Des actionnaires seraient intéressés par la création d'un groupe rassemblant Air Austral et Corsair, selon des sources gouvernementales - Depositphotos @RuthBlack
A la Réunion, le Père Noël a débarqué avec un peu de retard...
Fin janvier 2022, l'Europe officialisait un prêt d'Etat de 30 millions d'euros pour aider maintenir dans le ciel Air Austral. Une faveur conditionnée toutefois par un certain nombre d'éléments.
"Les autorités françaises ont communiqué leur intention de soumettre un plan de restructuration pour Air Austral.
Dans ces conditions, l'aide au sauvetage ne doit pas être remboursée et une aide supplémentaire à la restructuration pourrait être accordée, sous certaines conditions," nous explique-t-on du côté de la Commission européenne.
Et cela urge car si le plan de réorganisation n'est pas présenté à temps, la compagnie devra sortir du marché.
Un père Noël, qui a des airs de père Fouettard avec, en guise de cadeau, un compte à rebours dans la main...
Fin janvier 2022, l'Europe officialisait un prêt d'Etat de 30 millions d'euros pour aider maintenir dans le ciel Air Austral. Une faveur conditionnée toutefois par un certain nombre d'éléments.
"Les autorités françaises ont communiqué leur intention de soumettre un plan de restructuration pour Air Austral.
Dans ces conditions, l'aide au sauvetage ne doit pas être remboursée et une aide supplémentaire à la restructuration pourrait être accordée, sous certaines conditions," nous explique-t-on du côté de la Commission européenne.
Et cela urge car si le plan de réorganisation n'est pas présenté à temps, la compagnie devra sortir du marché.
Un père Noël, qui a des airs de père Fouettard avec, en guise de cadeau, un compte à rebours dans la main...
"Vers une fusion capitalistique entre Air Austral et Corsair"
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Air Austral doit trouver une solution avant le 15 juillet 2022 et a l'obligation de faire sans les avoirs de l'Etat, ce qui nécessite inévitablement l'entrée d'argent frais venant du... privé.
"Le public, avec l'Etat et la Région, est arrivé au bout des efforts qu'il pouvait faire sur ce dossier.
Pour que l'opération soit acceptable vis-à-vis de la Commission européenne, cela nécessite une part significative d'investissements privés," nous informe une source gouvernementale proche du dossier.
Et c'est là tout le problème : alors même qu'Air France cherche du cash en grande quantité pour investir à nouveau, Air Austral doit se faire plus belle pour trouver des actionnaires souhaitant maintenir la barque à flot.
Les services de Bercy ont imaginé différents scénarios qui reprennent, grosso modo, les travaux de PWC, comme nous vous le révélions en novembre 2021. L'étude mettait en avant trois pistes avec un dénominateur commun à savoir... Corsair.
Deux axes ont été abandonnés : que ce soient les code share ou la joint venture, pour laisser place à l'opération de la dernière chance.
"La joint venture a été rejetée par l'autorité de la concurrence. Nous nous orientons plutôt vers une fusion capitalistique entre Air Austral et Corsair. C'est le sujet majeur en ce moment," nous explique une personne aux Antilles.
Ceux qui planchent sur la mission sauvetage au sein de l'exécutif, sont convaincus d'une chose : il faut constituer un groupe avec une taille critique qui pourra résister aux tempêtes, mais surtout à la concurrence.
Malgré les appels du pied répétés de Marc Rochet, Air Caraïbes n'est pas l'heureux élue, une décision sans doute politique.
En effet, parmi les actionnaires de Corsair figurent des entrepreneurs influents en Guadeloupe, comme Patrick Vial Collet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des îles de Guadeloupe et aussi des administrateurs ayant le bras long.
"Le public, avec l'Etat et la Région, est arrivé au bout des efforts qu'il pouvait faire sur ce dossier.
Pour que l'opération soit acceptable vis-à-vis de la Commission européenne, cela nécessite une part significative d'investissements privés," nous informe une source gouvernementale proche du dossier.
Et c'est là tout le problème : alors même qu'Air France cherche du cash en grande quantité pour investir à nouveau, Air Austral doit se faire plus belle pour trouver des actionnaires souhaitant maintenir la barque à flot.
Les services de Bercy ont imaginé différents scénarios qui reprennent, grosso modo, les travaux de PWC, comme nous vous le révélions en novembre 2021. L'étude mettait en avant trois pistes avec un dénominateur commun à savoir... Corsair.
Deux axes ont été abandonnés : que ce soient les code share ou la joint venture, pour laisser place à l'opération de la dernière chance.
"La joint venture a été rejetée par l'autorité de la concurrence. Nous nous orientons plutôt vers une fusion capitalistique entre Air Austral et Corsair. C'est le sujet majeur en ce moment," nous explique une personne aux Antilles.
Ceux qui planchent sur la mission sauvetage au sein de l'exécutif, sont convaincus d'une chose : il faut constituer un groupe avec une taille critique qui pourra résister aux tempêtes, mais surtout à la concurrence.
Malgré les appels du pied répétés de Marc Rochet, Air Caraïbes n'est pas l'heureux élue, une décision sans doute politique.
En effet, parmi les actionnaires de Corsair figurent des entrepreneurs influents en Guadeloupe, comme Patrick Vial Collet, le président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) des îles de Guadeloupe et aussi des administrateurs ayant le bras long.
"Un pôle ultramarin fort, face à Air France et Air Caraïbes"
Au sein même du conseil de surveillance de la compagnie antillaise, nous trouvons un certain Dominique Perben.
L'ancien ministre sous Balladur et de Villepin entre en campagne au côté d'Emmanuel Macron, durant laquelle il "sera chargé de l'outre-mer" croit savoir le Point.
Nous retrouvons aussi, au même niveau de l'organigramme du transporteur, Constance Benque, la présidente du Groupe Lagardère News (Paris Match, Le Journal du Dimanche, Europe 1, Virgin Radio, RFM...).
Cette dernière avait décroché la première interview de Brigitte Macron.
Toutefois, si ce dossier est éminemment politique, il existe en arrière-plan un enjeu économique.
"Industriellement cela fait du sens, de rapprocher ces deux compagnies pour créer un pôle ultra-marin.
Celui-ci pourra être plus résistant aux tempêtes qui animent le marché, mais aussi d'être plus fort face à Air France et aussi à Air Caraïbes, à la fois sur l'Océan Indien et les Antilles," analyse notre source gouvernementale.
Et c'est là, toute la volonté de l'Etat de vouloir créer un groupe ultramarin solide en capacité de se passer des aides et du soutien des collectivités.
Afin d'éviter au gouvernement de remettre éternellement au pot, la mission commando est à la recherche d'investisseurs ayant du cash.
Du côté des Antilles, il nous est rapporté que l'Exécutif ne souhaite pas que le destin du groupe soit confié aux seuls patrons de PME, actuels actionnaires de Corsair.
"Le nerf de la guerre reste la surface financière.
L'objectif est de trouver des investisseurs puissants, avec les reins solides, surtout que lors des premières années d'une fusion, il sera nécessaire d'éponger," analyse un proche de la direction de Corsair.
L'ancien ministre sous Balladur et de Villepin entre en campagne au côté d'Emmanuel Macron, durant laquelle il "sera chargé de l'outre-mer" croit savoir le Point.
Nous retrouvons aussi, au même niveau de l'organigramme du transporteur, Constance Benque, la présidente du Groupe Lagardère News (Paris Match, Le Journal du Dimanche, Europe 1, Virgin Radio, RFM...).
Cette dernière avait décroché la première interview de Brigitte Macron.
Toutefois, si ce dossier est éminemment politique, il existe en arrière-plan un enjeu économique.
"Industriellement cela fait du sens, de rapprocher ces deux compagnies pour créer un pôle ultra-marin.
Celui-ci pourra être plus résistant aux tempêtes qui animent le marché, mais aussi d'être plus fort face à Air France et aussi à Air Caraïbes, à la fois sur l'Océan Indien et les Antilles," analyse notre source gouvernementale.
Et c'est là, toute la volonté de l'Etat de vouloir créer un groupe ultramarin solide en capacité de se passer des aides et du soutien des collectivités.
Afin d'éviter au gouvernement de remettre éternellement au pot, la mission commando est à la recherche d'investisseurs ayant du cash.
Du côté des Antilles, il nous est rapporté que l'Exécutif ne souhaite pas que le destin du groupe soit confié aux seuls patrons de PME, actuels actionnaires de Corsair.
"Le nerf de la guerre reste la surface financière.
L'objectif est de trouver des investisseurs puissants, avec les reins solides, surtout que lors des premières années d'une fusion, il sera nécessaire d'éponger," analyse un proche de la direction de Corsair.
"Un actionnaire en mesure d'apporter des fonds que les historiques n'ont pas"
Dans ce jeu des chaises musicales, l'Etat dicte ses règles.
"Ce ne sera pas une fusion à proprement parler, puisque les deux marques existeront de part et d'autre.
L'argent permettrait de renforcer les fonds propres, avec une société regroupant les actionnaires d'Air Austral et Corsair, puis un actionnaire en mesure de mettre des fonds que les propriétaires historiques ne sont pas en mesure d'apporter," précise la source gouvernementale.
Et d'après nos informations, les heureux élus pour mener les mariés à l'autel ont été trouvés.
Ils auraient les moyens de proposer de jolies dotes afin de permettre la création d'une holding qui aura les moyens de ses ambitions. Aux Antilles, le chiffre de 3 investisseurs est évoqué.
Contrairement au premier tour de table pour reprendre Corsair, celui-ci ne serait pas exclusivement franco-français et rassemblerait encore moins des hommes d'affaires ultramarins.
"Il n'y a pas de volonté d'exclure des investisseurs étrangers, le processus est ouvert. Dans l'aérien, il est nécessaire de respecter des seuils de détention capitalistique. Il doit y avoir une discussion entre les actionnaires actuels et le nouvel arrivant," assure notre source.
Ce serait aussi l'une des problématiques actuelles, puisque les Antillais présents dans Corsair ne voudraient pas voir leurs parts trop diluées et, à la Réunion, la Collectivité veut garder sa voix de blocage.
La création de la holding en est au stade du volet politique.
Parmi les prétendants, figurerait un fonds d'investissement, selon un fin connaisseur du secteur.
"Ce ne sera pas une fusion à proprement parler, puisque les deux marques existeront de part et d'autre.
L'argent permettrait de renforcer les fonds propres, avec une société regroupant les actionnaires d'Air Austral et Corsair, puis un actionnaire en mesure de mettre des fonds que les propriétaires historiques ne sont pas en mesure d'apporter," précise la source gouvernementale.
Et d'après nos informations, les heureux élus pour mener les mariés à l'autel ont été trouvés.
Ils auraient les moyens de proposer de jolies dotes afin de permettre la création d'une holding qui aura les moyens de ses ambitions. Aux Antilles, le chiffre de 3 investisseurs est évoqué.
Contrairement au premier tour de table pour reprendre Corsair, celui-ci ne serait pas exclusivement franco-français et rassemblerait encore moins des hommes d'affaires ultramarins.
"Il n'y a pas de volonté d'exclure des investisseurs étrangers, le processus est ouvert. Dans l'aérien, il est nécessaire de respecter des seuils de détention capitalistique. Il doit y avoir une discussion entre les actionnaires actuels et le nouvel arrivant," assure notre source.
Ce serait aussi l'une des problématiques actuelles, puisque les Antillais présents dans Corsair ne voudraient pas voir leurs parts trop diluées et, à la Réunion, la Collectivité veut garder sa voix de blocage.
La création de la holding en est au stade du volet politique.
Parmi les prétendants, figurerait un fonds d'investissement, selon un fin connaisseur du secteur.
Air Austral - Corsair : "c'est en bonne voie, mais il n'y aura pas de cadeaux"
Celui-ci ne serait pas Certares qui nous a fermement démenti une telle éventualité, alors même que, de l'autre côté de l'Atlantique, cette information a aussi transpiré.
Info ou intox ? Le fonds d'investissement jure ses grands dieux qu'il n'a aucune prétention sur ce dossier. Pourtant, le nouvel acteur fort du tourisme en France a exhorté Laurent Abtibol, patron de Marietton, à investir rapidement dans l'Hexagone.
Une chose est sûre : les discussions vont bon train et sont bien avancées puisque les futurs partenaires ont d'ores et déjà accès à la data room des compagniesconcernées.
"C'est en bonne voie, et les échanges sont réguliers avec les investisseurs.
Air Austral et Corsair se préparent donc à répondre aux différentes questions que poseront les entités en question. Nous sommes dans le bon timing," précise la source.
Rappelons que le dossier doit être réglé avant la fin du premier semestre.
Un autre scénario est évoqué : celui de la prise de participation uniquement dans Air Austral, si l'éventualité d'une holding parait insurmontable, politiquement et économiquement.
A ce niveau et dans ce cas de figure, aucun investisseur n'aurait manifesté un intérêt pour cette dernière option. Et c'est là que le bât blesse car si le Gouvernement travaille à rendre la mariée plus belle, il ne lui fera aucun cadeau.
"Il y aura une négociation sur le bas de bilan, à savoir la dette. L'Etat étant créancier ou garant de certains créanciers, il fera sa part d'effort en fonction de l'aboutissement de la négociation."
Par contre, aucun PSE n'a été évoqué concernant les effectifs d'Air Austral, et l'administration entend bien rappeler l'importance de la compagnie à la Réunion.
Le contexte social actuel est une véritable poudrière.
Et il y a fort à parier que le périmètre d'Air Austral sera forcément affecté par le rapprochement. C'est une certitude, en raison des négociations des conventions collectives, des départs en retraite anticipés et de la rationalisation des coûts.
Les dés sont jetés, attendons maintenant le résultat...
Info ou intox ? Le fonds d'investissement jure ses grands dieux qu'il n'a aucune prétention sur ce dossier. Pourtant, le nouvel acteur fort du tourisme en France a exhorté Laurent Abtibol, patron de Marietton, à investir rapidement dans l'Hexagone.
Une chose est sûre : les discussions vont bon train et sont bien avancées puisque les futurs partenaires ont d'ores et déjà accès à la data room des compagniesconcernées.
"C'est en bonne voie, et les échanges sont réguliers avec les investisseurs.
Air Austral et Corsair se préparent donc à répondre aux différentes questions que poseront les entités en question. Nous sommes dans le bon timing," précise la source.
Rappelons que le dossier doit être réglé avant la fin du premier semestre.
Un autre scénario est évoqué : celui de la prise de participation uniquement dans Air Austral, si l'éventualité d'une holding parait insurmontable, politiquement et économiquement.
A ce niveau et dans ce cas de figure, aucun investisseur n'aurait manifesté un intérêt pour cette dernière option. Et c'est là que le bât blesse car si le Gouvernement travaille à rendre la mariée plus belle, il ne lui fera aucun cadeau.
"Il y aura une négociation sur le bas de bilan, à savoir la dette. L'Etat étant créancier ou garant de certains créanciers, il fera sa part d'effort en fonction de l'aboutissement de la négociation."
Par contre, aucun PSE n'a été évoqué concernant les effectifs d'Air Austral, et l'administration entend bien rappeler l'importance de la compagnie à la Réunion.
Le contexte social actuel est une véritable poudrière.
Et il y a fort à parier que le périmètre d'Air Austral sera forcément affecté par le rapprochement. C'est une certitude, en raison des négociations des conventions collectives, des départs en retraite anticipés et de la rationalisation des coûts.
Les dés sont jetés, attendons maintenant le résultat...