Cuidado ! Cuidado ! (Attention ! Attention !).
Cette mise en garde adressée avant une balade en solo dans les rues de Valparaiso m’est restée gravée.
Comme le symbole d’une ville réputée dangereuse à cause de sa pauvreté et de la déglingue de quelques quartiers, ceux que l’on ne montre jamais aux touristes.
Pourtant, Valparaiso fait rêver. Baie splendide au bord du Pacifique, encadrée de 45 collines-quartiers peuplées de 300 000 habitants, la ville fut entre la mi 19ème s. et le début du 20ème s un des plus grands ports d’Amérique du Sud, avant le percement du canal de Panama.
Il reste de cette époque dorée un parfum d’opulence flétrie, l’odeur décatie des palais d’armateurs et des bordels des rues basses de la ville (toujours déconseillées le soir…), quand les marins oubliaient auprès des femmes et dans l’alcool leur solitude de cap-horniers, partis des mois loin de chez eux.
Depuis, la ville a perdu son lustre, malgré le maintien d’activités portuaires, de quelques industries et de l’apport indéniable du tourisme. Pinochet a eu beau établir à Valparaiso le Congrès chilien (le Parlement et le Sénat), la ville n’a pas épousé comme Santiago le « miracle économique » national, qui transcende le pays depuis maintenant 15 ans.
Cette mise en garde adressée avant une balade en solo dans les rues de Valparaiso m’est restée gravée.
Comme le symbole d’une ville réputée dangereuse à cause de sa pauvreté et de la déglingue de quelques quartiers, ceux que l’on ne montre jamais aux touristes.
Pourtant, Valparaiso fait rêver. Baie splendide au bord du Pacifique, encadrée de 45 collines-quartiers peuplées de 300 000 habitants, la ville fut entre la mi 19ème s. et le début du 20ème s un des plus grands ports d’Amérique du Sud, avant le percement du canal de Panama.
Il reste de cette époque dorée un parfum d’opulence flétrie, l’odeur décatie des palais d’armateurs et des bordels des rues basses de la ville (toujours déconseillées le soir…), quand les marins oubliaient auprès des femmes et dans l’alcool leur solitude de cap-horniers, partis des mois loin de chez eux.
Depuis, la ville a perdu son lustre, malgré le maintien d’activités portuaires, de quelques industries et de l’apport indéniable du tourisme. Pinochet a eu beau établir à Valparaiso le Congrès chilien (le Parlement et le Sénat), la ville n’a pas épousé comme Santiago le « miracle économique » national, qui transcende le pays depuis maintenant 15 ans.
Ascensores… en panne !
Le port a gagné en nostalgie ce qu’il a perdu en richesse.
Les charmes du passé sautent aux yeux des visiteurs, tels ces milliers de maisons peintes en couleurs vives.
Ce pinceau chromatique, ultra photogénique sur les villas proprettes des collines Alegre, Concepción, Artilleria et Bellavista - toutes quatre en plein renouveau touristique, avec boutiques-hôtels et restaurants-concepts -, devient vite un cache-misère sur les façades quelconques des baraques des quartiers pauvres, aux accents de vrais-faux bidonvilles.
Il faut oser traverser en voiture ces cerros (collines) populaires (Toro, Chaparro, San Francisco, Jiménez…), prendre le temps de s’arrêter pour découvrir les maisons aux bardages de tôles rouillés, les rues sommaires, les terrains vagues enchâssés à flanc de versants, transformés en (mini) stades de foot poussiéreux…
Les fameux ascensores (funiculaires) sont aussi révélateurs d’une ville en souffrance. Jadis, la ville en comptait une trentaine. Aujourd’hui, il en reste quinze mais seuls… quatre sont en état de marche.
Bien que classés depuis 2003 au patrimoine mondial de l’Unesco, comme l’ensemble du centre historique, les autres végètent entre promesses de réouverture, travaux interminables, pannes et problèmes incurables de gestion...
Ces funiculaires sont pourtant pratiques pour rejoindre les collines, dans une ville où les escaliers, étroits et disjoints par les tremblements de terre, mettent les mollets à l’agonie.
Les charmes du passé sautent aux yeux des visiteurs, tels ces milliers de maisons peintes en couleurs vives.
Ce pinceau chromatique, ultra photogénique sur les villas proprettes des collines Alegre, Concepción, Artilleria et Bellavista - toutes quatre en plein renouveau touristique, avec boutiques-hôtels et restaurants-concepts -, devient vite un cache-misère sur les façades quelconques des baraques des quartiers pauvres, aux accents de vrais-faux bidonvilles.
Il faut oser traverser en voiture ces cerros (collines) populaires (Toro, Chaparro, San Francisco, Jiménez…), prendre le temps de s’arrêter pour découvrir les maisons aux bardages de tôles rouillés, les rues sommaires, les terrains vagues enchâssés à flanc de versants, transformés en (mini) stades de foot poussiéreux…
Les fameux ascensores (funiculaires) sont aussi révélateurs d’une ville en souffrance. Jadis, la ville en comptait une trentaine. Aujourd’hui, il en reste quinze mais seuls… quatre sont en état de marche.
Bien que classés depuis 2003 au patrimoine mondial de l’Unesco, comme l’ensemble du centre historique, les autres végètent entre promesses de réouverture, travaux interminables, pannes et problèmes incurables de gestion...
Ces funiculaires sont pourtant pratiques pour rejoindre les collines, dans une ville où les escaliers, étroits et disjoints par les tremblements de terre, mettent les mollets à l’agonie.
Seconde capitale au monde pour le graf
Si les maisons peintes sont l’emblème de Valparaiso, d’autres compositions colorées interpellent. Ce sont celles des fresques murales, témoins d’un art graphique très en verve au Chili depuis vingt ans.
Valparaiso est considérée par les spécialistes comme la seconde capitale au monde pour le graf, après São Paulo ! Les thèmes puisent dans le registre du surréalisme, de la bande dessinée, de l’Histoire chilienne, des traditions nationales…
Cet art ne s’est pas émancipé par hasard. Développé après la dictature Pinochet, il est l’héritier du muralisme chilien, une expression artistique de revendications sociales et politiques née à Valparaiso à l’initiative de partis de gauche, dans les années 1960.
Les messages revendicatifs ont disparu. Reste un courant artistique fort, facette moins connue mais plus originale de l’identité de la ville.
Enfin, on l’oublie parfois, Valparaiso vit toujours de la mer !
Malgré la concurrence du port de San Antonio, plus au sud, le trafic des containers bat son plein. La marine chilienne y est aussi chez elle, comme en témoigne son quartier général, vaste bâtiment néo-classique dressé plaza Sotomayor.
Un tour au marché aux poissons de la caleta Portales, installé sous une grande halle à la sortie est de la ville, rappelle que le destin d’un port se joue à peu de choses. Il aura suffi d’un canal, raccourci entre l’Europe et l’Amérique du Nord, pour étouffer le dynamisme de Valparaiso.
L’énergie brisée est devenue en soi une « histoire », à découvrir sur place si affinités. Pour le visiteur attentif, elle va au-delà – c’est l’intérêt – des traditionnels poncifs débités à longueur de guides touristiques.
Jean-François RUST
II. - Chili : Sport et nature « à la carte » à San Pedro de Atacama
Valparaiso est considérée par les spécialistes comme la seconde capitale au monde pour le graf, après São Paulo ! Les thèmes puisent dans le registre du surréalisme, de la bande dessinée, de l’Histoire chilienne, des traditions nationales…
Cet art ne s’est pas émancipé par hasard. Développé après la dictature Pinochet, il est l’héritier du muralisme chilien, une expression artistique de revendications sociales et politiques née à Valparaiso à l’initiative de partis de gauche, dans les années 1960.
Les messages revendicatifs ont disparu. Reste un courant artistique fort, facette moins connue mais plus originale de l’identité de la ville.
Enfin, on l’oublie parfois, Valparaiso vit toujours de la mer !
Malgré la concurrence du port de San Antonio, plus au sud, le trafic des containers bat son plein. La marine chilienne y est aussi chez elle, comme en témoigne son quartier général, vaste bâtiment néo-classique dressé plaza Sotomayor.
Un tour au marché aux poissons de la caleta Portales, installé sous une grande halle à la sortie est de la ville, rappelle que le destin d’un port se joue à peu de choses. Il aura suffi d’un canal, raccourci entre l’Europe et l’Amérique du Nord, pour étouffer le dynamisme de Valparaiso.
L’énergie brisée est devenue en soi une « histoire », à découvrir sur place si affinités. Pour le visiteur attentif, elle va au-delà – c’est l’intérêt – des traditionnels poncifs débités à longueur de guides touristiques.
Jean-François RUST
II. - Chili : Sport et nature « à la carte » à San Pedro de Atacama
Pratique
Aller au Chili
Air France est la seule compagnie à assurer un vol direct Paris-Santiago du Chili (durée : 13h30 à 14h). Sept fréquences hebdomadaires non stop depuis Paris CDG 2E. Vols assurés en Boeing 777-200 et Boeing 777-300. Classe économique (confortable), classe Premium. Classe affaires avec service de qualité et fauteuil-lit spacieux (vol de nuit à l’aller et au retour).
www.airfrance.fr
Location de voiture
Econorent, à l’aéroport de Santiago. Tarifs compétitifs. www.econorent.cl
Valparaiso est à 120 km à l’ouest de Santiago.
Dormir
Hôtel Palacio Astoreca
Boutique-hôtel récent, dans un ancien palais au dessus de la baie. Design et chic. 23 chambres, restaurant et spa. De 180 à 255 €.
00 56 32 327 77 00. www.hotelpalacioastoreca.com
Manger sur le pouce
Café de Iris. Charmant café-salon de thé-sanwicherie, dans une maison de famille. Excellent accueil.
Paseo de Atkinson, colline Concepción.
00 56 32 317 00 14.
Visiter
La Sebastiana, maison de Pablo Neruda
Ferrari, 692
00 56 32 225 66 06 - www.fundacionneruda.org
Air France est la seule compagnie à assurer un vol direct Paris-Santiago du Chili (durée : 13h30 à 14h). Sept fréquences hebdomadaires non stop depuis Paris CDG 2E. Vols assurés en Boeing 777-200 et Boeing 777-300. Classe économique (confortable), classe Premium. Classe affaires avec service de qualité et fauteuil-lit spacieux (vol de nuit à l’aller et au retour).
www.airfrance.fr
Location de voiture
Econorent, à l’aéroport de Santiago. Tarifs compétitifs. www.econorent.cl
Valparaiso est à 120 km à l’ouest de Santiago.
Dormir
Hôtel Palacio Astoreca
Boutique-hôtel récent, dans un ancien palais au dessus de la baie. Design et chic. 23 chambres, restaurant et spa. De 180 à 255 €.
00 56 32 327 77 00. www.hotelpalacioastoreca.com
Manger sur le pouce
Café de Iris. Charmant café-salon de thé-sanwicherie, dans une maison de famille. Excellent accueil.
Paseo de Atkinson, colline Concepción.
00 56 32 317 00 14.
Visiter
La Sebastiana, maison de Pablo Neruda
Ferrari, 692
00 56 32 225 66 06 - www.fundacionneruda.org