Remboursement anticipé et gratuit pour les voyageurs... les intermédiaires de voyages vont trinquer - Depositphotos @airtafolo@gmail.com
D'une façon générale, le Parlement européen et ses instances ont pour parti pris de défendre le consommateur, même vis-à -vis de lui-même. La posture de départ est de considérer le client tel un nouveau-né plongé dans un océan peuplé de requins affamés.
Si les fonctionnaires ont envisagé de limiter les acomptes versés par les consommateurs, pour réduire le risque en cas de faillite, il ont depuis changé leur fusil d'épaule, ils ne lâchent pas leur position de principe.
"Convernant les acomptes, cette limitation serait supprimée, c'était le gros de notre travail des derniers mois," se félicite Eric Drésin, le secrétaire général de l'ECTAA.
Il y a tout juste un an, le lobbyiste de l'industrie faisait Ă©tat d'une limitation des acomptes Ă seulement 20%.
Une restriction qui faisait encourir de grands risques au secteur, alors même que les agences de voyages se retrouvent à payer parfois, les hôtels et les réceptifs, avant même le départ.
Et comme ont pu noter Eric Drésin ou Valérie Boned, l'Europe rétropédale sur le sujet. Une bonne nouvelle qui peut en cacher une autre bien moins favorable.
Si Bruxelles tend la main d'un côté, mais c'est souvent pour mieux vous assommer de l'autre...
Si les fonctionnaires ont envisagé de limiter les acomptes versés par les consommateurs, pour réduire le risque en cas de faillite, il ont depuis changé leur fusil d'épaule, ils ne lâchent pas leur position de principe.
"Convernant les acomptes, cette limitation serait supprimée, c'était le gros de notre travail des derniers mois," se félicite Eric Drésin, le secrétaire général de l'ECTAA.
Il y a tout juste un an, le lobbyiste de l'industrie faisait Ă©tat d'une limitation des acomptes Ă seulement 20%.
Une restriction qui faisait encourir de grands risques au secteur, alors même que les agences de voyages se retrouvent à payer parfois, les hôtels et les réceptifs, avant même le départ.
Et comme ont pu noter Eric Drésin ou Valérie Boned, l'Europe rétropédale sur le sujet. Une bonne nouvelle qui peut en cacher une autre bien moins favorable.
Si Bruxelles tend la main d'un côté, mais c'est souvent pour mieux vous assommer de l'autre...
Depuis le covid, les intermédiaires sont dans le viseur de L'Europe
La mauvaise nouvelle c'est que la volonté de renforcer la législation autour des intermédiaires, tant décriés durant la crise sanitaire, n'a pas faibli.
En octobre 2020, le Centre Européen des Consommateurs (CEC) nous alertait sur les nombreuses plaintes des clients vis-à -vis de plateformes qui avaient la fâcheuse tendance de les lâcher au moindre problème.
"La Commission européenne va devoir l'analyser, mais cela peut déboucher sur de nouvelles directives pour encadrer le secteur des intermédiaires parfois borderline.
Dans le cas présent je parle des intermédiaires entre les compagnies aériennes et les clients. Dès qu'il y a un problème avec le transporteur, le client se retrouve coincé, Même s'il existe des impératifs pratiques, les textes légaux, eux, n'existent pas," nous confiait en octobre 2020, Camille Bertrand.
La spécialiste des litiges liés au tourisme au (CEC) France appelait à une meilleure définition du rôle, principe et devoir des intermédiaires, pour les distinguer des agences de voyages.
Sauf que Bruxelles n'a pas vraiment entendu cette nuance et risque d'arroser très large...
"Dans la proposition de la Commission européenne, les intermédiaires doivent rembourser les clients une semaine après le délai de remboursement accordé aux compagnies aériennes,.
Leur délai est, lui-même d'une semaine.
Sauf, que le transporteur va rembourser via le BSP. Or, selon le moment du cycle, cela peut prendre 15 jours. C'est beau dans le texte, mais cela n'a rien à voir avec la réalité du monde du voyage," estime Eric Drésin.
En octobre 2020, le Centre Européen des Consommateurs (CEC) nous alertait sur les nombreuses plaintes des clients vis-à -vis de plateformes qui avaient la fâcheuse tendance de les lâcher au moindre problème.
"La Commission européenne va devoir l'analyser, mais cela peut déboucher sur de nouvelles directives pour encadrer le secteur des intermédiaires parfois borderline.
Dans le cas présent je parle des intermédiaires entre les compagnies aériennes et les clients. Dès qu'il y a un problème avec le transporteur, le client se retrouve coincé, Même s'il existe des impératifs pratiques, les textes légaux, eux, n'existent pas," nous confiait en octobre 2020, Camille Bertrand.
La spécialiste des litiges liés au tourisme au (CEC) France appelait à une meilleure définition du rôle, principe et devoir des intermédiaires, pour les distinguer des agences de voyages.
Sauf que Bruxelles n'a pas vraiment entendu cette nuance et risque d'arroser très large...
"Dans la proposition de la Commission européenne, les intermédiaires doivent rembourser les clients une semaine après le délai de remboursement accordé aux compagnies aériennes,.
Leur délai est, lui-même d'une semaine.
Sauf, que le transporteur va rembourser via le BSP. Or, selon le moment du cycle, cela peut prendre 15 jours. C'est beau dans le texte, mais cela n'a rien à voir avec la réalité du monde du voyage," estime Eric Drésin.
Les agences ne sont pas les banques des compagnies !
En juillet 2023, le responsable des réseaux volontaires et agents Internet de Thaï Airways affirmait que la compagnie "rembourserait tout le monde", à savoir tous les avoirs Covid.
Plus de 3 ans après le déclenchement de la pandémie, des voyageurs attendaient toujours des nouvelles de plusieurs transporteurs.
"Ce n'est pas parce que le législateur européen oblige les compagnies à devoir rembourser les voyageurs en un laps de temps précis, qu'elles le feront.
Les intermédiaires vont devoir donc rembourser leurs clients, sans nécessairement avoir l'argent pour.
Que la Commission veuille durcir les règles pour ces acteurs, c'est une chose. Par contre à aucun moment, elle ne s'est demandée pourquoi les transporteurs n'avaient pas remboursé en temps et en heure, leurs clients," poursuit le secrétaire général de l'ECTAA.
Le Syndicat entend faire rétropédaler l'instance européenne sur cette décision.
Il souhaite que le remboursement se fasse seulement à partir du moment, où l'intermédiaire a bel et bien reçu l'argent de la part du transporteur et non dans un délai théorique que personne ne respectera.
Plus de 3 ans après le déclenchement de la pandémie, des voyageurs attendaient toujours des nouvelles de plusieurs transporteurs.
"Ce n'est pas parce que le législateur européen oblige les compagnies à devoir rembourser les voyageurs en un laps de temps précis, qu'elles le feront.
Les intermédiaires vont devoir donc rembourser leurs clients, sans nécessairement avoir l'argent pour.
Que la Commission veuille durcir les règles pour ces acteurs, c'est une chose. Par contre à aucun moment, elle ne s'est demandée pourquoi les transporteurs n'avaient pas remboursé en temps et en heure, leurs clients," poursuit le secrétaire général de l'ECTAA.
Le Syndicat entend faire rétropédaler l'instance européenne sur cette décision.
Il souhaite que le remboursement se fasse seulement à partir du moment, où l'intermédiaire a bel et bien reçu l'argent de la part du transporteur et non dans un délai théorique que personne ne respectera.
Des annulations sans frais pour les agences de voyages... la double peine !
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En somme, l'ECTAA ne veut pas que les agents de voyages endossent le costume de banque des compagnies aériennes.
D'autant plus que les transporteurs sont bien souvent réglés à la réservation. Dans le cadre de la vente d'un vol sec, ils ont l'argent immédiatement dans leurs caisses.
"Autre point qui pose problème : ces remboursements doivent se faire sans frais.
Le service d'annulation réalisé par un intermédiaire ne devrait pas être compté, donc si la compagnie annule, le professionnel doit rembourser le client, sans nécessairement avoir l'argent en caisse et sans pouvoir le facturer.
Pour nous, chaque service nécessite une opération et cela a un coût. Et ce d'autant plus quand ce n'est pas de la responsabilité de l'agence," estime le lobbyiste.
Demain, devront-elles travailler gratuitement en cas de grève ou autres problèmes touchant le transport aérien ?
Alors que certains se posaient la question de maintenir la vente de vols secs, voire même d'intégrer le transport lors de la réservation de séjours, l'Europe pourrait bien clôturer le débat.
A lire sur le sujet : Vente de vols secs : Voyages Couture arrĂŞte les frais !
A ce rythme, les clients réserveront par eux-mêmes leurs billets d'avion.
"Il est vrai que l'activité devient très compliquée, elle fait face à trop de contraintes.
La Commission retouche par petites touches, mais à la fin, tous ces changements impactent très fortement le modèle de distribution. Nous essayons de leur expliquer ça, profitant du renouvellement du parlement européen.
Nous devons reprendre à zéro et avec pédagogie, pour leur expliquer les spécificités de l'univers du voyage, les flux financiers, etc," détaille Erci Drésin.
Par chance ce travail de bénédictin ne se fera pas en un jour, car il n'y aura pas de texte définitif et de vote, avant la fin de l'année prochaine. Ainsi avance l'Europe, lentement, mais brutalement. Et nous n'avons même pas évoqué les fonds de garantie...
D'autant plus que les transporteurs sont bien souvent réglés à la réservation. Dans le cadre de la vente d'un vol sec, ils ont l'argent immédiatement dans leurs caisses.
"Autre point qui pose problème : ces remboursements doivent se faire sans frais.
Le service d'annulation réalisé par un intermédiaire ne devrait pas être compté, donc si la compagnie annule, le professionnel doit rembourser le client, sans nécessairement avoir l'argent en caisse et sans pouvoir le facturer.
Pour nous, chaque service nécessite une opération et cela a un coût. Et ce d'autant plus quand ce n'est pas de la responsabilité de l'agence," estime le lobbyiste.
Demain, devront-elles travailler gratuitement en cas de grève ou autres problèmes touchant le transport aérien ?
Alors que certains se posaient la question de maintenir la vente de vols secs, voire même d'intégrer le transport lors de la réservation de séjours, l'Europe pourrait bien clôturer le débat.
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A ce rythme, les clients réserveront par eux-mêmes leurs billets d'avion.
"Il est vrai que l'activité devient très compliquée, elle fait face à trop de contraintes.
La Commission retouche par petites touches, mais à la fin, tous ces changements impactent très fortement le modèle de distribution. Nous essayons de leur expliquer ça, profitant du renouvellement du parlement européen.
Nous devons reprendre à zéro et avec pédagogie, pour leur expliquer les spécificités de l'univers du voyage, les flux financiers, etc," détaille Erci Drésin.
Par chance ce travail de bénédictin ne se fera pas en un jour, car il n'y aura pas de texte définitif et de vote, avant la fin de l'année prochaine. Ainsi avance l'Europe, lentement, mais brutalement. Et nous n'avons même pas évoqué les fonds de garantie...