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MICE : malmené en 2024, belles perspectives pour 2025 [ABO]

Le MICE s’adapte à la crise


Réduction des budgets et de la durée des événements, ambitions RSE rognée… La crise politique bouscule le marché du MICE. Si l’année 2024 a connu des hauts et des bas, le bénéfice de la réunion n’est plus à démontrer.


Rédigé par le Mardi 17 Décembre 2024

Si les événements corporate sont en recul, l’activité congrès se porte bien. A Bordeaux, 240 dossiers ont été confirmés entre le 1er janvier et 11 décembre 2024 pour des événements, soit +12 % de journées congrès et de retombées économiques. @palais de la bourse
Si les événements corporate sont en recul, l’activité congrès se porte bien. A Bordeaux, 240 dossiers ont été confirmés entre le 1er janvier et 11 décembre 2024 pour des événements, soit +12 % de journées congrès et de retombées économiques. @palais de la bourse
Depuis le covid, le MICE jouit d'un dynamisme, certains acteurs allant même jusqu'à lui reconnaître un rôle moteur dans la reprise des voyages professionnels.

Si son rôle fondamental de cohésion n’est plus à démontrer, il a été malmené cette année.

« On ne va pas se mentir, toutes les décisions, l'instabilité sur les mesures qui vont être prises pour l'année 2025, la dissolution de l'Assemblée nationale, j’en passe et des meilleurs, ont provoqué des coupures de demandes, notamment en avril, en juin, et en octobre », affirme Pascale Barker, directrice de productions de l’agence de voyages réceptive et événementielle spécialiste du Grand Ouest Funbreizh, dont 80% de l’activité est du MICE.

Un contexte incertain qui influence la prise de décision des entreprises.

A Bordeaux, l’observatoire du tourisme d'affaires observe au premier semestre, une légère baisse du nombre d'événements. Malgré tout, 240 dossiers ont été confirmés entre le 1er janvier et 11 décembre 2024 pour des événements qui vont se dérouler d'ici à 2027.

« Cela représente 135 000 journées congrès et 50 millions de retombées économiques estimées pour le territoire, directs et indirects. En comparaison à la même période de 2023, nous sommes à plus de 12 % de journées congrès et donc de retombées économiques », comptabilise Amélie Déchénais, Directrice du Bordeaux Convention Bureau.

Marseille tire un bilan positif de l’année avec 1 013 événements confirmés à Marseille à fin novembre dont 74 de plus de 500 personnes et 20 supérieurs à 1 200 personnes. « Les résultats de 2024 seront meilleurs qu'en 2023. Le congrès des experts-comptables a réuni en octobre près de 7500 personnes générant plus de 8 millions d'euros de retombées économiques », se réjouit Pascale Bigo, directrice du Bureau des Congrès.

Lire aussi : Créativité, bien-être : quelles tendances à venir dans le MICE ?


JO : Un impact mitigé selon la zone géographique


Les Jeux Olympiques qui se sont déroulés à l’été 2024 à Paris ont également perturbé le calendrier de l’événementiel d’entreprise.

Une aubaine pour la cité phocéenne. « Les grands événements de ces deux dernières années (Coupe du Monde de rugby, arrivée de la Flamme olympique, JO ...) ont mis Marseille sous les feux de la rampe et ont contribué à son rayonnement à l'international », reconnait Pascale Bigo.

Dans le Grand Ouest, l’effet JO a été négatif. « Certaines entreprises ont mis le paquet pour proposer aux collaborateurs d'aller voir des matchs. Les budgets ont été davantage alloués pour aller à Paris voir de l'escrime plutôt que de venir en Bretagne pour un séminaire », explique Pascale Barker, qui se veut malgré tout rassurante : « En 2024, Funbreizh a réalisé 300 événements, contre 320 pour 2023. Il y a quand même une baisse, mais elle n'est pas si importante que ça. »

L’année aura été en dents de scie pour l’agence bretonne, avec des pics et des baisses d'activité tout aussi importants, essentiellement sur le premier trimestre.

Même constat au Bordeaux Convention Bureau : « A Bordeaux, le contexte politique et économique français a un impact très fort car entre 80 et 90% d'événements corporate sont nationaux, organisés par des entreprises françaises, dont le siège ou une partie du siège est basé en France, explique Amélie Déchénais. Depuis juin, nous avons observé un ralentissement des demandes corporate, sur tous les événements d'entreprise : séminaires, conventions, team building, etc… », affirme sa directrice.

Tendance forte, la RSE rabotée par des coupes budgétaires

La Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est restée en 2024 une tendance forte.

« En 2023, on nous interrogeait sur nos activités RSE. En 2024, on nous demandait si on était labellisé », raconte la directrice de production de Funbreizh, qui a obtenu le label Lucie 26000, premier label RSE français destiné aux entreprises ayant intégré les pratiques RSE à un niveau avancé, aligné sur la norme ISO 26000.

L’accessibilité est également un point fort en matière de durabilité. « La très bonne accessibilité d'Aix-Marseille Provence en TGV et notamment à Marseille, avec une gare en cœur de ville est un formidable atout pour se déplacer en transport doux, et les entreprises sont de plus en plus soucieuses de l'empreinte carbone de leur événement », confirme Pascale Bigo, Directrice du Bureau des Congrès.

Malgré tout la sustainability est mise à mal par le porte-monnaie selon la directrice du Bordeaux Bureau Convention.

« Les raisons économiques poussent les entreprises à raccourcir le temps entre la prise de décision et la tenue de l'événement, qui ne nous permettent pas aujourd'hui de mettre en place des choses de manière la plus durable possible. Les temps d'organisation restreints accroissent les difficultés pour les traiteurs d'avoir une démarche avec uniquement des produits locaux, de saison », explique Amélie Déchénais.

Le budget impact également la durée des événements. « Les budgets plus serrés signifient que les entreprises privilégient désormais des événements plus compacts et concentrés sur l'essentiel , confirme Pascale Bigo. Les grandes conférences ou séminaires de plusieurs jours sont souvent remplacés par des rencontres plus courtes, ciblées et plus efficaces, permettant de maximiser l'impact tout en réduisant les coûts liés à l'hébergement, au transport et aux services logistiques. »

« Le MICE en 2025 va rester essentiel »

Alors que la France traverse une crise politique, comment se profile l’année 2025 ?

A Bordeaux, si les perspectives sont dans la continuité de l’année sur le corporate, elles sont plus positives concernant les congrès. « Les associations, syndicats et fédérations organisateurs de ces événements n'ont entre guillemets que ces grands temps forts pour exister et rassembler leurs membres. Les candidatures et appels d'offres se maintiennent. Et Bordeaux est plutôt bien positionné sur la carte à la fois nationale mais aussi internationale et européenne », assure Amélie Déchénais.

« L'année prochaine, seuls 2 congrès de plus de 3 000 personnes sont confirmés. 2025, ce ne sera pas une très grande année pour Bordeaux, car nous n'accueillons pas de très grands événements, grand public ou sportif… En revanche, les perspectives sur 2026 et 2027 sont meilleures. »

A Marseille, une « très belle année » se profile avec à ce jour 83 événements confirmés pour plus de 63 millions de retombées économiques dont « plus du quart en international avec 16 congrès de plus de 1 000 pax et 2 plus de 3 000 pax et 2 de 5 000 pax », détaille Pascale Bigo, qui compte bien profiter de cette clientèle affaires.

« La croissance du tourisme d'affaires contribue à désaisonnaliser et équilibrer les flux touristiques, avec une clientèle à fort pouvoir d'achat. Un touriste d'affaires dépense entre 1,5 et 5 fois plus qu'un touriste loisir. Marseille souhaite, avec sa centaine de partenaires, accentuer sa politique d'accueil d'évènements professionnels et de congrès scientifiques, en améliorant son offre de services et en renforçant la prospection afin d'accueillir des Congrès en phase avec ses priorités stratégiques », poursuit-elle.

Même optimisme chez Funbreizh. « Les perspectives sont bonnes pour 2025. Nous sommes identifiés, bien que l'on s'appelle Funbreizh, nous travaillons dans tout le Grand Ouest. Nous avons lancé il y a deux ans, des agences physiques post-Covid à Caen et à Angers », rappelle la directrice de production de Funbreizh, dont entre 10 à 15 % des ventes de s’effectuent hors Bretagne.

« Au regard du contexte anxiogène, les besoins de cohésion ne vont pas s'arrêter du jour au lendemain. La réorganisation du monde du travail post-Covid continue, avec le télétravail, il y aura toujours nécessité de partager. Le MICE en 2025 va rester essentiel, c'est indéniable, et ça va aider à parer aux turbulences annoncées », conclut Pascale Barker.


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