’un vaccin efficace dans les prochains mois, nous allons devoir réapprendre à vivre, et donc à voyager (ou pas), avec ce risque inhérent à la Covid-19.

Un virus qui, en changeant de genre, n’est pas devenu plus séduisant pour autant, loin s’en faut...