Les ventes de billets d'avion entre les USA et l'Europe s'envolent en raison d'un dollar fort - Depositphotos @YagudinaTatyana
En 2022, le dollar est redevenu le roi de l'économie mondiale.
Alors que les indicateurs économiques flanchent et que l'inflation sévit partout, la Réserve fédérale des États-Unis (FED) a relevé ses taux pour contrer la perte de valeur de la monnaie.
Les conséquences derrières sont terribles, avec un dollar qui ne cesse de monter et qui pénalise de plus en plus les autres économies.
L'appréciation du billet vert n'a pas que des effets négatifs, puisque cela dégage du pouvoir d'achat pour les visiteurs américains, à partir du moment, où ils franchissent leurs frontières.
"De mai à juillet 2022- c'est-à-dire la période où le dollar commence vraiment à se renforcer par rapport à l'euro, nous avons vu les ventes de vols des États-Unis vers l'Europe augmenter d'un pourcentage impressionnant de 113 %.
Les réservations de vols de l'Europe vers les États-Unis n'ont augmenté que de 43 %," explique Felix Genatio, Senior Business Data Analyst de Dohop.
Alors que les indicateurs économiques flanchent et que l'inflation sévit partout, la Réserve fédérale des États-Unis (FED) a relevé ses taux pour contrer la perte de valeur de la monnaie.
Les conséquences derrières sont terribles, avec un dollar qui ne cesse de monter et qui pénalise de plus en plus les autres économies.
L'appréciation du billet vert n'a pas que des effets négatifs, puisque cela dégage du pouvoir d'achat pour les visiteurs américains, à partir du moment, où ils franchissent leurs frontières.
"De mai à juillet 2022- c'est-à-dire la période où le dollar commence vraiment à se renforcer par rapport à l'euro, nous avons vu les ventes de vols des États-Unis vers l'Europe augmenter d'un pourcentage impressionnant de 113 %.
Les réservations de vols de l'Europe vers les États-Unis n'ont augmenté que de 43 %," explique Felix Genatio, Senior Business Data Analyst de Dohop.
Un écart sans précédent sur le nombre de billets vendus entre l'Europe et les USA
Pourquoi un tel avantage en faveur des Américains ?
"La hausse du dollar face à l’euro entraine un gain de pouvoir d’achat pour les Américains, mais aussi les Emirats, est mécaniquement de l’ordre de 15% ce qui devrait effectivement entraîner une hausse des ventes de billets d’avion, mais aussi des réservations d’hôtel en Europe," estime Hubert Bigeard, le directeur commercial de Mondial Change.
En effet, les voyageurs de l'autre côté de l'Atlantique ne se sont pas privés.
En juillet, les ventes de billets entre les États-Unis et l'Europe ont été de 4,5 millions, contre un peu moins de 3 millions pour la liaison entre l'Europe et les États-Unis.
"C'est un écart sans précédent," poursuit l'analyste du fournisseur de technologie de voyages.
Il faut dire qu'en plus d'une appréciation du dollar par rapport à l'euro, les compagnies aériennes européennes se trouvent face à une hausse des charges puisque 42% des coûts des transporteurs sont... en dollars.
Ainsi, d'un côté (l'Europe), les prix montent et de l'autre, les Américains se retrouvent avec un billet fort, leur permettant de dépenser plus, avec moins.
"Les Américains ont répondu présents.
Ils sont très réactifs aux offres et aux prix, donc nous avons eu beaucoup d'Américains qui sont venus à Paris, pour profiter d'un euro faible," nous expliquait Marc Rochet, le directeur général d'Air Caraïbes.
En faisant un tour sur Google Trends (voir tableau à la fin de l'article), nous nous rendons compte que les recherches sur la France, dans la catégorie voyage n'ont jamais été aussi hautes cet été que depuis mars 2020 (le 1er confinement) et juin 2019.
Boostés par une parité favorable, les Américains semblent profiter de cette manne pour voyager.
"Les taux de conversion des ventes restent donc conformes aux tendances historiques des compagnies aériennes, mais les volumes globaux de recherches et de ventes sont beaucoup plus élevés que d'habitude dans un sens," rapporte Felix Genatio, Senior Business Data Analyst de Dohop.
"La hausse du dollar face à l’euro entraine un gain de pouvoir d’achat pour les Américains, mais aussi les Emirats, est mécaniquement de l’ordre de 15% ce qui devrait effectivement entraîner une hausse des ventes de billets d’avion, mais aussi des réservations d’hôtel en Europe," estime Hubert Bigeard, le directeur commercial de Mondial Change.
En effet, les voyageurs de l'autre côté de l'Atlantique ne se sont pas privés.
En juillet, les ventes de billets entre les États-Unis et l'Europe ont été de 4,5 millions, contre un peu moins de 3 millions pour la liaison entre l'Europe et les États-Unis.
"C'est un écart sans précédent," poursuit l'analyste du fournisseur de technologie de voyages.
Il faut dire qu'en plus d'une appréciation du dollar par rapport à l'euro, les compagnies aériennes européennes se trouvent face à une hausse des charges puisque 42% des coûts des transporteurs sont... en dollars.
Ainsi, d'un côté (l'Europe), les prix montent et de l'autre, les Américains se retrouvent avec un billet fort, leur permettant de dépenser plus, avec moins.
"Les Américains ont répondu présents.
Ils sont très réactifs aux offres et aux prix, donc nous avons eu beaucoup d'Américains qui sont venus à Paris, pour profiter d'un euro faible," nous expliquait Marc Rochet, le directeur général d'Air Caraïbes.
En faisant un tour sur Google Trends (voir tableau à la fin de l'article), nous nous rendons compte que les recherches sur la France, dans la catégorie voyage n'ont jamais été aussi hautes cet été que depuis mars 2020 (le 1er confinement) et juin 2019.
Boostés par une parité favorable, les Américains semblent profiter de cette manne pour voyager.
"Les taux de conversion des ventes restent donc conformes aux tendances historiques des compagnies aériennes, mais les volumes globaux de recherches et de ventes sont beaucoup plus élevés que d'habitude dans un sens," rapporte Felix Genatio, Senior Business Data Analyst de Dohop.
Voyageurs américains : des dépenses en hausse de façon exponentielle
Et heureusement pour les voyageurs d'outre-Atlantique, le billet vert devrait rester durablement fort, à en croire Hubert Bigeard.
"On a un alignement des planètes en faveur du dollar et en défaveur de l’euro. On peut parler d’effet ciseau.
Le dollar pourrait se renforcer encore un peu plus dans les mois à venir, et un retournement de tendance significatif et durable n’est pas à l’ordre du jour, même si de légers rebonds de l’euro ne sont pas exclus."
Une dynamqiue qui devrait ravir, les réceptifs français. Non seulement les voyageurs américains sont nombreux en 2022, mais en plus, ils ne regardent pas vraiemnt à la dépense.
Du moins, dans la Loire, l'argent n'est pas un problème.
"La demande d’Américains est croissante, mais en last minute. Ils n’anticipent plus leur séjour.
Ils veulent du bien vivre et profiter de l’instant présent. S’ils loupent leur vol domestique : pas grave. Ils rachètent aussitôt comme une deuxième baguette de pain," s'enthousiasme Karine Guyon, la fondatrice de Loire Secrets.
Un constat similaire a été dressé par Mabrian.
Les sommes dépensées par la clientèle américaine en Europe seraient même en hausse exponentielle. Aucune destination n'est épargnée.
"Par exemple, pour l'année allant jusqu'à la fin du mois de juillet, les dépenses à Barcelone et à Paris ont augmenté de 659 % et 529 % respectivement, par rapport à la période précédente (c'est-à-dire d'août 2020 à 2021).
Cependant, alors que les dépenses globales sont en hausse, les dépenses par personne ont sensiblement diminué," dévoile Carlos Cendra, directeur des ventes et du marketing chez le fournisseur de données.
Une explication qui réside dans le fait que les voyageurs auraient un portefeuille moins garni que les habitués des destinations européennes. Une nouvelle clientèle qui a saisi l'opportunité de bouger, en raison des petits prix.
"A Barcelone, les dépenses par personne ont baissé de 31% et à Séville de 40%, mais Paris reste relativement stable avec une réduction de seulement 7%, ce qui suggère peut-être que les destinations de shopping haut de gamme pourraient être une exception à cette tendance, les voyageurs riches et moyens dépensant des sommes similaires," explique le directeur des ventes et du marketing de Mabrian.
Rappelons qu'en France, les fréquentations des Américains et des Britanniques, les deux principales clientèles internationales des hôtels, sont revenues à leurs niveaux de juillet et août 2019.
A lire : France : la fréquentation touristique 2022 au-dessus du niveau d’avant-crise
Un rebond que les réceptifs français ont aussi ressenti, mais dont ils ne savent pas attribuer l'explication.
"On a un alignement des planètes en faveur du dollar et en défaveur de l’euro. On peut parler d’effet ciseau.
Le dollar pourrait se renforcer encore un peu plus dans les mois à venir, et un retournement de tendance significatif et durable n’est pas à l’ordre du jour, même si de légers rebonds de l’euro ne sont pas exclus."
Une dynamqiue qui devrait ravir, les réceptifs français. Non seulement les voyageurs américains sont nombreux en 2022, mais en plus, ils ne regardent pas vraiemnt à la dépense.
Du moins, dans la Loire, l'argent n'est pas un problème.
"La demande d’Américains est croissante, mais en last minute. Ils n’anticipent plus leur séjour.
Ils veulent du bien vivre et profiter de l’instant présent. S’ils loupent leur vol domestique : pas grave. Ils rachètent aussitôt comme une deuxième baguette de pain," s'enthousiasme Karine Guyon, la fondatrice de Loire Secrets.
Un constat similaire a été dressé par Mabrian.
Les sommes dépensées par la clientèle américaine en Europe seraient même en hausse exponentielle. Aucune destination n'est épargnée.
"Par exemple, pour l'année allant jusqu'à la fin du mois de juillet, les dépenses à Barcelone et à Paris ont augmenté de 659 % et 529 % respectivement, par rapport à la période précédente (c'est-à-dire d'août 2020 à 2021).
Cependant, alors que les dépenses globales sont en hausse, les dépenses par personne ont sensiblement diminué," dévoile Carlos Cendra, directeur des ventes et du marketing chez le fournisseur de données.
Une explication qui réside dans le fait que les voyageurs auraient un portefeuille moins garni que les habitués des destinations européennes. Une nouvelle clientèle qui a saisi l'opportunité de bouger, en raison des petits prix.
"A Barcelone, les dépenses par personne ont baissé de 31% et à Séville de 40%, mais Paris reste relativement stable avec une réduction de seulement 7%, ce qui suggère peut-être que les destinations de shopping haut de gamme pourraient être une exception à cette tendance, les voyageurs riches et moyens dépensant des sommes similaires," explique le directeur des ventes et du marketing de Mabrian.
Rappelons qu'en France, les fréquentations des Américains et des Britanniques, les deux principales clientèles internationales des hôtels, sont revenues à leurs niveaux de juillet et août 2019.
A lire : France : la fréquentation touristique 2022 au-dessus du niveau d’avant-crise
Un rebond que les réceptifs français ont aussi ressenti, mais dont ils ne savent pas attribuer l'explication.
USA : les voyageurs réservent aussi en basse saison
"Comme je travaille régulièrement le marché US, j’ai plus de demandes qu’en 2019, mais est-ce dû à la parité Euro Dollar ? Peut-être," se questionne Valérie Rousseau, responsable des ventes incoming et du tour-operating chez Philibert Travel and Events.
Pour les autres de ses confrères la demande est là et l'activité est intense. Les Américains sont de retour et y mettent les moyens. A Bordeaux, Millésime Privé, note la facilité avec laquelle la clientèle accepte les devis.
"Je n'ai pas de soucis pour valider le budget surtout pour les journées qui paraissent généralement plus "chères". C’est une clientèle aisée et en post covid, donc difficile de corréler avec le dollar fort" analyse Cyrielle Nau.
Si le BtoC sort le carnet de chèques, le BtoB n'est pas en reste.
Les tour-opérateurs et les agents de voyages d'outre-Atlantique ont eu tendance ces derniers mois à réserver davantage auprès des hôtels européens.
"Ils peuvent offrir des prix plus compétitifs que dans la plupart des autres pays.
Alors qu'au niveau des consommateurs, nous constatons une augmentation des voyageurs américains qui recherchent et réservent des voyages en Europe - même en basse saison, la parité faisant qu'il est presque moins cher de réserver des vacances d'hiver en Europe qu'aux États-Unis," analyse Wolfgang Emperger, vice-président senior du fournisseur de technologie hôtelière Shiji Group.
Les recherches sur Google Trends démontrent surtout que les internautes sont revenus sur des comportements normaux, avec des volumes équivalents à ceux d'avant crise.
Alors que le dollar fort pénalise les économies mondiales et aussi les exportateurs américains, il est bénéfique pour les destinations européennes. Malgré tout, ce jeu des monnaies joue en défaveur de la livre.
La monnaie anglaise connait depuis la fin juillet une baisse de sa valeur par rapport à l'euro, pénalisant les voyageurs britanniques friands des pays de l'Europe continentale.
"Toute baisse potentielle du nombre de visiteurs britanniques en Espagne serait plus que compensée par la hausse du nombre de visiteurs américains.
Dans le même temps, pour les vendeurs de voyages espagnols, la livre moins chère que la normale est l'occasion de commencer à vendre des voyages au Royaume-Uni," estime Neville Isaac, le Directeur général de la clientèle chez Beonprice.
Reste à savoir si cette dynamique restera la même, dans les mois à venir, alors que la croissance américaine devrait s'aplanir en 2023. Une tendance qui pourrait faire bouger les taux directeurs de la FED, si l'inflation suit le même mouvement.
En attendant, mieux vaut être réceptif en France qu'agent de voyages spécialiste des USA.
Pour les autres de ses confrères la demande est là et l'activité est intense. Les Américains sont de retour et y mettent les moyens. A Bordeaux, Millésime Privé, note la facilité avec laquelle la clientèle accepte les devis.
"Je n'ai pas de soucis pour valider le budget surtout pour les journées qui paraissent généralement plus "chères". C’est une clientèle aisée et en post covid, donc difficile de corréler avec le dollar fort" analyse Cyrielle Nau.
Si le BtoC sort le carnet de chèques, le BtoB n'est pas en reste.
Les tour-opérateurs et les agents de voyages d'outre-Atlantique ont eu tendance ces derniers mois à réserver davantage auprès des hôtels européens.
"Ils peuvent offrir des prix plus compétitifs que dans la plupart des autres pays.
Alors qu'au niveau des consommateurs, nous constatons une augmentation des voyageurs américains qui recherchent et réservent des voyages en Europe - même en basse saison, la parité faisant qu'il est presque moins cher de réserver des vacances d'hiver en Europe qu'aux États-Unis," analyse Wolfgang Emperger, vice-président senior du fournisseur de technologie hôtelière Shiji Group.
Les recherches sur Google Trends démontrent surtout que les internautes sont revenus sur des comportements normaux, avec des volumes équivalents à ceux d'avant crise.
Alors que le dollar fort pénalise les économies mondiales et aussi les exportateurs américains, il est bénéfique pour les destinations européennes. Malgré tout, ce jeu des monnaies joue en défaveur de la livre.
La monnaie anglaise connait depuis la fin juillet une baisse de sa valeur par rapport à l'euro, pénalisant les voyageurs britanniques friands des pays de l'Europe continentale.
"Toute baisse potentielle du nombre de visiteurs britanniques en Espagne serait plus que compensée par la hausse du nombre de visiteurs américains.
Dans le même temps, pour les vendeurs de voyages espagnols, la livre moins chère que la normale est l'occasion de commencer à vendre des voyages au Royaume-Uni," estime Neville Isaac, le Directeur général de la clientèle chez Beonprice.
Reste à savoir si cette dynamique restera la même, dans les mois à venir, alors que la croissance américaine devrait s'aplanir en 2023. Une tendance qui pourrait faire bouger les taux directeurs de la FED, si l'inflation suit le même mouvement.
En attendant, mieux vaut être réceptif en France qu'agent de voyages spécialiste des USA.