Les organismes extérieurs dédiés au tourisme
Ils sont institutionnels, universités, lycées et GRETA, ou privés. Toutes les études constatent l’absence de coordination sur le montage et le contenu des cursus, charge aux employeurs et aux salariés de faire de longues recherches dans les sites web pas toujours performants.
Les cabinets de recrutement et de formation privés ont l’avantage de la réactivité. Ils sont souvent ciblés sur une clientèle particulière ou même un client principal, et pour eux, « nos clients sont les entreprises.
Nous formons les jeunes depuis vingt ans pour répondre aux demandes des entreprises, nous les formons à des métiers précis, alors que les écoles leur donnent une somme de connaissances » affirme Jean-Paul Dorie de Cap Vers (voir interview).
Les services formation des entreprises qui s’internalisent
Dès 1994, le ClubMed proposait ses services internes de formateur de GO à d’autres sociétés de tourisme comme les Gîtes de France par exemple. En 1999, Pierre et Vacances a initié la même démarche.
Aujourd’hui, le TO La Balaguère crée sa filiale Balaguère Formation et « offre ses services à tous les professionnels » (LireTourMag du 5/9). Mais ce genre de création ne marche que s’il existe un savoir-faire bien précis, acquis en interne, à transmettre en externe.
Recherche de rentabilité économique ou besoin de mettre au service de tous les connaissances ciblées d’un métier bien particulier pour compenser les faiblesses de la formation initiale ? Chacun mesure à sa manière le fossé entre l’offre et la demande.
Les sommes importantes générées par les entreprises au nom de la formation, et souvent non exploitées par elles, sont une manne pour des formateurs extérieurs attentifs à l’évolution du marché.
Dans tous les cas, compétences techniques exigées
Cependant, les sociétés de formation qui tirent leur épingle du jeu ont toutes un dénominateur commun : l’expertise des métiers du tourisme en plus de leurs connaissances en matière de formation générale. Chez B2win, les directeurs viennent du réseau AFAT, chez JBProfils, de Pierre & Vacances.
Leur expérience dans le monde du tourisme sont un plus pour les entreprises qui peuvent leur confier bilans de compétences et coaching en parlant le même langage.
« Ayant pratiqué le métier avant eux, on peut leur démontrer l’importance de la notion de service et de la connaissance du produit avant de mettre en avant son diplôme ; mais on est souvent surpris par la naïveté des questions des candidats quant à la réalité de leur futur métier », sourit Jérôme Bonnet, directeur de JBProfils. « Ils ont vraiment besoin d’être accompagnés. »
L’aide au financement par les OPACIF
Toute entreprise assujettie à l’obligation de participer au financement de la formation professionnelle est tenue de verser tout ou partie de ses contributions à un ou plusieurs organismes créés par les partenaires sociaux, agréés par l’État, au titre du plan de formation et de la professionnalisation ou du congé individuel de formation.
En contrepartie, ces organismes développent des services de proximité au bénéfice des entreprises adhérentes ou des salariés : conseil, information, aide à l’élaboration des projets de formation… et prennent en charge le financement des actions de formation.
Il semble donc indispensable, pour optimiser le plan de formation d’une entreprise, de relier les quatre partenaires que sont le cabinet de formation, l’OPACIF de la branche, les salariés et l’employeur, par un contrat clair où chacun prenne ses responsabilités.
Les cabinets de recrutement et de formation privés ont l’avantage de la réactivité. Ils sont souvent ciblés sur une clientèle particulière ou même un client principal, et pour eux, « nos clients sont les entreprises.
Nous formons les jeunes depuis vingt ans pour répondre aux demandes des entreprises, nous les formons à des métiers précis, alors que les écoles leur donnent une somme de connaissances » affirme Jean-Paul Dorie de Cap Vers (voir interview).
Les services formation des entreprises qui s’internalisent
Dès 1994, le ClubMed proposait ses services internes de formateur de GO à d’autres sociétés de tourisme comme les Gîtes de France par exemple. En 1999, Pierre et Vacances a initié la même démarche.
Aujourd’hui, le TO La Balaguère crée sa filiale Balaguère Formation et « offre ses services à tous les professionnels » (LireTourMag du 5/9). Mais ce genre de création ne marche que s’il existe un savoir-faire bien précis, acquis en interne, à transmettre en externe.
Recherche de rentabilité économique ou besoin de mettre au service de tous les connaissances ciblées d’un métier bien particulier pour compenser les faiblesses de la formation initiale ? Chacun mesure à sa manière le fossé entre l’offre et la demande.
Les sommes importantes générées par les entreprises au nom de la formation, et souvent non exploitées par elles, sont une manne pour des formateurs extérieurs attentifs à l’évolution du marché.
Dans tous les cas, compétences techniques exigées
Cependant, les sociétés de formation qui tirent leur épingle du jeu ont toutes un dénominateur commun : l’expertise des métiers du tourisme en plus de leurs connaissances en matière de formation générale. Chez B2win, les directeurs viennent du réseau AFAT, chez JBProfils, de Pierre & Vacances.
Leur expérience dans le monde du tourisme sont un plus pour les entreprises qui peuvent leur confier bilans de compétences et coaching en parlant le même langage.
« Ayant pratiqué le métier avant eux, on peut leur démontrer l’importance de la notion de service et de la connaissance du produit avant de mettre en avant son diplôme ; mais on est souvent surpris par la naïveté des questions des candidats quant à la réalité de leur futur métier », sourit Jérôme Bonnet, directeur de JBProfils. « Ils ont vraiment besoin d’être accompagnés. »
L’aide au financement par les OPACIF
Toute entreprise assujettie à l’obligation de participer au financement de la formation professionnelle est tenue de verser tout ou partie de ses contributions à un ou plusieurs organismes créés par les partenaires sociaux, agréés par l’État, au titre du plan de formation et de la professionnalisation ou du congé individuel de formation.
En contrepartie, ces organismes développent des services de proximité au bénéfice des entreprises adhérentes ou des salariés : conseil, information, aide à l’élaboration des projets de formation… et prennent en charge le financement des actions de formation.
Il semble donc indispensable, pour optimiser le plan de formation d’une entreprise, de relier les quatre partenaires que sont le cabinet de formation, l’OPACIF de la branche, les salariés et l’employeur, par un contrat clair où chacun prenne ses responsabilités.
Véronique Balu (B2win) : « Ce qu’on apprend à l’école n’exclut pas la formation terrain… »
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Quel est le cœur de cible de votre agence ?
"Je travaille avec des gens déjà en poste, sur des formations professionnelles qualifiantes et non pas diplômantes. Il s'agit le plus souvent de gens en agences qui ont deux profils : ils ont eu leur BTS avant ou après 2001. La différence de niveau est marquée. Un jeune qui sort de l'école aujourd'hui a été en contact direct avec les techniques de vente. Les lectures de bilan et autres matières devenues obsolètes ont été retirées des programmes.
Le réformateur a été à l'écoute des professionnels et a modifié le référentiel sur leurs recommandations. Techniques de vente et connaissance du produit ont été les deux axes de réforme fondamentaux. Disons que les possesseurs de ce nouveau BTS sont tout de même plus performants dès leur sortie d'école."
N'y a-t-il pas un hiatus entre ces BTS et les formations aux masters ?
"Malheureusement, on croit que parce qu'on va au-delà du BTS, on se donne plus de chance de trouver du travail, mais c'est souvent de la poudre aux yeux. Le pré-requis pour rentrer dans la profession, c'est le BTS Tourisme.
Mais aujourd'hui on recrute de plus en plus de gens qui sortent des forces de vente. En fait, on s'est rendu compte qu'il est plus difficile de faire d'un technicien un bon vendeur que d'un très bon vendeur un professionnel du tourisme.
Donc aujourd'hui, pour accéder directement à des postes de cadres, on recrute des masters. Mais pour moi, sincèrement, quand je fais du recrutement, il est rare que quelqu'un qui sort d'un master ait la suprématie sur un BTS qui aurait de l'expérience.
Il y a toutefois un master qui sort du lot, c'est celui de l'ESCAET à Aix-en-Provence. Si vous sortez de là, oui, vous avez plus de chances d'accéder à des postes de cadre que si vous sortez d'un BTS à Trifouilly-les-Oies (comme dirait Jean DaLuz). Mais je reçois souvent des gens qui ont des masters et désespèrent toujours au bord du chemin de l'emploi parce qu'ils ne sont pas plus performants qu'un bon BTS.
Ce qu'on apprend dans une école comme l'ESCAET aide à aller plus vite, mais cela n'exclut pas la formation sur le terrain et le fait de grimper les échelons un par un. Donc un BTS a autant de chance si le candidat est bon.
Il y a aussi d'autres formations plus intéressantes que les masters, comme celles que propose Cap Vers, ce sont des formations spécifiques, en alternance dans l'entreprise, pour acquérir des compétences bien spécifiques, comme la gestion des groupes, le tourisme vert, la billetterie..., qui donnent une valeur ajoutée à l'employé qui veut progresser."
On voit de plus en plus de services de formation internes s'externaliser dans des entreprises comme la vôtre ? Est-ce l'avenir ?
" Je suis en effet formatrice à la base et j'ai découvert le tourisme dans le réseau AFAT, où il y avait un large potentiel de formations à créer, avant d'ouvrir ma propre entreprise. Car à un moment donné, le public captif d'un réseau ou d'une grande maison se lasse de nous.
Ils ont envie de changer de formateur, de discours. Un centre de formation intégré, c'est super intéressant économiquement, mais stratégiquement, c'est très compliqué à gérer à cause de l'usure.
Moi-même je dis régulièrement à des clients fidèles de changer, d'aller écouter d'autres discours. Effectivement, la tendance est à l’externalisation car on recherche d'autres expertises, disons tous les trois ans, pour que les employés ne subissent pas cette usure."
À votre avis, un bon formateur en tourisme doit-il être d'abord technicien en tourisme ou en formation ?
"Vous touchez là le point d'orgue de la question de la formation. Personnellement, je considère qu'il faut être formateur avant d'être spécialiste d'une technique. La formation est un métier, et connaître toutes les astuces d'une profession ne fait pas de vous un pédagogue.
Par contre, j'ai acquis mon expertise parce que je me suis énormément impliquée dans le métier. Il n'y a pas une fonction du secteur qui m'échappe. Je reçois souvent des demandes de jeunes qui sont en agence, bloqués dans leur plan de carrière, et qui aimeraient devenir formateur.
Mais je leur explique qu'il faut d'autres qualités que connaître le métier d'agent de comptoir, notamment la capacité à faire face à la précarité, qui est souvent notre lot.
Un formateur compétent dans ce secteur doit être formé à la formation, avoir une ouverture sur le métier, et pouvoir apporter des choses nouvelles à ses interlocuteurs dans d'autres domaines comme le marketing, internet ou autres.
Personnellement, je me remets en question tous les matins."
www.be2win.fr
V - Formation : demain, des raisons de sourire ?
"Je travaille avec des gens déjà en poste, sur des formations professionnelles qualifiantes et non pas diplômantes. Il s'agit le plus souvent de gens en agences qui ont deux profils : ils ont eu leur BTS avant ou après 2001. La différence de niveau est marquée. Un jeune qui sort de l'école aujourd'hui a été en contact direct avec les techniques de vente. Les lectures de bilan et autres matières devenues obsolètes ont été retirées des programmes.
Le réformateur a été à l'écoute des professionnels et a modifié le référentiel sur leurs recommandations. Techniques de vente et connaissance du produit ont été les deux axes de réforme fondamentaux. Disons que les possesseurs de ce nouveau BTS sont tout de même plus performants dès leur sortie d'école."
N'y a-t-il pas un hiatus entre ces BTS et les formations aux masters ?
"Malheureusement, on croit que parce qu'on va au-delà du BTS, on se donne plus de chance de trouver du travail, mais c'est souvent de la poudre aux yeux. Le pré-requis pour rentrer dans la profession, c'est le BTS Tourisme.
Mais aujourd'hui on recrute de plus en plus de gens qui sortent des forces de vente. En fait, on s'est rendu compte qu'il est plus difficile de faire d'un technicien un bon vendeur que d'un très bon vendeur un professionnel du tourisme.
Donc aujourd'hui, pour accéder directement à des postes de cadres, on recrute des masters. Mais pour moi, sincèrement, quand je fais du recrutement, il est rare que quelqu'un qui sort d'un master ait la suprématie sur un BTS qui aurait de l'expérience.
Il y a toutefois un master qui sort du lot, c'est celui de l'ESCAET à Aix-en-Provence. Si vous sortez de là, oui, vous avez plus de chances d'accéder à des postes de cadre que si vous sortez d'un BTS à Trifouilly-les-Oies (comme dirait Jean DaLuz). Mais je reçois souvent des gens qui ont des masters et désespèrent toujours au bord du chemin de l'emploi parce qu'ils ne sont pas plus performants qu'un bon BTS.
Ce qu'on apprend dans une école comme l'ESCAET aide à aller plus vite, mais cela n'exclut pas la formation sur le terrain et le fait de grimper les échelons un par un. Donc un BTS a autant de chance si le candidat est bon.
Il y a aussi d'autres formations plus intéressantes que les masters, comme celles que propose Cap Vers, ce sont des formations spécifiques, en alternance dans l'entreprise, pour acquérir des compétences bien spécifiques, comme la gestion des groupes, le tourisme vert, la billetterie..., qui donnent une valeur ajoutée à l'employé qui veut progresser."
On voit de plus en plus de services de formation internes s'externaliser dans des entreprises comme la vôtre ? Est-ce l'avenir ?
" Je suis en effet formatrice à la base et j'ai découvert le tourisme dans le réseau AFAT, où il y avait un large potentiel de formations à créer, avant d'ouvrir ma propre entreprise. Car à un moment donné, le public captif d'un réseau ou d'une grande maison se lasse de nous.
Ils ont envie de changer de formateur, de discours. Un centre de formation intégré, c'est super intéressant économiquement, mais stratégiquement, c'est très compliqué à gérer à cause de l'usure.
Moi-même je dis régulièrement à des clients fidèles de changer, d'aller écouter d'autres discours. Effectivement, la tendance est à l’externalisation car on recherche d'autres expertises, disons tous les trois ans, pour que les employés ne subissent pas cette usure."
À votre avis, un bon formateur en tourisme doit-il être d'abord technicien en tourisme ou en formation ?
"Vous touchez là le point d'orgue de la question de la formation. Personnellement, je considère qu'il faut être formateur avant d'être spécialiste d'une technique. La formation est un métier, et connaître toutes les astuces d'une profession ne fait pas de vous un pédagogue.
Par contre, j'ai acquis mon expertise parce que je me suis énormément impliquée dans le métier. Il n'y a pas une fonction du secteur qui m'échappe. Je reçois souvent des demandes de jeunes qui sont en agence, bloqués dans leur plan de carrière, et qui aimeraient devenir formateur.
Mais je leur explique qu'il faut d'autres qualités que connaître le métier d'agent de comptoir, notamment la capacité à faire face à la précarité, qui est souvent notre lot.
Un formateur compétent dans ce secteur doit être formé à la formation, avoir une ouverture sur le métier, et pouvoir apporter des choses nouvelles à ses interlocuteurs dans d'autres domaines comme le marketing, internet ou autres.
Personnellement, je me remets en question tous les matins."
www.be2win.fr
V - Formation : demain, des raisons de sourire ?