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Environnement : Hurtigruten fait aimer la croisière aux Norvégiens ! [ABO]

Retour sur le 1er Green Maritime Forum à Marseille


Marseille accueillait ce mardi 4 février 2025, la première édition du Green Maritime Forum, dédié à la décarbonation du secteur maritime. Parmi les quelque 130 participants, des armateurs, des autorités portuaires ou encore des collectivités territoriales françaises et norvégiennes réunis pour partager lsavoirs et innovations. Acteur majeur de la croisière en Norvège, Hurtigruten a notamment exposé au public son modèle singulier et ses projets.


Rédigé par le Mercredi 5 Février 2025

Le Green Maritime Forum 2025, dédié à la décarbonation de l'industrie maritime, avait pour mission d’encourager les échanges entre les acteurs français et norvégiens du secteur - Photo : AB
Le Green Maritime Forum 2025, dédié à la décarbonation de l'industrie maritime, avait pour mission d’encourager les échanges entre les acteurs français et norvégiens du secteur - Photo : AB
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Dans le prolongement de l'accord de coopération franco-norvégien en matière de transformation industrielle verte, Innovation Norway - l'organisme de promotion des entreprises norvégiennes en France rattaché à l’Ambassade de Norvège - en collaboration avec l'Union Maritime et Fluviale de Marseille-Fos (UMF), et le Comité Marseillais des Armateurs de France (CMAF), organisaient, mardi 4 février 2025 à Marseille, le premier Green Maritime Forum.


Cet événement dédié à la décarbonation du secteur maritime avait pour mission d’encourager les échanges et de renforcer la coopération entre les acteurs français et norvégiens du secteur : ports, armateurs, chantiers navals, décideurs politiques, institutions financières, autorités publiques, représentants des gouvernements nationaux et locaux, etc.

Après une visite du Port de Marseille la veille, les quelque 130 participants à ce Forum ont partagé leurs savoirs et leurs innovations, au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie, alternant entre débats, prises de paroles et cocktails/networking.

Préservation des côtes, électrification à quai, capture et transport du CO2, navigation verte, législation, financements… De nombreux sujets ont été évoqués, démontrant à la fois la volonté des acteurs du secteur de décarboner l’industrie, mais aussi les freins à ces initiatives.


Hurtigruten, un modèle qui se veut vertueux pour la Norvège

Après les discours d’introduction, la CEO d’Hurtigruten, Hedda Felin, a rappelé devant l’assemblée les spécificités de sa compagnie, qui opère le long des côtes norvégiennes avec 10 navires, qui font office à la fois de ferries - avec le service de l’Express Côtier - et de bateaux de croisière.

Ainsi, à l'inverse de Marseille, où une partie des habitants, des politiques et des associations militantes s’opposent à la venue des megaships, en Norvège, les navires d’Hurtigruten font en quelque sorte partie de l’ADN du pays, car ils desservent tout au long de l’année - bravant la météo - une multitude de ports de toutes tailles.

Ils ne font pas que transporter des touristes, mais assurent également une mission de service public et ravitaillent les villes et villages dans lesquels ils accostent. Le tout, en faisant marcher l’économie locale !

« A contre-courant de la croisière all-inclusive, qui ne vient que sur quelques dates en saison, nous travaillons avec des centaines d’acteurs locaux toute l’année en Norvège.

Par exemple, 80% de nos produits sont locaux, tous les produits frais sont embarqués au fur et à mesure des escales
», a indiqué Hedda Felin, rappelant que la compagnie emploie l'ensemble de son personnel sous contrat norvégien. Un cercle vertueux qui contribue au développement durable de la compagnie.

Durable : ne pas attendre la solution miracle pour se lancer

En matière de développement durable, « on ne peut pas attendre d’avoir trouvé la solution parfaite pour se lancer », a martelé Hedda Felin, CEO d'Hurtigruten - Photo : AB
En matière de développement durable, « on ne peut pas attendre d’avoir trouvé la solution parfaite pour se lancer », a martelé Hedda Felin, CEO d'Hurtigruten - Photo : AB
En parallèle, Hurtigruten fait office de modèle en matière de préservation de l'environnement. « Nous avons progressivement réduit les fiouls lourds dès 2010 ; puis en 2018, nous pouvions brancher à quai tous nos navires dans pratiquement tous les ports de nos itinéraires, a-t-elle souligné.

Dès cette année, les derniers moteurs de navires tournant encore au biofioul seront remplacés par des modèles hybrides. « On ne peut pas attendre d’avoir trouvé la solution parfaite pour se lancer. Nous, armateurs, avons la responsabilité d’améliorer et de prendre soin de la flotte existante », a martelé la CEO lors du Forum, estimant qu’Hurtigruten, de par son ancienneté et son importance, devait faire office de pionnier en la matière.

Présent lors du Forum, Pierre-Antoine Villanova, le directeur général de Corsica Linea, n’a pas caché son admiration pour le modèle norvégien.

Non seulement le rouge de ses navires est inspiré de la compagnie Fjord Line, mais l’avance de la Norvège en matière de maritime durable a servi d’exemple pour faire de Corsica Linea « la compagnie de ferries la plus durable et la plus moderne de Méditerranée », aussi bien en termes de transition environnementale que d’expérience client. A ce sujet, 5 navires sur les 9 que compte la compagnie peuvent se brancher à quai.

Sea Zero : les premiers tests en mars 2025

Evidemment, tous ces développements ont un coût - évoqué çà et là lors des tables rondes du Green Maritime Forum - entre les rénovations, les investissements en R&D et les commandes de nouveaux navires.

Les armateurs ont d’ailleurs insisté sur la nécessité d’être soutenus par leurs gouvernements pour pouvoir mettre en œuvre plus rapidement des infrastructures comme l’électrification des quais.

Globalement, les acteurs du maritime ont évoqué le décalage entre le développement des technologies vertes, leur mise en application concrète liée à différents facteurs (coûts financiers, approbation et aide des autorités locales, tec.) et la définition d'un cadre législatif.

Hedda Felin de son côté, a souligné le travail mené de pair par Hurtigruten et les autorités norvégiennes dans le développement du projet Sea Zero, un navire zéro émission - équipé de 3 voiles rétractables - qui mixe différentes innovations technologiques pour effectuer ses itinéraires (branchement à quai, batteries, vent et énergie solaire).

« Nous allons tester la résistance de la coque au mois de mars, nous explique Hedda Felin. Après ces tests, nous discuterons avec l’Etat norvégien sur le coût de développement d’un tel navire et la teneur de notre collaboration.

Il faut aussi nous assurer que les six ports norvégiens dans lesquels nous nous brancherons à quai disposent d’une puissance suffisante pour ce navire, qui fonctionnera principalement sur batteries, mais pourra aussi se recharger grâce à l’énergie solaire
. »

Le projet Sea Zero se veut entièrement transparent. « Tout sera partagé, afin de pouvoir inspirer d'autres acteurs du secteur », ajoute Hedda Felin.

Législation : "La concurrence doit être fair play"

Si Hurtigruten s’affiche en pionnier de la transition environnementale, mais aussi en défenseur du littoral norvégien, les passagers doivent-ils dès lors s’attendre à une flambée des prix des croisières dans les prochaines années ?

« Il est vrai que payer le personnel de bord au salaire norvégien, opter pour des produits locaux et mettre en place des solutions pour réduire les émissions polluantes représente un coût plus élevé, admet Hedda Felin.

A nous de sensibiliser les clients sur ces problématiques, mais aussi les autorités. En Norvège, par exemple, on trouve aussi le long des côtes, des bateaux qui naviguent encore au fioul lourd, qui sont équipés de scrubbers, et qui emploient du personnel venu d’autres pays.

Je pense que la concurrence doit être fair play, et que les règles strictes auxquelles sont soumises les compagnies norvégiennes doivent également s’appliquer aux autres armateurs. »


Prenant l’exemple de l'Alaska ou des Galapagos, elle ajoute : « dans ces zones, les règles sont beaucoup plus strictes qu'en Europe, et quand ces destinations ont annoncé l’interdiction du fioul lourd, tous les croisiéristes ont dit que plus personne n’irait là-bas en raison des tarifs. Et ça n’a pas été le cas.

Les nouvelles réglementations poussent aussi les compagnies à s'adapter. A nous de trouver l’équilibre entre réglementation et initiatives durables.
»


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