"le régénératif va un cran plus loin, en ne voulant pas seulement atteindre le Net Zéro, mais en allant plus loin" selon Elsa Brindazur - Depositphotos @thx4stock@hotmail.com
TourMaG.com - Tout le monde connaît le tourisme durable, mais qu'est-ce que le tourisme régénératif ?
Elsa Brindazur : Nous parlons là d'une extension de la théorie de l'économie circulaire.
Là où cette dernière va aborder les sujets d'optimisation des impacts négatifs, le régénératif va un cran plus loin, en ne voulant pas seulement atteindre le Net Zéro, déjà difficile à atteindre.
L'enjeu est de créer les conditions pour que la nature puisse mettre en œuvre ses propres capacités de régénération.
TourMaG.com - Quelles sont ses origines ?
Elsa Brindazur : Il a été théorisé par deux experts chiliens, Martin Araneda et Carlos Briceño.
Il existe même des cours de premier et second niveaux. Autant ils ont théorisé les bases du modèle régénératif au sein du tourisme, autant il n'y a pas de recette précise pour atteindre cet objectif. Ils ont plutôt élaboré un cadre.
Il existe également des acteurs comme Emmanuel Delannoy ou Séverine Fantapie, la créatrice de la fresque de l'économie régénératrice, qui ont travaillé sur le concept, mais pas seulement sur sa dimension touristique.
Pour l'heure, la documentation sur notre secteur est assez pauvre.
Elsa Brindazur : Nous parlons là d'une extension de la théorie de l'économie circulaire.
Là où cette dernière va aborder les sujets d'optimisation des impacts négatifs, le régénératif va un cran plus loin, en ne voulant pas seulement atteindre le Net Zéro, déjà difficile à atteindre.
L'enjeu est de créer les conditions pour que la nature puisse mettre en œuvre ses propres capacités de régénération.
TourMaG.com - Quelles sont ses origines ?
Elsa Brindazur : Il a été théorisé par deux experts chiliens, Martin Araneda et Carlos Briceño.
Il existe même des cours de premier et second niveaux. Autant ils ont théorisé les bases du modèle régénératif au sein du tourisme, autant il n'y a pas de recette précise pour atteindre cet objectif. Ils ont plutôt élaboré un cadre.
Il existe également des acteurs comme Emmanuel Delannoy ou Séverine Fantapie, la créatrice de la fresque de l'économie régénératrice, qui ont travaillé sur le concept, mais pas seulement sur sa dimension touristique.
Pour l'heure, la documentation sur notre secteur est assez pauvre.
"Le net zéro va nous mener dans le mur"
TourMaG.com - Ainsi, le tourisme régénératif doit nous pousser à vivre avec la nature, est-ce bien ça ?
Elsa Brindazur : Oui, mais pas seulement.
Notre corps peut cicatriser et se régénérer, la nature a exactement les mêmes capacités. Si nous la laissons faire, par exemple, un sol laissé en jachère va peu à peu restaurer les équilibres naturels. Il faut lui laisser la place de pouvoir exprimer ses capacités à se régénérer.
L'économie régénérative est donc de mettre en place des activités pour permettre à la nature de restaurer les choses dégradées par les activités qui ont lieu dans un certain endroit.
L'enjeu est de ne pas trop abîmer, ne pas dépasser des seuils de non-retour, et d'autre part de laisser le temps et les moyens pour que la nature puisse opérer sa magie habituelle.
TourMaG.com - Vous avez dit que le Net Zéro était déjà très difficile à atteindre. Si nous n'arrivons pas à l'étape précédente, comment atteindre celle au-dessus ?
Elsa Brindazur : Je ne vais pas totalement répondre à votre question, mais vous allez comprendre pourquoi. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas nous contenter du net zéro.
Le net zéro va nous mener dans le mur. La dégradation de la planète est très avancée. Les mesures visant la neutralité carbone vont prendre beaucoup de temps et nous n'en avons pas. Nous avons besoin de la nature pour aller plus vite et restaurer les équilibres naturels.
Nous allons très vite atteindre le seuil des +2 degrés et sans doute aller beaucoup plus haut.
Nous devons impérativement nous appuyer sur les puits de carbone, mais aussi sur les capacités de la biodiversité à restaurer les milieux. Le carbone n'est pas le seul problème, nous avons aussi l'eau, la terre, etc.
Nous ne tiendrons pas sans un bon cycle de l'eau. Plein de choses ne peuvent pas être régulées et réparées par l'humain.
Elsa Brindazur : Oui, mais pas seulement.
Notre corps peut cicatriser et se régénérer, la nature a exactement les mêmes capacités. Si nous la laissons faire, par exemple, un sol laissé en jachère va peu à peu restaurer les équilibres naturels. Il faut lui laisser la place de pouvoir exprimer ses capacités à se régénérer.
L'économie régénérative est donc de mettre en place des activités pour permettre à la nature de restaurer les choses dégradées par les activités qui ont lieu dans un certain endroit.
L'enjeu est de ne pas trop abîmer, ne pas dépasser des seuils de non-retour, et d'autre part de laisser le temps et les moyens pour que la nature puisse opérer sa magie habituelle.
TourMaG.com - Vous avez dit que le Net Zéro était déjà très difficile à atteindre. Si nous n'arrivons pas à l'étape précédente, comment atteindre celle au-dessus ?
Elsa Brindazur : Je ne vais pas totalement répondre à votre question, mais vous allez comprendre pourquoi. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas nous contenter du net zéro.
Le net zéro va nous mener dans le mur. La dégradation de la planète est très avancée. Les mesures visant la neutralité carbone vont prendre beaucoup de temps et nous n'en avons pas. Nous avons besoin de la nature pour aller plus vite et restaurer les équilibres naturels.
Nous allons très vite atteindre le seuil des +2 degrés et sans doute aller beaucoup plus haut.
Nous devons impérativement nous appuyer sur les puits de carbone, mais aussi sur les capacités de la biodiversité à restaurer les milieux. Le carbone n'est pas le seul problème, nous avons aussi l'eau, la terre, etc.
Nous ne tiendrons pas sans un bon cycle de l'eau. Plein de choses ne peuvent pas être régulées et réparées par l'humain.
"Nous devons oublier le mot compenser, car nous ne compensons jamais rien"
TourMaG.com - Comment atteindre cette régénération ?
Elsa Brindazur : Nous seulement, il faut réduire ses impacts, mais raisonner autrement et faire que la nature puisse reprendre ses fonctions habituelles.
TourMaG.com - Donc nous ne devons plus construire aucun établissement touristique ?
Elsa Brindazur : Prenons le cas de la montagne : je pense que nous devrions regarder ce que nous pouvons réutiliser.
Quand vous avez près de 50% de lits froids, il est possible d'en remettre une grande partie dans le circuit de la location touristique. Il est possible de faire avec ce que nous avons, pour éviter au maximum l'artificialisation.
Lorsque nous construisons de nouveaux bâtiments, il faut travailler sur la pertinence du projet et limiter son impact.
TourMaG.com - La très décriée, et de plus en plus contestée, compensation rentre-t-elle dans le cadre de l'économie régénérative ?
Elsa Brindazur : C'est un terme que nous devons sortir de la tête des gens, car nous ne compensons jamais rien.
Une fois que nous avons eu un impact, l'impact est là, il ne sera pas effacé. Nous ne compensons rien.
Nous devons faire en sorte d'élaborer des projets qui permettent de reconstruire, dans le sens restaurer. C'est une bonne chose, mais nous ne devons pas mettre cela en parallèle avec l'impact que nous avons.
Planter des arbres est intéressant, à condition de confier cette action à une personne ou à une entreprise ayant un véritable savoir-faire en foresterie, donc planter les bonnes espèces, réfléchir à 20 ou 30 ans, s'appuyer sur de véritables techniciens de la forêt.
Le tourisme peut aller dans des projets pour laisser un milieu naturel reprendre ses droits sur des espaces, c'est intéressant. Il est possible de construire des bâtiments qui, dans le cadre du projet, ont une utilité et une contribution.
Elsa Brindazur : Nous seulement, il faut réduire ses impacts, mais raisonner autrement et faire que la nature puisse reprendre ses fonctions habituelles.
TourMaG.com - Donc nous ne devons plus construire aucun établissement touristique ?
Elsa Brindazur : Prenons le cas de la montagne : je pense que nous devrions regarder ce que nous pouvons réutiliser.
Quand vous avez près de 50% de lits froids, il est possible d'en remettre une grande partie dans le circuit de la location touristique. Il est possible de faire avec ce que nous avons, pour éviter au maximum l'artificialisation.
Lorsque nous construisons de nouveaux bâtiments, il faut travailler sur la pertinence du projet et limiter son impact.
TourMaG.com - La très décriée, et de plus en plus contestée, compensation rentre-t-elle dans le cadre de l'économie régénérative ?
Elsa Brindazur : C'est un terme que nous devons sortir de la tête des gens, car nous ne compensons jamais rien.
Une fois que nous avons eu un impact, l'impact est là, il ne sera pas effacé. Nous ne compensons rien.
Nous devons faire en sorte d'élaborer des projets qui permettent de reconstruire, dans le sens restaurer. C'est une bonne chose, mais nous ne devons pas mettre cela en parallèle avec l'impact que nous avons.
Planter des arbres est intéressant, à condition de confier cette action à une personne ou à une entreprise ayant un véritable savoir-faire en foresterie, donc planter les bonnes espèces, réfléchir à 20 ou 30 ans, s'appuyer sur de véritables techniciens de la forêt.
Le tourisme peut aller dans des projets pour laisser un milieu naturel reprendre ses droits sur des espaces, c'est intéressant. Il est possible de construire des bâtiments qui, dans le cadre du projet, ont une utilité et une contribution.
"Le modèle économique basé sur le volume va dans le mur"
TourMaG.com - A entendre ce que vous dites, il est un secteur qui sera très difficilement régénératif, c'est celui de l'aérien...
Elsa Brindazur : Nous en sommes relativement loin, ce sont même deux mondes très différents.
Par contre, s'empêcher de voyager parce que l'aérien n'est pas régénératif, ce n'est pas une solution. Nous pourrions travailler sur une aviation qui a beaucoup moins d'impact sur l'environnement, sur le fait d'arriver moins vite à destination.
La visite et l'échange à destination sont très importants pour favoriser certains projets. Le régénératif consiste à regarder l'ensemble, pas un seul point.
TourMaG.com - Vous n'êtes donc pas pour la décroissance ?
Elsa Brindazur : Il faut faire attention à ce que nous mettons derrière.
Je donnerais plutôt mon avis personnel sur ce sujet. Je pense que la décroissance de certaines activités très polluantes et nocives sera indispensable, cela ne veut pas dire qu'il faille décroître sur tout et n'importe quoi.
Nous devons réorganiser nos activités économiques, tout comme la croissance ne doit plus être le but en soi. Nous devons raisonner en termes de santé plutôt que de croissance.
TourMaG.com - Le tourisme est polluant, enfin certaines formes de tourisme, donc il pourrait être invité à décroître. Comment se situe-t-il ?
Elsa Brindazur : Il va falloir trouver le bon curseur. Le tourisme qui a l'ambition de proposer des contributions positives sur son territoire, celui-là a toute sa place.
Evidemment, il faudra réduire au maximum tous ses impacts, donc utiliser des moyens qui ont le moins d'impact possible et des lieux n'artificialisant pas les sols. L'avion pour aller au Japon ou les îles Pacifiques, nous pouvons difficilement nous en priver.
Si nous arrêtons donc de le prendre, cela signifie que nous allons couper toutes nos relations avec les territoires, et dans l'absolu ce n'est pas sain. Dans le régénératif, il y a une notion d'unité, de paix et de rassemblement des nations autour d'un objectif commun. Pour y arriver, nous devons nous voir et discuter.
Par contre, le modèle économique basé sur le volume, et donc la vente de masse de billets d'avion, va dans le mur.
Elsa Brindazur : Nous en sommes relativement loin, ce sont même deux mondes très différents.
Par contre, s'empêcher de voyager parce que l'aérien n'est pas régénératif, ce n'est pas une solution. Nous pourrions travailler sur une aviation qui a beaucoup moins d'impact sur l'environnement, sur le fait d'arriver moins vite à destination.
La visite et l'échange à destination sont très importants pour favoriser certains projets. Le régénératif consiste à regarder l'ensemble, pas un seul point.
TourMaG.com - Vous n'êtes donc pas pour la décroissance ?
Elsa Brindazur : Il faut faire attention à ce que nous mettons derrière.
Je donnerais plutôt mon avis personnel sur ce sujet. Je pense que la décroissance de certaines activités très polluantes et nocives sera indispensable, cela ne veut pas dire qu'il faille décroître sur tout et n'importe quoi.
Nous devons réorganiser nos activités économiques, tout comme la croissance ne doit plus être le but en soi. Nous devons raisonner en termes de santé plutôt que de croissance.
TourMaG.com - Le tourisme est polluant, enfin certaines formes de tourisme, donc il pourrait être invité à décroître. Comment se situe-t-il ?
Elsa Brindazur : Il va falloir trouver le bon curseur. Le tourisme qui a l'ambition de proposer des contributions positives sur son territoire, celui-là a toute sa place.
Evidemment, il faudra réduire au maximum tous ses impacts, donc utiliser des moyens qui ont le moins d'impact possible et des lieux n'artificialisant pas les sols. L'avion pour aller au Japon ou les îles Pacifiques, nous pouvons difficilement nous en priver.
Si nous arrêtons donc de le prendre, cela signifie que nous allons couper toutes nos relations avec les territoires, et dans l'absolu ce n'est pas sain. Dans le régénératif, il y a une notion d'unité, de paix et de rassemblement des nations autour d'un objectif commun. Pour y arriver, nous devons nous voir et discuter.
Par contre, le modèle économique basé sur le volume, et donc la vente de masse de billets d'avion, va dans le mur.
Tourisme régénératif : "Nous ne sommes plus dans la consommation, mais dans l'expérience"
TourMaG.com - Quid des destinations long-courriers ou court-courriers, comme la République dominicaine, la Thaïlande, Maurice ou la Tunisie que nous avons rendues dépendantes au tourisme ? Comment faire ?
Elsa Brindazur : Attention au piège de "l'Occidental", qui consiste à savoir pour tout le monde ce qui est bon.
Une bonne solution réside à s'entendre avec le pays et comprendre finement ses réalités, pour situer exactement les besoins, pour y répondre et contribuer. Nous ne pourrons pas faire l'impasse sur les réalités économiques passées, présentes et futures, les particuliers et les privés.
Nous ne pouvons pas tout balayer d'un revers de main, car nous voulons faire de l'écologie et dire que telle ou telle chose n'existe plus. Ce n'est pas possible.
Il faut prendre en compte la culture du pays, la mentalité, les besoins, l'état de santé du territoire, des habitants... Et réfléchir avec toutes les parties prenantes sur ce que serait un tourisme bon pour la République dominicaine ou la Tunisie, mais aussi pour les visiteurs et la biodiversité.
TourMaG.com - Comment atteindre le tourisme régénératif pour ce genre de destination ?
Elsa Brindazur : Il y a des projets de tourisme régénératif qui existent en Amérique du Sud et qui fonctionnent bien.
Il y a l'exemple de Playa Viva au Mexique. Le projet a été établi sur 25 ans. C'est un écoresort qui a utilisé toutes les techniques de construction respectueuses, tout en faisant du lieu un pilier fort de l'économie locale et de l'activité du village.
Il vise à restaurer les terres, le rendement agricole, les activités traditionnelles, dans l'esprit de perpétuer les traditions du village et de croiser cela avec une ouverture au monde, via les visiteurs, sans que cela devienne Disneyland.
Le visiteur s'intègre pleinement à la vie du village, il est en contact avec l'habitant et plongé dans leur réalité, sans misérabilisme et sans jugement. La clé est de faire un pas vers l'autre, mais sans juger, tout en avançant soi même, pour atteindre la meilleure version de soi.
Nous ne sommes plus dans la consommation, mais dans l'expérience, c'est la base du régénératif.
L'enjeu de toutes ces démarches, pour un tourisme durable, c'est la conduite du changement. Cela passe par une prise de conscience, puis par la capacité d'agir, l'envie de passer à l'action et enfin de tenir ses engagements.
Le problème que nous avons, dans notre société, est que nous en sommes seulement au savoir : "je sais que ce que je fais n'est pas bon", sauf que pour la majorité des gens, les actions sont trop fastidieuses ou embêtantes à mettre en place.
Pour passer du savoir à la prise de conscience, l'expérientiel est primordial.
Il faut faire progresser les visiteurs et les acteurs du tourisme vers une prise de conscience et des modes de vie beaucoup plus respectueux, en harmonie avec le milieu et la nature.
Les visiteurs expérimentent par eux-mêmes des choses qui les amènent à des prises de conscience personnelle et naturelle, se remettre en question, modifient un peu leur mode de vie, et repartent avec ces enseignements.
Elsa Brindazur : Attention au piège de "l'Occidental", qui consiste à savoir pour tout le monde ce qui est bon.
Une bonne solution réside à s'entendre avec le pays et comprendre finement ses réalités, pour situer exactement les besoins, pour y répondre et contribuer. Nous ne pourrons pas faire l'impasse sur les réalités économiques passées, présentes et futures, les particuliers et les privés.
Nous ne pouvons pas tout balayer d'un revers de main, car nous voulons faire de l'écologie et dire que telle ou telle chose n'existe plus. Ce n'est pas possible.
Il faut prendre en compte la culture du pays, la mentalité, les besoins, l'état de santé du territoire, des habitants... Et réfléchir avec toutes les parties prenantes sur ce que serait un tourisme bon pour la République dominicaine ou la Tunisie, mais aussi pour les visiteurs et la biodiversité.
TourMaG.com - Comment atteindre le tourisme régénératif pour ce genre de destination ?
Elsa Brindazur : Il y a des projets de tourisme régénératif qui existent en Amérique du Sud et qui fonctionnent bien.
Il y a l'exemple de Playa Viva au Mexique. Le projet a été établi sur 25 ans. C'est un écoresort qui a utilisé toutes les techniques de construction respectueuses, tout en faisant du lieu un pilier fort de l'économie locale et de l'activité du village.
Il vise à restaurer les terres, le rendement agricole, les activités traditionnelles, dans l'esprit de perpétuer les traditions du village et de croiser cela avec une ouverture au monde, via les visiteurs, sans que cela devienne Disneyland.
Le visiteur s'intègre pleinement à la vie du village, il est en contact avec l'habitant et plongé dans leur réalité, sans misérabilisme et sans jugement. La clé est de faire un pas vers l'autre, mais sans juger, tout en avançant soi même, pour atteindre la meilleure version de soi.
Nous ne sommes plus dans la consommation, mais dans l'expérience, c'est la base du régénératif.
L'enjeu de toutes ces démarches, pour un tourisme durable, c'est la conduite du changement. Cela passe par une prise de conscience, puis par la capacité d'agir, l'envie de passer à l'action et enfin de tenir ses engagements.
Le problème que nous avons, dans notre société, est que nous en sommes seulement au savoir : "je sais que ce que je fais n'est pas bon", sauf que pour la majorité des gens, les actions sont trop fastidieuses ou embêtantes à mettre en place.
Pour passer du savoir à la prise de conscience, l'expérientiel est primordial.
Il faut faire progresser les visiteurs et les acteurs du tourisme vers une prise de conscience et des modes de vie beaucoup plus respectueux, en harmonie avec le milieu et la nature.
Les visiteurs expérimentent par eux-mêmes des choses qui les amènent à des prises de conscience personnelle et naturelle, se remettre en question, modifient un peu leur mode de vie, et repartent avec ces enseignements.
Nous sommes vivants : "Nous cherchons des territoires ou des lieux d'expérimentation"
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TourMaG.com - Est-ce que nous n'allons pas vers un tourisme élitiste ?
Elsa Brindazur : Nous considérons comme élitiste tout ce qui est précurseur, nouveau et ayant un certain prix.
Nous avons été habitués à des prix très bas, nous pouvons nous poser la question de la valorisation des choses.
Aujourd'hui, nous jugeons tout par le prisme du capital financier, car il y en a plusieurs sortes, comme celui naturel (ressources, eau, matières premières...) et vivant (humain, social, spirituel, culturel...), mais aussi faune et flore.
Le tourisme régénératif doit contribuer à enrichir tous les capitaux. L'activité ne doit pas seulement générer de la valeur financière. Le bénéficiaire ne peut donc pas être que le seul client, il y a aussi l'habitant, l'habitant-visiteur, les acteurs du tourisme, les communautés locales, les institutions locales.
L'idée de départ n'est pas du tout élitiste, car l'objectif étant que cela touche le plus grand nombre, c'est un projet démocratique. Sauf que tout ça, dans notre monde actuel, a un prix et ces expériences sélectionnent les gens par rapport au prix qu'ils acceptent de mettre pour des vacances.
Nous devons changer les mentalités en mettant en avant les effets sur la santé, les enseignements appris, les bénéfices locaux, etc. Le voyage est classé comme un bien de consommation, comme un droit, et c'est un problème.
Il faut que cela soit accessible à tous, mais pas n'importe quoi, ni à n'importe quelle condition.
TourMaG.com - Vous faites partie du collectif "Nous sommes vivants", pionnier sur l'économie régénérative. Où en êtes-vous sur le tourisme ?
Elsa Brindazur : Nous cherchons des territoires ou des lieux d'expérimentation, comme l'Abbaye de Valsaintes qui est pour moi le parfait exemple du tourisme régénératif en France.
Ces endroits nous permettront de développer notre vision du tourisme régénératif, notamment sur la chaîne de valeurs, pour décrire toutes les composantes à considérer sur l'activité.
Nous avons besoin d'un lieu concret pour écrire finement sur notre concept, et ainsi permettre de se projeter sur ce que nous faisons. Par la suite, nous proposons des missions de consulting aux territoires et aux entreprises.
Elsa Brindazur : Nous considérons comme élitiste tout ce qui est précurseur, nouveau et ayant un certain prix.
Nous avons été habitués à des prix très bas, nous pouvons nous poser la question de la valorisation des choses.
Aujourd'hui, nous jugeons tout par le prisme du capital financier, car il y en a plusieurs sortes, comme celui naturel (ressources, eau, matières premières...) et vivant (humain, social, spirituel, culturel...), mais aussi faune et flore.
Le tourisme régénératif doit contribuer à enrichir tous les capitaux. L'activité ne doit pas seulement générer de la valeur financière. Le bénéficiaire ne peut donc pas être que le seul client, il y a aussi l'habitant, l'habitant-visiteur, les acteurs du tourisme, les communautés locales, les institutions locales.
L'idée de départ n'est pas du tout élitiste, car l'objectif étant que cela touche le plus grand nombre, c'est un projet démocratique. Sauf que tout ça, dans notre monde actuel, a un prix et ces expériences sélectionnent les gens par rapport au prix qu'ils acceptent de mettre pour des vacances.
Nous devons changer les mentalités en mettant en avant les effets sur la santé, les enseignements appris, les bénéfices locaux, etc. Le voyage est classé comme un bien de consommation, comme un droit, et c'est un problème.
Il faut que cela soit accessible à tous, mais pas n'importe quoi, ni à n'importe quelle condition.
TourMaG.com - Vous faites partie du collectif "Nous sommes vivants", pionnier sur l'économie régénérative. Où en êtes-vous sur le tourisme ?
Elsa Brindazur : Nous cherchons des territoires ou des lieux d'expérimentation, comme l'Abbaye de Valsaintes qui est pour moi le parfait exemple du tourisme régénératif en France.
Ces endroits nous permettront de développer notre vision du tourisme régénératif, notamment sur la chaîne de valeurs, pour décrire toutes les composantes à considérer sur l'activité.
Nous avons besoin d'un lieu concret pour écrire finement sur notre concept, et ainsi permettre de se projeter sur ce que nous faisons. Par la suite, nous proposons des missions de consulting aux territoires et aux entreprises.