APST : un autosatisfecit en guise d’épitaphe ? 🔑

"Mission accomplie", assure Mme Philipon. Ceux qui ont la mémoire courte applaudiront.

Les autres seront soulagés (ou pas...) à la perspective d’un changement de gouvernance le 30 juin 2022.

Six (longues) années et deux mois, sauf erreur.

Voilà la durée du "règne" de Madame Philipon, à la tête de l’Association professionnelle de solidarité du tourisme.

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Un sacré bail pour beaucoup d’adhérents et de professionnels qui ne partagent pas l’autosatisfaction de l’ancienne présidente, qui passera le flambeau, jeudi prochain.

Rendons lui justice néanmoins : elle a réussi là où tous ses prédécesseurs avaient échoué : faire connaître l’Apst du grand public… mais hélas, de la plus mauvaise manière possible !

Les arguties, les prétextes et les ruses pour retarder autant que possible le règlement des dossiers Thomas Cook, ont forgé la défiance du grand public, et particulièrement de tous ceux qui ont eu à souffrir de la faillite fracassante du voyagiste.

Il aura fallu trois longues années de luttes incessantes, d’actions en justice et la création d’une association de défense pour que les consommateurs grugés soient remboursés de leur dû.

Bonjour l'image !

A sa décharge, la situation était particulière, l’Apst exsangue. L'Association a subi coup sur coup deux désastres industriels : l'effondrement de Thomas Cook et ensuite la terrible crise sanitaire. Des événements qui l'ont obligée à vendre les "bijoux de famille".

Pour autant, cela excuse-t-il tout ? Je ne pense pas. Le bilan est en demi-teinte. Les fonds de l'APST ont certes été reconstitués, mais à quel prix ?

L’Apst est disqualifiée pour longtemps auprès des associations de consommateurs, ceux-là mêmes qu'elle voulait séduire.

La politique de communication a été catastrophique vis-à-vis des adhérents mais aussi de la presse professionnelle pendant les périodes où la transparence se devait d’être un impératif.

Les premiers se sont plaints de cet autoritarisme et de ce culte du secret. et ont, pour certains, quitté l’Apst écœurés par le manque de transparence de la gestion. Les autres n’ont pas eu le choix, face au contexte et à la frilosité des garants (banques, assureurs), et ont été contraints de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Mais ils n’en pensent pas moins...

Ce qu’ils reprochent à l’Apst ? Le manque de considération voire le mépris manifesté vis-à-vis de leur contribution, mais aussi la méthode et la gestion à géométrie variable des contre garanties. Selon que vous soyez puissants ou misérables…

Ceci alors même "qu'ils ont dû mettre la main au portefeuille pour combler les insuffisances de l'APST, (...) et laisser leurs biens perso en contre garantie..." pour pouvoir continuer à exercer leur métier, rappelle une petite agence.

Quant à la presse professionnelle, elle a eu aussi maille à partir avec la volonté de la présidente et de son entourage de privilégier les titres bien-pensants, toujours prêts à dégainer l’encensoir pour chanter ses louanges et celles de ses affidés.

Au sein même de l’APST, la contestation a été sévèrement réprimée. Brimades, menaces orales et écrites ont été proférées pour intimider et museler tous ceux qui osaient lever la voix pour critiquer la gouvernance et ses décisions… même si c’'était leur mission !

Je vous l’accorde : l’Etat n’a pas joué le jeu mais plutôt la montre. Le Gouvernement et la DGE ont affiché leur indifférence voire leur incompétence sur ce dossier.

Certes, les comptes sont redressés, bravo. Mais la situation est toujours aussi précaire et délicate.

L’Apst marche au bord du gouffre faute de réassureur malgré les experts, les administrateurs judiciaires et les managers de transition dont elle s’est entourée et qui ont coûté un bras. Tout cela pour cela ?

Il faut faire souffler un courant d'air frais jeudi prochain sur cette instance professionnelle, et cela seuls les adhérents et leur vote y pourront quelque chose.

Ces derniers aimeraient que les choses changent, c’est une évidence Pour autant, ils ne se sont pas rués vers les urnes et le quorum devrait être péniblement atteint. Cela ne vous rappelle pas un événement récent ?

Le vote sur internet qui facilite le choix des futurs administrateurs n’est pas plébiscité, loin s’en faut. C’est pourtant par là que passe la représentativité et la légitimé de vos représentants. L’abstention, même si elle est contestataire, ne change rien au résultat final.

Pour le changement, seul le vote compte !