TourMaG.com - Début juin 2023, les Négociations annuelles obligatoires ont abouti chez Air France. Quel est l'accord ?
Laurent Dahyot : Il porte sur une hausse de 3%, mais pour nous l'effort n'est que de 2,5%, puisque la base s'était fixé un minimum de hausse de 0,5%.
Une valeur plancher a été fixée à hauteur de 85 euros. Pour nous, ce n'est pas satisfaisant car nous avions de toutes autres demandes, comme les différents syndicats.
Cette augmentation concerne les salariés, exceptés les pilotes, le SNPL n'ayant pas ratifié.
Air France s'est justifiée en mettant en avant l'augmentation des salaires décidée de manière unilatérale, de l'année dernière de 2%, plus 2,5%.
Nous sommes partis du principe que les NAO partent d'une feuille blanche, nous faisons table rase du passé.
Dans les premières réunions, tous les syndicats étaient partisans de démarrer de cette base, pour négocier. Maintenant, ils reprennent tous la communication de la direction en expliquant que l'augmentation globale a été de 9 à 10%, en cumulant les différentes augmentations. Ce qui est faux.
Laurent Dahyot : Il porte sur une hausse de 3%, mais pour nous l'effort n'est que de 2,5%, puisque la base s'était fixé un minimum de hausse de 0,5%.
Une valeur plancher a été fixée à hauteur de 85 euros. Pour nous, ce n'est pas satisfaisant car nous avions de toutes autres demandes, comme les différents syndicats.
Cette augmentation concerne les salariés, exceptés les pilotes, le SNPL n'ayant pas ratifié.
Air France s'est justifiée en mettant en avant l'augmentation des salaires décidée de manière unilatérale, de l'année dernière de 2%, plus 2,5%.
Nous sommes partis du principe que les NAO partent d'une feuille blanche, nous faisons table rase du passé.
Dans les premières réunions, tous les syndicats étaient partisans de démarrer de cette base, pour négocier. Maintenant, ils reprennent tous la communication de la direction en expliquant que l'augmentation globale a été de 9 à 10%, en cumulant les différentes augmentations. Ce qui est faux.
CGT Air France : "Notre proposition de départ se situait entre 15 et 20%"
TourMaG.com - Quelles étaient vos revendications à la CGT ? Pour rappel, vous n'avez pas signé l'accord, mais la direction d'Air France a obtenu la signature de syndicats représentant près d 76% des salariés ?
Laurent Dahyot : Nous tablions au strict minimum sur le taux d'inflation de l'INSEE, mais nos revendications de départ étaient beaucoup plus importantes.
Notre objectif était d'obtenir une augmentation de 500 euros. Après nous devons demander beaucoup pour obtenir un peu, donc à 200 ou 250 euros, nous aurions accepté l'accord.
Nos revendications étaient d'exiger un accroissement des salaires équivalant à l'inflation alimentaire et énergétique. Notre proposition de départ se situait entre 15 et 20%.
Les autres organisations avaient fixé une valeur plancher pour les plus bas salaires entre 150 et 200 euros, puis une hausse supérieure à 5%. Pour nous ce n'est pas satisfaisant pour les besoins des salariés, notamment au regard de la très bonne année 2022, pour Air France.
Nous sommes le seul Syndicat représentatif au sol à ne pas l'avoir signé. Nous allons essayer de peser un peu sur les primes, même si ce ne sera pas facile.
Laurent Dahyot : Nous tablions au strict minimum sur le taux d'inflation de l'INSEE, mais nos revendications de départ étaient beaucoup plus importantes.
Notre objectif était d'obtenir une augmentation de 500 euros. Après nous devons demander beaucoup pour obtenir un peu, donc à 200 ou 250 euros, nous aurions accepté l'accord.
Nos revendications étaient d'exiger un accroissement des salaires équivalant à l'inflation alimentaire et énergétique. Notre proposition de départ se situait entre 15 et 20%.
Les autres organisations avaient fixé une valeur plancher pour les plus bas salaires entre 150 et 200 euros, puis une hausse supérieure à 5%. Pour nous ce n'est pas satisfaisant pour les besoins des salariés, notamment au regard de la très bonne année 2022, pour Air France.
Nous sommes le seul Syndicat représentatif au sol à ne pas l'avoir signé. Nous allons essayer de peser un peu sur les primes, même si ce ne sera pas facile.
Air France : "Nous ne sentons pas la volonté de récompenser les salariés"
TourMaG.com - Vous négociez aussi différentes primes, est-ce bien cela ?
Laurent Dahyot : Nous avons prochainement, une réunion de négociations sur la prime d'intéressement et de participation.
Les critères fixés par la direction font que les primes seront les plus petites possibles, voire même égales à 0. Pour cela, dans les critères nous retrouvons les intérêts covid, le montant de la dette, etc.
L'année 2022 a été, en termes de résultat, limite meilleure que 2019, mais nous n'en entendons que très peu parler dans les documents d'Air France et les négociations. Le passif remonte toujours.
Nous ne sentons pas la volonté de récompenser les salariés. Nous avons réussi à nous mettre tous d'accord, sauf le SNPL, pour avoir une prime uniforme donc pour tout le monde. Ce n'est pas dit que cela change.
TourMaG.com - C'est donc un point de crispation pour vous ?
Laurent Dahyot : Oui, car nous sortons de deux années difficiles.
Autant l'Etat a bien aidé la compagnie, autant les salariés ont vu leurs salaires amputés. La réduction de salaire a été au minimum de 16%. D'ailleurs, Air France remet en place du chômage partiel sur le réseau domestique, en ce moment même.
Ils avaient négocié un avenant, nous n'en voulions pas à la CGT.
Laurent Dahyot : Nous avons prochainement, une réunion de négociations sur la prime d'intéressement et de participation.
Les critères fixés par la direction font que les primes seront les plus petites possibles, voire même égales à 0. Pour cela, dans les critères nous retrouvons les intérêts covid, le montant de la dette, etc.
L'année 2022 a été, en termes de résultat, limite meilleure que 2019, mais nous n'en entendons que très peu parler dans les documents d'Air France et les négociations. Le passif remonte toujours.
Nous ne sentons pas la volonté de récompenser les salariés. Nous avons réussi à nous mettre tous d'accord, sauf le SNPL, pour avoir une prime uniforme donc pour tout le monde. Ce n'est pas dit que cela change.
TourMaG.com - C'est donc un point de crispation pour vous ?
Laurent Dahyot : Oui, car nous sortons de deux années difficiles.
Autant l'Etat a bien aidé la compagnie, autant les salariés ont vu leurs salaires amputés. La réduction de salaire a été au minimum de 16%. D'ailleurs, Air France remet en place du chômage partiel sur le réseau domestique, en ce moment même.
Ils avaient négocié un avenant, nous n'en voulions pas à la CGT.
Air France : "La baisse d'activité sur le réseau domestique atteint presque 30%"
Autres articles
-
Air Antilles met la pression sur Air France et Corsair !
-
Air France et KLM suspendent (temporairement) Zanzibar en 2025
-
eSIM : un service pour les clients et une source de revenu pour les agences ? [ABO]
-
Censure : les compagnies doivent rembourser la taxe de solidarité !
-
ITA Airways : un mariage qui fait les affaires... d'Air France et easyjet !
TourMaG.com - Comment est-ce possible alors que l'activité est très soutenue ?
Laurent Dahyot : Tout va bien, en ce moment.
Air France ne regarde pas le global, mais par activité. Vous avez des domaines qui fonctionnent mieux que d'autres. Le court-courrier est un peu tributaire de la crise sanitaire.
La clientèle affaires n'est pas encore pleinement revenue. Sur ces lignes, vous avez un peu moins de clients.
A lire : Air France : la fermeture des bases de province prépare-t-elle l'arrivée de Transavia ?
La Direction part du principe que ces clients ne reviendront pas, puis elle ne fait rien pour qu'ils reviennent. La baisse d'activité sur le réseau domestique atteint presque 30%.
Nous nous retrouvons avec des sureffectifs au niveau des équipes, ce qui entraine le chômage partiel.
TourMaG.com - Les pilotes font-ils bande à part ?
Laurent Dahyot : Oui, nous ne sommes pas inquiets pour eux.
Généralement lors des NAO, ils sont plutôt discrets. Ils ont d'autres instances, leur permettant d'avoir des augmentations en n'ayant pas le même chiffre que nous, avant le pourcentage.
Pour eux c'est de vraiment un moindre mal ce que nous avons obtenu. Le rapport de forces est autre, avec un syndicat ultra majoritaire.
Laurent Dahyot : Tout va bien, en ce moment.
Air France ne regarde pas le global, mais par activité. Vous avez des domaines qui fonctionnent mieux que d'autres. Le court-courrier est un peu tributaire de la crise sanitaire.
La clientèle affaires n'est pas encore pleinement revenue. Sur ces lignes, vous avez un peu moins de clients.
A lire : Air France : la fermeture des bases de province prépare-t-elle l'arrivée de Transavia ?
La Direction part du principe que ces clients ne reviendront pas, puis elle ne fait rien pour qu'ils reviennent. La baisse d'activité sur le réseau domestique atteint presque 30%.
Nous nous retrouvons avec des sureffectifs au niveau des équipes, ce qui entraine le chômage partiel.
TourMaG.com - Les pilotes font-ils bande à part ?
Laurent Dahyot : Oui, nous ne sommes pas inquiets pour eux.
Généralement lors des NAO, ils sont plutôt discrets. Ils ont d'autres instances, leur permettant d'avoir des augmentations en n'ayant pas le même chiffre que nous, avant le pourcentage.
Pour eux c'est de vraiment un moindre mal ce que nous avons obtenu. Le rapport de forces est autre, avec un syndicat ultra majoritaire.