La Direction générale des entreprises (DGE) a été saisie du sujet des mandataires - Depositphotos @mast3r
Laurent Menanteau est un passionné du voyage, mais aussi un professionnel pugnace.
Deux ans après le lancement de l'association de défense des mandataires, le Bordelais poursuit son combat pour faire changer les statuts et surtout éloigner la distribution touristique d'une ubérisation programmée.
"C'est un bon moyen de remettre l'ascenseur social en marche, dans notre secteur.
Alors que créer sa propre agence de voyages dans son coin est compliqué et nécessite d'importants moyens financiers, ce type de contrat a bien des atouts," explique le gérant.
Pour faire bouger les choses, Laurent Menanteau remue depuis quelques années ciel et terre.
Il n'appelle pas à tout révolutionner : "le contrat de mandat est un bon contrat", ni même faire table rase du passé, mais rendre plus attractif ce statut particulier.
Après avoir frappé à plusieurs reprises aux portes des différents ministères en charge du Tourisme, la Direction générale des entreprises (DGE) l'a convié dans ses bureaux pour faire le point.
Deux ans après le lancement de l'association de défense des mandataires, le Bordelais poursuit son combat pour faire changer les statuts et surtout éloigner la distribution touristique d'une ubérisation programmée.
"C'est un bon moyen de remettre l'ascenseur social en marche, dans notre secteur.
Alors que créer sa propre agence de voyages dans son coin est compliqué et nécessite d'importants moyens financiers, ce type de contrat a bien des atouts," explique le gérant.
Pour faire bouger les choses, Laurent Menanteau remue depuis quelques années ciel et terre.
Il n'appelle pas à tout révolutionner : "le contrat de mandat est un bon contrat", ni même faire table rase du passé, mais rendre plus attractif ce statut particulier.
Après avoir frappé à plusieurs reprises aux portes des différents ministères en charge du Tourisme, la Direction générale des entreprises (DGE) l'a convié dans ses bureaux pour faire le point.
Mandataires : "Il n'est pas possible de laisser des TPE sans argent"
"Le cabinet d'Olivia Grégoire a saisi la DGE, en lui demandant de reprendre le dossier en main.
Cela a été une surprise pour moi d'être contacté par ce service de l'Etat, afin que je présente ce dossier," nous explique le mandataire dont l'entreprise est basée à Bordeaux.
Durant cette longue réunion, Laurent Menanteau a expliqué les problématiques du secteur.
Il en est ressorti satisfait après plus d'une bonne heure de discussion et d'échanges constructifs sur une problématique parfois complexe.
Si dans certains réseaux, comme TUI, le statut a évolué, chez d'autres, les patrons ne veulent même pas entendre parler d'un décalage de virgule dans le contrat.
Après avoir expliqué les tenants et les aboutissants, la réunion s'est conclue sur l'idée de créer un espace de communication réunissant toutes les parties prenantes.
"La personne de la DGE a proposé de créer une table ronde réunissant des mandants et des mandataires.
Nous en revenons Ă ce que je voulais faire : construire l'avenir ensemble," estime le Bordelais.
Pour l'heure aucune date n'a été arrêtée. Cet espace d'échange doit permettre d'alimenter les réflexions pour la rédaction d'une note de recommandation qui sera adressée à la ministre en charge du Tourisme.]b
Des noms ont déjà été couchés sur le papier, afin de solliciter une entrevue et faire avancer le dossier.
Cela a été une surprise pour moi d'être contacté par ce service de l'Etat, afin que je présente ce dossier," nous explique le mandataire dont l'entreprise est basée à Bordeaux.
Durant cette longue réunion, Laurent Menanteau a expliqué les problématiques du secteur.
Il en est ressorti satisfait après plus d'une bonne heure de discussion et d'échanges constructifs sur une problématique parfois complexe.
Si dans certains réseaux, comme TUI, le statut a évolué, chez d'autres, les patrons ne veulent même pas entendre parler d'un décalage de virgule dans le contrat.
Après avoir expliqué les tenants et les aboutissants, la réunion s'est conclue sur l'idée de créer un espace de communication réunissant toutes les parties prenantes.
"La personne de la DGE a proposé de créer une table ronde réunissant des mandants et des mandataires.
Nous en revenons Ă ce que je voulais faire : construire l'avenir ensemble," estime le Bordelais.
Pour l'heure aucune date n'a été arrêtée. Cet espace d'échange doit permettre d'alimenter les réflexions pour la rédaction d'une note de recommandation qui sera adressée à la ministre en charge du Tourisme.]b
Des noms ont déjà été couchés sur le papier, afin de solliciter une entrevue et faire avancer le dossier.
Mandataire : une note de recommandation Ă l'Ă©tude
Rappelons que la DGE propose aux différents ministères la mise en œuvre des politiques du Gouvernement pour développer le tissu industriel.
"L'enjeu est de réfléchir ensemble, afin de faire émerger des points importants pour l'élaboration de la note. La DGE veut comprendre les contraintes des uns et des autres, pour avancer" poursuit l'agent de voyages.
Ce dernier a attiré l'attention sur 3 points qui doivent selon lui évoluer.
Tout d'abord, pour Laurent Menanteau, la réduction du risque des mandataires doit être érigée au sommet des priorités de la refonte des statuts.
"Notre risque est accru, puisque nous dépendons à 100% du même fournisseur. De plus, nous ne touchons l'argent qu'au départ des voyageurs. Il n'est pas possible de laisser des TPE sans argent.
J'aimerais arrĂŞter de devoir expliquer Ă mon banquier que l'argent va rentrer, mais plutĂ´t de faire mon boulot."
En cas de difficulté d'un mandant, les agences se retrouvent avec les caisses vides et l'effet domino pourrait provoquer une réaction en chaine dans l'industrie.
Malgré tout, des réseaux ont lâché du lest, comme le Club Med ou TUI, distribuant une partie des commissions à la réservation.
Ce n'est pas tout : la dépendance stratégique serait aussi à revoir. "Nous n'avons pas notre mot à dire, même si les décisions unilatérales impactent le business plan des mandataires," explique Laurent Menanteau.
Pour remédier à cela, l'organisation d'un rendez-vous annuel, réunissant les deux bords de la distribution, pourrait être instituée, afin que chacun échange et donne son point de vue sur sa vision de l'entreprise.
"L'enjeu est de réfléchir ensemble, afin de faire émerger des points importants pour l'élaboration de la note. La DGE veut comprendre les contraintes des uns et des autres, pour avancer" poursuit l'agent de voyages.
Ce dernier a attiré l'attention sur 3 points qui doivent selon lui évoluer.
Tout d'abord, pour Laurent Menanteau, la réduction du risque des mandataires doit être érigée au sommet des priorités de la refonte des statuts.
"Notre risque est accru, puisque nous dépendons à 100% du même fournisseur. De plus, nous ne touchons l'argent qu'au départ des voyageurs. Il n'est pas possible de laisser des TPE sans argent.
J'aimerais arrĂŞter de devoir expliquer Ă mon banquier que l'argent va rentrer, mais plutĂ´t de faire mon boulot."
En cas de difficulté d'un mandant, les agences se retrouvent avec les caisses vides et l'effet domino pourrait provoquer une réaction en chaine dans l'industrie.
Malgré tout, des réseaux ont lâché du lest, comme le Club Med ou TUI, distribuant une partie des commissions à la réservation.
Ce n'est pas tout : la dépendance stratégique serait aussi à revoir. "Nous n'avons pas notre mot à dire, même si les décisions unilatérales impactent le business plan des mandataires," explique Laurent Menanteau.
Pour remédier à cela, l'organisation d'un rendez-vous annuel, réunissant les deux bords de la distribution, pourrait être instituée, afin que chacun échange et donne son point de vue sur sa vision de l'entreprise.
Madantaire : plus de liberté vis-à -vis des mandants
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Il pourrait être aussi judicieux, toujours selon lui, de laisser une "réelle" carte blanche aux professionnels sur une petite partie du chiffre d'affaires.
Ainsi, les agents pourraient réaliser 15 ou 20% en dehors des produits maisons, pour être moins dépendants d'un seul fournisseur, et ce d'autant que l'exclusivité ne serait pas égale.
"Dans tous les contrats, il existe une part de chiffre d'affaires libre, sauf que dans les faits, nous devons toujours demander l'autorisation au mandant... qui refuse bien souvent."
Une exclusivité de fait devrait être monnayée par les mandataires. Cette part de liberté doit permettre à l'agent de pouvoir proposer les voyages qu'il souhaite aux clients mais aussi de réduire son risque.
Ces observations ont bien été écoutées et notifiées par la responsable de la DGE.
Il reste maintenant reste à savoir si l'administration réunira tous les acteurs, malgré sa promesse.
Il faut aussi que toutes les parties prenantes soient intéressées par un encadrement et une réécriture du contrat de mandataire.
Tous les réseaux ne voient pas d'un bon œil cette initiative.
"Il faut dépoussiérer le contrat et les relations, nous devons tous travailler ensemble, non pas l'un contre l'autre. Aucun ministère ne m'a dit que cette cause n'était pas juste. Il faut faire quelque chose," conclut Laurent Menanteau.
Dorénavant la DGE a toutes les cartes en main pour permettre la démocratisation de l'activité d'agent de travail, et rééquilibrer la relation entre les deux parties.
Ainsi, les agents pourraient réaliser 15 ou 20% en dehors des produits maisons, pour être moins dépendants d'un seul fournisseur, et ce d'autant que l'exclusivité ne serait pas égale.
"Dans tous les contrats, il existe une part de chiffre d'affaires libre, sauf que dans les faits, nous devons toujours demander l'autorisation au mandant... qui refuse bien souvent."
Une exclusivité de fait devrait être monnayée par les mandataires. Cette part de liberté doit permettre à l'agent de pouvoir proposer les voyages qu'il souhaite aux clients mais aussi de réduire son risque.
Ces observations ont bien été écoutées et notifiées par la responsable de la DGE.
Il reste maintenant reste à savoir si l'administration réunira tous les acteurs, malgré sa promesse.
Il faut aussi que toutes les parties prenantes soient intéressées par un encadrement et une réécriture du contrat de mandataire.
Tous les réseaux ne voient pas d'un bon œil cette initiative.
"Il faut dépoussiérer le contrat et les relations, nous devons tous travailler ensemble, non pas l'un contre l'autre. Aucun ministère ne m'a dit que cette cause n'était pas juste. Il faut faire quelque chose," conclut Laurent Menanteau.
Dorénavant la DGE a toutes les cartes en main pour permettre la démocratisation de l'activité d'agent de travail, et rééquilibrer la relation entre les deux parties.