G Travel est une OTA norvegienne qui a dû licencier 400 salariés sur 550 suite au coronavirus - Crédit photo : Depositphotos @leremy
S'il ne faut pas parler de guerre, en ce temps difficile, il faut bien reconnaître qu'il existe un différend énorme entre IATA et ses distributeurs agents de voyages.
D'un côté, les uns demandent aux compagnies de rembourser leurs clients de l'autre, l'Association réclame une preuve que les voyageurs demandent bien un retour des sommes déboursées.
Alors que la bataille sur les points juridiques devrait aggraver encore le schisme, il est un pays, où l'on préfère l'action à la négociation.
En ces temps de survie, ce n'est peut être-pas plus mal parfois.
Au détour d'une conversation, avec un patron d'une OTA (agence en ligne) française, nous apprenons ; "un de mes homologues norvégiens a décidé d'attaquer en justice IATA ou les compagnies, je n'en sais pas plus."
Ni une ni deux, nous contactons le responsable de G Travel, une OTA dont le volume d'affaires avoisine les 440 millions d'euros pour 550 salariés, dans un pays de 5,4 millions d'habitants.
Malgré son isolement et la faible densité de son territoire, le pays n'a pas été épargné par le coronavirus.
D'un côté, les uns demandent aux compagnies de rembourser leurs clients de l'autre, l'Association réclame une preuve que les voyageurs demandent bien un retour des sommes déboursées.
Alors que la bataille sur les points juridiques devrait aggraver encore le schisme, il est un pays, où l'on préfère l'action à la négociation.
En ces temps de survie, ce n'est peut être-pas plus mal parfois.
Au détour d'une conversation, avec un patron d'une OTA (agence en ligne) française, nous apprenons ; "un de mes homologues norvégiens a décidé d'attaquer en justice IATA ou les compagnies, je n'en sais pas plus."
Ni une ni deux, nous contactons le responsable de G Travel, une OTA dont le volume d'affaires avoisine les 440 millions d'euros pour 550 salariés, dans un pays de 5,4 millions d'habitants.
Malgré son isolement et la faible densité de son territoire, le pays n'a pas été épargné par le coronavirus.
Une action en justice basée sur quoi ?
Les conséquences sont telles, que "nous avons dû licencier 400 licenciés en raison de l'épidémie.
G Travel est soumis aux demandes hebdomadaires de remboursement envoyées à IATA, puisqu'elle refuse de rembourser correctement via le GDS," nous explique Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
Dans ces conditions et refusant de voir son entreprise s'éteindre à petit feu, le patron norvégien a décidé de prendre les devants en contre-attaquant.
"L'association n'est qu'un fournisseur de services pour les compagnies aériennes. Nous pensons que la relation principale ici est établie entre l'agent de voyage, le client et la compagnie aérienne."
A partir de ce constat, G Travel a diligenté ses avocats pour mener une action en justice contre une compagnie aérienne, dont le nom n'a pas été dévoilé, car la plainte sera déposée à Pâques.
Et c'est sur la peur de ne pouvoir jamais revoir les sommes déboursées que le PDG de l'OTA a décidé d'assigner en justice le transporteur.
"Il y a des raisons de supposer qu'il existe un risque élevé de faillite. Nous devons garantir les actifs au nom de nos clients et de nous-mêmes en tant qu'agent de voyages.
Lorsque les compagnies aériennes ne sont pas en mesure de s'acquitter de leurs obligations, elles sont insolvables," analyse Finn Vetle Hansen.
G Travel est soumis aux demandes hebdomadaires de remboursement envoyées à IATA, puisqu'elle refuse de rembourser correctement via le GDS," nous explique Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
Dans ces conditions et refusant de voir son entreprise s'éteindre à petit feu, le patron norvégien a décidé de prendre les devants en contre-attaquant.
"L'association n'est qu'un fournisseur de services pour les compagnies aériennes. Nous pensons que la relation principale ici est établie entre l'agent de voyage, le client et la compagnie aérienne."
A partir de ce constat, G Travel a diligenté ses avocats pour mener une action en justice contre une compagnie aérienne, dont le nom n'a pas été dévoilé, car la plainte sera déposée à Pâques.
Et c'est sur la peur de ne pouvoir jamais revoir les sommes déboursées que le PDG de l'OTA a décidé d'assigner en justice le transporteur.
"Il y a des raisons de supposer qu'il existe un risque élevé de faillite. Nous devons garantir les actifs au nom de nos clients et de nous-mêmes en tant qu'agent de voyages.
Lorsque les compagnies aériennes ne sont pas en mesure de s'acquitter de leurs obligations, elles sont insolvables," analyse Finn Vetle Hansen.
"L'existence et la pertinence de IATA en tant que régulateur ont expiré"
Pour le patronde G Travel, dans pareil situation, l'interlocutaire ne doit pas être IATA mais les compagnies aériennes et la justice - Crédit photo : Linkedin
Alors qu'en France, la revendication est menée de façon collective par les Entreprises du Voyage et plus haut en concertation avec l'ECTAA, l'agence norvégienne a décidé d'utiliser une autre méthode.
"G Travel fait cavalier seul à ce sujet.
Nous voulons agir le plus rapidement possible et ne pas être ralentis par la nécessité de prendre en considération les opinions ou les souhaits des autres entreprises."
Nul ne sait qu'elle est la meilleure des décisions, une chose est sûre chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour sauver sa peau.
Si l'action en justice est une première, à ce jour, la prochaine échéance du BSP pourrait-elle aussi représenter une escalade dans des relations plus que tendues ? Avec un non-paiement de l'agence.
Cela ne semble pas le cas, pour G Travel, toutefois le changement des règles de remboursement de la part des compagnies sans que IATA intervienne, met en cause "son existence (IATA) et sa pertinence en tant que régulateur".
Toutefois, pour le dirigeant de l'agence, il n'est pas question de ne pas régler le BSP, pour le moment.
"Nous ne pouvons pas risquer de perdre notre approbation IATA pour non-paiement.
Mais si toute l'industrie avait retenu les paiements BSP, nous aurions certainement fait de même," confie Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
"G Travel fait cavalier seul à ce sujet.
Nous voulons agir le plus rapidement possible et ne pas être ralentis par la nécessité de prendre en considération les opinions ou les souhaits des autres entreprises."
Nul ne sait qu'elle est la meilleure des décisions, une chose est sûre chacun fait ce qu'il pense être le mieux pour sauver sa peau.
Si l'action en justice est une première, à ce jour, la prochaine échéance du BSP pourrait-elle aussi représenter une escalade dans des relations plus que tendues ? Avec un non-paiement de l'agence.
Cela ne semble pas le cas, pour G Travel, toutefois le changement des règles de remboursement de la part des compagnies sans que IATA intervienne, met en cause "son existence (IATA) et sa pertinence en tant que régulateur".
Toutefois, pour le dirigeant de l'agence, il n'est pas question de ne pas régler le BSP, pour le moment.
"Nous ne pouvons pas risquer de perdre notre approbation IATA pour non-paiement.
Mais si toute l'industrie avait retenu les paiements BSP, nous aurions certainement fait de même," confie Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
Les banques pourraient connaître des difficultés ?
En attendant une action collective, le patron se bat pour la survie de son entreprise qui malgré une réduction des deux tiers de son personnel, fait face à un travail encore plus important.
"Devoir traiter tous les remboursements de billets manuellement via «BSP-link» est ridiculement long pour nous," se lamente-t-il.
Alors que le traitement des remboursements et des reports occupent la majeure partie de ses équipes, l'entreprise a reçu des aides de l'Etat permettant de la maintenir à flot pendant quelques temps.
"Notre crainte est que les compagnies aériennes mettent plus d'un an à réviser et rembourser les billets.
Ce laps de temps est bien supérieur à ce que peuvent tolérer les agences de voyages et nos clients en termes de liquidité."
Pour d'autres acteurs français, la peur est carrément que les transporteurs ne remboursent jamais les billets non volés.
Dans ce marasme globalisé et mondialisé, certains acteurs ne sont pas ou peu évoqués, à savoir les banques.
Les assureurs ont pendant un temps été interrogés en raison du grand nombre d'annulations de manifestations, mais la santé des banques n'a jusque là jamais été questionnée et pourtant.
"Heureusement, beaucoup de clients paient dorénavant leur voyage par carte de crédit. Ce sera donc aux banques de faire face au défi de liquidité auquel est confronté la compagnie aérienne que nous assignons," avance Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
La réaction en cascade pourrait alors être sans fin.
Mais avant de pouvoir constater si de pareilles prédictions deviendront réalité, il est temps pour les professionnels du tourisme en France "d'être solidaire contre les compagnies aériennes et l'IATA, ne vous laissez pas dominer par elles."
Car après l'orage vient le beau temps et après vous avoir tourné le dos, les transporteurs auront besoin à nouveau de remplir leurs avions, cela passera inévitablement par les agences de voyages.
Tout comme il est important de prendre "bien soin de vos clients même s'ils n'achètent pas de voyage ces jours-ci - ils reviendront et lorsqu'ils le feront, ils auront l'impression que nous sommes leur partenaire et ami de confiance dans les bons comme dans les mauvais jours," conclut plein d'espoir Finn Vetle Hansen.
En ce moment l'espoir est bien l'une des dernières choses qu'il nous reste.
"Devoir traiter tous les remboursements de billets manuellement via «BSP-link» est ridiculement long pour nous," se lamente-t-il.
Alors que le traitement des remboursements et des reports occupent la majeure partie de ses équipes, l'entreprise a reçu des aides de l'Etat permettant de la maintenir à flot pendant quelques temps.
"Notre crainte est que les compagnies aériennes mettent plus d'un an à réviser et rembourser les billets.
Ce laps de temps est bien supérieur à ce que peuvent tolérer les agences de voyages et nos clients en termes de liquidité."
Pour d'autres acteurs français, la peur est carrément que les transporteurs ne remboursent jamais les billets non volés.
Dans ce marasme globalisé et mondialisé, certains acteurs ne sont pas ou peu évoqués, à savoir les banques.
Les assureurs ont pendant un temps été interrogés en raison du grand nombre d'annulations de manifestations, mais la santé des banques n'a jusque là jamais été questionnée et pourtant.
"Heureusement, beaucoup de clients paient dorénavant leur voyage par carte de crédit. Ce sera donc aux banques de faire face au défi de liquidité auquel est confronté la compagnie aérienne que nous assignons," avance Finn Vetle Hansen, le PDG de G Travel.
La réaction en cascade pourrait alors être sans fin.
Mais avant de pouvoir constater si de pareilles prédictions deviendront réalité, il est temps pour les professionnels du tourisme en France "d'être solidaire contre les compagnies aériennes et l'IATA, ne vous laissez pas dominer par elles."
Car après l'orage vient le beau temps et après vous avoir tourné le dos, les transporteurs auront besoin à nouveau de remplir leurs avions, cela passera inévitablement par les agences de voyages.
Tout comme il est important de prendre "bien soin de vos clients même s'ils n'achètent pas de voyage ces jours-ci - ils reviendront et lorsqu'ils le feront, ils auront l'impression que nous sommes leur partenaire et ami de confiance dans les bons comme dans les mauvais jours," conclut plein d'espoir Finn Vetle Hansen.
En ce moment l'espoir est bien l'une des dernières choses qu'il nous reste.