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Remboursements : IATA ne bouge pas d’un IOTA…

L'Edito de Jean da LUZ


Décidément, ça ne va pas s’arranger entre Iata et les agences de voyages. Ce “machin” qui a la prétention de passer au dessus des lois et des Directives européennes, persiste et signe. Il vient de se fendre d’une lettre ouverte à la Distribution pour lui jeter de la poudre aux yeux. Il vaut mieux lire ça que d’être aveugle…


Rédigé par le Dimanche 28 Juin 2020

Coût additionnel du traitement des remboursements : l’IATA ne peut pas intervenir car cela relève de la politique de distribution de chaque compagnie aérienne et doit être discuté de manière bilatérale /crédit DepositPhoto
Coût additionnel du traitement des remboursements : l’IATA ne peut pas intervenir car cela relève de la politique de distribution de chaque compagnie aérienne et doit être discuté de manière bilatérale /crédit DepositPhoto
Non, décidément, IATA ne changera pas d’un Iota vis-à-vis des agences de voyages.

Une situation qui devient insupportable car beaucoup de distributeurs ont aujourd’hui une véritable épée de Damoclès au dessus de la tête.

Cet été, les Français ne voyageront pas beaucoup. Il n'abandonneront pas leur pénates, au grand dam des transporteurs.

La SNCF a dû rengainer de façon significative son offre estivale et les compagnies aériennes, face au manque d’appétence de nos compatriotes pour les airs, ont aussi révisé à la baisse leur prétentions.

Mais pas toutes, m'explique ce spécialiste qui se plaint des prix hallucinants pratiqués par certaines. Celles-là se sont contentées purement et simplement de faire un copier-coller du Yield management des années précédentes

On aurait bien aimé faire comme si le Covid-19 n’avais jamais existé. Hélas, cela n’est pas possible. Et comme il faut vivre avec son temps, les techos du pricing vont être ramenés à la dure réalité des choses…

Bref, les tarifs aériens sont en chute libre. Normal, la demande est aux abonnés absents. Et par conséquent les clients ne partiront pas.
Mais il y a des dommages collatéraux à cette situation, car les distributeurs peuvent difficilement caser leurs A-valoirs.

Iata campe sur ses positions

Certes, 18 mois ça laisse encore un peu de temps, mais entre ceux qui ne pourront (voudront) partir en hiver, ceux qui ne trouveront pas une offre équivalente parce que l’hôtel ou la destination sont indisponibles et ceux qui (exemples non limitatifs) auront renoncé définitivement pour des raisons diverses à leur voyage, voilà qui risque de créer un joli engorgement des demandes.

Bien entendu, on pourrait y ajouter les dangers liés à la pérennité des compagnies aériennes qui, globalement, ne sont guère mieux loties que les croisiéristes.

Mais tous ces aléas ne font pas l’affaire des agences qui aimeraient bien lever l’hypothèque d’une Ordonnance à double tranchant.

Un texte qui leur a sauvé la vie sur l’instant mais représente une véritable bombe à retardement pour l’avenir.

Et ce d’autant plus que nombre d’entre elles ont d’ores et déjà réglé à ces mêmes compagnies, le montant du billet.

Montant qui, rappelons-le en passant, représente souvent une part significative sinon léonine du forfait.

Aujourd’hui, l’Association des transporteurs, campe sur ses positions malgré les injonctions répétées de la Commission européenne concernant l’obligation de remboursement prévue par la Directive.

Un coût pharaonesque de la gestion des dossiers

Que répond-elle ? “Nous travaillons à la publication d'une base de données accessible à toutes les agences où les compagnies aériennes publieraient leur politique de remboursement afin de donner des informations claires et à jour pour le traitement des remboursements."

Tu parles Charles, cause toujours tu m’intéresses…

A cette urgence, brandie par EdV mais aussi par des Réseaux, tel le CEDIV, est venue s’ajouter le coût pharaonesque de la gestion des dossiers. Là aussi, Iata botte en touche ou noie le poisson.

"Nous avons également entendu plusieurs appels à des discussions au sujet du coût additionnel du traitement des remboursements.

Dans ce cas, l’IATA ne peut pas intervenir car cela relève de la politique de distribution de chaque compagnie aérienne et doit être discuté de manière bilatérale."


Du vrai foutage de gueule excusé par la situation des études d’impact de la crise en Europe.

Des études “qui” montrent une aggravation de la situation avec une estimation de -60% de baisse du trafic passagers en 2020 pour la France.

Bien entendu, il n’est pas question de nier la réalité. Mais ces Compagnies qui vont, pour la plupart, bénéficier des aides de l’Etat pour survivre, doivent aussi tenir compte de la situation de leurs “partenaires”.

Les Pouvoirs publics ne voleront pas deux fois au secours des agences de voyages, dont la situation et la tréso se tendent jour après jour.

Jean Da Luz Publié par Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par BUKHARI Françoise le 29/06/2020 10:08 | Alerter
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En écrivant ceci :
"Mais tous ces aléas ne font pas l’affaire des agences qui aimeraient bien lever l’hypothèque d’une Ordonnance à double tranchant.
Un texte qui leur a sauvé la vie sur l’instant mais représente une véritable bombe à retardement pour l’avenir."
Nous l'avons toujours écrit, cette ordonnance n'est qu'une "bombe à retardement". Comment les agences pourront-elles rembourser les voyageurs qui ne veulent plus partir (car ils ont d'autres soucis fort compréhensibles) quand la moitié des forfaits et parfois beaucoup plus est séquestrée par les compagnies aériennes ou lorsque les agences ont fait des avances aux compagnies pour garantir des places d'avion ?
Un seul espoir à l'horizon : les courbes du virus à travers le monde ... A l'instant zéro et si et seulement si les courbes restent stables, ce n'est qu'à partir du 1er juillet 2021 que nous commencerons à y voir plus clair mais malheureusement dans quel état seront la plupart des destinations (et notre pays en premier) avec des crises économiques insurmontables, il ne reste effectivement qu'à espérer que ce virus meurt mais il fait vraiment de la résistance ...
Bon courage à tout le monde.

2.Posté par mille sabords le 29/06/2020 12:54 | Alerter
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Nous connaissons depuis des lustres l'indifférence de IATA vis à vis des agences de voyages pour ne pas utiliser le "mépris".
Au regard du lobbying derrière chaque compagnie nationale est présent un Etat ...Donc rien ne changera si la profession n'envoie pas un " grand pavé dans la marre ". Les agences de voyages en France sont les mieux armées pour le faire s'appuyant la Directive Gouvernementale en faveur de nos métiers.

IATA passe outre, use de sa position dominante et de la puissance des compagnies aériennes qui ont obtenu des aides financières gigantesques de leurs Etats pour survivre au covid 19.

Nous faisons parti des dommages collatéraux qui mettent en évidence la puissance IATA.

Que font nos instances officielles en matière de défense pour agir avec fermeté et pertinence,?
Jusqu'à présent elles ont demandé et n 'ont rien obtenu de IATA.

L'ECTAA avait entamé une procédure, l' EDV également le 29 .05.2019...Quid des informations sur ces procédures auxquelles pourrait être ajoutée une demande reconventionnelle ( si le dossier le permet) avec obligation de rembourser les agences dans les 18 mois ,
Cette Directive a le mérite d'exister, cette chance ne se présentera pas 2 fois .

Pourquoi la chambre syndicale patronale des agences de voyages n'agit pas dans ce sens pour anticiper les rancoeurs des clients une fois les 18 mois échus , pour permettre de sauver la trésorerie bientôt exsangue , et permettre aussi à chaque agence de voyages de réclamer son dû à IATA dans le cadre d'un collectif.,.
Seule une procédure en justice pourrait mettre un terme aux pratiques actuelles de IATA insensible aux requêtes depuis plusieurs mois ( la Cour Européenne existe, les recours sont nombreux.) .Ne rien faire est conforter leur position et leur souhait d'affaiblir la distribution..

IATA se cache derrière un statut d'association dont les membres (compagnies aériennes) n 'ont que faire de la distribution qu'elle considère comme de" petits épiciers"...(Pour avoir entendu ce mot dans la bouche de compagnies aériennes.)
Nous sommes tous invités à relire le discours du Président IATA lors des 2 dernières conventions annuelles (18/19) pour savoir ce que les agences de voyages représentent dans la désintermédiation...
lLespérance te les discours ne font pas avancer les choses....

3.Posté par DHAOUADI Mohamed le 29/06/2020 15:49 | Alerter
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Quoique les Agences qui ont eu le courage de recourir à la justice ont eu gain de cause... Le Vendredi dernier la Court Regionale fe Nurtingen (Allemagne) a délibéré en fabeur d'un plaignant obligeant la Cie Eurowings de rembourser le billet inutilisé pour violation des Lois UE sir la concurrence ... Pour sa part la Direction Générale de l'Aviation Civile Italienne a émis un Ordre Gouvernemental pour forcer les Cies desservant l' Italie de Rembourser.. Quand au Dep d'Etat au Transport Américain (USDOT) il a carrément tranché il y a un mois en rappelant aux transporteurs desservant les USA le droit du passager à être remboursé.
Pour ce qui est de IATA on ne connaît que trop ses paradoxes de 2 poids 2 mesures : elle viole ses propres règles quand il s'agit de favoriser ses membres les Cies Aériennes, et applique sans pitié les mêmes regles sur les Agences de Voyages

4.Posté par Tony Stark le 30/06/2020 08:09 | Alerter
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Bonjour,
Je serais plutôt favorable à des actions en justice forte avec l'ensemble des compagnies qui ont reçu des aides de leur gouvernement respectif. Irrespect des législations en vigueur, irrespect de leur propre sacro-sainte Résolutions, irrespect total de leur distributeurs et clients. Nous sommes vraiment dans la 4e dimension !

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