TUI en passe de changer d'actionnaire ?

Pendant qu'en France des acteurs comme Air France cherche à se désendetter, suite au covid, en Allemagne TUI est en passe de finaliser cette opération.

Le groupe allemand annonce qu'il remboursera l'ensemble de ses créances contractées auprès de l'Etat. Ce dernier avait apporté 4,3 milliards d'euros pour aider le numéro 1 mondial du tourisme à tenir durant cette période délicate.

"Nous rembourserons tout ce que nous avons reçu," a déclaré le PDG Sebastian Ebel, à nos confrères du média Welt.

L'enjeu étant d'effacer les 2,1 milliards d'euros de crédit accordé par le groupe bancaire public KfW, afin que TUI devienne "complètement indépendant".

Et pour réussir cette périlleuse mission, le patron de TUI entend convertir certains fonds en actions et aussi faire entrer de nouveaux actionnaires au capital.

Une assemblée générale est prévue le 14 février 2023. Durant l'évènement une augmentation de capital doit être décidée pour valider le refinancement du remboursement de la dette.

Et cette indépendance vis-à-vis de l'Etat, TUI entend aussi l'acquérir par rapport à son encombrant oligarque russe. Alexey Mordashov était avant la guerre en Ukraine, provoquée par la Russie, le principal actionnaire du géant allemand.

Fin février, l'homme le plus riche de Russie et proche du Kremlin, possédait 34% des parts du géant allemand. Face aux sanctions européennes et alors que l'oligarque ne pouvait céder ses actions, Alexey Mordashov transférait ses parts vers deux sociétés, dont l'une basée dans un paradis fiscal.

Alors que dans un premier temps, nous avions appris que l'entreprise "Ondero Limited, possédant 29,9% des parts de TUI Groupe, est la possession de... Marina Mordashova, la femme de l'oligarque," ce ne serait finalement que sa nièce.

A lire : Guerre Ukraine : TUI Group peut-il être rattrapé par les sanctions européennes ?

"Selon TUI, ce n'est pas sa femme, mais une nièce nommée Marina Mordashova."

L'augmentation de capital devrait permettre au groupe de se défaire un peu plus de de très encombrant actionnaire, en diluant ses parts à hauteur de 15 %.

Pour Sebastian Ebel, l'intérêt d'investisseur chinois était possible, avant de préciser.

"Nous devrions être prudents avant de dire qu'un actionnaire chinois est mauvais, ou un actionnaire russe," a-t-il expliqué dans des propos repris par Zone Bourse.